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21 mars 2002

Derrière l’Intifada du XXIe siècle, partie V -L’Intifada du XXIe siècle

Ce texte (septembre 2001) est paru dans la revue , Aufheben,N°10,2002 en anglais.Ce texte fut aussi traduit en Allemand dans la revue Widcat-zirkular N° 62 , février 2002, et en français en brochure par Echanges et mouvement en octobre 2003.

Derrière l’Intifada du XXIe siècle ( premiére partie sur cinq) "La domination américaine au Proche-Orient"

Derrière l’Intifada du XXIe siècle,partie II Histoire de deux mouvements de libération nationale: le sionisme travailliste et le

Derrière l’Intifada du XXIe siècle,partie III-L’Intifada (1987-1993)

Derrière l’Intifada du XXIe siècle, partie IV -Le « processus de paix » d’Oslo (1993-2000)-

Derrière l’Intifada du XXIe siècle, partie V -L’Intifada du XXIe siècle

 

 

 

 

 

Connue sous le nom d’Intifada Al Aqsa parce qu’elle est reliée à la visite provocatrice de Sharon à la Mosquée Al Aqsa en septembre 2000, elle fut, du moins au début, spontanée - comme l’Intifada de 1987 -, « poussée plus par l’énorme frustration des Palestiniens que par une quelconque décision stratégique de la direction palestinienne (58) ». L’étincelle qui mit le feu à la colère prolétarienne fut le meurtre de sept Palestiniens par la police israélienne « contre-insurrectionnelle » à la Mosquée Al Aqsa le lendemain de la visite de Sharon, ainsi que le meurtre très médiatisé d’un enfant de douze ans au carrefour Netzarim de Gaza. Comme on l’a vu plus haut, les luttes sont presque continuelles dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Toutefois, parce que c’est la révolte la plus soutenue depuis la dernière Intifada, celle-ci mérite aussi ce surnom d’« Intifada ».

 

Comme on l’a déjà vu, cette lutte vient dans le sillage d’une période de conflit entre le prolétariat palestinien et la bourgeoisie. Des heurts avaient déjà eu lieu entre les manifestants et la police palestinienne à Ramallah en septembre 2000, un mois avant le début de l’Intifada. Il était devenu opportun pour la bourgeoisie palestinienne de détourner la colère prolétarienne de masse en direction du « véritable ennemi », comme ils disent. Le Hamas a contribué à restaurer la légitimité de l’OLP et de l’Autorité palestinienne dans sa circonscription en s’alliant avec la NIF*, le nouvel organisme qui couvre tous les organismes nationalistes pour contrôler le soulèvement. La police palestinienne qui forme la base du Fatah contribue aussi à faire en sorte que le soulèvement suive la « logique de guerre de l’Etat » en militarisant la lutte.

 

Pourtant, comme l’Intifada précédente, ce nouveau soulèvement n’est pas complètement ligoté par la logique du nationalisme, ni par le soutien aux bourgeoisies arabes. Il y a des manifestations de masse dans tout le monde arabe, et pas seulement parmi la diaspora palestinienne. En Jordanie, des heurts ont eu lieu entre l’armée jordanienne et 25 000 Palestiniens, qui se sont soldés par l’interdiction des manifestations anti-israéliennes en Jordanie, et l’Egypte connaît ses manifestations étudiantes les plus importantes et les plus acharnées depuis les années 1970.

 

Les Arabes israéliens

 

Ajoutons que la Ligne verte a perdu de sa netteté avec la participation plus importante des Arabes israéliens (59), qui est un élément caractéristique de cette Intifada. Les Arabes israéliens avaient bien participé à l’Intifada de 1987, mais ils y jouaient surtout un rôle de soutien pour les Palestiniens des territoires. En dépit de leurs privilèges soi-disant « démocratiques », ils n’ont jamais été totalement intégrés dans l’Etat israélien. Cela apparut clairement en 1976, lorsque plusieurs cultivateurs palestiniens israéliens furent fusillés alors qu’ils protestaient contre la confiscation des terres. On en vint à commémorer l’anniversaire de ce massacre sous le nom de « Jour de la terre » par des grèves générales annuelles. A la date du Jour de la terre de 1989, de jeunes Palestiniens israéliens bloquèrent les routes, jetèrent des cocktails Molotov sur les véhicules de police et crevèrent les conduites d’eau qui alimentent les colonies juives. C’est à cause de ce genre d’incidents survenus pendant l’Intifada de 1987 que certains éléments de la bourgeoisie israélienne commencèrent à considérer les Arabes israéliens comme une " cinquième colonne " à l’intérieur de la Ligne verte et à exiger qu’ils soient inclus dans le service militaire obligatoire, de façon à assurer leur loyauté envers l’Etat.

 

Pendant l’Intifada de 1987, les Palestiniens israéliens n’avaient affaire qu’à des balles en plastique. Cette fois-ci, on a fait monter les enchères pour eux : les forces de sécurité ont tué 12 Arabes israéliens pendant les tout premiers jours de l’Intifada. En fait, l’une des principales causes de l’intensification de cette Intifada est la lutte des Arabes israéliens expulsés dans le sillage de la politique gouvernementale de « judaïsation » de la Galilée (60). Presque chaque semaine, au cours de l’été 2000, on a démoli au moins une maison dans les villages de Galilée, et des villages entiers sortaient pour manifester leur soutien, les mettant en conflit plus ou moins permanent avec la police.

 

Cette politique de « judaïsation » de la Galilée implique le harcèlement des Arabes israéliens qui sont au chômage. A Nazareth, le bureau [de chômage] a été déplacé plus loin, les dossiers des gens se perdent ou sont trafiqués constamment - on connaît un cas de radiation d’un village entier sous prétexte que ses habitants avaient refusé du travail qu’on ne leur avait jamais proposé ! Ceci entraîne de grandes manifestations et des bagarres avec la police. Une fois, une foule de Nazaréennes a tout cassé pour pénétrer dans le bureau des allocations de chômage. Pendant les premiers jours du soulèvement, des villages entiers de Galilée se sont mis en grève et la route principale qui traverse cette zone était jonchée de pneus enflammés.

 

Les Arabes israéliens font aussi preuve de leur déception croissante à l’égard du processus électoral. 90 % d’entre eux avaient voté pour Barak lors de l’élection générale précédente, et on pense généralement que cela explique sa victoire. Pour l’élection de 2001, les " chefs communautaires " arabes ont mené une campagne concertée pour convaincre les Arabes israéliens de voter pour Barak - n’importe quoi pour éviter Sharon -, mais la réaction fut un boycottage presque intégral de l’élection. En vérité, la réponse de certains travailleurs palestiniens israéliens à " leurs " MK (membre de la Knesset, le parlement israélien) arabes fut de les chasser des villages lorsqu’ils venaient y faire campagne (61).

 

L’Autorité palestinienne de plus en plus discréditée et la militarisation de la lutte

 

Il faut considérer le rôle de l’Autorité palestinienne dans la lutte actuelle comme une tentative de contrôler et de tirer avantage de la résistance de masse. Cette Intifada a encore un fort caractère de masse et l’Autorité palestinienne essaie de l’utiliser pour consolider - ou prendre - le contrôle de la « rue palestinienne ». L’autorité a aussi besoin de s’assurer que la loyauté de sa propre force de police lui est toujours acquise. De nombreux membres de la police palestinienne sont des militants du Fatah. Alors qu’ils n’ont pas d’états d’âme pour s’attaquer aux manifestations contre l’Autorité, ils peuvent se montrer peu enclins à tirer lorsque les Palestiniens s’attaquent à l’Etat israélien. D’autre part, ils préféreraient que la colère du prolétariat palestinien se retourne contre les flics et les soldats israéliens plutôt que contre eux.

 

Comme on l’a vu plus haut, l’été 2000 a été marqué par de violentes batailles entre la police de l’Autorité et la « rue », suite à l’enlisement des accords de Camp David entre Arafat et Barak. Les luttes prirent de l’ampleur quand la force de police armée de l’Etat se mit du côté des manifestants et tira sur l’IDF. A son tour, ceci offrit à l’IDF un prétexte pour tirer dans le but de tuer et donna tout son poids à la puissance militaire israélienne, y compris des hélicoptères armés, pour s’abattre sur la population palestinienne. A cause du rôle de l’Autorité palestinienne, cette Intifada, surtout si on la compare à la « révolte des pierres » de 1987, est grandement militarisée. Alors que les lanceurs de pierres de 1987 auraient pu se débarrasser de « la logique de guerre de l’Etat », on ne peut pas en dire autant de la force de police palestinienne paramilitaire.

 

Une des conséquences qui en découlent est l’engagement d’un groupe représentatif de la population beaucoup plus restreint, les protagonistes étant surtout des hommes entre 17 et 25 ans. Une autre de ces conséquences est le nombre de morts palestiniens beaucoup plus élevé que lors de la dernière Intifada, ce qui permet à l’Autorité de récupérer un peu de crédibilité et de se débarrasser de quelques pauvres gens indisciplinés pour faire bonne mesure. Jusqu’à un certain point, la transformation d’un soulèvement populaire spontané en conflit quasiment militaire renforce l’« Etat embryonnaire » de l’Autorité palestinienne. Après tout, un Etat présuppose la capacité de défendre ses frontières. D’autre part, la supériorité écrasante d’Israël conduit certains éléments de l’OLP à essayer de désamorcer le conflit. Ces éléments tentent de réaffirmer le caractère civil de masse du soulèvement.

 

INDIFADA

L’IMPACT DE LA NOUVELLE INTIFADA

 

En dépit des tentatives israéliennes de remplacer les Palestiniens par des travailleurs immigrés, un des effets majeurs de la nouvelle Intifada est encore une forte crise de l’industrie de la construction, en raison du tarissement de la source de main-d’œuvre palestinienne bon marché. On s’attendait à ce que la croissance économique d’Israël baisse jusqu’à 2 % en 2001 alors qu’elle était de 6 % en 2000. Le prix des maisons à Jérusalem a déjà chuté de 20 % entre 2000 et 2001.

 

Bien qu’on ait mis beaucoup de ces chiffres sur le compte des pressions mondiales exercées par le ralentissement économique, il est clair que l’Intifada aggrave les pressions mondiales, si on tient compte du fait que le chiffre du commerce israélien avec les territoires, 2 milliards de dollars par an, est divisé par deux. Bien qu’on invoque les conditions sur le marché mondial comme la raison officielle de la réduction de 50 % des investissements étrangers cette année, il est certain que l’Intifada ne va pas attirer les investissements étrangers en Israël.

 

D’un autre côté, le secteur des start-up de Tel Aviv est toujours florissant, ce qui souligne la force relative de l’accumulation capitaliste en Israël ; ce secteur est protégé des nombreux impératifs économiques normalement imposés au capital par une aide américaine de plus de 4 milliards de dollars par an. Toutefois, cette aide est une arme à double tranchant, car elle dépend du bon vouloir américain qui limite ainsi la liberté d’action d’Israël pour écraser la révolte.

 

L’Intifada avait précipité la crise du Parti travailliste même avant sa défaite électorale écrasante, en particulier à cause du problème insoluble des colonies, comme on l’a déjà vu. Bien que Sharon ait contribué à mettre le feu aux poudres, la bourgeoisie l’a réhabilité politiquement. Si sa réputation d’" homme dur " a fait de lui un choix naturel pour la droite, son statut de père fouettard n’a pas découragé certains électeurs plus libéraux dans le climat actuel d’urgence nationale.

 

Ce nouveau soulèvement a aussi entraîné de profonds changements de politique étrangère pour les Etats arabes. Disparu le ton conciliant envers Israël ; plus important encore, disparu aussi le consensus sur l’Irak que l’Amérique et la Grande-Bretagne maintenaient depuis 1991. Reconnu comme l’un des rares dirigeants du panarabisme et partisan enthousiaste des palestiniens, Saddam Hussein est en train d’être réhabilité au Moyen-Orient, et le régime des sanctions est en passe de s’écrouler. Au moins jusqu’à une date récente, le désengagement partiel de Bush du processus de paix - en fait un soutien sans équivoque à la politique israélienne en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza - signifiait qu’on voyait mal comment l’Intifada actuelle pourrait se terminer rapidement.

 

L’opinion populaire arabe se durcissait contre les Etats-Unis. A cause de l’Intifada et des troubles grandissants dans les pays arabes, en Egypte et en Jordanie par exemple, la bourgeoisie arabe a été contrainte de réunir le premier sommet arabe depuis quatre ans, et d’autoriser l’Irak à y participer. L’Egypte rappela son ambassadeur de Tel Aviv pour la première fois en dix-huit ans, et quatre Etats arabes ont mis fin à leurs relations diplomatiques. Pourtant, il est important de ne pas trop insister sur ce revirement : le Liban et la Jordanie tiennent toujours à construire les zones industrielles cofinancées pour tirer le maximum du dividende de paix, si elle se produit. La Jordanie et l’Egypte ont aussi interdit les manifestations anti-israéliennes.

 

En ce qui concerne la bourgeoisie occidentale, elle est divisée au sujet de ses relations avec le Moyen-Orient en général. Ceci a été démontré par l’isolement des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne quand ils ont recommencé à bombarder l’Irak peu après l’accession à la présidence de George W. Bush. Les diplomates palestiniens cherchent des alliés européens, fort probablement la France. Pour le moment, la bourgeoisie israélienne a dû mettre au second plan son ambition à long terme de « normaliser » ses relations commerciales avec le reste du Moyen-Orient. Elle a été rayée de l’agenda avec l’élection de Sharon. Toutefois, à présent que la bourgeoisie israélienne a abandonné le « processus de paix » (62), elle est plus dépendante que jamais du bon vouloir de l’Occident, surtout du soutien financier des Etats-Unis qui doivent équilibrer leur soutien à Israël et leurs autres intérêts dans la région.

 

Cela rend la politique israélienne très peu claire : on envoie les tanks à Gaza et puis on les retire après s’être fait tirer les oreilles par les Etats-Unis. Une des principales tactiques de l’Etat israélien est l’assassinat de leaders palestiniens, souvent membres du Hamas. Chez les Palestiniens, la colère publique de masse chaque fois que cela se produit ne fait que souligner la profondeur de l’attrait populaire pour le Hamas. Il est toutefois plus facile à la bourgeoisie israélienne de justifier ce genre de violence que le meurtre aveugle d’enfants (quoique les militaires semblent incapables de « prendre les terroristes » sans tuer d’autres personnes).

 

Malgré les limites imposées à ses actes par les Etats-Unis, l’Etat israélien peut se permettre pas mal de massacres, grâce à l’absence de véritable réaction de la part de la classe ouvrière. Alors que l’Intifada a déclenché des révoltes chez les Arabes, à l’intérieur de la Ligne verte, comme dans d’autres parties du Moyen-Orient, les travailleurs juifs semblent épouser les impératifs de sécurité, bien qu’on trouve des exemples de conscrits révoltés qui font passer des armes en contrebande « de l’autre côté », ce que l’armée met sur le compte de l’usage de stupéfiants dans l’armée. De toute évidence, les attentats suicides dans les bus, les boîtes de nuit, les magasins et autres endroits très fréquentés renforcent les divisions entre travailleurs juifs et palestiniens. D’autres travailleurs juifs habitent dans les colonies, qui sont devenues des cibles légitimes pour les attaques de la guérilla palestinienne. S’ajoutant à la libération de toute la puissance de feu de l’armée israélienne contre les prolétaires des territoires occupés, l’armement des colons achève de monter les prolétaires les uns contre les autres.

 



 

Conclusion. De la révolte à la guerre ?

 

 

Le « processus de paix » mettait en évidence la prise de conscience par la bourgeoisie israélienne de la nécessité de l’OLP pour contrôler le prolétariat palestinien. L’OLP se retrouvait donc coincée entre la récompense qu’elle pouvait espérer en faisant le sale boulot et son besoin de conserver sa capacité idéologique de récupérer les luttes prolétariennes. L’éruption de la nouvelle Intifada a montré son échec sur ces deux points.

 

En Israël, les manifestations de la résistance de la classe ouvrière à la rationalisation économique des années 1990 étaient plus feutrées qu’ailleurs., Egypte et Tunisie par exemple. Cependant, pour compenser l’insécurité accrue des travailleurs juifs, il fallait accélérer la construction des colonies, et donc, cela entraînait l’intransigeance de l’Etat israélien dans ses négociations avec les Palestiniens. La construction de colonies en Cisjordanie se déroulait parallèlement à la « judaïsation » de la Galilée en Israël proprement dit. Cela signifiait l’intensification du harcèlement contre les chômeurs et des démolitions des maisons des Palestiniens israéliens pendant la période qui a débouché sur une nouvelle éruption de l’Intifada en 2000.

 

Les signes d’une escalade de l’Intifada jusqu’à ce qu’elle devienne un conflit militaire rangé n’ont pas entraîné la disparition totale des soulèvements civils. Certaines sections de la bourgeoisie palestinienne veulent imposer à nouveau des formes de lutte civile de masse pour essayer de désamorcer l’Intifada. Pourtant jusqu’à présent, elles n’ont pas réussi. L’Intifada a conduit à l’abandon par la bourgeoisie israélienne du « processus de paix » ; mais la dépendance de cette bourgeoisie à l’égard des Etats-Unis, qui ont d’autres préoccupations au Moyen-Orient, a limité ses possibilité d’intensification de la répression du soulèvement. Alors, dans quelle mesure l’Intifada est-elle l’expression modérée d’une guerre de classe, et dans quelle mesure est-elle une lutte de libération nationale ? Et si les travailleurs n’ont pas de pays, pourquoi les travailleurs continuent-ils à soutenir le nationalisme ?

 

Souligner les attaques récentes des Palestiniens contre les formes établies de représentation politique n’est qu’une partie de la réponse, car on a souvent dit que ces représentants n’étaient pas assez nationalistes. Dans ce scénario, la crise de légitimité de l’OLP n’implique pas le rejet de toutes les formes de représentation, mais conduit plutôt à un soutien de masse pour une forme de représentation nationaliste plus militante, par exemple le Hamas.

 

En raison de la subordination de la bourgeoisie palestinienne, de nombreux Palestiniens ont été obligés de travailler pour le capital d’Israël, soit à l’intérieur de la Ligne verte, soit dans la construction des colonies. Pour eux, le visage du patron est le gouvernement militaire israélien. Il leur serait donc possible de s’identifier aux commerçants petit-bourgeois en tant que Palestiniens plutôt qu’en tant que prolétaires, car ces derniers subissent les mêmes nombreuses humiliations et privations quotidiennes imposées par Israël. En l’absence d’une révolution, leurs vies de tous les jours en tant que travailleurs pourraient s’améliorer s’il existait une bourgeoisie palestinienne fonctionnelle, capable d’investir dans des industries et de leur donner du travail, procurant ainsi un revenu aux deux classes.

 

Pour conclure, les appels rituels à une solidarité abstraite entre travailleurs juifs et palestiniens démontrent l’ignorance des divisions très concrètes dont les deux groupes font l’expérience quotidiennement.

 

Le « processus de paix » avait l’air prêt à s’attaquer partiellement à ces divisions, en intégrant l’Etat israélien dans le reste du Moyen-Orient. Implicitement, ce processus était une agression contre la position retranchée des travailleurs juifs qui les obligerait à se fondre dans le reste de la classe ouvrière de la région, quoique dans une position relativement privilégiée. Ceci s’est heurté à la résistance de la classe ouvrière, comme dans cette grève chez Tempo Beers déclenchée par des Arabes et des Juifs israéliens, que la gauche israélienne a salué comme un exemple rare de solidarité de classe entre Juifs et Palestiniens. Comme nous l’avons fait remarquer dans le numéro 2 d’Aufheben, le soutien de masse en faveur du nationalisme exprime une « identité superficielle » d’intérêts de classe contradictoires (63).

 

Dans le cas des travailleurs juifs en Israël, la position privilégiée qu’ils occupent par rapport aux Palestiniens est née de leur combativité. La place des travailleurs juifs exige la domination du capital israélien sur les territoires occupés. La subordination de la bourgeoisie palestinienne a aiguisé les antagonismes de classe dans les territoires, c’est pourquoi elle doit retourner la colère prolétarienne exclusivement contre Israël. Parce que les deux classes palestiniennes partagent l’expérience de la répression par les autorités israéliennes, il semble que l’alliance nationale entre les prolétaires et la petite-bourgeoisie soit plus forte que les liens de solidarité de classe entre travailleurs palestiniens et juifs. Les attaques des nationalistes palestiniens visent de plus en plus souvent toutes les manifestations de la domination israélienne, surtout les colons eux-mêmes, et même des civils en Israël. Le danger physique dans lequel se trouvent les travailleurs juifs les pousse à soutenir les impératifs de sécurité de l’Etat israélien.

 

Aussi bien chez les Palestiniens que chez les Israéliens, on note des tendances à résister à leur incorporation dans les machines étatiques opposées et leur logique de guerre. Mais en fin de compte, il est impossible de trouver, dans les limites de ce conflit étudié isolément, une transformation de ces tendances en mouvement social capable de sortir de l’impasse de deux nationalismes qui se renforcent mutuellement. Ou plutôt, une telle transformation est liée à la généralisation des luttes prolétariennes au Moyen-Orient, et de façon vitale, en Occident. Selon l’intensité de la résistance de classe qu’elle générera, surtout à une époque de récession mondiale, " la guerre contre le terrorisme " ouvre au moins la perspective de cette généralisation.

 

Septembre 2001.

 

Notes

 

* Ce texte est paru en 2002 en Grande-Bretagne. (NDE.)

 

(1) Elle a aussi tendance à nier le statut de « véritable » nationalisme du sionisme, en se concentrant sur son racisme d’exclusion. Bien que cela soit vrai du sionisme, elle oublie que le nationalisme est toujours basé sur l’exclusion et n’a donc rien à voir avec le communisme.

 

(2) The New Intifada : Israel, Imperialism and Palestinian Resistance (La Nouvelle Intifada, Israël, l’impérialisme et la résistance palestinienne), brochure du Socialist Worker, janvier 2001.

 

* En 1951, le Premier ministre iranien Mossadegh décida la nationalisation du pétrole. Opposé à cette politique, le chah Reza Pahlavi le destitua et le fit arrêter en 1953 (NDE).

 

(3) « Somalia and the "Islamic Threat" to Global Capital » (La Somalie et la "menace islamiste" pour le capital mondial), Aufheben n°2, été 1993.

 

(4) Contrairement à l’URSS qui, à cette époque, avait très peu à offrir à ses clients potentiels. Il lui était impossible d’offrir les gigantesques encouragements financiers des Américains, et au lieu des mille et une manières d’aider un état arabe dont disposait le capital, l’Union soviétique ne pouvait offrir qu’une aide militaire et une assistance technique limitée. Contrairement aux Etats-Unis, la politique russe au Moyen-Orient était rudimentaire, ne pouvant apporter qu’une protection extrêmement limitée, même à son plus proche allié, la Syrie.

 

(5) « Somalia and the "Islamic Threat" to Global Capital », Aufheben, op. cit. Voir aussi : « When crusaders and assassins unite, let the people beware » (Quand les croisés et les assassins s’unissent, que le peuple prenne garde), Midnight Notes, 1990.

 

(6) En 1979, le traité de paix israélo-égyptien ne faisait que souligner à quel point l’Egypte était entrée dans l’orbite américaine depuis la mort de Nasser.

 

(7) Voir : « Capistalist Carnage in the Middle East » (Carnage capitaliste au Moyen-Orient), Wildcat n°6, 1983.

 

(8) Tellement anti-occidental que le régime baasiste d’Irak, panarabe mais antichiite, dut être utilisé pour neutraliser l’Iran dans les années 1980.

 

(9) Bien sûr, il s’agit là d’un arrangement réciproque : le nationalisme israélien est renforcé par l’impression que « les Arabes veulent nous balancer dans la mer ».

 

(10) « La contradiction fondamentale du sionisme était de vouloir sauver le Juif en tant que Juif, c’est-à-dire les relations communautaires datant de bien avant le capitalisme moderne, en l’intégrant dans le monde le plus moderne du capitalisme. » (« Avenir d’une révolte », Le Brise-Glace, 1988.) Ainsi que nous le verrons, la logique contradictoire de cette idéologie revêt en pratique la forme de tendances qui sapent cette même identité, par exemple dans le cas où Israël s’intégrerait plus au Moyen-Orient.

 

(11) L’une des principales organisations juives était le Bund (syndicat général des travailleurs juifs de Lituanie, de Pologne et de Russie), créé en 1898 pour relier différents groupes de travailleurs juifs de l’empire tsariste. Il fit brièvement partie du POSDR, le Parti ouvrier social-démocrate russe, qui scissionna plus tard en deux groupes : les mencheviks et les bolcheviks. En 1903, le Bund comptait 40 000 adhérents. Il était « une avant-garde dans le mouvement ouvrier russe » et « un soutien de la classe ouvrière beaucoup plus sincère » que tous les autres groupements de travailleurs d’Europe de l’Est (voir Nathan Weinstock, Le Sionisme, faux messie, Paris, 1969). Bien qu’ardemment opposé au sionisme organisé, le Bund connut toujours en son sein un débat pour savoir jusqu’à quel point il devrait soutenir ou encourager le nationalisme juif. Il s’agissait de savoir si l’exigence d’un état juif briserait la solidarité de la classe ouvrière et l’éloignerait de la lutte de classe, et si les travailleurs juifs devaient s’organiser à l’écart des autres travailleurs. Tout en organisant les luttes ouvrières, le Bund réussit aussi à organiser la défense contre les pogroms en s’associant avec des non-Juifs. Mais lorsque ses adhérents chutèrent de 40 000 à 500, il devint de plus en plus nationaliste.

 

(12) On dit même que David Ben Gourion (le premier Premier ministre d’Israël) avait un buste de Lénine sur son bureau, mettant en évidence l’influence du bolchévisme sur la classe ouvrière juive européenne.

 

(13) Le baron de Rothschild, qui était d’avis que la colonisation juive était une bonne façon de servir les intérêts français, parraina la première immigration sioniste en Palestine à la fin du XIXe siècle. Il avait sa propre administration qui pouvait vaincre l’insubordination par la force. Les colons devaient signer un contrat par lequel ils s’engageaient à n’appartenir à aucune organisation non autorisée et à reconnaître qu’ils n’étaient que des tâcherons sur les terres du baron qui produisaient principalement du vin. Ce projet très coûteux exigeait plusieurs milliers de livres pour installer chaque famille de colon (Nathan Weinstock, Le Sionisme, faux messie (Op. cit.).

 

(14) « Des centaines d’Arabes se rassemblent sur la place du marché, près de la résidence des travailleurs, ils attendent ici depuis l’aube. Ce sont des ouvriers saisonniers... il y en a à peu près 1 500 chaque jour, et nous, quelques dizaines de travailleurs juifs, restons souvent sans travail. Nous aussi venons au marché pour trouver une offre d’emploi pour la journée » (Ibid.).

 

(15) Voir le pamphlet de Moshe Postone : Anti-sémitisme et national-socialisme.

 

(16) « Ce problème fut le principal conflit dans la communauté des colons pendant les trois premières décennies du siècle. » (Op. cit,. p. 71.)

 

(17) Ce genre d’action était courant chez les sionistes de gauche, par exemple ceux qui travaillaient dans les compagnies ferroviaires appartenant aux Britanniques dans la Palestine sous mandat (une des plus grosses industries de Palestine à cette époque). Parmi ces Juifs de gauche, on parlait de solidarité de la classe ouvrière et on essayait de créer des syndicats juifs et arabes unitaires. Pourtant, en même temps, ils faisaient partie des piquets de grève et faisaient pression sur les employeurs britanniques pour qu’ils n’utilisent que de la main-d’œuvre juive.

 

(18) L’Irgoun Zwaï Leumi fut créée en 1931 par la milice de droite alors que la gauche était de plus en plus sous le contrôle de l’Haganah (la milice principale).

 

(19) Nous n’utilisons pas ici le mot « corporatistes » comme les « antimondialisation » dans le sens de « domination de l’entreprise », etc. (voir « Anticapitalism as ideology... and as movement ? » (L’anticapitalisme en tant qu’idéologie... et en tant que mouvement ?), Aufheben n° 10. Nous
faisons allusion à des pratiques social-démocrates telles que les accords tripartites entre l’Etat, les syndicats et les employeurs. Bien sûr, dans le cas du sionisme travailliste, l’Histadrout jouait en grande partie les trois rôles.

 

(20) Là où ce n’était pas le cas, l’Etat d’Israël y pourvoyait de diverses manières, y compris en s’arrangeant pour qu’une bombe explose dans une synagogue en Irak et en payant le gouvernement irakien pour chaque émigrant Juif en Israël.

 

(21) Voir « Deux guerres locales », Internationale situationniste n° 11, p. 13, avril 1967.

 

(22) La plupart des salaires étaient réévalués tous les six mois. Une augmentation du taux d’inflation signifiait une diminution du salaire réel jusqu’à ce que les salaires soient relevés. Ce décalage dans la ré-évaluation des salaires avait donc tendance à transférer un revenu des salaires vers les profits.

 

(23) En 1978, l’opposition au Likoud des classes moyennes travaillistes sionistes se concentrait sur la construction des colonies. La « lettre des officiers » s’opposait à cette expansion car elle menaçait le « caractère juif et démocratique de l’Etat ». Cet « écart croissant entre les pratiques démocratiques occidentales et celles d’Israël » constituait la base idéologique du Mouvement pour la paix. Celui-ci oubliait un peu vite que les colonies avaient commencé alors que le Parti travailliste était au pouvoir. Cette disparité, sur laquelle il avait facilement fermé les yeux avant 1967, devenait de plus en plus visible avec l’occupation. Les éléments plus radicaux du Mouvement pour la paix étaient confrontés à quelque chose de presque impensable dans la société israélienne : le refus frontal du service militaire. En raison du caractère essentiel du service militaire obligatoire dans la reproduction de la société israélienne, ce refus créait des divisions très importantes dans le mouvement. Son aile dominante, La Paix maintenant, dénonça une lettre envoyée par des réservistes au ministère de la Défense, dans laquelle ils menaçaient de refuser de défendre les colonies. L’« objection de conscience » gagna en légitimité en 1982, car l’invasion du Liban remettait en cause ce que de nombreux sionistes travaillistes considéraient comme le rôle exclusivement défensif de l’IDF (Israeli Defence Force, Force de défense israélienne). 160 soldats furent condamnés pour avoir refusé de prendre part à l’invasion. Pourtant, la consommation de marijuana dans l’armée et la crise économique menaçaient bien plus l’effort de guerre au Liban que l’« objection de conscience ». Jusqu’à un certain point, on pouvait intégrer cette dernière en autorisant le nombre relativement réduit de refuseniks à plaider la folie et en les retirant des zones de combat. La manifestation de 400 000 personnes contre les massacres de Sabra et Chatila en 1982 est généralement considérée comme l’empreinte la plus importante du mouvement israélien contre la guerre. La guerre au Liban n’avait pas été la victoire rapide qu’on attendait, et beaucoup de parents devaient envisager de voir revenir leurs enfants dans des sacs mortuaires.

 

(24) Le ministre de la Défense israélien, Yitshak Rabin, en 1985.

 

(25) « The agonizing transformation of the Palestinian peasants into proletarians » (La douloureuse transformation des paysans palestiniens en prolétaires), p. 1, International Library of the Communist Left, http://www.sinistra. net/lib/upt/compro/liqe/liqemcibue.html

 

(26) Op. cit. p. 3 " Fellah " signifie paysan.

 

(27) Op. cit., p. 3.

 

(28) En 1973, 52 % travaillaient dans la construction et 19 % dans l’agriculture, les secteurs les plus mal payés.

 

(29) Voir « The Palestinian proletariat is spiling its blood for a bourgeois state » (Le prolétariat de Palestine verse son sang pour un Etat bourgeois), Revolutionary Perspectives n° 20, hiver 2001 (revue de la CWO, Communist Workers’ Organization).

 

(30) Ibid.

 

(31) " In memory of the proletarian uprising in Tel-Al-Zatar " (En mémoire du soulèvement prolétarien de Tel-al-Zaatar) : Worldwide Intifada n°1, été 1992.

 

(32) Ibid.

 

(33) Les Phalangistes étaient des milices chrétiennes, soutenues par Israël.

 

(34) « In memory of the proletarian uprising in Tel-Al-Zatar », op. cit..

 

(35) A peu près à cette époque, les différentes factions nationalistes s’étaient unies, avec l’aide de médiateurs russes, et le PCP (Parti communiste palestinien) était membre à part entière de l’OLP. Il faut remarquer à ce stade que cette réconciliation a eu lieu sous la pression des Palestiniens des territoires, de plus en plus assiégés par les nouvelles colonies.

 

(36) Voir : « Palestinian autonomy ? Or the autonomy of our class struggle ? » (Autonomie palestinienne ? Ou l’autonomie de notre lutte de classe ?), Worldwide Intifada n° 1, 1992.

 

(37) Voir : " Intifada : uprising for nation or class ? " (L’Intifada : soulèvement nationaliste ou de classe ?), Op. cit.

 

(38) Rapport de l’IDF, cité dans Op. cit.

 

(39) Ibid.

 

(40) D’après « Call no 2. The united national leadership for escalating the uprising in the occupied territories, January 10, 1988 » (Appel n°2. La direction nationale unitaire pour l’extension du soulèvement dans les territoires occupés, 10 janvier 1988), No voice is louder than the voice of the uprising, Ibal Publishing Ltd, 1989.

 

(41) D’après « Call no 32. The call of revolution and continuation, January 8, 1989 » (Appel n° 32. L’appel à la révolution et à sa poursuite, 8 janvier 1989), Op. cit.

 

(42) Cité par Andrew Rigby, Living Intifada (Vivre l’Intifada), Zed Books 1991.

 

(43) Par exemple en partageant la tribune avec Meretz (parti israélien du centre gauche).

 

(44) Voir : « Avenir d’une révolte » (Le Brise-glace, 1988).

 

(45) On peut exagérer, et c’est souvent le cas, l’importance ou la taille de ce mouvement, qui a toujours été assez réduit.

 

(46) Voir Andrew Rigby, op. cit. L’islamisme est un mouvement politique moderniste, mais qui se réfère à des formes précapitalistes. Ainsi, comme le fascisme, il peut se positionner à la fois contre le communisme et contre le capitalisme (son opposition au capitalisme est en réalité une opposition morale à " l’« usure » : l’intérêt). Comme certaines formes d’antisémitisme et d’anti-américanisme, c’est un faux anticapitalisme.

 

(47) D’après Graham Usher. Palestine in crisis : the struggle for peace and political independence after Oslo (La Palestine en crise : la lutte pour la paix et l’indépendance après Oslo), Pluto Press, 1995.

 

(48) Voir Kav la Oved (Workers’Hotline) http://www.kavlaoved. org.il//index_en.html).

 

(49) Il y a environ 100 000 travailleurs étrangers en Israël. Plus de 66 000 travaillent dans la construction (sur un total de 160 000 ouvriers du bâtiment). Dans la construction, environ 51 000 de ces travailleurs étrangers sont déclarés et 15 000 sont illégaux.

 

(50) Graham Usher, op. cit.

 

(51) Beaucoup d’émeutes, surtout au passage d’Erez, furent déclenchées par les milliers de Palestiniens qui ne pouvaient pas aller travailler dans la zone industrielle, de l’autre côté de ce passage. Au cours d’une de ces émeutes, une station d’essence fut brûlée, des bus flambèrent sur un parking, 65 ouvriers agricoles palestiniens furent blessés et 2 tués. La nouvelle police palestinienne échangea des tirs avec l’armée israélienne et 25 soldats furent blessés. Le même mois, des travailleurs de Gaza se heurtèrent à l’IDF pendant des émeutes pour le pain.

 

(52) Une des raisons d’insister sur la sécurité est de faire de la place pour les cadres du Fatah, en leur donnant un travail.

 

(53) Les enseignants dans les zones sous Autorité palestinienne sont plus prolétarisés qu’en Occident en général, car leur salaire n’est pas suffisant pour vivre, et ils doivent travailler comme ouvriers agricoles, etc. pendant les vacances.

 

(54) Pendant les premiers jours de l’Autorité palestinienne, le taux de chômage à Gaza avait atteint 60 %, et seuls 21 000 des 60 000 Palestiniens travaillant en Israël étaient autorisés à y entrer. Après des émeutes, Israël ferma la Bande de Gaza pour une période indéterminée. Le taux de chômage s’aggrava lorsque Khadafi expulsa tous les Palestiniens de Lybie, dans un geste de solidarité avec l’OLP !

 

(55) Cité dans Graham Usher, op. cit. Ces mesures sont particulièrement utiles puisqu’elles permettent aux entreprises israéliennes de vendre leurs produits, par l’intermédiaire de sous-traitants arabes, aux Etats arabes qui ne veulent pas avouer qu’ils commercent avec Israël.

 

(56) Dès le début de cette Intifada, le gouvernement jordanien a demandé officieusement que le ministre de l’Industrie et du Commerce établisse deux autres zones industrielles en Jordanie.

 

* En Grande-Bretagne, NDT.

 

(57) Cela concerne Kav la Oved (Workers’Hotline), l’un des nombreux groupes issus de la scission de Matzpen. Ils soutiennent les travailleurs vulnérables devant les tribunaux, ils s’occupent surtout des prud’hommes politicards. Ils publient aussi dans la presse des informations telles que les reconduites à la frontière des travailleurs immigrés et les licenciements abusifs de travailleurs palestiniens.

 

(58) Graham Usher : " Palestine : the Intifada this time " (Palestine : l’Intifada actuelle), Race & Class, vol. 42 n° 4.

 

* National Intifada Force, NDT.

 

(59) La participation des Arabes à l’intérieur d’Israël ne s’est pas limitée aux Palestiniens israéliens. Il y eut aussi une vague de démissions de soldats druzes (secte arabe, ils sont censés servir dans l’armée israélienne) de l’IDF. Le village de l’un de ces soldats refusa de l’inhumer après sa mort dans des affrontements avec les Palestiniens.

 

(60) C’est-à-dire dans les zones où sont généralement abandonnés les immigrants juifs d’Ethiopie.

 

(61) Et pendant l’été 2000, un MK arabe fut accueilli par une pluie de pierres quand il vint parler au camp de réfugiés d’Al Baqaa (Jordanie).

 

(62) Et la majorité du mouvement pour la paix a rendu l’âme parce que « sans partenaire pour la paix ».

 

(63) « Yugoslavia unravelled : class decomposition in the "New World Order" » (La Yougoslavie effilochée : la décomposition des classes dans le nouvel ordre mondial), Aufheben n° 2, été 1993 : « Le nationalisme reflète l’identité superficielle des intérêts qui existent entre une bourgeoisie nationale donnée et le prolétariat de son pays tant que les relations sociales capitalistes perdurent. Identité d’intérêts, parce que la valorisation et la réalisation du capital fournissent à la fois aux capitalistes et aux travailleurs une source de revenus grâce auxquels, en tant que sujets indépendants sur le marché légalement séparé des moyens de production, on peut acheter des marchandises pour satisfaire ses besoins (quoique sous une forme aliénée). Superficielle, parce que, alors qu’il ne se présente pas spontanément comme tel, ce processus est celui de l’exploitation de classe et donc de l’antagonisme de classe. Dans la mesure où la bourgeoisie s’organise à un niveau national, et dans la mesure où parler d’économies nationales a encore du sens, le prolétariat se retrouve inclus dans une classe universelle divisée par les séparations nationales. Tant que nous demeurerons dans la défaite, c’est-à-dire tant que la forme de la valeur existera, alors le nationalisme se nourrira de cette division. Le capital est peut-être un, mais c’est un "un" différencié dont l’unité se construit grâce à la concurrence à un niveau international. Comme la concurrence sur le marché mondial est basée sur des produits moins chers, accepter "l’intérêt national" et consentir des sacrifices à la bourgeoisie nationale peut entraîner plus d’exploitation pour la classe ouvrière, la résignation à une vie de mort-vivant ou une véritable vie de chair à canon, mais cela augmente aussi la compétitivité du capital national sur le marché mondial, rendant sa réalisation plus probable, et contribuant ainsi à assurer aux deux classes un revenu futur. »

 



 


 

 

 

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