Crise financière : les argentiers de la planète font leurs comptes

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Bulletin sur la lutte de classe dans le monde. 

Dimanche 19 Avril 2008-N°192

Crise financière : les argentiers de la planète font leurs comptes

Voici donc que des organismes comme le FMI et l’ OCDE  censés suivre l’évolution de l’ économie capitaliste, nous livrent des chiffres époustouflants de part leurs écarts. Le FMI annonce des pertes ( lesquelles : dépréciations d’ actifs, perte au bilan… ?) de l’ordre de 945 milliards de dollars, alors que l’ OCDE ramène le chiffre entre 350 et 420 milliards.

Ici, nous n’ entrerons pas dans le détail, le simple fait que les « grands de ce monde » se réunissent  de manière rapprochée ( Davos, le G7, les 27 de l’ UE en Slovénie…), prouve l’ inquiétude qui règne dans la place. Le 1^er avril , et ce n’ est pas un « poisson » nous apprenons que l’ arsenal de la Banque fédérale américaine, pour colmater la crise systémique du système financier se réduit comme une peau de chagrin.

La FED a déjà engagée plus de la moitié (60%) des 700 Milliards de dollars de bons du trésor  qui figuraient à son bilan  ( selon La Tribune du 1 avril 2008).Depuis, il est de plus en plus question de faire intervenir l’ état.

"Nous n'y sommes pas encore, mais nous approchons du troisième stade d'une crise financière quand la banque centrale a dépensé toutes ses munitions et ne parvient pas à restaurer l'équilibre. Il reste alors trois choix possibles : la dépression, l'inflation ou l'intervention publique. La dépression est impensable, l'inflation par la planche à billet est vraiment à éviter, il ne reste plus que l'intervention de l'Etat parce que la quantité d'actifs compromis est trop importante pour être absorbée par les intermédiaires financiers"

(J. Bradford Delong, professeur d'économie à l'université de Berkeley et ancien secrétaire adjoint au Trésor dans l'administration Clinton.)

Les 14 et 15 avril, à Paris, se réunissait la commission des marchés financiers, pour faire le bilan de la crise, étaient présents des représentants d’ importantes banques comme ( Deutsche Bank, BMP Paribas, Société Générale, Golman Sachs, etc…). Tous arrivèrent à la conclusion  qu’il faudrait entre douze et dix huit mois pour résorber les subprimes.

De plus en plus, après avoir privatisé les bénéfices on cherche à nationaliser les pertes, c’est à dire à faire retomber sur le « citoyen contribuables » les pertes du capital. En Grande Bretagne, Northern Rock, mise sous perfusion par la banque d’Angleterre vient d’être nationalisée. Pour débuter, c’est plus de 6000 emplois  1/3 des effectifs qui sera liquidé sur trois ans. Les capitalistes allemands doivent eux aussi sortir la serpillière pour éponger les pertes de West LB , la banque publique de Düsseldorf, aux prises  de plusieurs chocs financiers, résultat 1300 et 1500 emplois à liquider d’ ici 2010, le syndicat allemand Ver-di  table sur la suppression de 8000 emplois. La crise favorise dans le secteur la concentration/centralisation du capital financier, ce qui entre 2000 et  2007 a engendré plus de 100 000  disparitions d’emplois dans les banques allemandes. A Londres, selon  La Tribune du 28 janvier 2008, 20 000 emplois sur 400 000 pourraient disparaître du secteur financier. La Banque US Citygroup de son coté projette de supprimer 9.000 emplois qui s’ajouteront au 4200 annoncés en janvier, a déclaré  le directeur financier de la banque américaine, Gary Crittenden.

Au niveau mondial, la crise des subprimes, s’est mutée en crise alimentaire, dans plus de 33 pays des émeutes de la faim, se radicalisent. La débâcle financière, il ne fait plus de doute sera suivie, d’une récession mondiale, qui selon certains experts pourrait durer deux ans.

Gérard Bad