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22 octobre 2024

LA REPRODUCTION ELARGIE DANS LE COULOIR DE LA MORT

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18 octobre 2024

INFOBREF N 5656-Juillet-aout-septembre 2024

INFOBREF N°565

Juillet-aout-septembre 2024

 

G,Bad-Christine Lagarde milite pour une politique ...

Un budget 2024 sous pression des intérêts de l 'Europe capitaliste

N° 887 21/08/2024  Le 26 juillet 2024, le Conseil de l'Union européenne (UE) a approuvé la recommandation de la Commission européenne d'ouvrir des procédures de déficit excessif à l'encontre de la Belgique, de la France, de l'Italie, de la Hongrie, de Malte, de la Pologne et de la Slovaquie. Ces pays ont dépassé l’an dernier la limite de déficit public fixée à 3 % du produit intérieur brut (PIB) par le pacte de stabilité, qui limite aussi la dette à 60 % du PIB. Ils sont appelés à prendre des mesures correctrices dès le budget 2025, sous peine de sanctions financières, et à respecter les règles budgétaires de l'UE. En ce qui concerne la France, le déficit public s'élève à 5,5% du PIB et la dette à  110,6 % du PIB à la fin de 2023 soit :  2.922 milliards d'euros.

 

Pourquoi cette recommandation et quels en sont les conséquences ?

Cette recommandation de l'UE résulte de la mise en oeuvre du pacte de stabilité et de croissance[1]. Ce pacte, Créé en 1997, est  l'instrument de surveillance des dettes et des déficits des États membres de l'UE. Il a été suspendu pendant trois ans correspondant à la période du Covid. Il est de nouveau en vigueur depuis le 30 avril 2024.

Comme les autres Etats membres, la France doit présenter d’ici le 20 septembre son “plan budgétaire et structurel national à moyen terme”. Ce plan doit donner la trajectoire de dépenses publiques sur une durée de quatre ans, extensible à sept, ainsi que les réformes et investissements envisagés pour s’y conformer.

En novembre 2024, ces plans seront ensuite évalués par la Commission européenne, lors du “paquet d’automne”. Et celle-ci adressera des recommandations particulières aux pays placés sous procédure de déficit excessif pour qu’ils retrouvent une trajectoire soutenable et réduisent leur déficit public de 0,5 point de PIB par an, comme le prévoient les règles européennes. Des recommandations qui devront à leur tour être adoptées par le Conseil de l’Union européenne, en décembre de cette année.

En cas de non application du plan proposé à l'UE des sanctions financières lourdes sont prévues contre les États concernés[2]. Jusqu'à présent, ces punitions, politiquement explosives, n’ont jamais été appliquées.

En réponse  à ces recommandations de l'UE, Bruno Le Maire, ministre de l’économie du gouvernement français démissionnaire, a indiqué que la France doit économiser 25 milliards d’euros en 2024 pour redresser ses finances publiques. Quelque 15 milliards d’économies ont déjà été exécutés mais il reste à trouver 10 autres milliards en réduisant les dépenses des ministères et des collectivités locales ainsi que par l’effet d’une taxation des rentes plus efficace sur les énergéticiens, selon M. Le Maire.

En termes de déficit public, Paris promet de revenir dans les clous en quatre ans. Bruno Le Maire ayant fixé l’objectif de 5,1 % de déficit en 2024 (après 5,5 % en 2023), alors que Bruxelles table sur 5,3 % cette année et 5 % en 2025.

La préparation du budget 2025 est donc d'ores et déjà mis sous pression[3], celle de l'UE mais aussi de la Cour des Comptes qui fait entendre la petite musique des exigences du patronat de continuer à alléger ses charges en accentuant le transfert des richesses produites du salariat vers le capital. Cette préparation du budget 2025 qui devrait alimenter le débat public sur la trajectoire budgétaire que doit prendre la France est soigneusement mise sous le tapis par les forces politiques issues des dernières élections législatives alors qu'il s'agit d'un acte politique fondamental, comme s'il elles entendaient ne pas être mêlées aux coups sévères qu'elles préparent avec le patronat et sous la houlette de l'Europe capitaliste contre les travailleurs.

Face à toutes ces pressions et manoeuvres qui entendent dessaissir les travailleurs, le peuple et la souveraineté nationale de leurs choix politiques, les travailleurs doivent être vigilants et organiser la riposte unie et forte qui est une nécessité vitale pour imposer leurs revendications essentielles. Seule la lutte des classes menée avec détermination permettra de modifier le rapport des forces en leur faveur.
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[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Pacte_de_stabilit%C3%A9_et_de_croissance

[2] En cas de non-respect de ses engagements, le pays risque des sanctions financières. Des amendes qui ne pourront être prononcées qu’en juin prochain au plus tôt. Si la nouvelle version du Pacte de stabilité et de croissance les a sensiblement allégées, elles peuvent néanmoins atteindre 0,1 % du PIB chaque année, soit près de 2,5 milliards d’euros pour la France.

[3] https://www.sitecommunistes.org/index.php/france/economie/2900-budget-de-letat-ce-qui-se-dit-et-ne-se-dit-pas

 

Le Nouveau Front Populaire :
Toujours se méfier des professionnels prompts à se prétendre nous

« Discours, sermons, programmes ne seraient encore que piperies et mensonges ; les mêmes jongleurs ne reviendraient que pour exécuter le même tour, avec la même gibecière ; ils formeraient le premier anneau d’une chaîne nouvelle de réaction plus furieuse ! Sur eux, anathème et vengeance, s’ils osaient jamais reparaître ! Honte et pitié sur la foule imbécile qui retomberait encore dans leurs filets ! »[…]*

Les politologues et les analystes des média se félicitent du dernier scrutin : seulement 40 % environ des inscrits – c’est-à-dire les citoyens canoniques reconnus par la sélection républicaine et démocratique – ont posé le geste politique de ne pas élire. De ce sursaut d’entre-deux tours des élections législatives devait découler la majorité parlementaire. Elle est toute relative ; c’est celle du Nouveau Front Populaire. Il s’agit pour le dissolvant Macron de désigner un chef de Gouvernement. Mais il a prévenu, dans un premier temps : pas question d’avoir un Premier ministre Insoumis ( la langue française est bien faite ). De son côté l’inénarrable Mélenchon dit le contraire. Le suspense dure. Dure. Dure et fatigue…

Petit rappel chronologique :

Le premier jour, Macron dissout l’assemblée nationale.
Le deuxième jour, Renaissance, pris entre deux fronts, compte, tel Samson, abattre les colonnes du temple sur iceux. Raté, le Premier Ministre ne sera pas « René ».
Le troisième jour et ceux qui suivent, c’est un foutoir sans nom qui agite l’hémicycle.

Publié le 15/08/2024 par La Mouette Enragée

 

VIDÉO - Guerre en Ukraine : déserteurs, ils racontent …

Témoignage de déserteurs russes

 

 

30 septembre 2024

G.Bad-LA CYBERNÉTIQUE : SES DÉCLINAISONS SÉCURITAIRES ET TOTALITAIRES.

La sûreté est le plus haut concept social de la société bourgeoise, le concept de la police, c’ est l’idée que la société toute entière n’ existe que pour garantir à chacun de ses membre la conservation de sa personne, de ses droits et de la propriété » Marx La question juive.


 

Nous devons à Norbert Wiener années 1940 ce concept de cybernétique1. La cybernétique se présente comme un super ordinateur dont les caractéristiques sont le contrôle accru des populations sous l' angle du sécuritaire. Le premier essai d' une mise en place « d'une machine à gouverner » va se faire au Chili sous la république du Président Salvador Allende qui dés les années 1970, pensait pouvoir contrôler l'économie chilienne en temps réel avec le projet CyberSyn. Il confia à Fernando Flores le soin d' organiser ce projet économique pour remettre sur pied l' économie du pays. Pour y parvenir, F.Flores fera appel au cybernéticien anglais Stafford Beer . Ce contrôle se limitait à un réseau de télex qui reliait les entreprises à un ordinateur central situé à Santiago qui était contrôlé suivant les principes de la cybernétique. C 'est le coup d' état du général Pinochet qui finit par mettre fin au projet.

Il me faut souligner que c' est un certain Dominique Dubarle qui dés 1948 commença à sonner le tocsin contre une gouvernance mondiale s'appuyant sur la machine à gouverner.

Voir à ce sujet la lutte contre Enigma d'Alan Turing

 

. Avec le Grand Reset il ne fait plus de doute que la planète et ses habitants sont sous contrôle chaque jour un peu plus :

« D’une part, la tyrannie informatique s’étend à tous les domaines (école, hôpitaux, maisons de retraite, prisons, transports, etc). D’autre part, il ne s’agit plus seulement de contrôle et de surveillance, mais de contrainte : par le macro-pilotage social grâce aux RFID et à l’Internet des objets que relaie le micro-pilotage des individus. Où l’on voit que le « fascisme » de notre temps ne s’annonce plus par un claquement de bottes mais dans le ronronnement des « machines à gouverner ».(Snowden et la "machine à gouverner"! )2

La presse et les journalistes aux ordres, ne cessent de nous présenter la Chine populaire comme un pays sous contrôle permanent en temps réel de sa population : caméra partout, contrôle au faciès, puçage des individus....Par exemple

« A Chongqing, 2,6 millions de caméras surveillent un peu plus de 15 millions d’habitants. Avec une caméra pour six résidents, la métropole du sud-ouest de la Chine compte plus de caméras de surveillance que n’importe quelle autre ville au monde, “battant même Pékin, Shanghai et le pôle technologique de Shenzhen”, note The Guardian. Sur les dix villes championnes du monde de la vidéosurveillance, huit sont des villes chinoises, selon le classement publié par la société Camparitech. Mais Londres et Atlanta, aux États-Unis, figurent également dans ce top 10, suivis par Singapour, Abou Dhabi et Chicago. »


 

Seulement il suffit de chercher un peu sur le Net, pour se rendre compte que de nombreuses villes de part le monde sont déjà sous contrôle de « Big Brother »3 à ce niveau pas de frontières. Bien entendu les réactions ne manquent pas, sabotages et cyberattaques se multiplient.

Quelques 300 caméras de surveillance sabotées à Londres

Royaume-Uni : des centaines de caméras sabotées à …

Cet intérêt du capital pour les technologies de l' information et de la communication vise le 'sécuritaire » c'est à dire le contrôle systématique des populations devenues surnuméraires au regard de la gouvernance mondiale. Sur le sujet, dans les années 60-70 Zbigniew Brzezinski, conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter de 1977 à 1981. Prévoyait une révolution technétronique accouplée aux banques internationales et les corporations multinationales, et prophétisait une ère technétronique qui « implique l’apparition progressive d’une société plus contrôlée. Une telle société serait dominée par une élite, débarrassée des valeurs traditionnelles. Bientôt, il sera possible d’assurer une surveillance presque continue de chaque citoyen et de maintenir des fichiers complets à jour contenant même les informations les plus personnelles sur le citoyen. Ces fichiers feront l’objet d’une récupération instantanée par les autorités ».

Les prévisions de Zbigniew Brzezinski, seront bientôt une réalité pour tous, les exemples de contrôle des populations ne manquent pas et nous sommes à la veille du totalitarisme réalisé sur la planète.

Les cyberattaques bête noire des états. 

Depuis le début de l’année 2024, l'état français fait le constat que :

«la France essuie une vague de cyberattaques sans précédent. Des entités gouvernementales, comme France Travail ou la Caisse d’Allocations familiales, ou des acteurs privés, tels que LDLC, Zadig et Voltaire ou le Slip Français, ont été visés par des pirates. La liste des victimes ne cesse de s’allonger… tout comme la quantité de données personnelles divulguées en ligne.

D’après une étude récente de Surfshark, plus de 12,8 millions de comptes appartenant à des Français ont été d’ailleurs compromis depuis le début de l’année 2024. La situation s’est accélérée au second trimestre, avec sept millions de comptes violés, une hausse de 21 % par rapport aux trois premiers mois de l’année. En puisant sur des plateformes criminelles, les pirates peuvent donc dénicher une montagne de précieuses données pour fomenter des cyberattaques contre les Français. C’est le terrain idéal pour que le nombre de cyberattaques grimpe en flèche… »

L’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA, identifie 9 menaces principales :

  • les logiciels rançonneurs, ou “ransomware”, consistent à attaquer un système informatique et à demander une rançon pour en rétablir le bon fonctionnement,

  • les logiciels malveillants, afin d’endommager ou d’accéder à un appareil sans autorisation,

  • le minage clandestin, qui infiltre un ordinateur ou un téléphone afin de produire de la cryptomonnaie à l’insu du propriétaire de l’appareil,

  • les attaques par e-mail, avec les spams ou l’hameçonnage,

  • les menaces sur les données, surtout concernant le vol et la divulgation d’informations personnelles,

  • les attaques par déni de service, qui empêchent les internautes d’accéder à un réseau ou à un système, en bombardant par exemple un serveur web de sollicitations,

  • la désinformation,

  • les attaques sur la chaîne d’approvisionnement, c’est-à-dire ciblées sur un fournisseur de logiciels pour infester d’autres entités,

  • les incidents qui ne proviennent pas d’intentions malveillantes, liés à l’erreur humaine ou à de mauvaises configurations informatiques.

« Si tout internaute peut être la cible de ces menaces, les entreprises sont aussi concernées par des actes de malveillance, et pas seulement les plus grandes d’entre elles. Selon un Eurobaromètre, 28 % des PME européennes ont connu une cyberattaque en 2021. Un chiffre qui grimpe jusqu’à 41 % en Grèce et 48 % au Portugal. Les petites et moyennes entreprises sont particulièrement touchées par les virus informatiques et les logiciels espions ou malveillants. “Moins armées que les grandes entreprises face à cette menace, elles constituent des cibles privilégiées pour les acteurs malveillants”, explique la CNIL dans un rapport.

De nombreuses administrations sont également la cible de cyberattaques. La mairie de Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, a par exemple subi récemment une paralysie de ses systèmes informatiques, avec une demande de rançon de la part de ces malfaiteurs des temps modernes. « 

Il existe même un logiciel malveillant du nom de rançongiciel ou ransonware, qui bloque l' accès à l'ordinateur ou ses fichiers et réclame à ses victimes une rançon pour libérer l’accès. 4

A ce niveau nous avons démontré que les GAFAM étaient des rançonneurs à l' échelle mondiale

« Il y a un rapport fort intéressant4 qui parle de la tertiairisation de l'industrie, du fait justement que ces nouveaux donneurs d' ordre des services prennent le contrôle de la gestion des secteurs productifs et se comportent comme le capital usuraire en captant de la rente énorme pour un capital constant dérisoire, tout en s' appuyant sur ce qui s' appelle l' économie collaborative.

 

« Si les Gafa peuvent fournir du service universel, elles prélèvent des rentes massives et sans impôts. C’est un vrai problème pour l’ensemble des États où elles développent leurs activités. » (Les nouveaux rapports industrie/services à l’ère du numérique P,26)

 

Nous verrons plus loin comment Thierry Breton cherche à résoudre ce problème.

 

Le nouveau marché de l’analyse prédictive

Les réactions des gouvernements ne vont pas se faire attendre : L' analyse prédictive est devenue l' espoir sécuritaire des états et gouvernements et une source financière pour les leaders de ce nouveau marché.

« Ainsi, la start-up israélienne CyActive, créée en 2013, s’est positionnée sur ce domaine avec une technologie censée prédire les futures attaques de malwares grâce à des algorithmes permettant d'analyser et de comprendre les processus de développement de ces logiciels malveillants. L’entreprise israélienne Salespredict4 s’est par exemple donnée pour objectif d’augmenter les ventes de ses clients en s’appuyant sur le big-data et l’analyse prédictive afin d’aider les entreprises à améliorer leur taux de conversion. Sa co-fondatrice, Kira Radinsky, explique que ses prédictions se vérifient avec une probabilité située entre 70 % et 90 %5. «  ( (observatoire du monde cybernétique lettre N °47) Observatoire du Monde Cybernétique - Ministère des Armées

Mais encore :

« En 2014, les 5 malwares les plus réutilisés ont ainsi été : Snake, Black POS, Gyges, Dragonfly et Zberp. A noter que CyActive a été rachetée en mars 2015 par la société Paypal pour 60 millions de dollars D’autres technologies d’analyses prédictives apparaissent enfin en matière de  gestion et d’analyse des événements sécurité (SIEM). Le big-data et les algorithmes sophistiqués ont permis d’approcher de prédictions de plus en plus correctes et d’identifier les menaces émergentes en analysant des « patterns » d’attaques lors d’analyse en temps réel des journaux d’événements et du réseau par exemple. «  De nombreuses sociétés émergent sur ce sujet comme SAS (SAS® Cybersecurity8), Rapid7 ou bien encore IBM »Observatoire du Monde Cybernétique - Ministère des Armées

La lutte entre les blocs pour le contrôle de la machine à gouverner

Nous avons assister en 2019 à une première confrontation entre Google et l’entreprise chinoise Huawei, et plus généralement, entre les États-Unis et la Chine, qui semblent être officiellement entrés dans une guerre commerciale de grande ampleur. Google, est le fournisseur du système d'exploitation mobile Android, à ce niveau il a pratiquement le monopole sur la plupart des téléphones mobiles. A l'époque (2019) sous la présidence de Trump Huawei deuxième fabricant mondial de smartphones, sera mis sur une liste noire pour espionnage.

a annoncé lundi 20 mai 2019 qu'il se conformerait à un décret signé par le président américain Donald Trump

La gigantesque société américaine Google a fait une annonce choc dimanche 19 mai 2019, en expliquant qu'elle ne fournirait plus de logiciels, de matériel informatique et de services techniques à la société chinoise Huawei Technologies. Un porte-parole de Google a annoncé dans la foulée, sans entrer dans les détails, que l'entreprise "se conformait à l'ordre et examinait les conséquences". Cette annonce surprise fait suite à la décision, mercredi 15 mai 2019, du président américain Donald Trump, d'interdire aux groupes américains de télécoms de commercer avec certaines sociétés étrangères. En plein bras de fer commercial avec la Chine, Huawei Technologies ainsi que certaines de ses filiales ont été jugées "à risque" pour la sécurité nationale et placées sur une liste noire. En effet, deuxième fabricant mondial de smartphones, Huawei est présent dans 170 pays et soupçonné d'espionnage au profit de Pékin, qui aurait largement contribué à son irrésistible expansion internationale. 

Cet événement est à rapprocher de ce qui se passe actuellement dans UE avec ce que nous pouvons appeler l' affaire Thierry Breton.

L' affaire Thierry Breton

 

Nous venons d'apprendre le 16 septembre 2024, la démission de Thierry Breton5 de la commission européenne suite à un conflit avec Ursula Von der Leyen.

En effet Thierry Breton est parfaitement conscient du rôle dominant des Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) 6 dans le monde et comptait bien faire surgir au niveau européen non seulement un concurrent au Gafam mais aussi une réglementation du numérique.

«Thierry  Breton, connu pour ses positions fermes contre les GAFAM, semble avoir été jugé trop tranché. Son départ soulève également des questions sur l’équilibre des portefeuilles au sein de la Commission. Celle-ci qui, à contresens des exigences de Von Der Leyen, ne sera pas paritaire. D’autant plus qu’Emanuel Macron a suggéré  son ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné » Radio France

Cependant :

« Une série de mesures est ainsi en gestation, avec l'ambition de repenser la réglementation. Un accord sur le Digital Markets Act (DMA)7, qui cherche à encadrer le marché du numérique et à limiter les monopoles en imposant des obligations telles que l'interopérabilité des messageries instantanées, vient d'être conclu à Bruxelles. Il s'accompagne du Digital Services Act (DSA), qui encadre les contenus sur Internet, notamment par la lutte contre la fraude et les contenus illégaux en ligne, tandis que le Data Governance Act (DGA) s'attaque à la gouvernance des données.

Lire aussi  Digital Markets Act (2/2) : les empires des géants du Net enfin sous pression ?

Contrôler l'espace informationnel en légiférant sur les services numériques

Dans un interview à radio France Thierry Breton explique tout l' enjeu pour le capital européen de ne pas dépendre des mastodontes américains et chinois.

"J'ai personnellement réunie l'ensemble du corps judiciaire européen pour commencer à leur expliquer, à les sensibiliser, à les former à tout cela. C'est tout à fait inédit : nous sommes la première démocratie au monde à posséder des règles dans cet espace-là."

L'Union européenne a également "accès aux données", poursuit Thierry Breton.

"Nous sommes là encore les premiers à avoir imposé l'obligation d'ouverture de leurs données à l'ensemble des centres de recherche. C'est quelque chose qui existe en Europe et non aux Etats-Unis. Je vais vous citer une anecdote : tous les trimestres ont lieu des réunions avec les Américains appelées ça TTC (Trade and Tech Council). Pendant deux jours, nous nous réunissons avec le secrétaire d'état Anthony Blinken et trois ministres américains pour parler de différents sujets. Évidemment, le règlement du numérique est très important. Lors de la dernière réunion, à Bruxelles, nous avons fait venir des chercheurs américains, parce que c'est en Europe qu'ils avaient accès aux données et non aux Etats-Unis."Radio France

Pour parvenir à s'imposer face aux américains sur des domaines dits sensibles comme la constitution d'une armée européenne et une autonomie numérique , la partie est mal engagée pour l' Union Européenne. En effet la principale multinationale Atos est en grande difficultés, voir en quasi faillite.

Rachat des activités sensibles d'Atos par l’État 

La France a récemment proposé une offre de 700 millions d'euros afin de racheter les activités du géant de l'informatique Atos8 et éviter qu'elles ne tombent entre les mains d'acteurs étrangers.

"Il me semble qu'il est très important d'avoir en Europe des acteurs européens, de taille européenne et donc de taille mondiale, qui puissent gérer, contrôler, traiter l'ensemble des données des entreprises européennes, souligne Thierry Breton. J'ai constaté que ceux qui maîtrisaient, traitaient ces données, s'octroyaient bien souvent des avantages extraterritoriaux. Je pense en particulier aux Etats-Unis, et à la loi qui a suivi le Patriot Act, permettant aux juges américains, sur simple injonction, d'accéder à des données sans que les utilisateurs ne le sachent." L'objectif d'Atos est donc de "gérer les données de nos entreprises et de nos concitoyens selon nos règles."

"Bien sûr, admet l'ancien PDG de l'entreprise (2008-2019), la gestion des données est peut-être moins excitante que la conception de grands applicatifs nouveaux, mais c'est fondamental" : un travail de "soutiers". Si l'Etat a fait le choix d'acquérir Atos, c'est "pour pouvoir traiter les données des entreprises européennes de bout en bout. [...] Lorsque je l'ai quitté, Atos était le numéro un des supercalculateurs et de la cybersécurité en Europe". En effet, "traiter les données des entreprises européennes c'est aussi les protéger. Atos est devenu donc le premier acteur européen, et troisième acteur mondial en matière de gestion de services de cybersécurité. Premier aussi sur les les serveurs, qui permettent de faire fonctionner les plateformes." Ainsi, le choix du conseil d'administration d'Atos d'entretenir des négociations avec David Layani plutôt que Daniel Kretinsky semble mieux respecter, selon Thierry Breton, "l'intégrité du groupe, importante pour l'Europe."Radio France

Voila résumé l' enjeu final pour le capitalisme européen, et de la gouvernance mondiale

En résumé

Nous avons démontré qu'avec la cybernétique, nous n' étions qu' à la préhistoire de l' informatisation du monde capitaliste. Nous avons pu nous rendre compte comment l'informatisation de la société s'est faite sur une longue période, pour aboutir à un saut qualitatif dit quatriéme révolution industrielle. Cette révolution a comme caractéristique de remettre en cause la structuration même du capitalisme industriel et financier en le médiatisant, d'imposer un hyper contrôle des populations pour les « sécuriser » en réalite les rendre complètement dépendant de la numérisation mondiale,la technétronique de Bresynsky réalisée et ses aliénations.

De remettre cause le salariat lui même et tout le l' état providence,

Nous voyons que la «  silicolonisation de la planète est en marche » comme une force de destruction/créatrice, qui sous des aspects « humanitaires » se présente au niveau politique comme une superstructure étatique mondiale, un trou noir absorbant et réifiant des pans entiers de l' économie mondiale. Avec les affaires Huawei et Thierry Breton nous avons fait ressortir le niveau des contradictions Chine/USA et Europe/USA pour le contrôle et la régulation du Jack pot mondial.

Sur le plan de la militarisation du monde, les nouvelles technologies sont elles aussi décisives, nous amenant aux portes d'une conflagration mondiale titanesque.

G.Bad le 2024


 

https://www.touteleurope.eu/economie-et-social/la-politique-numerique-de-l-union-europeenne/


 


 


 


 


 


 


 

Encart

Safe cities” : les villes championnes du monde de vidéosurveillance

  • 1. Chongqing : 2 579 890 caméras, soit 168 caméras pour 1 000 habitants

  • 2. Shenzhen : 1 929 600 caméras, soit 159/1 000 hbts

  • 3. Shanghai : 2 985 984 caméras, soit 113/1 000 hbts

  • 4. Tianjin : 1 244 160 caméras, soit 93/1 000 hbts

  • 5. Ji’nan : 540 463 caméras, soit 74/1 000 hbts

  • 6. Londres : 627 707 caméras, soit 68/1 000 hbts

  • 7. Wuhan : 500 000 caméras, soit 60/1 000 hbts

  • 8. Guangzhou : 684 000 caméras, soit 53/1 000 hbts

  • 9. Pékin : 800 000 caméras, soit 40/1 000 hbts

  • 10. Atlanta : 7 800 caméras, soit 16/1 000 hbts

  • 11. Singapour : 86 000 caméras, soit 15/1 000 hbts

  • 12. Abou Dhabi : 20 000 caméras, soit 14/1 000 hbts

  • 13. Chicago : 35 000 caméras, soit 13/1 000 hbts

  • 14. Urumqi : 43 394 caméras, soit 12/1 000 hbts

  • 15. Sydney : 60 000 caméras, soit 12/1 000 hbts

  • 16. Bagdad : 120 000 caméras, soit 12/1 000 hbts

  • 17. Dubaï : 35 000 caméras, soit 12/1 000 hbts

  • 18. Moscou : 146 000 caméras, soit 12/1 000 hbts

  • 19. Berlin : 39 765 caméras, soit 11/1 000 hbts

  • 20. New Delhi : 179 000 caméras, soit 10/1 000 hbts

Source : Comparitech, “The world’s most-surveilled cities”

Les affres du télétravail et les répliques contre.

 de la loi el khomri au rapport badinter via les ordonnances macron et la loi sur le télétravail .

 Les GAFA et la loi de la valeur 2018

 INFOBREF N°444 Rubrique OST organisation scientifique du travail

 Les nouvelles technologies et transfert du travail vers la sphère privée de la société civile.       La numérisation de l' économie mondiale, provoque une dissolution des contrats de travail, ceux ci ne sont plus maintenant ...

L'OST: Réflexions sur les nouvelles technologies et le salariat.

 -5-L'OST du XXI éme siècle et le salariat

 Les méthodes d’encadrement idéologique et productiviste du monde du travail

 ... à la bourgeoisie que l’OST (Organisation scientifique du travail)Le développement de l’OST en France a ses limites...

Combattre la secte managériale

 ... l’Organisation scientifique du travail (OST) de la période keynésienne commençait...’est pas faux, la nouvelle OST ne faisant plus ses ravages...;La politique de la nouvelle OST, inspirée idéologiquement par le monétarisme...

INFOBREF N°446 Les nouvelles technologies et contrôle social.

Le coût du travail et l' intox compétitive

  INFOBREF N°446  Rubrique-Les nouvelles technologies et contrôle social. Ci dessous, une histoire peu connue de l' expérience chilienne dite CyberSyn sous la république du Président Allende. Il est intéressant de voir que dés les années 1970, ...

Le rêve américain pour 2 dollars de l’heure ! Luttes ouvrières chez Amazon Pologne

 Article paru dans ECHANGES N°155, Printemps 2016   Amazon fait partie des plus gros vendeurs de livres, distributeurs et hébergeurs du Web – célèbre pour ses vastes réseaux de logistique et d’entrepôts où des travailleurs prennent et transportent...

INFOBREF N°453 "L' industrialisation du tertiaire"ou Bureautique

 INFOBREF N°454- Les nouvelles technologies et transfert du travail vers la sphère privée de la société civile.

INFOBREF N°456-Les nouvelles technologies,contrat de travail, chômage et surnuméraires.

 Classe ouvrière… ou travailleurs fragmentés ? João Bernardo 2008

Le 4e Reich sera cybernétique de PMO

 

1 La première traduction française de l’ouvrage classique de Norbert Wiener, Cybernetics, paru en 1948, présente les principaux concepts et méthodes scientifiques apparus pendant et après la Seconde Guerre mondiale, liant les domaines alors naissants de l’automatique, de l’électronique et de l’informatique à des problématiques propres au fonctionnement des êtres vivants. Wiener entrevoit une unité dans l’ensemble de ces recherches, qu’il propose de rassembler sous le nom de « cybernétique ».

 

3Voir: https://fr.wikipedia.org/wiki/Big_Brother

4-Le Département américain du Trésor estime qu'en 2005 les diverses formes du cybercrime ont généré plus de 100 milliards de dollars de "chiffre d'affaires", soit davantage que la vente de drogues.

5-Thierry Breton homme est avant tout un redresseur d' entreprises en difficultés et un agent du déploiement du numérique mad ind europe. Il a été fortement impliqué dans les 270 000 licenciements de France Telecom et les suicides qui en découlerons.

6Voir sur le sujet  Les GAFA et la loi de la valeur

7 le "Digital Services Act" et le "Digital Markets Acts", un "package" de deux grands règlements visant à moderniser la régulation d'Internet. Le deuxième texte, intitulé "Digital Markets Act", doit encadrer les activités des "plateformes structurantes" (autrement dit, les Gafa et quelques autres), permettre à des acteurs alternatifs d'émerger et empêcher les abus de position dominante. Le Digital Services Act (DSA) est un règlement européen dont le but est de diminuer la diffusion de contenus illégaux et d'instaurer plus de transparence entre les plateformes en ligne et leurs utilisateurs. En vigueur depuis le 25 août 2023, il s'applique à l'ensemble des plateformes dès le 17 février 2024.

8-Atos est une entreprise de services du numérique (ESN) française, créée en 1997. Elle fait partie des dix plus grandes ESN au niveau mondial5, qui produit un chiffre d'affaires annuel de près de 11 milliards d'euros en 2019 et compte environ 110 000 employés6 répartis dans 73 pays. Le groupe, leader européen du cloud, de la cybersécurité et du supercalcul depuis son rachat de Bull7, est au CAC 408 durant quatre ans de mars 2017 à septembre 2021. (wikipedia)


 

15 septembre 2024

ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE- SEPTEMBRE-OCTOBRE 2024

ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE SEPTEMBRE-OCTOBRE 2024

Subvention à l’industrie de l’armement : la Région Bretagne complice du massacre

8 novembre 2023Capitalisme, Colonialisme, Guerre, Moyen Orient


En France, l’argent public sert à distribuer des «aides» aux grandes entreprises qui réalisent déjà des bénéfices astronomiques. Les gouvernements néolibéraux ont voté des programmes de distribution d’argent aux grandes firmes pour les «inciter» à créer des emplois en France. C’est tout bénef’. Et parmi les entreprises «soutenues», certaines sont particulièrement nocives voire criminelles.

L'activité de Thales est en forte augmentation : c'est ainsi que la firme va créer 220 emplois à Etrelles en Ille-et-Vilaine dans le cadre de la production d'avions de guerre. C'est à ce titre que la Région a décidé d'une aide de 150.000 €.

CNN a « fuité » un rapport sur la gravité de la situation en Ukraine (Korybko)

11 septembre 2024 Robert Bibeau 11 Commentaires

Andrew Korybko,  09 sept. 2024,  sur  CNN a partagé un aperçu de la gravité de la situation en Ukraine (substack.com)

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Les forces armées ukrainiennes sont au milieu de crises convergentes causées par l’échec de la contre-offensive, la politique de conscription forcée et la gaffe de Zelensky à Koursk, qui entraînent davantage de désertions, de défaites et, en fin de compte, plus de désespoir.

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CNN a réalisé un rare acte de service journalistique avec son rapport détaillé sur la façon dont « l’armée ukrainienne, dépassée en armes et en nombre, est aux prises avec un moral bas et la désertion ». Il décrit franchement les nombreux problèmes qui affligent les forces armées ukrainiennes (UAF) à ce moment charnière du conflit, alors qu’elles continuent d’occuper une partie de Koursk mais continuent de perdre du terrain dans le Donbass. Leur histoire commence par la présentation d’un commandant de bataillon qui a perdu la plupart des quelque 800 hommes sous son contrôle.

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Ce chiffre n’en pouvait plus et a donc été transféré à un emploi administratif militaire confortable à Kiev. Lui et les cinq autres personnes à qui CNN a parlé lors de leurs recherches pour leur rapport les ont informés que «la désertion et l’insubordination deviennent un problème généralisé, en particulier parmi les soldats nouvellement recrutés». Selon les mots d’un commandant, «Tous les soldats mobilisés ne quittent pas leurs postes, mais la majorité sont… Soit ils quittent leurs positions, soit ils refusent d’aller au combat, soit ils essaient de trouver un moyen de quitter l’armée. »

Le lecteur est ensuite informé que ces troupes sont enrôlées de force, ce qui ajoute un contexte à la raison pour laquelle elles désertent, mais ils ont également affirmé que des problèmes de moral ont commencé à infecter les rangs des forces armées pendant l’impasse maintenant résolue sur l’aide américaine supplémentaire à l’Ukraine. Bien que cela ait probablement joué un rôle, CNN omet ostensiblement de mentionner l’échec de la contre-offensive de l’été dernier, qui a prouvé que l’Ukraine est incapable de reconquérir ses terres perdues malgré tout le battage médiatique et l’aide qu’elle a reçue jusqu’à ce moment-là.

Après avoir clarifié la véritable raison de la chute du moral de l’UAF au cours de l’année écoulée, les drones ont rendu le champ de bataille plus insupportable qu’auparavant, et le temps entre les rotations a augmenté puisque certaines troupes ne peuvent tout simplement pas quitter leurs positions sans risquer leur vie. CNN a ensuite ajouté que « Au cours des quatre premiers mois de 2024, les procureurs ont lancé des poursuites pénales contre près de 19 000 soldats qui ont abandonné leur poste ou déserté ».

Ils ont également reconnu que « c’est un nombre stupéfiant et – très probablement – incomplet. Plusieurs commandants ont déclaré à CNN que de nombreux officiers ne signaleraient pas les désertions et les absences non autorisées, espérant plutôt convaincre les troupes de revenir volontairement, sans être sanctionnées. Cette approche est devenue si courante que l’Ukraine a modifié la loi pour dépénaliser la désertion et l’absence sans permission, si elles sont commises pour la première fois.

La bataille imminente de Pokrovsk, qui pourrait changer la donne pour la Russie sur le front du Donbass, risque de se transformer en un désastre total pour l’UAF puisque «certains commandants estiment qu’il y a 10 soldats russes pour chaque Ukrainien». Tout aussi alarmante est l’affirmation d’un officier selon laquelle «il y a même eu des cas où les troupes n’ont pas divulgué l’image complète du champ de bataille à d’autres unités de peur que cela ne les fasse mal paraître». Des problèmes de communication seraient également monnaie courante entre les différentes unités de Kiev.

Le front de Koursk n’est pas aussi mauvais, mais il n’a peut-être pas rempli son objectif politique de remonter le moral des UAF, contrairement à ce que Zelensky a prétendu. CNN a cité des sapeurs qui n’étaient pas sûrs de la stratégie impliquée, se demandant pourquoi ils avaient été redéployés de la défense de Pokrovsk pour envahir la Russie alors que le front du Donbass connaît de telles difficultés comme cela a déjà été rapporté. L’article se termine ensuite par la déclaration d’un expert en soutien psychologique qu’il ne sera plus émotionnellement attaché à personne.

En réfléchissant au reportage étonnamment critique de CNN, il est clair que l’UAF est au milieu de crises convergentes causées par l’échec de la contre-offensive, la politique de conscription forcée et la gaffe de Zelensky à Koursk, qui conduisent à plus de désertions, de défaites et, en fin de compte, de désespoir. Dans de telles circonstances, l’Ukraine peut soit maintenir le cap en restant à Koursk au prix de perdre plus de terrain dans le Donbass, soit se retirer de Koursk pour aider à tenir le Donbass, soit procéder à une escalade asymétrique.

Les deux premiers scénarios sont explicites, tandis que le dernier pourrait concerner l’extension du conflit à d’autres régions russes, à la Biélorussie et/ou à la Transnistrie séparatiste de la Moldavie, endommageant gravement les centrales nucléaires russes dans le but désespéré de provoquer une réponse nucléaire, et/ou assassinant des Russes de haut rang. Il ne reste que quelques mois avant que l’hiver n’entrave les opérations de combat des deux côtés, après quoi le statu quo persistera jusqu’au printemps, lorsque l’un ou les deux camps pourraient passer à l’offensive.

Cette chronologie ajoute de l’urgence à la bataille imminente de Pokrovsk, que la Russie veut gagner le plus rapidement possible afin de pousser à travers les champs au-delà, de capturer plus de territoire, de menacer l’agglomération de Kramatorsk-Slaviansk par le sud et éventuellement de se préparer à faire un mouvement sur la ville de Zaporozhye depuis le nord-est. Si l’Ukraine peut tenir jusqu’à l’année prochaine, elle pourrait avoir plus de temps pour construire davantage de défenses au-delà de Pokrovsk, réduisant ainsi le rythme de l’avancée de la Russie si elle l’emporte là-bas.

Même si l’Ukraine tient bon pendant au moins plusieurs mois ou peut-être jusqu’à six mois de plus, les problèmes abordés dans l’article de CNN ne feront probablement que s’exacerber, vu que davantage de soldats enrôlés de force seront jetés dans ce qui pourrait alors devenir le prochain hachoir à viande tristement célèbre. Le moral continuera probablement de chuter tandis que les défections pourraient augmenter, ce qui pourrait se combiner pour paralyser l’UAF et créer une ouverture que la Russie pourrait exploiter à Pokrovsk ou ailleurs le long du front.

La solution idéale pour Kiev serait de parvenir à un cessez-le-feu pour faciliter son retrait volontaire d’une partie du Donbass (ex : les environs de Pokrovsk) en parallèle avec le retrait de Koursk, qui sont des conditions que la Russie pourrait envisager car elles feraient avancer certains de ses objectifs politiques et militaires. Du point de vue de l’intérêt de son régime, il est préférable pour l’Ukraine d’avoir un retrait ordonné plutôt qu’un retrait chaotique si la Russie réalise une percée, mais Zelensky et ses semblables ne sont pas connus pour leurs décisions rationnelles.

Néanmoins, ceux qui, comme l’Inde et la Hongrie, veulent aider à résoudre politiquement ce conflit pourraient proposer quelque chose du genre, peut-être aussi suggérer la relance de la proposition de cessez-le-feu partiel du mois dernier, sous médiation qatarie, pour éviter les attaques contre l’infrastructure énergétique de l’autre. Il est peu probable que Zelensky soit d’accord, d’autant plus qu’il est sous l’influence de l’ultra-faucon Yermak, mais il serait toujours préférable de faire circuler de manière informelle une variante de la proposition susmentionnée le plus tôt possible.

Quelles que soient les propositions de tierces parties bien intentionnées, le conflit semble prêt à continuer à faire rage l’année prochaine, en l’absence d’un effondrement militaire et/ou politique complet en Ukraine, ce qui ne peut être exclu compte tenu de la gravité de la situation, selon le dernier rapport de CNN. L’Ukraine et ses alliés anglo-américains de « l’État profond » (sic) pourraient également organiser une provocation majeure visant à «escalader pour désamorcer la marche vers la guerre globale»… (sic)

Une arme laser a été testée avec succès à bord de la frégate de défense aérienne Forbin

par Laurent Lagneau · 20 juin 2023

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En juin 2022, la Direction générale de l’armement [DGA] commanda à l’entreprise CILAS [Compagnie industrielle des lasers] un prototype opérationnel du système laser HELMA-P, dans le cadre du marché L2AD [Laser de lutte anti-drones], doté de dix millions d’euros. Et il était question de réaliser une étude en vue de l’intégration de ce dispositif à bord d’une « plateforme navale », des tests de faisabilité en mer étant d’ailleurs prévus dans la foulée de l’attribution du contrat.

Développé à partir de 2017, le système HELMA-P est en mesure de neutraliser des micro-drones aériens en altérant leur structure en l’espace de quelques secondes, tout en étant associé à différents dispositifs de détection et de suivi. L’un des enjeux était alors de le miniaturiser tout en augmentant sa puissance et en développant un ensemble de « protections matérielles et logicielles ».

Le laser le plus puissant du monde, 10 millions de milliards de watts pour faire des expériences de physique en conditions extrêmes

Situé près de Bucarest, en Roumanie, cet instrument de recherche sans équivalent offre de nouvelles perspectives en physique fondamentale, en médecine et pour la production d’énergie. En guise de tir, il s’agit de l’émission de lumière laser la plus puissante du monde. Dix pétawatts (PW), soit 10 millions de milliards de watts, soit encore un dixième de la puissance reçue sur Terre et émanant du Soleil. Ou six millions de fois plus qu’un réacteur EPR… Mais si la salle de contrôle n’a pas tremblé, c’est que cette puissance est délivrée pendant un temps très court, environ 25 femtosecondes, ou 25 millionièmes de milliardièmes de seconde et sur trois micromètres de large.

Ce « dragon » cracheur de feu se terre dans un hall de 2 400 mètres carrés de l’Infrastructure en lumière extrême (Extreme Light Infrastructure, ELI), à Magurele, à dix kilomètres au sud de Bucarest (Roumanie), près d’un centre de recherche nucléaire, qui a longtemps hébergé un réacteur soviétique. Il a, en fait, plusieurs têtes, deux crachant 10 PW (une fois par minute au maximum), deux autres 1 PW (une fois par seconde) et deux encore 100 térawatts (TW) (dix fois par seconde).

Thales est un groupe d'électronique français spécialisé dans l'aérospatial, la défense, la sécurité et le transport terrestre dont le siège social se situe à Meudon5, dans les Hauts de Seine.

Coté à la bourse de Paris, présent dans 68 pays6 et employant 77 000 salariés au 22 juin 2023, Thales est l'un des leaders mondiaux des équipements à destination des industries de l'aéronautique, de l'espace, de la défense, de la sécurité7 et des modes de transport.

Les origines du groupe remontent à 1998 lorsque les branches spécialisées dans les activités militaires d'Alcatel, de Dassault Électronique et de Thomson-CSF sont réunies pour former une nouvelle société. Fin 2000, l’entreprise prend son nom actuel8.

Thales se classait en 2023 au quatorzième rang mondial pour la production d'armement et dix-septième en 2024, derrière notamment Airbus (classé treizième). Sources Wikipédia

Le nom Thales (sans accent) est le fruit de la fusion de lettres de diverses entités qui désormais composent le groupe : Thomson-CSF (TH), Alcatel (AL) et ES pour Electronic Systems

 

Des initiatives internationalistes contre la guerre et le capitalisme (Communist Workers Organisation)

Publié le 27 Août 2024 par Revolutionary perspectives, août 2024

INTRODUCTION Avant que la revue Controverses (émanation du site Controverses (https://www.leftcommunism.org/) ne publie sous peu son propre compte-rendu (motivé) de la conférence internationaliste d'Arezzo (Italie), nous donnons notre traduction en français...

Lire la suite

 

Maximilien RUBEL*, Guerre et paix nucléaires . Reprint : Non Lieu, avril 2024.

Video sur les manifestations

https://youtu.be/JeNEmbMYwBc

ISRAEL

Alors qu'en 1949, seuls 400 étudiants de yeshiva étaient exemptés du service militaire, leur nombre a explosé pour atteindre près de 63 000 en juin 2023. Pour inciter à l'enrôlement, la Cour suprême a suggéré une mesure radicale : suspendre le financement des étudiants refusant de servir. Parallèlement, Tsahal envisage d'allonger la durée du service militaire obligatoire pour les hommes de 32 à 36 mois.

Cependant, ces décisions ne font pas l'unanimité. Des manifestations ont éclaté dans les périphéries des quartiers orthodoxes, avec des milliers de personnes bloquant les routes pour protester contre ce qu'elles perçoivent comme une atteinte à leur mode de vie et à leurs valeurs religieuses.

Au-delà des considérations sociales et religieuses, ce texte, que Benjamin Netanyahou essaye d'éviter à tout prix, pourrait fragiliser la coalition gouvernementale actuelle, qui s'appuie en partie sur le soutien de partis ultra-orthodoxes.

Voir VIDEO DE arte

La Chine livrera deux corvettes pour le Cambodge « au plus tôt » en 2025

De lemarin.ouest-france.fr - 5 septembre, 15:55

La Chine a annoncé jeudi 5 septembre qu’il construirait deux corvettes pour le Cambodge, pays allié qui dépend beaucoup d’elle. Pékin finance déjà la modernisation d’une des principales bases navales cambodgiennes.

Les satellites de l'US Space Force pourront suivre les avions et véhicules terrestres après 2030.

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UKRAINE

La guerre dure et l'armée cherche 400 000 soldats. De nouveaux centres de recrutement ouvrent un peu partout. Les recruteurs sont des civils. Selon la directrice d'un de ces centres, à Lviv, "les Ukrainiens seront tous impliqués, d'une manière ou d'une autre, dans les forces armées".

Alors que les files d'attente vues devant les centres militaires au début de l'invasion russe ne sont plus qu'un souvenir, l'Ukraine cherche de nouveaux moyens de recruter toujours plus de soldats. Une loi destinée à mobiliser des centaines de milliers de soldats se prépare. Et des centres de recrutement "nouvelle génération" voient le jour, comme à Lviv dans l'ouest du pays.

Ce centre n'a ouvert qu'il y a un mois, la peinture kaki sent encore le neuf et Halina Psykorska, sa responsable, est convaincue qu’il faut recruter les soldats, comme on recrute en entreprise. "La raison d'être de ce centre, c'est le constat que la guerre continue et qu'elle ne va pas finir rapidement. Les Ukrainiens doivent comprendre qu'ils seront tous impliqués, d'une manière ou d'une autre, dans les forces armées d'Ukraine", selon Halina.

 

"On est pas là pour les enrôler de force"

Ici, tous les recruteurs sont des civils, pour lever la barrière psychologique qui, selon Halina, retient de nombreux Ukrainiens de s'engager après deux ans de guerre. "Quand des candidats qui n'ont pas d'expérience militaire viennent nous voir, ils sont plus à l'aise parce qu'on est des civils, on a les mêmes craintes. On n'est pas là pour les enrôler de force", insiste Halina Psykorska.

Ce centre est un peu le Pôle Emploi de l'armée, on parle projet professionnel personnalisé et avec la conseillère, Nataliya, on regarde les offres d'emploi militaires listées en ligne. "Regardez, il y a des offres pour des conducteurs de moto, chauffeurs mécaniciens pour les chars. On peut trouver selon votre spécialisation, vos compétences", détaille-t-elle.

Pour le moment, 300 personnes ont poussé la porte du nouveau centre, alors que l'armée ukrainienne estime avoir besoin de 400 000 nouveaux soldats cette année. Halina et Nataliya le savent, leur démarche est complémentaire, mais ne remplacera pas une mobilisation plus massive et obligatoire.

Un reportage de Camille Magnard édité par Diane Warin

Extrait du texte de notre revue Matériaux Critiques N° 10 : « Économie de guerre ou guerre à l’économie » ainsi que sur le site web: https://materiauxcritiques.wixsite.com /monsite/textes Dans la course accélérée vers la généralisation guerrière, le besoin de redéploiement d’une « économie de guerre » est un signe évident en même temps qu’un élément indispensable au retour avoué à l’austérité sous prétexte de préparation belliciste. Cette expression est néanmoins floue et relativement ambigüe, porteuse à la fois d’une nécessité économique et sociale pour le système et d’une perspective anticipatrice angoissante voire auto réalisatrice. A l’instar de la « guerre contre le terrorisme », c’est autant une préparation idéologique qu’une réelle tendance vers un « keynésianisme belliciste » planifié pour imposer un retour au développement de l’appareil productif national tout en augmentant la productivité du travail. En effet, l’économie de guerre signifie d’abord le réveil du protectionnisme centré sur une production nationale encadrée et dirigée par l’État, impliquant une dégradation salariale et des conditions de travail, le tout justifié par un nationalisme dans tous les domaines, exacerbé par le « danger » de guerres à venir. La réponse prolétarienne est hier, aujourd’hui et demain, toujours, la même : Guerre à l’économie, même si cette réponse tarde lourdement à venir !

Vendre des Rafale à la Serbie : est-ce bien raisonnable ?

De www.challenges.fr - 30 août, 06:30

Un contrat pour 12 Rafale avec Belgrade devrait être annoncé lors de la visite d’Emmanuel Macron en Serbie. Un joli coup à l’export, mais qui pose question, vu la proximité de Belgrade avec la Russie et la Chine

Russia deploys rare air defense system on Crimea bridge

De defence-blog.com - 31 août, 14:42

Russia has deployed a rare modification of the Pantsir air defense system directly on the Crimean Bridge also called Kerch Strait Bridge or Kerch Bridge, which connects mainland Russia to the annexed Crimean Peninsula. This deployment was recently highlighted in images published by the Telegram channel "Crimean Wind," showcasing the system's placement on the critical infrastructure. Satellite images confirm that
31 août 2024

ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE juillet aout 2024

ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE

juillet aout 2024

Enjeux technologiques des conflits armés

Cette thématique s’intéresse aux évolutions technologiques, à leur impact sur la dynamique des conflits armés ainsi que sur les choix de politique de défense et de sécurité, qu’il s’agisse des usages et des capacités opérationnelles de défense (automatisation, robotisation, connaissance de l’environnement, etc.), de l’apparition de nouvelles menaces et de vulnérabilités (cyber, accès plus large aux technologies, systèmes en réseau, etc.) ou de mutations des outils industriels de défense (numérisation, dualité technologique, etc.).

Témoignage de déserteurs russes

Ce mercredi 14 août 2024, deux Rafale se sont percutés en plein vol dans le ciel entre les Vosges et la Meurthe-et-Moselle. Un élève et son instructeur, exerçant tous deux au sein de l’Armée de l’Air et de l’Espace, ont perdu la vie. Selon le ministère des Armées, les deux militaires ont perdu la vie «en service aérien commandé», alors que l’équipage «réalisait un vol d’instruction à bord d’un avion de chasse Rafale». Quand on connaît la sophistication des RAFALE et leur coût:78 millions pour aller donner la mort aux quatre coins du monde. On s'interroge dans le contexte de guerre actuelle sur cet accident alors que la Cyberguerre est déjà bien active.

Ces dernières années, plusieurs collisions d’appareils militaires ont eu lieu en France, dont la plus meurtrière remonte à 1984.

Le 10 avril 1984, la collision en vol près de Cosne-sur-Loire (Nièvre) de deux hélicoptères Gazelle du 3e Régiment d'hélicoptères de combat de la base d'Etain (Meuse), à la fin d'un exercice de nuit, entraîne la mort de six militaires.La même année, le 23 novembre 1984, treize militaires sont tués dans la collision de deux Transall C-160 sur la base de Toulouse-Francazal.

Le 24 septembre 2009, deux Rafale de la Marine nationale se heurtent en vol alors qu'ils effectuaient un virage au large de Perpignan. Un des deux pilotes est tué.

Pour la petite on nous parle de sécurité à longueur de journée alors que l’hôpital public se meurt, le coût des deux rafales est celui d'un petit hopital de ville de province.

Armée : pourquoi la vente de 12 Rafale à la Serbie fait polémique

L’achat de 12 avions de combat Rafale constitue un évènement pour la Serbie, pays aux alliances contestées. Emmanuel Macron en a conscience. "C’est une ouverture, un changement stratégique malgré beaucoup de pression", a-t-il déclaré à ce sujet. La Serbie est en effet un client particulier : son armée y est glorifiée dans toutes les rues de Belgrade. Sur d’autres banderoles, on peut lire l’hostilité vis-à-vis de l’OTAN. 

Le double jeu du président serbe 

Le pays de plus de 6 millions d’habitants est enclavé dans l’Union européenne, qu’il souhaite rejoindre. Son parrain reste toutefois la Russie. Le président serbe pratique le double jeu : il s’affiche volontiers avec Vladimir Poutine et refuse d’appliquer les sanctions contre Moscou. 

Si jusqu’à présent, ses équipements militaires étaient essentiellement russes, depuis la guerre en Ukraine, les livraisons ont cessé, d’où son contrat avec la France. "Vendre des Rafale, finalement, c’est faire le pari que la Serbie privilégie d’abord le fait de rejoindre l’Union européenne, ce qui n’est en rien certain", analyse la directrice de l’institut Jacques Delors, Sylvie Matelly.

Ces avions français pourraient-ils un jour servir le camp russe ? Le constructeur Dassault, qui n’a pas vendu à Belgrade de missiles Meteor de très longue portée, se veut rassurant, comme la plupart des experts. Le contrat rapportera plus de 3 milliards d’euros à la France. 


 

Lire aussi : Quelles sont les plus grandes puissances mondiales en 2023 ?

Classement des plus grandes puissances militaires mondiales en 2024

Rang

Pays

Budget (en milliards de dollars)

Bombes nucléaires

Nombre de soldats actifs

Nombre de réservistes

1

États-Unis

770

5500

1 400 000

440 000

2

Russie

154

6225

850 000

250 000

3

Chine

250,2

350

2 000 000

510 000

4

Inde

49,6

156

1 450 000

1 150 000

5

Japon

47,5

X

240 000

55 000

6

Corée du Sud

46,3

X

555 000

500 000

7

France

40,9

290

200 000

35 000

8

Royaume-Uni

38

225

194 000

37 000

9

Pakistan

7,7

165

640 000

500 000

10

Brésil

18,8

X

360 000

1 340 000

Source : CNEWS

Classement des plus grandes puissances militaires mondiales en 2024 : les plus grandes armées du monde

La taille de l’armée est un critère important dans l’établissement du classement des plus grandes puissances militaires mondiales en 2024. En effet, le nombre de soldats actifs est déterminant dans le cadre d’une guerre puisque ce sont eux qui iront au front. Le nombre de réservistes est également crucial puisque ce sont eux qui sont appelés en renfort lors d’un conflit armé entre deux pays, nous avons pu le voir avec l’Ukraine et la Russie. Alors que les sont les plus grandes puissances militaires mondiales en termes de soldats actifs ? Découvre le classement 2024.

Rang

Pays

Nombre de soldats actifs

Nombre de réservistes

Total soldats

1

Inde

1 450 000

1 150 000

2 600 000

2

Chine

2 000 000

510 000

2 510 000

3

États-Unis

1 400 000

440 000

1 840 000

4

Brésil

360 000

1 340 000

1 700 000

5

Pakistan

640 000

500 000

1 140 000

6

Russie

850 000

250 000

1 100 000

7

Corée du Sud

555 000

500 000

1 055 000

8

Japon

240 000

55 000

295 000

9

France

200 000

35 000

235 000

10

Royaume-Uni

194 000

37 000

231 000

 

Analyse du classement des puissances militaires mondiales

Quelle est la plus grande puissance militaire du monde ? Sans surprise, les États-Unis et la Russie sont en tête des puissances militaires mondiales. Cela s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, on retrouve l’investissement et les dépenses militaires annuelles effectuées par ces nations. Aux États-Unis, 770 milliards de dollars sont alloués à la Défense. Le nombre de soldats est également important dans les deux pays. L’armée américaine compte 1,4 million de soldats actifs pour 850 000 en Russie. Enfin, on peut noter l’arsenal nucléaire possédé par ces plus grandes puissances militaires mondiales. En outre, les USA sont également pionniers sur le développement d’innovations technologiques dédiées à la Défense.


 

https://www.scoop.it/topic/defense-news


 

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29 juillet 2024

INFOBREF N°564 Juin-Juillet-2024

INFOBREF N°564

Juin-Juillet-2024

Les classes laborieuses agissent contre la dette et le militarisme

Hausse des prix-

Après la flambée des prix du gaz à l'automne 2021 qui s'était propagée à l'électricité et s'était renforcée avec la guerre en Ukraine . Bien que le bouclier tarifaire a limité la hausse des prix de l'énergie à 4% en 2022, la hausse passe en 2023 à 15% . Mais depuis plusieurs mois, le gouvernement a entamé la sortie de ce dispositif avec une hausse supplémentaire de 10% pour l'électricité . Le bouclier tarifaire n'existe d'ores et déjà plus pour le gaz et disparaîtra prochainement pour l'électricité à la faveur de prix en net recul sur le marché de gros.

Mais la hausse des tarifs de l'électricité du 1er février n'est pas la dernière de 2024. Une autre devrait survenir au 1er août prochain dans le cadre de l'évolution annuelle des tarifs d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE). Ce niveau de TURPE a été fixé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour une durée de quatre ans entre 2021 et 2025 et est revu chaque 1er août. Il vise notamment à financer les coûts d'entretien de réseau et les investissements des gestionnaires Enedis et RTE. 1er août 2025 qui marquera le début d'une nouvelle période quadriennale avec des coefficients révisés à la hausse alors qu'Enedis et RTE prévoient des investissements annuels de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour le réseau dans les prochaines années.

Une nouvelle augmentation entre 5,5 et 10,4% pour les particuliers au gaz en juillet

Pour le gaz aussi, une nouvelle augmentation des prix surviendra pendant la période estivale. La facture de gaz des Français devrait ainsi subir en juillet une nouvelle hausse, liée cette fois à une augmentation du tarif des réseaux de distribution annoncée vendredi par la CRE et le gestionnaire du réseau GRDF. Ce tarif d'utilisation des réseaux (dit "ATRD") augmentera en moyenne de 27,5% au 1er juillet, selon une décision de la CRE prise pour quatre ans. Ce tarif représente les coûts d'acheminement du gaz supportés par GRDF

Hausse des complémentaires santé

Pour l’UFC-Que Choisir, le compte n’est pas bon. La Mutualité raisonne à âge théorique constant, c’est-à-dire qu’elle ne prend pas en compte les augmentations liées à l’âge. Chaque année, les cotisations augmentent de 2 à 3 points par le simple fait de l’âge de l’assuré. L’association chiffre ainsi la progression moyenne des tarifs à +10% en 2024, mais pour 8 assurés sur 10, elle sera supérieure. 

Pour les seniors, ceux qui paient le plus cher en raison de leur âge et de leurs besoins de santé, l’UFC enregistre des bonds allant jusqu’à 25%, voire 30%. D’après sa base de données, les tarifs des organismes de complémentaire santé (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance) se sont envolés de 40% depuis 2018,

PRC-Le gouvernement accélère les réformes antisociales. La riposte est urgente.

N° 875 31/05/2025  Il est faux d’incriminer la « générosité » des allocations chômage comme le prétend Attal : 60 % des chômeurs ne sont pas indemnisés.  Sur plus de 6 millions d’inscrits à France Travail  seules, 2,6 millions de personnes sont indemnisées.

Faux de dire qu’il s’agit d’une réforme « d’activité » de l’aveu même du gouvernement celui-ci espère 90 000 personnes supplémentaires en emploi avec cette réforme soit 1,5 % des demandeurs d’emploi actuels !

Par un arrêté du 28 décembre dernier le gouvernement a ponctionné de 12 milliards d’euros les caisses de l’Unédic, des milliards sont soustraits à la couverture du risque de perte d’emploi pour les mettre dans les poches des entreprises.

Une seule logique  trouver des ressources « quoi qu’il en coûte ».

Gabriel Attal a dévoilé le contenu de la nouvelle réforme de l’assurance chômage visant l’ensemble du monde du travail, rien pour apporter des solutions pérennes au chômage de masse. Elle s’avère plus brutale encore et constitue une offensive historique contre les précaires et chômeurs. Ce n’est pas une réforme qu’il fait  mais des coupes dans leurs droits avec des conditions d’éligibilité durcies et une durée d’indemnisation réduite.

Une éligibilité conditionnée à 8 mois de travail sur les 20 derniers c’est l’exclusion des jeunes, des précaires et de nombreux saisonniers. Le passage de la période de référence à 20 mois au lieu de 24 touchera tout le monde1. À compter du 1er décembre il faudra avoir travaillé huit mois, au lieu de six aujourd’hui pour bénéficier d’un revenu de remplacement pendant une durée similaire à sa période travaillée. Près de 200 000 personnes ayant travaillé moins de huit mois verront ainsi leur indemnisation soit supprimée, soit retardée le temps qu’elles retrouvent un emploi pour atteindre le nouveau seuil de huit mois. À la fin d’un CDD ou d’une mission d’intérim de six mois : rien ! Aucun droit ouvert, pas d’allocation. Après six mois de travail, ceux-ci ne pourraient prétendre qu’au contrat d’engagement jeune pour avoir des ressources : soit une allocation de 528 euros par mois si la ou le jeune salarié est rattaché à un foyer fiscal non imposable 316 euros2.

Cette réforme aura également un lourd impact pour les seniors. Le gouvernement va assurer une main d’œuvre très bon marché pour le patronat, en plus des jeunes travailleurs contraints d’accepter les offres d’embauches les plus précaires. En plus de devoir travailler deux ans de plus pour partir à la retraite, ceux-ci devront attendre l’âge de 57 ans pour obtenir une durée d’indemnisation plus longue que les quinze mois que le gouvernement réserve maintenant aux chômeurs. La borne d’âge de 53 ans est purement et simplement supprimée et celle de 55 ans est décalée de deux ans, à 57 ans !

À côté de cette saignée, le gouvernement crée un « bonus emploi senior » qui consiste à compléter le revenu d’un senior qui aurait accepté un emploi à un salaire inférieur à celui qu’il avait pour ouvrir des droits. Une double peine subie: le licenciement et l’embauche très en dessous de la force de travail. Mais seulement pendant un an. Un cadeau pour le patronat explique le syndicat des cadres CFE-CGC : « Je suis une entreprise, je balance tout le monde à 55 ans, et après deux ans de chômage je les récupère à moitié prix ».

L’objectif que cette réforme devait permettre 3,6 milliards d’économie par an, soit plus de 10 % du montant total des allocations versées en 2023.

Autre coup de rabot: Attal présente la « mensualisation » des indemnités, « comme une innovation ». Les allocations étaient versées pour chaque jour du mois, le gouvernement a procédé à un lissage des allocations qui seront versées en ne prenant en compte que 30 jours d’indemnités journalières, cela rapporterait 950 millions d’euros sur trois ans : des économies  réalisées sur le dos des chômeurs.

 

Une rentrée pleine de nouvelles ordonnances.

Au-delà de l’assurance chômage le Premier ministre annonce un « Automne du travail »  une énième loi au nom du « plein emploi ».

Il veut mettre aussi les retraités à contribution. Les pensions de retraite ont moins progressé que la richesse créée du fait du changement du mode de calcul des pensions, désormais indexées sur les prix et non plus sur les salaires. Les retraités participent également de plus en plus au financement de la protection sociale et donc de leurs propres retraites via la contribution sociale généralisée (CSG).

Une autre réforme fiscale pouvant rapporter entre 1,9 et 2,1 milliards d’euros par an est envisagée. A cela pourraient s’ajouter 4 milliards d’euros liés à la suppression de l’abattement fiscal de 10 % des frais professionnels dont bénéficient les retraités imposables.

Des attaques violentes,

*La CGT vient de publier un rapport sur les plans de licenciement qui se multiplient partout en France. Elle en a recensé 132 menaçant entre 60 000 et 90 000 emplois. « 2024 pourrait atteindre le record de 2008 » écrit-elle.

*Les redressements et liquidations judiciaires sont en hausse de 59,1 % et de 36 % sur un an, indique l’Urssaf. Au premier trimestre 2024 les procédures collectives continuent de progresser "à un rythme soutenu". Par rapport à fin 2019, soit avant la crise sanitaire ces procédures sont en hausse de 20 %. Quant au dynamisme de l’emploi, sur un an, les déclarations d’embauche de plus d’un mois sont en baisse de 2 % pour les CDI et de 2,4 % pour les CDD de plus d’un mois.

*les plans de licenciements se multiplient.

-Propriété du groupe Cochez le fabricant de chariots de supermarchés, basé à Dettwiller dans le Bas-Rhin emploie 110 personnes, dispose d’un mois pour trouver des solutions pérennes.

-ExxonMobil a annoncé la destruction de près de 700 emplois à la plateforme pétrochimique près du Havre.

les grévistes d’ExxonMobil montrent la seule voie à suivre : celle de la grève.

-L'enseigne de prêt-à-porter Pimkie  après deux plans de "sauvegarde de l'emploi" envisage d'ici la fin de l'année la fermeture d'une centaine de magasins et la suppression de près de 500 emplois.

La répression syndicale rappelle la nécessité de faire front

La direction de Rougier & Plé vient de licencier deux syndicalistes après la fin d’une grève sur le site, licenciement illégal chez InVivo à nouveau devant la justice mardi pour son refus de réintégrer Christian Porta. Débrayages quotidiens, l’AG des Neuhauser vote la grève en soutien à Christian Porta alors que les Prud’hommes ont ordonné sa réintégration, la direction a décidé de relancer une nouvelle procédure de licenciement. Timothée Esprit menacé de licenciement chez Toray lire notre communiqué.

 

Il faut une riposte et un appel à la mobilisation générale.

On a des réactions et des communiqués des directions syndicales mais toujours rien pour préparer la riposte. Il y a urgence à rompre avec cette logique du fameux « dialogue social ». Face à l’offensive généralisée du gouvernement c’est au contraire d’un véritable plan de bataille dont le monde du travail a besoin. Le chômage de masse ne va cesser de s’approfondir. Il y a donc urgence à opposer une réponse.

Le 9 juin est  une étape dans la mobilisation. Être présent dans ces élections, c'est donner à voir qu'il est possible de changer cette situation en se rassemblant. Notre ambition est de construire une force capable de mener la bataille politique de classe pour abattre le capitalisme. Chaque voix pour notre liste sera un engagement concret à contribuer à cette tâche de reconstruction.

1 s’y ajoute l’abattement de 25 % au titre de la contracyclicité, qui implique une durée maximale des droits réduite de 18 à 15 mois.

2 selon leur rattachement ou non à un foyer fiscal imposable.

Assurance chômage

les attaques d’Attal

Attal a annoncé le calendrier et le détail des mesures d’une nouvelle réforme de l’Assurance chômage, la troisième depuis 2019. Prétendant « remettre la France au travail », il a aussi déclaré vouloir faire 3,6 milliards d’euros d’économies aux dépens des chômeurs.

Publié le 29/05/2024 Écouter la version audio

Prévue pour être instaurée par décret le 1er juillet et appliquée à partir du 1er décembre, cette réforme est une aggravation de la précédente : elle restreindra l’accès aux allocations chômage et limitera leur durée. Pour bénéficier d’une indemnisation, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers mois, contre six mois au cours des 24 derniers mois, selon les règles actuelles. Du fait de ces mesures, de nombreux jeunes et travailleurs précaires vont être totalement privés de la moindre indemnisation, et se retrouveront condamnés au RSA.

Les nouvelles règles entraîneront une diminution de 18 à 15 mois de la durée maximale d’indemnisation, contre 24 mois il y a à peine un an et demi. Le gouvernement rognerait aussi, au passage, sur les revenus de ceux qui auraient conservé le droit à une indemnité, l’allocation journalière devenant une allocation mensuelle… versée sur une base de 30 jours, soit une journée d’allocation de moins pour chaque mois de 31 jours.

Attal a aussi annoncé une réforme des dispositions prévues pour les seniors : il ne sera possible d’en bénéficier qu’à 57 ans, et non plus à 55 ans, avec un raccourcissement de la durée d’indemnisation de 27 à 22 mois et demi. En guise de compensation, le gouvernement propose un « bonus emploi senior » consistant à faire financer par l’Assurance chômage un complément de rémunération en cas de nouvel emploi moins payé que le précédent… mais seulement pendant un an. Un coup de pouce qui n’aura pas échappé aux patrons prêts à tout pour sous-payer ceux qu’ils embauchent.

L’État veut pouvoir mettre la main sur les excédents dégagés par les caisses de chômage, suite aux précédentes réformes qui ont déjà réduit les droits des chômeurs. Ce vol qualifié lui permettra de confisquer ainsi une partie des cotisations payées par les travailleurs !

Mais le gouvernement a aussi d’autres objectifs, au moins aussi importants, qui servent les intérêts du patronat. En privant partiellement voire totalement les chômeurs de leurs revenus, il veut les contraindre à accepter un emploi sans qu’ils puissent poser la moindre condition, et au salaire le plus bas possible, faisant ainsi pression sur l’ensemble des salaires.

Enfin, les discours sur la « valeur travail » d’Attal visent à diviser les travailleurs, à dresser ceux qui ont un emploi contre ceux qui en ont été privés et sont plus ou moins traités d’assistés ou de feignants. Plus crasseux que ça…

Sacha Kami

 

L’économie de guerre selon Macron, ou produire au son des canons …

La guerre a été un auxiliaire indispensable du développement capitaliste, avant d’en devenir une de ses maladies (1). Dans la fleur de l’âge, il s’agissait encore d’exporter sur d’autres continents les antagonismes européens. Coup sur coup, deux guerres mondiales l’ont fait reparaître au cœur du vieux centre historique et boucler le cycle. Serions-nous à la veille d’en clore un nouveau ?

 

En Grèce, les employés des plates-formes téléphoniques se mobilisent contre leur précarisation. Le 13 mars 2024, les salariés des quatre grandes plates-formes téléphoniques de Grèce (Teleperformance, Webhelp, TTEC et Foundever) étaient appelés pour la troisième fois depuis février à se mobiliser pour réclamer des augmentations de salaires, la réintroduction des conventions collectives (supprimées en Grèce pendant la crise financière de 2010-2018) et une généralisation des CDI alors que la règle dans ces entreprises est la multiplication des CDD.
L’augmentation des salaires, qui sont inchangés depuis 2010 alors que la Grèce était frappée par des mesures d’austérité imposées par les créanciers du pays (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international), est plus que nécessaire. Le salaire moyen dans l’entreprise est d’à peu près 850 euros net, et 30 % des employés touchent 780 euros.    En 2022, l’inflation en Grèce a atteint presque 10 %    et se situait encore à 3,7 % en décembre 2023.
Teleperformance n’a cessé de grandir en Grèce. En 2018, elle comptait environ 7 000 salariés. Désormais, elle est le quatrième plus grand employeur en Grèce avec plus de 12 000 employés, dont 45 % qui viennent de l’étranger. L’entreprise recrute ces dernières années dans les pays du Maghreb pour les sections en français et en arabe. Après avoir embauché les candidats qui ont passé des tests à distance, l’entreprise prend tout en charge et délivre aux nouvelles recrues un visa spécial leur permettant de travailler uniquement dans les centres téléphoniques. Les travailleurs nord-africains se retrouvent souvent pris en otages, car ils ne peuvent pas partir chercher du travail ailleurs de peur de perdre leurs papiers pour rester légalement en Grèce.
Entre 2022 et 2024, le salaire minimum mensuel en Grèce est passé de 713 euros brut à 780 euros. Mais, pour éviter que le salaire augmente trop, l’entreprise augmente le salaire de base, comme le requiert la loi, tout en diminuant la partie de notre rémunération liée à la maîtrise des langues étrangères .

ALLEMAGNE



Le temps des grèves ferroviaires s’achève Outre-Rhin. La compagnie des chemins de fer allemande Deutsche Bahn et le syndicat des conducteurs de trains ont trouvé un accord sur leurs négociations salariales a annoncé le syndicat GDL lundi 25 mars.
Depuis novembre 2023, les conducteurs allemands avaient fait grève pendant plusieurs jours d’affilée. Outre des augmentations de salaire, le syndicat GDL demandait une semaine de travail réduite à 35 heures pour les travailleurs en horaires décalés, sans diminution de revenu. L’une des dernières offres de la Deutsche Bahn prévoyait notamment jusqu’à 13% d’augmentation de salaire, ainsi que la possibilité de réduire la semaine de travail à 37 heures à partir de 2026.

ET INFORMATIONS ANTI -

Convergence CGT et écologistes contre le projet Greendocks à Gennevilliers

On a craint un moment lors du dernier Congrès confédéral que l’écologie partirait à la poubelle dans les orientations de la CGT (voir « La CGT va-t-elle exploser en vol ? »).

Il s’avère que les secteurs les plus archaïques et productivistes, les plus opposés à l’écologie sont de plus en plus marginalisés, encore que les pro-nucléaires ont toujours de beaux jours devant eux !

Mais sur les autres sujets, on voit surgir à nouveau des convergences intéressantes, au cas par cas, entre mouvements écologistes et structures de la CGT, et c’est une bonne nouvelle.

Prochaine échéance, le WE des 24, 25 et 26 Mai, contre le méga-projet de logistique Greendocks qui va s’installer à Gennevilliers à partir de la fin de l’année.

Une mobilisation se dessine, avec les UL CGT de Gennevilliers/Villeneuve la Garenne, celle d’Epinay sur Seine et l’UD 93, en lien avec les Soulèvements de la Terre. Avec en particulier un débat le vendredi soir à 17h à la Bourse du Travail de Saint-Denis et une manifestation le Samedi 25 mai à 14h, de la Mairie de Gennevilliers à la Mairie de l’Ile Saint-Denis.

Nous publions ci-dessous le tract de l’UL Gennevilliers (signé par l’UD 93), qui est assez explicite et tout à fait correct.
On trouvera l’appel des Soulèvements de la Terre
ICI.

GUERREACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE

 

13 juillet 2024

Derrière l’Intifada du XXIe siècle ( première partie sur cinq) "La domination américaine au Proche-Orient"

Derrière l’Intifada du XXIe siècle ( première partie sur cinq) "La domination américaine au Proche-Orient"

 

Ce texte (septembre 2001) est paru dans la revue , Aufheben,N°10,2002 en anglais.Ce texte fut aussi traduit en Allemand dans la revue Widcat-zirkular N° 62 , février 2002, et en français en brochure par Echanges et Mouvement en octobre 2003.

 

Derrière l’Intifada du XXIe siècle ( premiére partie sur cinq) "La domination américaine au Proche-Orient"

Derrière l’Intifada du XXIe siècle,partie II Histoire de deux mouvements de libération nationale: le sionisme travailliste et le

Derrière l’Intifada du XXIe siècle,partie III-L’Intifada (1987-1993)

Derrière l’Intifada du XXIe siècle, partie IV -Le « processus de paix » d’Oslo (1993-2000)-

Derrière l’Intifada du XXIe siècle, partie V -L’Intifada du XXIe siècle

Introduction: nationalisme et émergence d’un prolétariat pétrolier

Introduction

 Alors que nous mettons sous presse* les Etats-Unis font un sérieux effort pour sauvegarder le « processus de paix » d’Oslo, effort qui constitue le cœur de leur stratégie, sous couvert de « guerre contre le terrorisme », pour mobiliser la bourgeoisie mondiale et lui imposer l’union. Ceci après une année pendant laquelle ils ont laissé Israël et les Palestiniens s’enfoncer dans un conflit unilatéral, déprimant et sanglant. La façon dont est perçue la caution américaine accordée au terrorisme d’Etat israélien contre les Palestiniens est une composante importante de la réaction ambivalente, voire même du soutien, de nombreuses personnes au Moyen-Orient et ailleurs à l’égard du terrorisme qui a visé le cœur de la puissance militaire et financière américaine. Ceci a brutalement mis en relief le conflit israélo-palestinien, rendant plus urgente que jamais l’analyse des forces motrices de l’Intifada. Au moment des attentats contre le World Trade Center de New York et le Pentagone à Washington, le 11 septembre 2001, ce que l’on a appelé « l’Intifada Al Aqsa » faisait rage depuis environ un an et semblait avoir réussi à saboter la tentative de paix bourgeoise incarnée par les accords d’Oslo. Elle a coûté très cher au prolétariat palestinien, qui a perdu beaucoup plus de vies et ramassé beaucoup plus de blessés que pendant l’Intifada de 1987-1993. C’est en particulier le nombre élevé de morts parmi la population palestinienne en « Israël proprement dit » qui fait la spécificité de cette Intifada, lorsque des localités comme Jaffa et Nazareth se sont soulevées avec des grèves générales et des émeutes, et lorsque la route principale qui traverse la Galilée du Nord a été semée de pneus enflammés dès les premiers jours du soulèvement. De l’autre côté de la Ligne verte, la politique israélienne d’assassinats a régulièrement ajouté au nombre de morts, chaque jour fournissant des témoignages encore plus choquants sur les horreurs du nationalisme et de la répression.

 

Pourtant, ce qui différencie vraiment cette dernière Intifada de la précédente est l’existence d’un micro-Etat palestinien, dont le rôle de policier et le statut de client ont été mis en évidence par le soulèvement. L’Etat israélien a commencé à réoccuper les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne, à première vue temporairement. Sans présumer des intentions à long terme de l’Etat israélien, ces incursions ont servi à rappeler brutalement à l’Autorité palestinienne qu’elle est la création d’Israël, et que les Israéliens peuvent aussi détruire ce qu’ils ont créé. Le but de ce texte n’est pas de prédire les développements futurs du conflit israélo-palestinien, mais de replacer la dernière Intifada dans son contexte historique et de la comprendre sous l’angle de la lutte de classe.

 

Beaucoup réagissent au problème palestinien en lançant des appels abstraits à la solidarité entre travailleurs arabes et juifs. En même temps, la gauche léniniste légitime l’idéologie nationaliste qui divise la classe ouvrière, en affirmant « le droit à l’autodétermination nationale » et en offrant son « soutien critique » à l’OLP (1). Au moment où nous écrivons [2001], l’Intifada ne semble pas vraiment à même de détrôner cette idéologie nationaliste. Les travailleurs arabes et juifs « s’unissent et luttent » - apparemment avec leurs bourgeoisies et les uns contre les autres. Cet article soulignera certaines raisons matérielles pour lesquelles les exemples concrets de la solidarité prolétarienne entre Juifs et Arabes sont rares. La classe ouvrière juive a été matériellement avantagée par l’occupation et par la position inférieure des Palestiniens sur le marché du travail, tant en Israël que dans les territoires occupés. Depuis le milieu des années 1970, cet accord (que nous appellerons sionisme travailliste) a régressé, et les travailleurs juifs sont confrontés à l’insécurité économique. L’occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza était nécessaire pour loger la classe ouvrière juive en Israël. Les colonies dans les territoires occupés ont joué le rôle de logement social pour compenser l’insécurité économique croissante des travailleurs juifs, et sont devenues un problème insoluble auquel sont confrontés les architectes de la paix bourgeoise.

 

Une position typique de la gauche est d’appeler à la création d’un « Etat socialiste démocratique en Palestine dans lequel Juifs et Arabes pourront vivre en paix (2) ». Cela pourrait nous sembler relativement réformiste, mais un tel appel pour « un Etat binational, laïc et démocratique » est considéré en Israël comme une exigence follement révolutionnaire, même par des activistes relativement radicaux. Depuis le début du siècle, les luttes des deux groupes de travailleurs sont de plus en plus réfractées par le prisme du nationalisme. Toutefois, le spectacle désolant de prolétaires qui s’entretuent n’est pas prédéterminé : le nationalisme au Moyen-Orient est apparu et est entretenu pour réagir au militantisme de la classe ouvrière. Pour nous, l’idéologie nationaliste, telle qu’elle se manifeste au Moyen-Orient, ne peut se comprendre qu’en relation avec l’émergence d’un prolétariat pétrolier et avec la domination américaine dans la région. Par exemple, les formes prises par le nationalisme palestinien - particulièrement l’OLP - étaient une réponse concrète de la bourgeoisie palestinienne en exil à un prolétariat palestinien ouvertement rebelle. Le " processus de paix " agencé par les Etats-Unis naquit de la reconnaissance du rôle récupérateur de l’OLP dans l’Intifada, alors que l’écroulement d’Oslo et la montée apparemment dramatique de l’hostilité islamiste à l’égard des Etats-Unis est liée à l’incapacité de l’OLP de satisfaire les exigences même les plus basiques du nationalisme palestinien. C’est pourquoi il nous faut d’abord comprendre le contexte international au Moyen-Orient, en particulier le rôle hégémonique des Etats-Unis dans la région.

La domination américaine au Proche-Orient

La domination américaine

La première guerre mondiale, de 1914 à 1918, a démontré la valeur militaire du pétrole. Dans son sillage, l’influence de l’Allemagne au Moyen-Orient se trouva considérablement réduite, et il devint évident pour toutes les grandes puissances que l’Empire ottoman ne pouvait plus se maintenir seul (en partie à cause de la révolte arabe de 1917, favorisée par les Britanniques). La Grande-Bretagne et la France s’entendirent pour diviser le Moyen-Orient en sphères d’influence, la Grande-Bretagne contrôlant la Palestine. Alors que le but affiché était d’empêcher la Russie de pénétrer dans cette région, la Grande-Bretagne avait aussi l’intention de contenir les ambitions françaises en Syrie et au Liban, de garantir l’accès au canal de Suez et de sécuriser l’écoulement du pétrole depuis l’Irak. Dès 1947, la position britannique en Palestine n’était plus tenable, en raison du déclin de la Grande-Bretagne comme puissance impériale. Epuisé par la seconde guerre mondiale, attaqué par les colons militants juifs, et de plus en plus diminué en politique étrangère par les Etats-Unis, le Royaume-Uni maintint une position chancelante jusqu’à ce que son « retrait » soit manigancé en 1948 lors de la création de l’Etat d’Israël.

Cette année-là vit l’expansion et la consolidation de l’Etat israélien par la guerre contre ses voisins arabes, et la domination des Etats-Unis en tant que puissance étrangère dominante dans la région. Les intérêts stratégiques des Etats-Unis étaient triples : stopper l’expansion de l’URSS en Méditerranée, protéger les gisements de pétrole de la péninsule arabique identifiés à l’époque, et enfin entraver toute poursuite de l’influence britannique ou française au Moyen-Orient. Pendant les premières années de l’après-guerre, les Etats-Unis considéraient les vieilles puissances européennes, et non l’URSS, comme leurs principales rivales au Moyen-Orient. En 1953, en Iran, le coup d’Etat de Reza Pahlavi soutenu par la CIA - en réaction à la nationalisation par l’Iran des gisements de pétrole appartenant aux Britanniques* - eut pour effet le transfert de 40 % du pétrole britannique vers les Etats-Unis. Le coup d’Etat transforma l’Iran en Etat-client des Etats-Unis dans le " ventre mou " de la frontière sud de l’URSS, en bastion de la " culture occidentale " au Moyen-Orient. De même, pendant la crise de Suez de 1956, les Etats-Unis empêchèrent la Grande-Bretagne et la France de réaffirmer leurs intérêts nationaux en Egypte, obligeant ces vieilles puissances impériales à jouer les seconds violons de l’Amérique au Moyen-Orient.

Cependant, une fois l’Egypte dans l’orbite soviétique, à la suite du coup d’Etat des Officiers libres en 1952, et de la signature d’une vente d’armes avec la Tchécoslovaquie en 1955, les Etats-Unis comprirent que l’Union soviétique tentait de jouer les gros bras dans la région. L’endiguement de l’URSS devint alors le mot d’ordre officiel de la politique étrangère américaine, ce qui signifiait placer des obstacles sur la route de l’influence soviétique au Moyen-Orient. La politique sous-jacente était la protection à tout prix des intérêts économiques américains.

Les intérêts économiques de l’Amérique au Moyen-Orient

L’intérêt principal de l’Amérique dans la région est bien entendu le pétrole. En même temps qu’elle plaça les Etats-Unis au sommet de la hiérarchie impérialiste, la seconde guerre mondiale confirma la position centrale du Moyen-Orient comme principale source de pétrole. Un rapport du Département d’Etat de 1945 qualifiait l’Arabie Saoudite de « source prodigieuse de puissance stratégique, et l’une des possessions les plus importantes de l’histoire du monde ». Peu de choses ont changé depuis, sinon que le pétrole acquit une valeur encore supérieure lorsque l’Amérique entra dans sa phase dynamique d’expansion fordiste, au cours des deux décennies qui suivirent la seconde guerre mondiale.

Lorsque la production automobile et l’industrie pétrochimique remplacèrent la construction de voies ferrées comme lieux clés de l’expansion, le capital alla du charbon au pétrole, qui devint la matière première essentielle. Les sources d’approvisionnement en pétrole, surtout le Moyen-Orient avec ses énormes réserves, acquirent une importance cruciale. La valeur du pétrole ayant été soulignée par la crise énergétique des années 1970, les Etats-Unis ont utilisé tous les moyens possibles pour se procurer le pétrole de cette région avant et par-dessus tout le monde. Pour les Etats-Unis, une source de profits secondaires, mais non négligeables, est constituée par l’écoulement des pétrodollars arabes vers l’Amérique du Nord sous forme d’achats de matériel militaire, de projets de construction, de dépôts bancaires et autres investissements, phénomène qui date des années 1970.

Le nationalisme panarabe et le prolétariat de la production pétrolière

Au début, l’Etat d’Israël nouveau-né tenait très peu de place dans les préoccupations américaines. En fait, pendant la crise de Suez, l’Amérique s’était alliée à l’Egypte contre l’expansionnisme d’Israël. Ce ne fut que dans les années 1950, lors de l’émergence d’un nationalisme arabe plus affirmé, que les Etats-Unis commencèrent à saisir le potentiel d’un partenariat stratégique construit avec l’« entité sioniste ». La croissance de la production pétrolière au Moyen-Orient avait amené des société autrefois traditionnelles à se moderniser rapidement. Une nouvelle bourgeoisie émergea de la classe militaire et bureaucratique, au service de l’accumulation nationale, favorable au modèle de développement capitaliste de l’URSS et hostile à l’« impérialisme ».

La forme d’anti-impérialisme la plus cohérente était le nationalisme « panarabe ». Les origines du panarabisme se trouvent dans l’Empire ottoman, qui avait unifié les Arabes sous la férule turque, mais qui s’était écroulé à la suite de la première guerre mondiale. Les puissances impérialistes découpèrent alors le Moyen-Orient dans le but de conquérir et de contrôler de nouveaux marchés et des matières premières d’importance stratégique. Pourtant, ces nouvelles frontières allaient à l’encontre « du langage commun, des coutumes et des traditions » conservés par les habitants de l’ancien Empire ottoman. Dans l’idéologie panarabe, une « communauté naturelle », basée sur l’idéalisation des relations sociales précapitalistes, sert à neutraliser les antagonismes de classe. Au moyen d’un mouvement politique moderniste, le panarabisme a pu utiliser cette « communauté naturelle » imaginaire pour faire avancer son projet de modernisation et pour récupérer la lutte de classe. En tant que mouvement nationaliste, le panarabisme servit à diviser et à coopter la classe ouvrière de la région, favorisant ainsi la promotion du développement capitaliste. Malgré cela, son penchant pour l’URSS et ses tendances au capitalisme d’Etat menaçaient les intérêts du capital occidental (3). Bien que ces intérêts n’aient en aucun cas été semblables pour les différentes capitales occidentales, à long terme, les tendances au capitalisme d’Etat du nationalisme arabe risquaient d’empêcher le capital occidental d’accéder librement aux gisements pétroliers du Moyen-Orient.

Mais le nationalisme arabe, pendant les brèves périodes où il s’est incarné dans un panarabisme combatif, a été réduit en poussière par Israël. Et sur le plan économique, les bourgeoisies des différents pays arabes ont, tôt ou tard, découvert qu’il était difficile de résister à l’énorme soutien économique qu’apporterait un réalignement avec l’Amérique (4). Pour la bourgeoisie arabe (et l’OLP ne fait pas exception), qu’elle soit ou non ouvertement panarabe, la difficulté, si elle ne voulait pas affronter des défis intérieurs, était de s’allier avec l’Amérique de façon crédible tout en paraissant maintenir en vie le rêve de l’indépendance arabe et la destruction d’Israël. En 1973, cette tension se traduisit par la hausse du prix du pétrole décidée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ressentie comme une réaction à la guerre d’octobre entre Israël et les Etats arabes. Cependant, les exigences du prolétariat de la production pétrolière signifiaient que, dans certains pays, on dépensait une part disproportionnée des augmentations du prix du pétrole imposées par l’Opep pour répondre aux besoins de la classe ouvrière, plutôt que pour atteindre les niveaux technologiques supérieurs nécessaires au développement industriel (5).

Les impératifs stratégiques de l’Amérique se durcirent autour de deux objectifs : d’abord contenir la menace que représentait l’Union soviétique et, deuxièmement, écraser ou, là où c’était possible, coopter les expressions variées du nationalisme arabe qui déferlaient sur la région.

En plus de sa méthode habituelle d’intervention à l’étranger - c’est-à-dire soutenir avec enthousiasme la faction de la bourgeoisie pro-occidentale la plus crédible, coopter autant que possible tout mouvement populaire, et faire éliminer les provocateurs impénitents - les Etats-Unis inventèrent un moyen raffiné de représenter le Moyen-Orient comme la partie du monde en crise permanente et, de toute façon, impossible à comprendre. La politique américaine devint donc " gestion de crise " et " apport de paix à l’endroit le plus troublé du monde ". Qu’importe la crise, le pétrole et les pétrodollars continuaient à s’écouler d’est en ouest, et les Etats-Unis n’ont pas eu à lutter beaucoup pour faire durer la paix bourgeoise dans la région (6).

Le nationalisme palestinien, rejeton bâtard du sionisme travailliste

Bien qu’Israël soit proche des gisements pétroliers du Moyen-Orient, il n’en possède pas, ce qui a accru sa vulnérabilité stratégique par rapport à ses voisins. Pourtant, en tant que « bastion de la culture occidentale dans une mer de sous-développement gouvernée par de petits despotes (7) », les Etats-Unis utilisent l’image d’Israël pour maintenir leur contrôle sur les gisements pétroliers. Depuis la fin des années 1950 et par la suite, l’accroissement spectaculaire de l’aide financière et militaire signifiait de tout évidence que les Etats-Unis considéraient Israël comme un atout stratégique qui contrebalançait, et était en fait capable de dominer l’Egypte et la Syrie, Etats clients des Soviétiques. Les guerres de 1967 et 1973 ont démontré au monde arabe toute la puissance acquise par l’Etat d’Israël. Il était devenu la superpuissance de la région. L’aviation israélienne, en particulier, pouvait venir à bout de l’est de la zone Méditerranée.

Israël avait encore une autre utilité pour les responsables politiques américains. Piqués au vif par leur expérience vietnamienne, et souvent empêchés d’intervenir comme ils l’auraient voulu dans les endroits politiquement sensibles du monde par leur opinion publique inquiète de leur réputation internationale, les Etats-Unis utilisèrent fréquemment Israël, surtout pendant les années 1970 et 1980, comme intermédiaire pour livrer de l’argent et des armes à divers mouvements contre-insurrectionnels, ou persuadèrent Israël de le faire. Les classes dirigeantes du Zaïre, d’Afrique du Sud, d’Angola, du Salvador, du Guatemala et d’Indonésie, sont au nombre de celles qui bénéficièrent de l’aide opportune d’Israël lorsqu’elles cherchaient à se protéger de leurs opposants.

Alors que la bourgeoisie des Etats-Unis a toujours eu tendance à être pro-sioniste, Israël n’a « jamais suffi » à garantir la sécurité de ses intérêts. Les Etats-Unis ont dû s’occuper sans intermédiaire des Etats arabes, ce qui s’est parfois révélé être une stratégie à hauts risques et ne leur a pas toujours été favorable. Quoique les Etats du Golfe et la Turquie n’aient jamais remis en question leurs rôles d’Etats clients, le nationalisme arabe, le « socialisme » et l’islamisme ont tour à tour poussé différents pays arabes à une certaine intransigeance dans leurs relations avec les Etats-Unis, comme par exemple l’Egypte de Nasser, la Syrie de Hafez-el-Asad et l’Iran des mollahs.
En ce moment, deux problèmes donnent des insomnies aux responsables politiques américains. Le premier est la montée de l’islamisme, d’abord encouragé par les Etats-Unis pour contrebalancer l’influence de l’URSS, mais qu’il est devenu presque impossible – ou du moins très compliqué pour les Etats-Unis et ses Etats clients – de récupérer. De la Syrie à la Jordanie et à l’Egypte, les prisons du Moyen-Orient sont remplies d’islamistes radicaux anti-américains. Le deuxième problème est la question palestinienne récurrente. La création par Israël d’une importante diaspora palestinienne au sein du prolétariat de la production pétrolière au Moyen-Orient a conduit des sections de la bourgeoisie arabe à prendre des positions anti-américaines radicales. En tant que « chien de garde » de l’impérialisme américain, Israël a fourni la menace extérieure qui a unifié les bourgeoisies arabes naissantes et mobilisé les travailleurs arabes. Chaque fois que la bourgeoisie arabe s’est sentie menacée par l’hostilité prolétarienne, elle a pu retourner la colère du prolétariat contre « l’ennemi véritable » : Israël.

Après 1967, l’OLP est devenu le moyen d’expression principal du panarabisme. Face à l’hostilité panarabe, la bourgeoisie israélienne a recherché des alliances militaires avec des pays islamiques non arabes. Toutefois, le renversement de la dynastie Pahlavi en 1979 a coupé court à l’association d’Israël avec l’Iran. Le nouveau régime chiite fut, entre autres choses, encore plus violemment anti-occidental que les nationalistes arabes (8). Plus récemment, Israël a trouvé avec la Turquie un nouvel allié non arabe dans la région. Donc la forme de nationalisme panarabe, qui fut la base idéologique du nationalisme palestinien, a été liée avec et entretenue par le sionisme (9). Tout comme son ennemi mortel, le sionisme était un mouvement politique nationaliste basé sur la « communauté naturelle » idéalisée, dans ce cas celle des Juifs (10). Il est impossible de comprendre le soulèvement actuel, et l’idéologie nationaliste qui l’envahit, sans comprendre le nationalisme auquel il cherchait à s’opposer, c’est-à-dire le sionisme. Jusqu’à assez récemment, on pouvait appeler sa forme dominante « sionisme travailliste », et c’est à lui que nous allons nous intéresser maintenant.

17 juin 2024

ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE juin 2024

 

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Nouvelles du front anti-guerres

 

Nous le réaffirmons, il n' est pas question pour les internationalistes dignes de ce nom de manifester avec les nationalistes sionistes ou palestiniens du Hamas. Même position en ce qui concerne l'Ukraine en guerre avec la Russie de Poutine

Maintenant examinons quelques positions prises par les Anarchistes, les trotskistes, les Bordiguistes, les luxemburgistes et conseillistes...

En ce qui concerne la mouvance anarchiste , c' est le groupe tridnivalka-unsubscribe@lists.riseup.net de Prague qui est le plus actif , ensuite nous avons l' OCL qui vient de sortir un numéro spécial sur le sujet. Voir aussi alternative libertaire

A signaler la KRAS-AIT

Dont voici un extrait :

La stratégie des révolutionnaires sociaux peut se décliner en quatre volets :

a) « Ne pas hurler avec les loups dominants » : c’est-à-dire pas de soutien aux États, à la guerre, à tout nationalisme (et à la « libération nationale ») et à toute « unité de la nation » ainsi qu’à toute « collaboration de classe ». Il faut expliquer les méfaits du patriotisme, de la patrie et de l’idée de la protéger. Ne pas s’engager soi-même dans l’armée et, si possible, dissuader les autres de le faire. Ne pas participer à des actions patriotiques officielles. Donc, une position « Sans moi » / « Sans nous ».

b) Expliquer les vraies raisons de la guerre et leur conditionnalité de classe (« il est révolutionnaire de dire la vérité ») : nous devons expliquer dans l’intérêt de qui la guerre est menée et qui en profite. Nous devons expliquer que les travailleurs ne profitent pas de la guerre, que nous ne nous soucions pas de la langue parlée par le maître et le patron et de l’endroit où ils vivent. Cette guerre est créée par l’État et le système capitaliste et il faut comprendre qu’on ne peut pas se débarrasser de la guerre sans les combattre. Par conséquent : guerre à la guerre et au système de guerre !

c) Des activités pratiques contre la guerre concrète (aussi petites soient-elles aujourd’hui !) : propagande, sabotage de la guerre et de la mobilisation dans l’armée, solidarité pratique avec les déserteurs, les réfractaires à la guerre, avec la population, etc. Dans les pays qui ne sont pas directement impliqués dans la guerre, outre le soutien aux déserteurs, cela peut inclure des mesures visant à faire pression sur les gouvernements pour qu’ils cessent de soutenir cette guerre ici et, au contraire, à encourager les parties belligérantes à instaurer un cessez-le-feu. De plus, comme les internationalistes anarchistes en Ukraine nous l’ont dit à plusieurs reprises, il serait important que des pressions soient exercées sur l’État ukrainien pour qu’il ouvre ses frontières et permette à tous ceux qui ne veulent pas se battre de quitter le pays !

d) La participation (strictement avec sa propre position) aux conflits de classe concrets, aux luttes sociales, aux éventuelles protestations, aux révoltes de la faim, etc. Si de tels troubles et soulèvements se produisent, on peut également compter sur l’option internationaliste de l’époque de la Première Guerre mondiale, c’est-à-dire sur une fin révolutionnaire de la guerre.

Traduction française : Les Amis de la Guerre de Classe

 

Le courant troskiste , c 'est sans aucun doute Lutte Ouvrière qui a la position la plus proche de nous, notamment son article Le piège de la « lutte contre l’islamophobie » Lutte de Classe n°181 - février 2017

Le NPA et RP soutiennent les nationalistes islamistes palestiniens et défilent sous leur drapeau

Ces différentes initiatives se sont faites avec la participation ou le soutien de groupes ou partis de gauche (Attac, Ensemble, EELV) ou d’extrême gauche (anarchistes libertaires, antifas, NPA). Et le 18 décembre 2016 encore, a eu lieu une conférence internationale contre l’islamophobie et la xénophobie, à Saint-Denis, à laquelle appelaient conjointement le Parti des indigènes de la République et le NPA, et dont l’appel était signé par Olivier Besancenot et Tariq Ramadan.

Ukraine : Solidarité internazionale ?

1er mai 2022 par Commission journal AL / 596 vues


Pour justifier son invasion lancée le 24 février, Poutine a annoncé son intention de « dénazifier » l’Ukraine. Si l’assimilation de l’ensemble du pays à un régime fasciste est grotesque, une extrême droite d’inspiration néo-nazie est bien présente en Ukraine. Aujourd’hui, un nombre non négligeable de fascistes français montre l’envie de rejoindre leurs « amis ukrainiens ».

Il existe une extrême droite « historique » en Ukraine, qui s’est réactivée à la disparition de l’URSS. Divisée aujourd’hui en plusieurs partis, ils ont une racine commune au travers de la figure du collaborationniste pro-nazi Stepan Bandera, et partagent un ultra nationalisme basé sur la pureté raciale et une politique violemment anti-russe et anticommuniste.

Ces différentes organisations ont gagné en notoriété lors des événements d’Euromaidan en 2013-2014, qui ont chassé le président pro-russe Ianoukovitch du pouvoir. En effet, leur organisation paramilitaire leur a permis à la fois d’empêcher une implantation de gauche radicale dans le mouvement, mais aussi de paraître crédible en tenant tête aux forces anti-émeutes.

Après la fuite de Ianoukovitch, le parti d’extrême droite Svoboda obtient des responsabilités dans le gouvernement, et dans la rue, leurs militants participent activement aux affrontements avec les opposants à la politique issue de Maidan, avec de nombreuses victimes à la clé, notamment à Odessa où les fascistes mettent le feu à la Maison des syndicats, entraînant la mort d’une soixantaine de personnes [1]. .

Fascistes à tous les étages

Si finalement, devant sa violence de rue sans cesse croissante, l’extrême droite ne fait pas long feu au gouvernement, elle n’en reste pas moins intégrée dans la machine étatique et notamment bien implantée dans l’armée active et de réserve. En effet, lorsque éclate la guerre civile ukrainienne, les néo-nazis et l’ensemble des nationalistes vont créer des unités paramilitaires pour suppléer les défaillances de l’armée. C’est là que naît le tristement célèbre régiment Azov. Dirigé par un néo-nazi notoire, Andriy Biletsky, fondateur par la suite du parti « Corps National », son « efficacité » au combat lui vaut d’être intégré dans la Garde nationale ukrainienne.

 

Soutenu par l’État ukrainien, financé par des oligarques, et même armé par certains pays occidentaux, autonome ou presque du pouvoir, il compte aujourd’hui près de 5 000 soldats, ses propres blindés, ses centres d’entraînements et sert de ralliement à toutes les unités paramilitaires ultranationalistes. Il est aussi la base de l’émergence d’un nouveau réseau néo-nazi s’étendant sur toute l’Europe et l’Amérique du Nord, la « Misanthropic Division International ».

Stage pratique en Ukraine

C’est ce qui explique le renversement de position de l’extrême droite radicale en France. Si une grande majorité des cadres et partis d’extrême-droite « institutionnel » sont depuis longtemps des soutiens de Poutine qui le leur rend bien, les groupuscules d’ultra-droite ont évolué. Au début de la guerre civile, c’est du côté des séparatistes pro-russe que l’on retrouve des combattants français, au sein notamment du groupe « Unité Continentale » dès 2014 puis dans d’autres bataillons jusqu’en 2016. Militants proches du nationalisme révolutionnaire pour la plupart, ils adhèrent aux théories « néo-eurasiste » (l’union de l’Europe blanche continentale contre « l’atlantisme ») qui influencent grandement la politique russe.

Aujourd’hui, c’est le retour à la rhétorique traditionnelle du national-socialisme qui prévaut  : il y a les « Aryens », la race supérieure blanche d’Europe de l’Ouest contre les « hordes asiatiques » slaves et musulmanes représentées par les armées Russes, contre qui Azov est en première ligne, devenu un point de rencontre des fascistes occidentaux. L’invasion russe remue toute la mouvance européenne, qui partage sur les réseaux, collectes de solidarité et vidéos de cadavres russes, accompagnés d’appels à venir défendre « l’Europe ».

Et en France  ? Depuis longtemps, des réseaux très suivis chez les fascistes, comme « Ouest Casual » ne cachent pas leur admiration pour leurs camarades ukrainiens. Il existe aussi en France tout un réseau néo-nazis relié à l’Ukraine, par le biais de la scène NSBM (National Socialist Black Metal) ou de combats de MMA nazis semi-clandestins.

Si pour le moment cette admiration ne s’est pas traduite par un départ confirmé, environ 60 à 70 sympathisants de l’ultradroite seraient tentés par l’expérience [2]. Il n’est pas difficile d’imaginer en quoi cela représente un danger imminent de voir les fascistes français partir au combat, et revenir avec de l’expérience, voire plus, d’Ukraine.

Hugues (UCL Saint-Denis)

 

 

 

La Russie se prépare à s’associer stratégiquement aux talibans d’Afghanistan (Korybko)

Par Andrew Korybko.

La force motrice pour retirer la désignation terroriste des talibans et les inviter au forum d’investissement du mois prochain en Russie est le désir de faire des progrès tangibles dans la conclusion d’un accord énergétique stratégique avec le Pakistan, qui compléterait son pivot de l’Oumma et son Grand partenariat eurasien.

Les talibans restent des parias internationaux en raison de leur refus de mettre en place un gouvernement véritablement inclusif sur le plan ethno-politique, conformément à leurs promesses antérieures, ainsi que de leur traitement des femmes. Bien qu’aucun progrès tangible n’ait été réalisé sur l’une ou l’autre de ces deux questions très sensibles, les intérêts économiques et sécuritaires ont poussé les acteurs régionaux à établir des relations de facto avec ce groupe pour des raisons pragmatiques. De tous ceux qui l’ont fait, la Russie est loin devant tous, comme le prouvent ces derniers développements :

* 16 mai 2024 : « Les talibans afghans ne sont plus l’ennemi de la Russie – diplomate russe »

* 17 mai 2024 : « L’Afghanistan élargit la gamme de marchandises exportées vers la Russie – vice-Premier ministre Overchuk »

* 24 mai 2024 : « Les talibans peuvent stabiliser l’Afghanistan s’ils sont laissés à eux-mêmes – directeur du FSB »

* 27 mai 2024 : « La Russie invite les talibans au Forum économique international de Saint-Pétersbourg – Ministère des Affaires étrangères »

* 27 mai 2024 : « Les ministères russes proposent à Poutine de retirer les talibans de la liste des terroristes – envoyé »

Comme on peut le constater, la perception de la menace que la Russie avait auparavant des talibans a disparu et elle considère désormais le groupe comme un fournisseur de sécurité régionale en ce qui concerne l’endiguement de l’EI-K. De plus, la situation géographique de l’Afghanistan lui permet de faciliter le commerce russe avec le Pakistan, tant commercial qu’énergétique. Ces intérêts se sont combinés pour inciter la Russie à embrasser plus ouvertement ce groupe, qui précède le forum sur l’investissement du mois prochain et le sommet des BRICS d’octobre. Voici quelques informations générales détaillées :

* 27 septembre 2021 : « Comparaison des contours du pivot de l’Oumma russe en Syrie et en Afghanistan »

* 19 août 2022 : « Les talibans envisagent que la Russie joue un rôle important dans l’équilibre géo-économique du groupe »

* 6 mars 2023 : « Les cinq principaux points à retenir de la dernière interview de l’ambassadeur russe en Afghanistan »

* 16 juin 2023 : « L‘homme de référence afghan de la Russie a fait allusion à la possibilité de liens militaro-techniques avec les talibans »

* 19 mai 2024 : « Analyse de l’importance stratégique du centre pétrolier afghan prétendument prévu par la Russie »

Fondamentalement, la Russie considère l’Afghanistan comme un élément indispensable de sa réorientation géostratégique plus large vers les pays à majorité musulmane, tandis que les talibans pensent que la Russie peut aider leur pays à éviter de manière préventive une dépendance potentiellement disproportionnée vis-à-vis de la Chine et en particulier du Pakistan. Ils ont également des intérêts économiques communs en ce qui concerne la facilitation du commerce entre la Russie, l’Asie centrale et l’Asie du Sud via l’Afghanistan, dont ce pays de transit peut profiter en conséquence pour aider à reconstruire son économie.

Quelque chose d’important est manifestement en préparation entre eux, à en juger par le calendrier des délibérations de la Russie sur le retrait des talibans de sa liste terroriste juste avant le Forum international d’investissement de Saint-Pétersbourg de la semaine prochaine. Selon toute vraisemblance, non seulement la Russie s’attend à faire des progrès sur son hub pétrolier afghan qui serait prévu, mais il pourrait même y avoir une mise à jour sur la livraison de gaz russe par gazoduc au Pakistan via l’Afghanistan qu’il n’a mentionnée qu’une seule fois en septembre 2022.

Cela ne signifie pas non plus qu’un accord sera conclu, car cela implique que le Pakistan accepte enfin de conclure ses pourparlers de longue date sur une politique énergétique stratégique, ce qu’il a jusqu’à présent hésité à faire sous la pression américaine depuis le coup d’État post-moderne d’avril 2022. Néanmoins, même un protocole d’accord entre la Russie et l’Afghanistan dirigé par les talibans, mais probablement retiré de la liste des terroristes, sur ce chemin de fer et/ou sur un chemin de fer parallèle, serait important car il pourrait aider à faire avancer les pourparlers russo-pakistanais.

C’est là que réside l’objectif plus large poursuivi par les derniers développements dans les relations russo-afghanes, à savoir l’expansion globale des relations russo-pakistanaises, qui est considérée comme la dernière pièce des concepts du pivot de l’Oumma et du Grand partenariat eurasien de la Russie à être achevée. Cet État d’Asie du Sud de près d’un quart de milliard d’habitants est considéré comme un marché prometteur pour les exportations commerciales et énergétiques russes, ainsi qu’une porte d’entrée terrestre vers l’Inde, avec laquelle la Russie entretient des liens stratégiques depuis des décennies.

Du point de vue du Kremlin, le succès des relations russo-pakistanaises pourrait permettre à Moscou d’exercer une influence positive sur Islamabad pour résoudre politiquement le conflit du Cachemire, très probablement en formalisant simplement la ligne de contact comme frontière internationale. Cela pourrait alors libérer au maximum le potentiel géoéconomique de l’Eurasie en créant un corridor transcontinental, mais tout cela n’est que dans le meilleur des cas, ce qui est loin d’être assuré.

Par exemple, le Pakistan pourrait toujours refuser de bouger en ce qui concerne la conclusion d’un accord énergétique stratégique avec la Russie en raison de la pression américaine mentionnée précédemment, ou il pourrait l’accepter mais rester en désaccord sérieux avec l’Inde. Un autre facteur est la réaction de l’Inde à l’expansion globale des relations russo-pakistanaises, surtout si cela aboutit à ce que la Russie invite le Pakistan à participer au sommet « Outreach »/« BRICS-Plus » d’octobre, dont les risques politiques potentiels ont été détaillés ici.

Quoi qu’il en soit, il est clair que la force motrice pour retirer la désignation terroriste des talibans et les inviter au forum d’investissement du mois prochain est le désir de faire des progrès tangibles dans la conclusion d’un accord énergétique stratégique avec le Pakistan, qui compléterait son pivot de l’Oumma et son Grand partenariat eurasien. Espérons que ces processus interconnectés se dérouleront sans heurts et ne se dérouleront pas d’une manière qui risquerait par inadvertance d’offenser l’Inde. C’est une tâche difficile, mais les diplomates russes sont plus que qualifiés pour la gérer.

La mouette enragée

L’économie de guerre selon Macron, 

ou produire au son des canons …

La guerre a été un auxiliaire indispensable du développement capitaliste, avant d’en devenir une de ses maladies (1). Dans la fleur de l’âge, il s’agissait encore d’exporter sur d’autres continents les antagonismes européens. Coup sur coup, deux guerres mondiales l’ont fait reparaître au cœur du vieux centre historique et boucler le cycle. Serions-nous à la veille d’en clore un nouveau ?

Plusieurs événements récents témoignent de vives tensions entre puissances impérialistes. Cependant, la guerre froide est définitivement derrière nous et il serait hasardeux d’échafauder un scénario pour le temps présent tant les alliances se nouent et se dénouent au rythme d’une crise ponctuée de coups de théâtre à mesure qu’elle s’aggrave. Une chose est certaine, la sainte alliance des industriels, des politiciens et des militaires demeure plus que jamais d’actualité. A fortiori quand simultanément ou à tour de rôle ils flairent une opportunité à saisir. Et pour l’heure, c’est de cela dont il semble être question.

L’économie de guerre selon Macron

Qui se souvient encore de Montebourg et son « Redressement Productif » ? La « Start-up Nation » semble, elle aussi, être tombée aux oubliettes. Rien d’étonnant à cela depuis le discours performatif de Macron à Eurosatory qui, de facto, aurait fait entrer la France en « économie de guerre » (2). Martiale, s’il en est, la formule interpelle. Pour autant, quelle réalité et quels enjeux recouvre-t-elle réellement ?

La définition communément admise de « l’économie de guerre » est celle d’un Etat qui réoriente par la planification la production de ses industries dans le but de remporter une victoire militaire. Le corollaire en est l’accroissement de la pression fiscale et de la création monétaire, l’inflation et la dette publique. Autant dire la combinaison parfaite de tout ce que l’équipe gouvernementale en place affirme vouloir combattre pied à pied.

En vérité, le défi auquel sont confrontées toutes les majorités politiques quelles qu’elles soient demeure la crise de reproduction élargie qui mine depuis plusieurs décennies l’économie capitaliste mondialisée. Celle-ci se caractérise par une surcapacité de production manufacturière, la chute de l’emploi industriel, la saturation des marchés et la baisse des taux d’investissement en capital fixe (3).

Enchaînés à la logique du profit, politiciens et magnats n’ont jusqu’alors rien entrepris qui n’ai exacerbé davantage les antagonismes entre zones d’influences rivales : développement de la finance et explosion de bulles à répétition ; transfert massif de main d’œuvre vers le secteur tertiaire, faible moteur de croissance et générateur d’emplois peu qualifiés et mal payés ; montée des tensions internationales et renouveau protectionniste …

La quête du Graal industriel

Au vu de la situation, la réindustrialisation est devenue le mantra de certains décideurs, tout particulièrement en France. C’est ainsi que la fraction du patronat qui marquait le pas au sein du Medef, celle de l’UIMM (4) dont le président n’est autre que le PDG de Dassault, accueille le climat géopolitique actuel comme une aubaine. En premier lieu, elle y voit l’occasion de redorer son blason et reprendre la main après des années de ringardisation de son image et la révélation d’affaires délicates, véritables secrets de Polichinelle (5) …

Surtout, elle peut s’afficher comme le maître d’œuvre du projet gouvernemental de moderniser non seulement l’activité militaire, mais le secteur industriel dans son ensemble. Ainsi, le tour est joué, et l’industrie militaire se trouve l’instigatrice d’une réindustrialisation fantasmée. Pour asseoir sa position, le patron de l’UIMM met dans la balance la seconde place acquise par la France devant la Russie de Poutine dans la vente d’armes sur le marché mondial. Il est vrai que depuis la guerre en Ukraine les actions en bourse des fabricants de matériel militaire, toutes catégories confondues, ont augmenté de plus de 35 %.

Si l’industrie ne représente plus que 10 % du PIB de la France, celle de l’armement vient de réaliser 30 milliards de chiffre d’affaires dont 10 milliards à l’export. En comparaison des 2096 milliards accumulés par l’industrie manufacturière allemande en 2020, cela parait assez dérisoire (6). Mais c’est aussi de l’équilibre ou plutôt du déséquilibre au sein du « couple franco-allemand » et de l’UE dont il est question. La volonté affirmée par la France de construire l’Europe de la Défense ne s’entend qu’en termes de bénéfices qui lui échappent encore sur un marché dont elle tire l’une de ses principales sources de revenus. A titre d’exemple, l’UE dépense 60 milliards pour acheter des avions à Lockheed Martin, les polonais s’équipent auprès des coréens et les allemands continuent de prendre leurs consignes à Washington… Un retour sur investissement d’autant plus attendu par l’UIMM qu’elle verse chaque année plus de 400 000 euros afin d’obtenir l’écoute bienveillante de la Commission Européenne.

Dérouler le tapis rouge au patronat

A la veille du premier conflit mondial, R.Luxemburg affirmait que pour la classe capitaliste le militarisme est devenu indispensable à un triple point de vue : « 1° défendre des intérêts nationaux, (…) 2° constituer un domaine d’investissement privilégié tant pour le capital financier que pour le capital industriel(…) 3° assurer sa domination de classe sur le peuple travailleur… »

A la lecture du numéro de la Revue Nationale Stratégique de 2022(7), on notera qu’aucun de ces trois points ne manque à l’appel d’un programme qu’incarne idéalement le nouveau Délégué Général pour l’Armement, Emmanuel Chiva, à la fois business man, haut fonctionnaire et officier de réserve.

Sur le thème de la défense des intérêts nationaux, on n’observe rien de réellement nouveau. La surveillance et le développement de la cybersécurité figurent à l’ordre du jour, mais ce sont avant tout les partenariats entre gouvernements associés au ventes d’armes qui intéressent l’Etat. Ces contrats lui permettent de garder des positions stratégiques à l’international ainsi que son statut de « puissance d’équilibre ».

Le second point de la feuille de route éveille, lui, un intérêt plus marqué. « Remettre la capacité de produire au cœur des préoccupations », en produisant plus, plus vite et surtout moins cher implique de simplifier et optimiser l’outil industriel. L’objectif poursuivi vise ainsi à « réduire de 20 % le niveau d’exigence afin de simplifier le travail ». En exigeant moins de justification, l’Etat assume de partager les risques induits avec le patronat, entendez de le couvrir en cas de problème.

On mesure déjà ce que ce programme renferme d’atteintes aux conditions de sécurité et de travail des personnes affectées aux tâches de production des secteurs concernés. Et plus avant, à l’ensemble du monde du travail car Macron et sa troupe insistent sur la nécessité d’impliquer dans le projet les milliers de PME et ETI qui travaillent déjà à cheval entre le civil et le militaire. Recourir aux « sociétés duales » est une vieille pratique dont l’industrie nucléaire demeure en France un cas d’école. Dans le cas présent, les innovations et les retombées sont attendues essentiellement sur les produits de haute technologie et à forte valeur ajoutée. D’une pierre, deux coups…

Enfin, après celui des travailleurs, viendra le tour des jeunes et en priorité ceux des milieux populaires. Ils feront l’objet d’une reprise en main par le travail, la discipline et l’idéologie. Un responsable de la DGA affirmait à la presse que l’industrie – de défense – est essentielle pour mettre « des gens derrière les machines. » Pour y parvenir il entend « communiquer auprès des jeunes » afin de recruter un certain nombre d’entre eux sur des postes de soudeur ou d’ajusteur en mécanique fortement demandés par les industriels. Bientôt, le ministère de la défense entamera des démarches dans ce sens auprès de celui de l’Education Nationale.

A son tour, l’école sera mise à contribution afin de promouvoir le SNU et œuvrer à « renforcer et enraciner au plus tôt l’esprit de défense dans la jeunesse et l’attractivité du métier des armes, afin de bâtir un socle de résilience collective ».

Où trouver l’argent ? 

Comme le dit le proverbe, le papier ne refuse jamais l’encre, et de la plume à l’usine, il reste de la marge… En premier lieu, l’Etat se doit d’assurer le financement de ce scénario. Les 413 milliards annoncés n’y suffiront pas et les banques y regarderont à deux fois avant de s’engager.

Soucieuses de leur image, elles pourraient perdre l’accès aux financements à taux réduits si tout à coup elles se mettaient à investir fortement dans la production et le commerce des armes. Pour le moment encore, la taxonomie (8) pratiquée par la Banque Européenne d’Investissement les en dissuade, à moins qu’elle aussi ne change son fusil d’épaule sous la pression des états membres. On apprenait récemment que le ministère des armées travaille à la mise en place d’un réseau de référents bancaires en France mais aussi en Europe …

Il existe bien sûr le marché financier européen, en particulier Euronext où le cours des actions des fabricants d’armes a doublé sous l’effet conjugué de la guerre en Ukraine et des menaces lancées par Trump. Dans l’hypothèse de sa réélection, celui-ci annonce retirer son soutien financier à l’Europe si certains états membres ne subventionnent pas davantage l’OTAN…

Il reste évidemment le bas de laine des épargnants français d’un montant de 2 500 milliards d’euros sur lequel l’Etat lorgne avec convoitise.

Enfin et surtout, le déficit public savamment entretenu par les droits de tirage sans limite accordés au patronat occasionnera de nouvelles et juteuses coupes budgétaires au détriment de la santé, de la culture et de la protection sociale. Il ne fait aucun doute que de coquettes sommes ainsi générées trouveront acquéreurs auprès des favoris du prince …

Et maintenant 

L’hypothèse de la guerre ne doit jamais être considérée avec légèreté. Pour le capitalisme, celle-ci a une fonction précise : détruire du capital en excès et relancer un nouveau cycle d’accumulation. Pour autant, nous nous garderons d’affirmer catégoriquement comme certains le font que nous sommes à la veille d’une nouvelle déflagration mondiale.

Nous devons nécessairement redoubler de vigilance et nous opposer à toute forme d’embrigadement. Pour cela, il nous faut combattre tous les discours patriotiques, nationalistes, militaristes et impérialistes d’où qu’ils viennent et sans exclusive. Le refus du SNU et de la propagande d’Etat à l’adresse des plus jeunes, la lutte contre les coupes budgétaires dans les secteurs vitaux de la société et surtout le combat de classe au quotidien contre le patronat et le capital sont les seules armes dont nous disposons, il ne tient qu’à nous de les employer à dessein.

Boulogne-sur-mer, le 14/04/2024

Notes

1. Il n’est jamais inutile de revisiter ses classiques. Les principaux textes de R. Luxemburg sur le militarisme et l’impérialisme apportent aujourd’hui encore un point de vue éclairant sur la question. 

2. Eurosatory est un salon international qui réunit tous les deux ans à Paris les principaux industriels de l’armement. 

3. « Karl Marx à Pékin », l’ouvrage de Mylène Gaulard, édité en 2014, offre un tour d’horizon dont les conclusions sur « Les dangers de la suraccumulation en Chine » – et au-delà – se sont confirmées depuis. 

4. L’Union des Industries et Métiers de Métallurgie (UIMM). On ne présente plus le patronat français de la métallurgie, il existe une littérature fournie sur son compte…

5. L’affaire des caisses noires de 2007 n’est qu’une péripétie parmi la longue liste de celles qui jalonnent son histoire.    

6. PIB de l’Allemagne : 4500 milliards en 2020. PIB de la France : 2304 milliards en 2020.

7. Document à retrouver sur le site du Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale.

8. Taxonomie : à l’origine une branche des sciences naturelles détournée afin de verdir certaines pratiques bancaires et/ou productives.


 

399- Guerre : des mots en l'air ou une vraie menace ?

 


 

LOUVRIER

https://www.louvrier.org/

13 mai 2024

…C’est ce recul américain qui a fait réagir Macron. C’est une chance pour la France, se dit-il. Nous avons en France la plus puissante industrie de guerre en Europe. On sait produire sous-marins, avions de combat, missiles : Thales, Exail, MBDA, Safran, Dassault, Naval Group, KNDS, Eurenco, Aresia, etc. : 4000 entreprises et dix grands groupes. Il faut convaincre l’Europe qu’elle ne peut plus compter sur les Etats-Unis ; il faut qu’elle ait des armements européens…, en clair, des armements français…

Télécharger : 399- Guerre 13_5_2024.pdf

            Macron a dit et répété qu’il était possible que la France envoie des troupes au sol en Ukraine ; parce qu’il ne fallait pas que la Russie gagne la guerre là-bas. Alors, faut-il vraiment craindre la guerre ? Et si une telle guerre commençait, d’abord avec l’armée de métier, ne risque-t-on pas de voir appelés à la mobilisation, toute une génération d’hommes valides ? 1 750 000 Français avaient été envoyés se battre en Algérie entre 1954 et 1962 de cette façon.

            La réponse à cette question est double. Si l’on veut parler des jours ou des semaines qui sont juste devant nous, la réponse est plutôt NON. Mais si l’on pense en mois, en années, la réponse devient OUI. 

            NON : pour le moment, le calcul de la France et des pays qui soutiennent l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, c’est qu’il suffit d’envoyer des armes, à la rigueur des conseillers militaires. Mais qu’il ne devrait pas y avoir besoin de soldats. 

            Pour justifier ces envois d’armes, on nous dit et on nous répète qu’il ne faut pas laisser Poutine gagner, sinon, il continuera vers les pays Baltes, la Pologne, et pourquoi pas, en direction de la France. 

            En fait, c’est d’abord l’Europe qui a tout fait pour attirer l’Ukraine, quand elle s’est séparée de la Russie, lorsque l’URSS s’est écroulée en 1991. L’Europe est une grande puissance avec ses 450 millions d’habitants, et elle cherche, comme les USA ou la Chine, à devenir plus forte. La Russie essaie de faire la même chose. Elle était la deuxième puissance mondiale du temps de l’URSS. Elle a beaucoup reculé et voudrait regagner une meilleure place.

            Voilà ce qu’est cette guerre en Ukraine. Pour nous la faire accepter, on nous la présente comme un conflit entre de gentils démocrates et un horrible dictateur. Il faut donc envoyer des armes : des chars, des avions, des missiles. Seulement voilà : un pays hésite, et pas n’importe lequel : les Etats-Unis. Ils ont pris 6 mois de retard pour livrer 60 milliards de dollars. Et l’ancien, et peut-être futur dirigeant, Trump, risque de ne plus rien livrer du tout. 

            Ce n’est pas très étonnant, au fond : les Etats-Unis, eux aussi, voient l’Europe comme un concurrent économique. Leur intérêt n’est donc pas à ce que l’Europe devienne encore plus puissante. 

            C’est ce recul américain qui a fait réagir Macron. C’est une chance pour la France, se dit-il. Nous avons en France la plus puissante industrie de guerre en Europe. On sait produire sous-marins, avions de combat, missiles : Thales, Exail, MBDA, Safran, Dassault, Naval Group, KNDS, Eurenco, Aresia, etc. : 4000 entreprises et dix grands groupes. Il faut convaincre l’Europe qu’elle ne peut plus compter sur les Etats-Unis ; il faut qu’elle ait des armements européens…, en clair, des armements français. 

            Oui, car pour le moment, c’est aux Etats-Unis que l’Allemagne, la Pologne et de nombreux pays d’Europe vont acheter leurs armes.

            Bref, Macron se voit en chef… d'industrie de guerre. Le capitalisme de guerre français serait le grand gagnant. Donc, NON, Macron ne veut pas, ou pas encore, se lancer dans une guerre. 

            Mais OUI, la guerre, la vraie, celle qui détruit nos immeubles et nos rues, celle qui blesse, tue et démolit les vies, la guerre est hélas possible. Parce que tout le fonctionnement du monde capitaliste, tout son moteur, est construit sur la concurrence, la guerre économique... qui peut devenir la guerre tout court. 

            Les pays européens se sont fait la guerre, entre eux, sur le sol européen, deux fois au 20è siècle. Depuis, les grandes puissances ont réussi à ne plus trop avoir de guerre sur leur sol. Mais les guerres se sont déplacées dans les pays pauvres, elles sont devenues indirectes. Depuis 1945, de l’Afghanistan à la Syrie, du Pakistan à l’Irak, on peut compter au bas mot 10 millions de morts.

            Si la guerre commence, l’histoire nous apprend que le capitalisme ne sait pas l’arrêter. La Deuxième Guerre mondiale a coûté 80 millions de morts et ne s’est arrêtée que par l’utilisation de la bombe atomique par les Américains. La Première Guerre mondiale a coûté 20 millions de victimes : elle a été arrêtée par une série de révolutions en Allemagne, Italie, Hongrie, et en Russie, qui ont stoppé la guerre. En France, des soldats se sont mutinés, ont refusé de tirer, en 1915 et en 1917. La flotte de guerre française en mer Noire s’est mutinée en 1919. 

            Devant la réalité de la guerre, ils ont arrêté de croire en la défense de la patrie. Ils ont refusé d’obéir à l’ordre de tirer sur le travailleur d’un autre pays. C’est évidemment très difficile. Alors, mieux vaut s’opposer à la guerre tout de suite, et le faire savoir.

 


 

13 juin 2024

INFOBREF N°564 Juin-Juillet-2024

INFOBREF N°564

Juin-Juillet-2024

Les classes laborieuses agissent contre la dette et le militarisme

Hausse des prix-

Après la flambée des prix du gaz à l'automne 2021 qui s'était propagée à l'électricité et s'était renforcée avec la guerre en Ukraine . Bien que le bouclier tarifaire a limité la hausse des prix de l'énergie à 4% en 2022, la hausse passe en 2023 à 15% . Mais depuis plusieurs mois, le gouvernement a entamé la sortie de ce dispositif avec une hausse supplémentaire de 10% pour l'électricité . Le bouclier tarifaire n'existe d'ores et déjà plus pour le gaz et disparaîtra prochainement pour l'électricité à la faveur de prix en net recul sur le marché de gros.

Mais la hausse des tarifs de l'électricité du 1er février n'est pas la dernière de 2024. Une autre devrait survenir au 1er août prochain dans le cadre de l'évolution annuelle des tarifs d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE). Ce niveau de TURPE a été fixé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour une durée de quatre ans entre 2021 et 2025 et est revu chaque 1er août. Il vise notamment à financer les coûts d'entretien de réseau et les investissements des gestionnaires Enedis et RTE. 1er août 2025 qui marquera le début d'une nouvelle période quadriennale avec des coefficients révisés à la hausse alors qu'Enedis et RTE prévoient des investissements annuels de plusieurs dizaines de milliards d'euros pour le réseau dans les prochaines années.

Une nouvelle augmentation entre 5,5 et 10,4% pour les particuliers au gaz en juillet

Pour le gaz aussi, une nouvelle augmentation des prix surviendra pendant la période estivale. La facture de gaz des Français devrait ainsi subir en juillet une nouvelle hausse, liée cette fois à une augmentation du tarif des réseaux de distribution annoncée vendredi par la CRE et le gestionnaire du réseau GRDF. Ce tarif d'utilisation des réseaux (dit "ATRD") augmentera en moyenne de 27,5% au 1er juillet, selon une décision de la CRE prise pour quatre ans. Ce tarif représente les coûts d'acheminement du gaz supportés par GRDF

Hausse des complémentaires santé

Pour l’UFC-Que Choisir, le compte n’est pas bon. La Mutualité raisonne à âge théorique constant, c’est-à-dire qu’elle ne prend pas en compte les augmentations liées à l’âge. Chaque année, les cotisations augmentent de 2 à 3 points par le simple fait de l’âge de l’assuré. L’association chiffre ainsi la progression moyenne des tarifs à +10% en 2024, mais pour 8 assurés sur 10, elle sera supérieure. 

Pour les seniors, ceux qui paient le plus cher en raison de leur âge et de leurs besoins de santé, l’UFC enregistre des bonds allant jusqu’à 25%, voire 30%. D’après sa base de données, les tarifs des organismes de complémentaire santé (mutuelles, sociétés d’assurance et institutions de prévoyance) se sont envolés de 40% depuis 2018,

PRC-Le gouvernement accélère les réformes antisociales. La riposte est urgente.

N° 875 31/05/2025  Il est faux d’incriminer la « générosité » des allocations chômage comme le prétend Attal : 60 % des chômeurs ne sont pas indemnisés.  Sur plus de 6 millions d’inscrits à France Travail  seules, 2,6 millions de personnes sont indemnisées.

Faux de dire qu’il s’agit d’une réforme « d’activité » de l’aveu même du gouvernement celui-ci espère 90 000 personnes supplémentaires en emploi avec cette réforme soit 1,5 % des demandeurs d’emploi actuels !

Par un arrêté du 28 décembre dernier le gouvernement a ponctionné de 12 milliards d’euros les caisses de l’Unédic, des milliards sont soustraits à la couverture du risque de perte d’emploi pour les mettre dans les poches des entreprises.

 

Une seule logique  trouver des ressources « quoi qu’il en coûte ».

Gabriel Attal a dévoilé le contenu de la nouvelle réforme de l’assurance chômage visant l’ensemble du monde du travail, rien pour apporter des solutions pérennes au chômage de masse. Elle s’avère plus brutale encore et constitue une offensive historique contre les précaires et chômeurs. Ce n’est pas une réforme qu’il fait  mais des coupes dans leurs droits avec des conditions d’éligibilité durcies et une durée d’indemnisation réduite.

Une éligibilité conditionnée à 8 mois de travail sur les 20 derniers c’est l’exclusion des jeunes, des précaires et de nombreux saisonniers. Le passage de la période de référence à 20 mois au lieu de 24 touchera tout le monde1. À compter du 1er décembre il faudra avoir travaillé huit mois, au lieu de six aujourd’hui pour bénéficier d’un revenu de remplacement pendant une durée similaire à sa période travaillée. Près de 200 000 personnes ayant travaillé moins de huit mois verront ainsi leur indemnisation soit supprimée, soit retardée le temps qu’elles retrouvent un emploi pour atteindre le nouveau seuil de huit mois. À la fin d’un CDD ou d’une mission d’intérim de six mois : rien ! Aucun droit ouvert, pas d’allocation. Après six mois de travail, ceux-ci ne pourraient prétendre qu’au contrat d’engagement jeune pour avoir des ressources : soit une allocation de 528 euros par mois si la ou le jeune salarié est rattaché à un foyer fiscal non imposable 316 euros2.

Cette réforme aura également un lourd impact pour les seniors. Le gouvernement va assurer une main d’œuvre très bon marché pour le patronat, en plus des jeunes travailleurs contraints d’accepter les offres d’embauches les plus précaires. En plus de devoir travailler deux ans de plus pour partir à la retraite, ceux-ci devront attendre l’âge de 57 ans pour obtenir une durée d’indemnisation plus longue que les quinze mois que le gouvernement réserve maintenant aux chômeurs. La borne d’âge de 53 ans est purement et simplement supprimée et celle de 55 ans est décalée de deux ans, à 57 ans !

À côté de cette saignée, le gouvernement crée un « bonus emploi senior » qui consiste à compléter le revenu d’un senior qui aurait accepté un emploi à un salaire inférieur à celui qu’il avait pour ouvrir des droits. Une double peine subie: le licenciement et l’embauche très en dessous de la force de travail. Mais seulement pendant un an. Un cadeau pour le patronat explique le syndicat des cadres CFE-CGC : « Je suis une entreprise, je balance tout le monde à 55 ans, et après deux ans de chômage je les récupère à moitié prix ».

L’objectif que cette réforme devait permettre 3,6 milliards d’économie par an, soit plus de 10 % du montant total des allocations versées en 2023.

Autre coup de rabot: Attal présente la « mensualisation » des indemnités, « comme une innovation ». Les allocations étaient versées pour chaque jour du mois, le gouvernement a procédé à un lissage des allocations qui seront versées en ne prenant en compte que 30 jours d’indemnités journalières, cela rapporterait 950 millions d’euros sur trois ans : des économies  réalisées sur le dos des chômeurs.

 

Une rentrée pleine de nouvelles ordonnances.

Au-delà de l’assurance chômage le Premier ministre annonce un « Automne du travail »  une énième loi au nom du « plein emploi ».

Il veut mettre aussi les retraités à contribution. Les pensions de retraite ont moins progressé que la richesse créée du fait du changement du mode de calcul des pensions, désormais indexées sur les prix et non plus sur les salaires. Les retraités participent également de plus en plus au financement de la protection sociale et donc de leurs propres retraites via la contribution sociale généralisée (CSG).

Une autre réforme fiscale pouvant rapporter entre 1,9 et 2,1 milliards d’euros par an est envisagée. A cela pourraient s’ajouter 4 milliards d’euros liés à la suppression de l’abattement fiscal de 10 % des frais professionnels dont bénéficient les retraités imposables.

Des attaques violentes,

*La CGT vient de publier un rapport sur les plans de licenciement qui se multiplient partout en France. Elle en a recensé 132 menaçant entre 60 000 et 90 000 emplois. « 2024 pourrait atteindre le record de 2008 » écrit-elle.

*Les redressements et liquidations judiciaires sont en hausse de 59,1 % et de 36 % sur un an, indique l’Urssaf. Au premier trimestre 2024 les procédures collectives continuent de progresser "à un rythme soutenu". Par rapport à fin 2019, soit avant la crise sanitaire ces procédures sont en hausse de 20 %. Quant au dynamisme de l’emploi, sur un an, les déclarations d’embauche de plus d’un mois sont en baisse de 2 % pour les CDI et de 2,4 % pour les CDD de plus d’un mois.

*les plans de licenciements se multiplient.

-Propriété du groupe Cochez le fabricant de chariots de supermarchés, basé à Dettwiller dans le Bas-Rhin emploie 110 personnes, dispose d’un mois pour trouver des solutions pérennes.

-ExxonMobil a annoncé la destruction de près de 700 emplois à la plateforme pétrochimique près du Havre.

les grévistes d’ExxonMobil montrent la seule voie à suivre : celle de la grève.

-L'enseigne de prêt-à-porter Pimkie  après deux plans de "sauvegarde de l'emploi" envisage d'ici la fin de l'année la fermeture d'une centaine de magasins et la suppression de près de 500 emplois.

La répression syndicale rappelle la nécessité de faire front

La direction de Rougier & Plé vient de licencier deux syndicalistes après la fin d’une grève sur le site, licenciement illégal chez InVivo à nouveau devant la justice mardi pour son refus de réintégrer Christian Porta. Débrayages quotidiens, l’AG des Neuhauser vote la grève en soutien à Christian Porta alors que les Prud’hommes ont ordonné sa réintégration, la direction a décidé de relancer une nouvelle procédure de licenciement. Timothée Esprit menacé de licenciement chez Toray lire notre communiqué.

 

Il faut une riposte et un appel à la mobilisation générale.

On a des réactions et des communiqués des directions syndicales mais toujours rien pour préparer la riposte. Il y a urgence à rompre avec cette logique du fameux « dialogue social ». Face à l’offensive généralisée du gouvernement c’est au contraire d’un véritable plan de bataille dont le monde du travail a besoin. Le chômage de masse ne va cesser de s’approfondir. Il y a donc urgence à opposer une réponse.

Le 9 juin est  une étape dans la mobilisation. Être présent dans ces élections, c'est donner à voir qu'il est possible de changer cette situation en se rassemblant. Notre ambition est de construire une force capable de mener la bataille politique de classe pour abattre le capitalisme. Chaque voix pour notre liste sera un engagement concret à contribuer à cette tâche de reconstruction.

 

 

1 s’y ajoute l’abattement de 25 % au titre de la contracyclicité, qui implique une durée maximale des droits réduite de 18 à 15 mois.

2 selon leur rattachement ou non à un foyer fiscal imposable.

Assurance chômage

les attaques d’Attal

Attal a annoncé le calendrier et le détail des mesures d’une nouvelle réforme de l’Assurance chômage, la troisième depuis 2019. Prétendant « remettre la France au travail », il a aussi déclaré vouloir faire 3,6 milliards d’euros d’économies aux dépens des chômeurs.

Publié le 29/05/2024 Écouter la version audio

Prévue pour être instaurée par décret le 1er juillet et appliquée à partir du 1er décembre, cette réforme est une aggravation de la précédente : elle restreindra l’accès aux allocations chômage et limitera leur durée. Pour bénéficier d’une indemnisation, il faudra avoir travaillé huit mois sur les vingt derniers mois, contre six mois au cours des 24 derniers mois, selon les règles actuelles. Du fait de ces mesures, de nombreux jeunes et travailleurs précaires vont être totalement privés de la moindre indemnisation, et se retrouveront condamnés au RSA.

Les nouvelles règles entraîneront une diminution de 18 à 15 mois de la durée maximale d’indemnisation, contre 24 mois il y a à peine un an et demi. Le gouvernement rognerait aussi, au passage, sur les revenus de ceux qui auraient conservé le droit à une indemnité, l’allocation journalière devenant une allocation mensuelle… versée sur une base de 30 jours, soit une journée d’allocation de moins pour chaque mois de 31 jours.

Attal a aussi annoncé une réforme des dispositions prévues pour les seniors : il ne sera possible d’en bénéficier qu’à 57 ans, et non plus à 55 ans, avec un raccourcissement de la durée d’indemnisation de 27 à 22 mois et demi. En guise de compensation, le gouvernement propose un « bonus emploi senior » consistant à faire financer par l’Assurance chômage un complément de rémunération en cas de nouvel emploi moins payé que le précédent… mais seulement pendant un an. Un coup de pouce qui n’aura pas échappé aux patrons prêts à tout pour sous-payer ceux qu’ils embauchent.

L’État veut pouvoir mettre la main sur les excédents dégagés par les caisses de chômage, suite aux précédentes réformes qui ont déjà réduit les droits des chômeurs. Ce vol qualifié lui permettra de confisquer ainsi une partie des cotisations payées par les travailleurs !

Mais le gouvernement a aussi d’autres objectifs, au moins aussi importants, qui servent les intérêts du patronat. En privant partiellement voire totalement les chômeurs de leurs revenus, il veut les contraindre à accepter un emploi sans qu’ils puissent poser la moindre condition, et au salaire le plus bas possible, faisant ainsi pression sur l’ensemble des salaires.

Enfin, les discours sur la « valeur travail » d’Attal visent à diviser les travailleurs, à dresser ceux qui ont un emploi contre ceux qui en ont été privés et sont plus ou moins traités d’assistés ou de feignants. Plus crasseux que ça…

Sacha Kami

 

10 juin 2024

Ni nationalisme ni mondialisme bourgeois

Ni nationalisme ni mondialisme bourgeois

 

"Des nations et des mini-nations s’annoncent de toutes parts et affirment leurs droits à constituer des Etats. Des cadavres putréfiés sortent de tombes centenaires, animés d’une nouvelle vigueur printanière et des peuples "sans histoire" qui n’ont jamais constitué d’entité étatique autonome ressentent le besoin violent de s’ériger en Etats. Polonais, Ukrainiens, Biélorusses, Lituaniens, Tchèques, Yougoslaves, dix nouvelles nations au Caucase ... Les sionistes édifient déjà leur ghetto palestinien, pour l’instant à Philadelphie (souligné par nous), c’est aujourd’hui la nuit de Walpurgis sur le Brocken nationaliste", écrivait déjà Rosa Luxemburg au lendemain de la Première Guerre mondiale (Œuvres, t. II, Maspéro, 1978, p. 93).

 

« L'idée d'une nation juive est contraire aux intérêts du prolétariat juif, créant chez lui, directement ou indirectement, un sentiment hostile à l'assimilation, un sentiment de ghetto » (…) celui qui formule directement ou indirectement le mot d'ordre de " culture nationale juive " est un ennemi du prolétariat, partisan de ce qui est ancien, de ce qui porte un caractère de caste pour les juifs, celui-là est le complice des rabbins et des bourgeois » (…) « Absolument inconsistante, au point de vue scientifique, l’idée d’un peuple juif spécial est, par sa portée politique, réactionnaire. » (Lénine, Œuvres, tome 7)

 

« Par l'exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays.Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l'industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l'adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n'emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. A la place de l'ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l'est pas moins des productions de l'esprit Les oeuvres intellectuelles d'une nation deviennent la propriété commune de toutes. L'étroitesse et l'exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle. (le manifeste communiste)

 

 « Aussi longtemps que le capital est faible, il s' appuie simplement sur des béquilles prises dans les modes de production passés ou en voie de disparition à la suite de son développement. Sitôt qu'il se sent fort, il rejette ces béquilles et se meut conformément a ses propres lois. » Grundrisse chap. du capital edt. 10/18,p.261

 

« Or, plus les sphères individuelles, qui agissent l'une sur l'autre, s'agrandissent dans le cours de ce développement, et plus l'isolement primitif des diverses nations est détruit par le mode de production perfectionné, par la circulation et la division du travail entre les nations qui en résulte spontanément, plus l'histoire se transforme en histoire mondiale; de sorte que, si l'on invente par exemple en Angleterre une machine qui, dans l'Inde et en Chine, enlève leur pain à des milliers de travailleurs et bouleverse toute la forme d'existence de ces empires, cette invention devient un fait de l'histoire universelle. C'est de la même façon que le sucre et le café ont prouvé leur importance pour l'histoire universelle au XIX° siècle du fait que la carence de ces produits, résultat du blocus continental de Napoléon, provoqua le soulèvement des Allemands contre Napoléon et devint ainsi la base concrète des glorieuses guerres de libération de 1813. Il s'ensuit que cette — transformation de l'histoire en histoire universelle n'est pas, disons, un simple fait abstrait de la "conscience de soi", de l'esprit du monde ou de quelque autre fantôme métaphysique, mais une action purement matérielle, que l'on peut vérifier de manière empirique, une action dont chaque individu fournit la preuve tel que le voilà, mangeant, buvant et s'habillant. -K. Marx, L'idéologie allemande-

La dette publique.

« Le peuple sait bien, par sa propre expérience et les saignées faite à sa bourse, combien la dette publique pèse sur les impositions; mais peu de gens savent dans quelles conditions spéciales cette dette a été contractée et existe toujours. L' Etat, cet instrument commun entre les mains de nobles propriétaires fonciers, et des gens de la finance, a besoin d' argent pour réaliser, à l' intérieur comme à l' extérieur, l’œuvre d' oppression. Il emprunte donc chez les capitalistes et usuriers, et leur remet un bout de papier, par lequel il s' engage à payer, pour 100 livres sterling prêtées, tel chiffre d' intérêt. Les moyens nécessaires à ce paiement, il les tire, sous forme d' impôts, de la poche des classes ouvrières. Si bien que le peuple doit servir de garantie à ses oppresseurs vis-à-vis des gens qui prêtent leur argent pour qu'on lui coupe le cou à lui, peuple. Cette dette figure sous diverses rubriques, suivant que le taux d' intérêt est de 3,3 ½ ou 4 0/0. » ( K. Marx People's Paper, 16 avril 1853.)

 "La dette publique, en d'autres termes l'aliénation de l’état qu'il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l'ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c'est leur dette publique." (K. Marx T 1 p 721 du Kapital éd. Moscou)

Dette publique qui aujourd'hui est considérée comme une valeur refuge, pour le capital puisque cette dette est garantie par l' Etat .

« Si bien que le peuple doit servir de garantie à ses oppresseurs vis-à-vis des gens qui prêtent leur argent pour qu'on lui coupe le cou à lui, peuple. Cette dette figure sous diverses rubriques, suivant que le taux d' intérêt est de 3,3 ½ ou 4 0/0. » ( K. Marx People's Paper, 16 avril 1853.)


 

 "Avec les dettes publiques naquit le système de crédit international qui cache souvent une des sources de l'accumulation primitive chez tel ou tel peuple. C'est ainsi, par exemple, que les rapines et les violences vénitiennes forment une des bases de la richesse en capital de la Hollande, à qui Venise en décadence prêtait des sommes considérables. A son tour, la Hollande, déchue vers la fin du XVII éme siècle de sa suprématie industrielle et commerciale, se vit contrainte à faire valoir des capitaux énormes en les prêtant à l'étranger et, de 1701 à 1776, spécialement à l'Angleterre, sa rivale victorieuse.

Rosa Luxemburg dans son Tome 2 de "l'accumulation du capital »  fait état de cette fuite en avant du capital:

"Les contradictions de la phase impérialiste se manifestent très nettement dans les contradictions du système des emprunts internationaux. Ces emprunts sont indispensables à l'émancipation des jeunes Etats capitalistes ascendants et en même temps ils constituent le moyen le plus sûr pour les vieux pays capitalistes de tenir les jeunes pays en tutelle, de contrôler leurs finances et d'exercer une pression sur leur politique étrangère, douanière et commerciale. Ils sont le moyen le plus efficace d'ouvrir de nouvelles sphères d'investissement au capital accumulé des vieux pays, mais aussi de créer à ceux-ci en même temps des concurrences nouvelles, d'élargir brusquement le champ d'action de l'accumulation capitaliste tout en le rétrécissant en même temps." (Rosa Luxembourg " l'emprunt international, p 93 édit Maspéro.)


 

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