Crise du subprime : changement de décors.Assurances salaire variable à la Générali

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Bulletin sur la lutte de classe dans le monde.

Jeudi- 21- février 2008-N°168

Crise du subprime : changement de décors.

Depuis le début du mois de février 2008, les médias et plus particulièrement la presse financière, veut tourner la page de la crise du subprime. La presse se lance dans l’aventure consistant à rendre la crise positive, même les pertes deviennent un atout…

Le journal financier

La Tribune

titre et sous titre :

« Deutsche Bank affiche un profit historique en pleine crise financière » (06//2008)

« Crédit suisse . Bénéfice en hausse malgré la crise du subprime » (13 /02/2008)

« Santander première banque espagnole : Bénéfice net 9 Mds d’ euros », SEB ( groupe bancaire suédois) annonce un résultat supérieur aux attentes de +8%.

«  Les banques privées allemandes en forme » (16/02/2008) « Zurich financial ;Bénéfice record en 2007 «  (16/02/2008) …

Bien que dans la plupart des cas ces bons résultats, sont le produit de maquillage de bilan  par injection de

la Banque

Centrale

Européenne, l’ombre des LBO (reprise d’ entreprise avec effet de levier) vient troubler cette quiétude.

Force est de constater, que dans le monde les premiers défauts de paiement sont apparus. Standard and Poor’s , vient de publier une étude  sur la situation des LBO en Europe. Selon l’ étude 53% des entreprises de l’ échantillon n’ atteignent pas leurs objectifs de croissance de revenus. Patrick Artus, dans

La Tribune

du 15/02/2008 confirme cette tendance :

« …je vois deux risques qui n’ont pas encore été totalement valorisés par le marché. D’ abord, celui sur les crédits syndiqués[1] qui ont servi au financement de rachat en LBO. La chute de 15% en quelques semaines de la valeur de ces crédits pourrait s’aggraver s’ils sont inscrits à l’ actif des institutions financières, car ils devront alors être valorisés à leur valeur de marché. Ensuite, le risque plus sérieux encore, sur les assureurs, qui ont investi dans la plupart de ces produits structurés et dans les dettes subordonnées des banques » AIG la plus grande compagnie d’ assurance du monde, va devoir provisionner 10 Mds de dollars, la banque suisse UBS se jette déjà au secours de ses assureurs et va injecter 900 millions de dollars...

Les AGF, qui viennent d’ annoncer 1500 à 2000 suppression d’ emplois.

Tout cela dans un contexte ou se profil pour cette année, non seulement une récession américaine, mais une récession de caractère mondial. Le Japon  n’ est pas loin d’une récession , quant a la locomotive asiatique elle  a des signes de ralentissement. Toutes les bourses mondiales sont en recul.

Le Nasdaq, perd plus de 20%, les industries de luxe sont en replies, et les matières premières deviennent après l’ or  une valeur refuge provisoire. « Deutsche Bank affiche un profit historique en pleine crise financière » (06//2008), ce qui ne va pas manquer de peser sur le taux de profit comme le faisait remarquer K. Marx «  Toutes circonstances égales, d’ ailleurs, le taux de profit est en raison inverse du taux des matières premières. » ( Marx.p.925 Pléiade t.II)

GB le 20 février 2008

Assurances -Le salaire variable à

la Générali

Les partenaires sociaux ( CFDT,CFE,CGC,CFTC et UNSA) de Générali  ont signé le 14 02 2008 un accord salarial sur trois ans  ( 2008-2010)

Les tentatives du patronat de lier salaire et productivité ne sont pas nouvelles. Au cours des années 1970, le patronat de l’assurance tenta d’instaurer

la DPO

( Direction par Objectif), il échouera, l’ esprit de lutte de Mai 68 lui tenait encore la dragée haute. Quand les Conventions collectives furent remisent a plat un premier coup, au revalorisation salariale de branche, fut porté. Les négociations étaient désormais restreintes à la revalorisation des salaires minimums. Pour le reste tout était renvoyé entreprise par entreprise, il n’ y avait plus de négociation de branche, sauf pour faire passer des saloperies avec

la CFDT.

La

liaison salaire productivité va progressivement refaire surface en fonction des rapports de force, sous le nom de salaire au mérite ou individualisation des salaires. La « Méritocratie » bien que séduisante au début, aura vite ses inconvénients sur la bonne marche de l’entreprise, des résistances, du mauvais esprit…engendrés par l’ inégalité de traitement, le favoritisme, les jalousies et rancoeurs diverses auront raison du salaire au mérite.

Seulement les nouvelles conventions collectives ne visaient pas que des résultats à court terme, elles faisaient partie d’ un plan d’ ensemble, lié à l’ introduction des 35 heures , à la flexibilité et à la baisse du coût du travail. Le patronat avait placé au centre de son dispositif, une nouvelle grille des salaires exclusivement basée sur des minima qui serviront d’ étalon pour les primes d’ obtention de diplôme .. Mais aussi, pour parvenir à une dissociation du salaire  en salaire de base assuré et salaire complémentaire en fonction des objectifs.

La vieille DPO  vient de refaire surface à

la Générali

, avec des habits neufs ,une « prime de progrès d’ équipe » dans le genre d’ une commandite de travail à la Hacinthe Dubreuil. L’ affaire va durer un certain temps uniquement pour faire diversion sur la revalorisation collective des salaires et elle terminera sa course, quand la mauvaise ambiance … deviendra un frein à la productivité .

Voir le jugement de Nanterre

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[1] LBO, LBI, LMBO, BIMBO,….Derrière ces termes de plus en plus courant, se cachent des opérations financières complexes qui sont apparues au cours des années 70 dans les pays anglo-saxons et se développent fortement aujourd'hui en Europe Occidentale. L'année

2000 a

atteint des sommets en matière de rachats d'entreprises entraînant dans son sillage une hausse des opérations à effet de levier de type LBO,LBI, LMBO,…En Europe on a dénombré pas moins de 503 opérations de MBO / MBI pour un montant total de plus de 37 milliards d'euros en 2000.