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29 octobre 2009

Inde: 80.000 travailleurs en grève dans l'Haryana suite à la mort d'un travailleur.Algérie: émeutes, suicides france télécom;

logos_jauneInfobref octobre 2009

France Télécom : le témoignage d’un syndicaliste

J’ai lu et entendu beaucoup de choses sur les suicides chez France Télécom. Retraité depuis peu de cette entreprise, j’ai vu et connu la détresse de mes collègues. Dans mon établissement, à Nice, j’ai été délégué du personnel CGT et secrétaire du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). J’écris donc en connaissance de cause. Tous les jours, comme syndicaliste, j’étais confronté à l’impact désastreux des choix stratégiques et financiers de l’entreprise sur ses salariés.

En 2005, le gouvernement a nommé Mr Lombard à la tête de France Télécom. Il succédait à Thierry Breton, devenu ministre des finances. En 2007, le nouveau PDG était promu commandeur de la légion d’honneur. Il n’y en a que pour les copains ou coquins ! A la tête d’une entreprise qui engrange des millions d’euros à chaque bilan semestriel, Lombard a commencé par se faire voter par le Conseil d’administration de belles augmentations de salaire. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Par contre, il refusait de discuter des augmentations pour le personnel.

La suite en cliquant

Les émeutes enregistrées à travers plusieurs wilayas d’Algérie durant les jours et mois passés sont le plus souvent l’oeuvre de jeunes désemparés et frappés par le chômage.

mardi 20 octobre 2009.

Aucune région du pays n’échappe à la déferlante. A Alger, Oran, Tizi Ouzou, Ouargla, Annaba, Tamanrasset… la « culture de l’émeute » s’enracine, prospère à l’ombre de l’hypothétique « Etat de droit ». La violence dans tous ses états, sous toutes ses formes. Violences interquartiers à Bab El Oued, affrontements intercommunautaires à Illizi, Berriane, conflits tribaux à Djelfa, Laghouat, Béjaïa. Des émeutes éclatant aux quatre coins de l’Algérie : émeutes du pain, du foot, du gaz, de l’électricité, etc., les déchaînements de violence se suivent mais ne se ressemblent pas. L’escalade dangereuse à laquelle nous assistons – avec ses contingents de victimes, ses lots de destruction de biens et équipements et la menace qu’elle fait planer sur l’Etat-nation – ne semble pas préoccuper pour autant le gouvernement dont le souci premier est, semble-t-il, d’expédier les affaires courantes. Face à l’explosion du phénomène des émeutes urbaines en Algérie, de la violence intercommunautaire, devant la multiplication des actes portant atteintes à l’ordre et à la quiétude publics, l’Etat fait l’autruche, se mure dans le silence quand il ne convoque pas ses arsenaux répressifs.

Le langage de l’émeute prend le dessus sur toutes les autres formes d’expression, devient la règle et non l’exception. Le langage des barricades, des routes coupées, des pneus enflammés… devient celui de millions d’Algériens excédés par les injustices sociales, la corruption, la hogra, le népotisme, le clientélisme, le chômage, la non-gestion, la non-gouvernance…Pas un jour ne passe sans charrier son lot de troubles. Les analystes pointent du doigt le verrouillage des canaux d’expression pacifique, la politique d’exclusion, la disqualification des partenaires sociaux, des partis crédibles de l’opposition, des syndicats autonomes, le recours systématique, abusif à la répression contre les mouvements sociaux, à l’origine de l’instabilité chronique. Les émeutes traduisent, aux dires du politologue Mohamed Hachemaoui, « les ratés du clientélisme d’Etat, le déficit de distribution clientélaire des ressources et des bénéfices de la rente aux groupes sociaux. Elles sont, dans le même temps, le symptôme de la crise du politique en Algérie : en refusant en effet l’institutionnalisation du conflit social, l’expression autonome des revendications et la représentation politique de la société selon les intérêts en conflit, le régime politique génère l’émeute, expression extrême et violente de la “prise de parole”. Les émeutes de ces dernières années sont l’œuvre rageuse d’une jeunesse désemparée, lourdement frappée par le chômage, l’exclusion et le désespoir ».

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après El Watan

VIDEOS Emeute dans le quartier Diar Echems ديار أيكم à Alger – octobre 2009

Inde: 80.000 travailleurs en grève dans l'Haryana suite à  la mort d'un travailleur.

GURGAON: Environ 80.000 travailleurs de 60 entreprises ont rejoint la grève  pour protester contre la mort d'un travailleur dans une entreprise d'automobile ici. (Voir vidéo Watch Video ))

Le travail a cessé dans de nombreuses entreprises dans le Gurgaon-Manesar ceinture industrielle  les travailleurs  ont appuyé la grève appelée par tous les Congrès de l'Inde des syndicats (AITUC).

Ils tiennent des sit-in de protestation en dehors de leurs entreprises contre la direction de Rico suite au décès d 'un travailleur.. Rico, a été le théâtre de  troubles  le mois passé. C' est, un conflit  dans l'usine entre  travailleurs  et encadrement, entre ceux qui sont en grève et ceux qui veulent briser la grève qui a mis le feu aux poudres. La situation a échappé à tout contrôle . Suite aux affrontements  un travailleur est mort et plusieurs autres blessés. Selon Sachdev ( syndicaliste), les travailleurs vont s'asseoir ensemble, après la grève mardi pour décider de la future ligne d'action.

«Les travailleurs Rico ont le droit de former un syndicat, mais la gestion n'est pas prête pour cela. Les travailleurs ont été privés de leur droit de former un syndicat et nous ne laisserons pas cela se produire", "Nous n'avons pas reçu de message soit par les autorités de district ou de la société pour régler la question», dit Anil Kumar secrétaire général AITUC Gurgaon.

 

Kumar dit travailler dans plusieurs entreprises dont Honda Moto et Scooter Inde (HMSI), Microtech, fabricants de composants Lumax, Sunbeam et Caparo Maruti a été touché.

Surender Singh, RICO Senior Vice Président des Ressources Humaines, a déclaré: «Les ouvriers ont été impliqués dans la violence et ils ont endommagé propriété de la société et ont attaqué des cadres de la société." Par crainte que la circulation  sur le Delhi-Jaipur National Highway-ne soit paralysé, les autorités ont musclé la  sécurité.
Pour plus de détails sur la lutte des prolétaires en Inde 

Les précisions et récits qui suivent sont empruntés à un bulletin ouvrier en anglais, Gurgaon Workers News (1), qui tire la plupart de ses informations d’un mensuel en hindi, Faridabad Madjoor Samaachaar (FMS). Faridabad et Gurgaon sont des villes industrielles de l’Etat de Haryana (dans lequel est enclavée la capitale de l’Inde, Delhi). Gurgaon, dans le Haryana, est présenté comme la lumière de l’Inde, un symbole de la réussite capitaliste promettant une vie meilleure à tous ceux qui peuvent franchir le seuil du développement. A première vue, les tours des immeubles de bureaux et les centres commerciaux reflètent cette chimère et même les façades des usines de confection ressemblent à l’entrée d’hôtels trois étoiles. Derrière la façade, derrière les murs des usines et dans les rues adjacentes des zones industrielles, des milliers de travailleurs entretiennent cette course frénétique au « progrès », produisant des voitures et des scooters pour la classe moyenne qui s’empilent dans les blocages routiers de la nouvelle autoroute entre Delhi et Gurgaon. Des milliers de jeunes des classes moyennes perdent leur temps, leur énergie et leurs espoirs de promotion sociale dans les équipes de nuit des centres d’appel, en vendant des crédits à la classe ouvrière américaine ou des plans de consommation d’électricité pré payés aux pauvres du Royaume Uni. A la porte à côté des milliers de migrants ruraux déracinés par la crise agraire cousent pour l’exportation en compétition avec leurs frères et sœurs de misère au Bangladesh ou au Vietnam. Et la course frénétique n’arrête pas : à la périphérie de Gurgaon la plus grande ZES du pays est en construction Mais dans l’industrie, les petites entreprises représentent 40 % de la production industrielle occupant 65 % de l’emploi total.

Plutôt qu’une vision d’ensemble, pratiquement impossible dans le peu de pages dont nous disposons, nous ne donnerons que quelques données sur la condition ouvrière en Inde et un exemple parmi une foule d’autres sur les conditions de travail et les luttes dans une grande entreprise automobile.

Quelques données sur la condition ouvrière en Inde

Dans les entreprises, plusieurs catégories de travailleurs :

l’encadrement sous statut permanent : dirigeants, contremaîtres, sécurité, employés ; ouvriers sous contrat recrutés pour un emploi professionnel défini et payés selon cet emploi. L’accès à cet emploi peut se faire après une période de formation de 6 mois à 2 ans, mais en pratique les patrons font ce qu’ils veulent ;

temporaires embauchés pour un temps limité ; intérimaires légalement supposés être embauchés définitivement après 240 jours de travail dans la même société - mais la loi est facilement tournée. Dans beaucoup d’entreprises, ils forment de 60 % à 80 % de la force de travail avec des salaires entre 1/8 et 1/6 du salaire des permanents.

Les salaires sont fixés d’après un minimum légal dans chaque Etat. Dans le Haryana, ce salaire est en mars 2007 d’environ 2 500 roupies (environ 45 euros) par mois pour 8 heures par jour et 4 jours de repos dans le mois. Mais ce minimum n’est nullement respecté. Un nettoyeur dans un centre d’appel à Gurgaon, un ouvrier d’usine à Faridabad ou un conducteur de rickshaw à Delhi gagnent 2 000 roupies (36 euros) pour 70 heures par semaine (pour situer ce que signifie ces salaires, 1 kg de riz coûte 0,25 euros, une livre de lentilles 0,50 euro, le loyer mensuel d’une chambre sans cuisine 20 euros). Les heures supplémentaires au-delà de 8 heures par jour devraient être majorées légalement de 100 % avec un plafond de 50 heures par trimestre. Mais en pratique, elles sont quasi illimitées et payées sans majoration. Souvent le paiement des salaires est différé jusqu’au milieu du mois suivant ou plus.

Un système d’assurances sociales (Employee’s State Insurance, ESI) garantissant maladie, accidents du travail et séjours hospitaliers ne s’applique officiellement qu’aux entreprises de plus de dix travailleurs pour tous ceux qui y travaillent (4,75 % du salaire à charge de l’employeur, 1, 75 % à charge du travailleur. Mais différentes manipulations des paperasseries bureaucratiques font que la plupart des temporaires ou intérimaires ne peuvent en bénéficier et sont sans couverture santé). Employee’s Provident Fund (PF) ne garantit une retraite qu’aux travailleurs des entreprises de plus de vingt salariés. Mais là aussi bien des travailleurs n’ont pas de documents officiels prouvant leur qualité pour faire valoir ces droits et ne reçoivent rien. De plus il y a souvent des plans pour se débarrasser des travailleurs âgés...de plus de 35 ans (2).

Pour garantir le bas coût dans la reproduction de la force de travail, des « avantages « de l’ancien système capitaliste d’Etat ont été maintenus. Des cartes de rationnement permettent d’avoir accès à des « boutiques gouvernementales à prix contrôlés » où, en principe, les plus pauvres peuvent se procurer à prix réduits les denrées de base : farine, riz, kérosène pour foyers domestiques. La délivrance de ces cartes dépend des autorités locales et elles sont souvent un instrument de corruption politique. Les syndicats sont étroitement liés à des partis politiques. Parmi les cinq plus grands :

AITUC, « All India Trade Union Congress » le plus ancien et l’organisation centrale en Inde, affilié au Parti communiste de l’Inde ; CITU « Centre of India Trade Unions », une fédération nationale liée au CPI(M), Parti communiste de l’Inde (marxiste) fondé en 1970.

Il serait trop long d’expliquer la complexité des situations, de la présence éventuelle des syndicats dans les grandes entreprises lorsque cela apparaît nécessaire pour l’encadrement des travailleurs trop revendicatifs ou de leur exclusion totale parfois avec violence, leurs liens et manipulations politiques.

Mais le fait est que la grande majorité des travailleurs, précaires s’il en est, ne peuvent faire valoir un droit quelconque en raison, pas tant de l’absence de syndicat que d’un rapport de forces qui laisse carte blanche aux patrons petits et grands dans l’exploitation du travail. H. S.

(1) Cinq numéros parus, disponibles sur Internet. (toute correspondance en anglais) : www.gurgaonworkersnews.wordp... gurgaon_workers_news@yahoo.co.uk Majdoor Library, Autopin Jhuggi, NIT, Faridabad 12001.

(2) Un exemple parmi d’autres de la manière dont se font ces mises à la retraite anticipée. Escorts a un ouvrier permanent à trois ans de la retraite. Elle lui propose un marchandage : embaucher son fils, si celui-ci remplit les conditions requises et si le père accepte la retraite anticipée de trois ans en lui versant l’indemnité légale de 400 000 roupies (environ 6 500 euros). Pour être embauché définitivement, le jeune doit subir une formation qui va lui coûter 400 000 roupies, sans même garantie d’une embauche définitive. Lors de cette embauche il percevra un salaire mensuel de 5 000 à 7 000 roupies alors que son père au moment de sa mise à la retraite percevait 15 000 roupies.

Ce texte est paru dans Echanges n° 122, avec Les tentatives d’insertion de l’Inde dans le capitalisme mondial.

 

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  • Information sur le mouvement des conseils ouvriers de la gauche germano-Hollandaise, ainsi que sur la lutte de classe dans le monde. voir en complément le site MONDIALISME. Pour correspondre:
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