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SPARTACUS
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28 juin 2013

Dans le monde, une classe en lutte juin 2013

 

Comme des vagues ?

Comme des vagues qui reviennent incessamment battre le pied de la falaise, qui se retirent pour revenir peu après plus ou moins fortes, en attendant une grande marée ou un raz-de-marée ? Depuis déjà plusieurs années, des mouvements presque inconnus jusqu’ici mais qui se répètent sont venus s’échouer sur le pied de la falaise capitaliste. Nul ne peut dire ce qu’ils recèlent, pas plus que l’effet qu’ils peuvent avoir à court ou à long terme. ? Mais le fait est que ces mouvements reviennent, avec des caractères identiques, même si l’événement qui les fait surgir est chaque fois différent. ? On pourrait en citer la longue liste seulement dans les deux ou trois dernières années ; chacun peut puiser dans ses archives ou dans sa mémoire. Tout récemment, on retrouve la vague en Turquie, au Brésil, en Bosnie, au Chili, alors que des vagues anciennes en Tunisie, en Égypte, et ailleurs ne sont pas entièrement éteintes. ?

Les plus importantes de ces vagues récentes présentent les mêmes traits que les diverses vagues antérieures. Elles surgissent brusquement, à propos d’une mesure ponctuelle, sur un fond de crise économique, d’impuissance politique à en résoudre les effets, lesquels mettent à jour corruption et complicité et font éclater les idéologies politiques dans la réalité du fossé croissant entre ceux qui s’enrichissent et ceux qui s’appauvrissent. Elles réunissent dans un mouvement spontané des foules hétéroclites, essentiellement des jeunes, mais qui ne suivent pas le slogan d’une organisation politique ou syndicale. Elles sont convoquées par des inconnus à travers les moyens médiatiques modernes, relayées par une masse d’internautes tout aussi inconnus. Elles n’avancent pas de revendications globales au delà des faits ponctuels qui les ont déclenchées, sauf la vague formulation d’un « Que ça change ! ». Elles sont pacifiques dans l’occupation permanente d’un espace public même si elles peuvent connaître quelque agressivité marginale et/ou défensive mais sans même, en général, une attaque contre les bâtiments et/ou les symboles du pouvoir politique ou économique.

Ce flou, tant dans leur explosion, dans leur propagation que dans leurs revendications, déroute aussi bien les gérants politiques du système que les « avant-gardes » politiques ou syndicales, porteuses d’actions contre le système et de « solutions » pour le remplacer. Elles ne trouvent pas de soutien direct auprès des travailleurs, dans une grève générale illimitée qui pourrait leur donner une puissance redoutable. Elles sont l’objet d’une répression, même si elles connaissent à leur début quelque tolérance ; une répression directe, violente, alors qu’en fait elles ne sont une menace que par leur permanence et, lorsqu’elles sont éteintes, d’une répression indirecte contre ceux qui ont pu apparaître comme les acteurs ou par des mesures législatives ciblées contre certains des moyens techniques utilisés lors de leur expansion (depuis les différents médias jusqu’à des dissimulations vestimentaires). La répression violente directe ne les fait pas mourir en une seule fois : au contraire, elles peuvent se répéter jusqu’à épuisement, résultant de l’emploi de moyens de contrôle de plus en plus puissants, sans qu’aucune conciliation ne soit tentée dans des rencontres rendues difficiles en raison du caractère hétéroclite de la composition sociale et des revendications (quand il y en a) disparates. ?Quel avenir pour ce mouvement ? Qui peut le dire ? Plusieurs faits peuvent permettre d’espérer qu’ils expriment quelque chose d’autre que ce que l’on a pu connaître jusqu’à présent, dans les résistances au système capitaliste, voire une avancée vers un monde communiste. Même s’ils restent contenus dans leurs limites nationales, leurs caractères communs servent de toute évidence de modèle international, d’autant plus que les médias peuvent en diffuser l’existence, le caractère et l’évolution en temps réel ; c’est une sorte d’internationalisation d’une lutte.

L’avenir dira si nous nous trouvons devant la gestation difficile d’une nouvelle société, mais on reste quelque peu impuissant à en mesurer la profondeur, à en prévoir l’évolution, à faire quoi que ce soit pour y contribuer, sauf à y participer là où nous sommes, et pour le moment à propager le plus largement possible ce qui se passe ailleurs.

BANGLADESH

Il faut sans cesse rela­ter ce der­nier crime du capi­tal

Cela se passe à Savar, dans la ban­lieue de la capi­tale Dhaka Un immeu­ble de 8 étages – Rana Plaza – abrite une banque au rez-de-chaussée et 5 usines tex­ti­les où tra­vaillent 3 200 tra­vailleurs (c’est une esti­ma­tion car la cor­rup­tion géné­ralisée fait que tout est sous-évalué), des femmes pour la plu­part. La cons­truc­tion de l’immeu­ble n’a été auto­risé que pour 5 étages, mais de telles infrac­tions cou­ver­tes par la cor­rup­tion sont fréqu­entes, de même que les mal­façons. Le mardi 23 avril, des fis­su­res sont cons­tatées dans les murs du bâtiment et les tra­vailleurs en sont évacués : le pro­priét­aire convo­qué déc­lare que c’est sans danger. Le len­de­main matin, mer­credi 24, la banque reste fermée mais les patrons des ate­liers de confec­tion contrai­gnent les tra­vailleurs à rega­gner leur poste. Quelques heures après, l’immeu­ble s’écr­oule tota­le­ment : on reti­rera des déc­ombres plus de 1 200 corps et plus de 1 000 blessés plus ou moins séri­eu­sement. Le fait que l’immeu­ble se soit ainsi effon­dré comme un château de cartes et les photos du tas de gra­vats qui sont les seuls déc­ombres confir­ment que l’immeu­ble de béton a été cons­truit pra­ti­que­ment sans arma­ture mét­al­lique. L’effon­dre­ment a pu être dû aux tré­pi­dations des machi­nes à coudre, et il a été si sou­dain qu’aucun des tra­vailleurs n’a eu le temps de gagner une sortie. La dimen­sion meur­trière de la catas­tro­phe entraîne une méd­ia­ti­sation mon­diale, une stig­ma­ti­sa­tion des don­neurs d’ordre (mul­ti­na­tio­na­les de la confec­tion et de la dis­tri­bu­tion), et une réaction vio­lente de tous les tra­vailleurs du sec­teur tex­tile du pays. Un coin du voile est levé sur les condi­tions d’exploi­ta­tion de ces tra­vailleurs, ce qui n’était guère connu aupa­ra­vant. Mais plus que sur l’ensem­ble de ces condi­tions, l’accent est mis sur­tout sur l’insé­curité, qui n’est pas due tant aux matériaux uti­lisés (tein­tu­res, sol­vants…) qu’aux locaux uti­lisés : sor­ties blo­quées pen­dant le tra­vail pour éviter les sor­ties et/ou les vols, pas d’auto­ma­tis­mes anti-incen­dies, extinc­teurs en nombre réduit ou hors d’usage, aucun contrôle ou contrôles arrangés par la cor­rup­tion. Depuis 2005, plus de 700 tra­vailleurs ont été brûlés vifs dans des incen­dies. Un des der­niers en date, le 24 novem­bre 2011, a tué 112 tra­vailleurs et en a blessé 150 autres, le patron ayant retardé l’évac­uation malgré l’alerte incen­die. Le 8 mai der­nier, un autre incen­die a fait 8 morts, la plu­part ont été asphyxiés par les vapeurs toxi­ques des tissus enflammés. Dans les heures qui ont suivi l’effon­dre­ment de l’immeu­ble, les tra­vailleurs de toutes les usines (essen­tiel­le­ment tex­ti­les, de la zone indus­trielle concen­trée autour de Dhaka) se sont mis en grève, grèves qui, comme cela s’est sou­vent pro­duit dans le passé, se sont rép­andues, blo­quant les axes rou­tiers, pro­vo­quant des affron­te­ments avec les flics de l’unité spéc­iale anti-émeutes le RAB, incen­diant voi­tu­res, camions et usines. Cela dura près d’une semaine bien que le gou­ver­ne­ment, pour pré­venir des trou­bles plus conséquents, ait ordonné la fer­me­ture des entre­pri­ses de la zone. Parallèlement, le gou­ver­ne­ment tente de calmer le jeu mais cela ne peut aller bien loin car plus du tiers des mem­bres du Parlement et du gou­ver­ne­ment sont eux-mêmes patrons, ou liés de près à cette indus­trie tex­tile. Pour satis­faire en appa­rence le mou­ve­ment de rév­olte, des pour­sui­tes sont engagées contre quel­ques têtes res­pon­sa­bles direc­tes de la catas­tro­phe : le pro­priét­aire de l’immeu­ble est arrêté alors qu’il ten­tait de gagner l’étr­anger, ainsi que 6 patrons ou res­pon­sa­bles des entre­pri­ses tex­ti­les concernées ; gageons qu’ils retrou­ve­ront leur liberté lors­que cette tempête sera calmée. Le syn­di­cat patro­nal du tex­tile, le Bgmea, décide que les salai­res seront payés de toute façon et offre une indem­ni­sa­tion d’un mois de salaire – 30 euros – pour com­pen­ser le pré­ju­dice phy­si­que et/ou moral. Le gou­ver­ne­ment décide de fermer imméd­ia­tement pour des rai­sons de sécurité 16 usines… sur 5 400 du sec­teur, et pour­suit des enquêtes de sécurité dans les autres (vu ce que don­naient ces enquêtes pré­céd­emment, on peut se douter de ce qu’elle seront). Les mul­ti­na­tio­na­les de la confec­tion et/ou de la dis­tri­bu­tion dév­ersent dans les médias leurs bonnes inten­tions et leurs pro­tes­ta­tions d’igno­rance des condi­tions d’exploi­ta­tion de la force de tra­vail, pro­dui­sant cette manne de pro­duits au meilleur coût et leur per­met­tant d’engran­ger la plus grande partie de la plus-value. Les pro­tes­ta­tions, comme aupa­ra­vant, res­te­ront lettre morte, et il n’est pas inu­tile d’ana­ly­ser com­ment, dans ce domaine du tex­tile comme dans d’autres, sur un plan mon­dial, se dér­oule le pro­ces­sus de pro­duc­tion au moin­dre coût en éludant l’ensem­ble des contrain­tes éventu­elles éta­tiques dans le domaine social et/ou envi­ron­ne­men­tal. Les don­neurs d’ordre – ache­teurs ini­tiaux – sont les mul­ti­na­tio­na­les (dans le tex­tile, les "mar­ques" comme Adidas, Benneton , H&M, Gap, etc.), ou les chaînes de dis­tri­bu­tion (Wal’mart, Carrefour, C&A, etc…). Ces firmes lan­cent un appel d’offre pour un pro­duit défini à des condi­tions pré­cises, et don­nent le marché au mieux offrant, où qu’il soit, il s’agit sou­vent pour le tex­tile de firmes taï­wan­aises, coré­ennes, japo­nai­ses, etc., rare­ment loca­les. Ces firmes ont des usines dans différents pays, le plus sou­vent dans tout le Sud-Est asia­ti­que. Pour tenir les prix, elles peu­vent, ou dép­lacer les usines là où la force de tra­vail peut être exploitée dans les pires condi­tions (le Bangladesh est bien placé au bas de l’éch­elle des condi­tions d’exploi­ta­tion), ou sous-trai­ter tout ou partie du tra­vail concerné en ne conser­vant que la partie finale de la confec­tion ; sou­vent, les contrôles ne s’appli­quent que dans cette partie finale, alors que la masse des sous-trai­tants y éch­appe. Une pra­ti­que cou­rante, pour faire face aux aléas de la pro­duc­tion et aux réactions ouvrières, est de fermer l’usine et d’en rou­vrir une autre ailleurs sous un autre nom, mais dans les mêmes condi­tions. Pour garan­tir leur répu­tation, les mul­ti­na­tio­na­les diver­ses citées ont dû aller au delà des prét­endus audits antérieurs. Le 12 mai, les prin­ci­paux don­neurs d’ordre européens signent avec des fédé­rations syn­di­ca­les inter­na­tio­na­les, sous l’égide d’ONG, un accord qui ne change rien aux condi­tions de tra­vail mais par lequel les firmes signa­tai­res s’enga­gent dans les qua­rante-cinq jours à venir à mettre en place un plan pour protéger les tra­vailleurs du tex­tile contre les incen­dies, l’effon­dre­ment des bâtiments, avec la mise en œuvre de moyens "garan­tis­sant un niveau rai­son­na­ble de santé et de sécurité". Cet accord ne couvre même pas toute l’indus­trie tex­tile. Les mesu­res concernées seront plus sévè­rement appli­quées sur seu­le­ment un tiers des usines et le der­nier tiers avec un mini­mum de contrain­tes. De plus, 14 des plus gran­des firmes amé­ric­aines du tex­tile et de la dis­tri­bu­tion ont refusé de signer cet accord. On peut penser que, fina­le­ment, au delà de cet effet d’annonce, peu de choses chan­ge­ront. Les salai­res res­tent à envi­ron 30 euros par mois (quand ils sont payés) pour dix à quinze heures quo­ti­dien­nes (exten­si­bles sans contre­par­tie), six jours sur sept. Le Bangladesh a encore la répu­tation d’avoir les salai­res les plus bas du monde : sur la base 100 en 1996, ces salai­res de base ont été mul­ti­pliés par 6 en Chine et seu­le­ment par 3 au Bangladesh, même après leur dou­ble­ment en 2010 ; ces salai­res bas expli­quent que malgré les trou­bles poli­ti­ques et sociaux qui inter­rom­pent sou­vent la pro­duc­tion, les com­man­des conti­nent d’affluer de la part des mul­ti­na­tio­na­les. Il y a bien eu ces salai­res mini­mum blo­qués depuis quatre mois, mais il faut sou­vent des grèves pour les faire appli­quer. Sur le papier, les tra­vailleurs peu­vent former un syn­di­cat (c’est encore affirmé dans l’accord que nous venons d’évoquer) mais dans la pra­ti­que, toute ten­ta­tive est dure­ment réprimée, tout acti­viste est imméd­ia­tement viré, sou­vent avec l’appui des auto­rités. En 2012, un mili­tant syn­di­cal qui s’était plaint du harcè­lement des forces de sécurité a été assas­siné et son corps aban­donné sur une auto­route. Ces salai­res et ces condi­tions de tra­vail excep­tion­nel­le­ment bas expli­quent que malgré une insé­curité totale et la réc­urr­ence des grèves, les mul­ti­na­tio­na­les conti­nuent à se four­nir dans ce pays. Les usines fermées à cause de grèves ou sur ordre gou­ver­ne­men­tal rou­vrent toutes après envi­ron une semaine d’arrêt, et le tra­vail reprend. Une ques­tion que l’on peut se poser est précisément pour­quoi les tra­vailleurs du tex­tile accep­tent de conti­nuer à tra­vailler dans de telles condi­tions d’exploi­ta­tion. L’expli­ca­tion doit être cher­chée dans les condi­tions par­ti­cu­lières du pays. Géographiques d’abord : la sur­po­pu­la­tion (1 066 habi­tants au km² contre 120 en France), un pays de tous les dan­gers avec des inon­da­tions et des cyclo­nes qui font des mil­liers de vic­ti­mes. Sociales : les 2/3 de la popu­la­tion sont d’ori­gine pay­sanne et subis­sent le poids, notam­ment pour les femmes, de cou­tu­mes plus ou moins bar­ba­res. Politiques car les deux partis prin­ci­paux, l’un musul­man, l’autre hin­douiste, épousant les séqu­elles de la déco­lo­ni­sation, se dis­pu­tent le pou­voir avec vio­lence : grèves et mani­fes­ta­tions font des dizai­nes de morts (et ont des conséqu­ences éco­no­miques, depuis jan­vier 2013, ces affron­te­ments poli­ti­ques ont entraîné trente-trois jours d’une quasi para­ly­sie du pays). Tout concourt à entre­te­nir un climat global d’insé­curité dans un pays miné par la vio­lence légale et la cor­rup­tion. Les condi­tions extrêmes de la vie dans les cam­pa­gnes et la sur­po­pu­la­tion entraînent un exode rural vers des condi­tions moins dures, qui peu­vent paraître comme une libé­ration du joug des cou­tu­mes, de la reli­gion, de l’iso­le­ment, et d’une autre forme d’insé­curité plus iné­vi­table puis­que liée aux catas­tro­phes natu­rel­les ; tout cela concerne plus par­ti­cu­liè­rement les femmes. Depuis la mi-mai 2013, des mil­liers de tra­vailleurs de dou­zai­nes d’usines de la ban­lieue de Dhaka conti­nuent de mani­fes­ter pour les salai­res et la sécurité, sui­vant un schéma trop habi­tuel : bar­ra­ges rou­tiers, vio­lence poli­cière. Le 27 mai, 20 000 tra­vailleurs de la confec­tion à Ashulia blo­quent l’auto­route proche : 50 blessés.

Brésil

Depuis le 10 juin 2013, mani­fes­ta­tions et émeutes se succèdent dans plus de 8 villes du pays, au départ, dans l’Etat de São Paulo, contre la hausse du prix des trans­ports publics qui, pour être minime, n’en est pas moins insup­por­ta­ble pour la partie la plus pauvre de la popu­la­tion (le coût des trans­ports peut attein­dre près du quart d’un revenu moyen et beau­coup de voya­geurs pas­sent entre quatre et six heures quo­ti­dien­nes dans les bus pour aller au boulot). Depuis plu­sieurs semai­nes, l’asso­cia­tion MPL (contre les condi­tions observées dans les trans­ports publics) regrou­pait essen­tiel­le­ment des étudiants. Peu nom­breu­ses au début mais, comme ces mani­fes­ta­tions sur­pri­ses, paci­fi­ques, étaient dure­ment réprimées, la dimen­sion de la pro­tes­ta­tion sociale est deve­nue plus poli­ti­que, contre la cor­rup­tion, contre les énormes dép­enses engagées pour « tenir le rang du pays » lors du mon­dial de foot l’an pro­chain, dans un climat de frus­tra­tion glo­bale de toutes les cou­ches de la popu­la­tion (ces der­nières années ont vu un ralen­tis­se­ment de l’acti­vité éco­no­mique et une infla­tion record pour cer­tains pro­duits ali­men­tai­res). Autour de tous ces thèmes, des débats se sont engagés tant dans les lieux publics que sur Facebook, ce qui a donné une autre dimen­sion au mou­ve­ment, tant géog­rap­hique que par les cou­ches socia­les par­ti­ci­pan­tes. Les mani­fes­ta­tions se sont répétées, drai­nant des foules plus impor­tan­tes et entraînant un enchaî­nement de vio­lence, celle des flics et, en rép­lique, celle des mani­fes­tants. Chaque nuit, dans de nom­breu­ses villes, mani­fes­tants et flics s’affron­tent : cen­tai­nes d’arres­ta­tions, dou­zai­nes de blessés. Le 17 juin,100 000 mani­fes­tants à Rio atta­quent et ten­tent d’incen­dier le bâtiment de l’assem­blée lég­is­la­tive et les flics tirent à balles réelles. Le même jour, 65 000 mani­fes­tants à São Paulo cou­pent les ponts de la ville, à Porto Alegre d’autres cons­trui­sent des bar­ri­ca­des, des cen­tai­nes occu­pent le toit du Parlement à Brasilia, d’autres affron­te­ment les flics à Beli Horizonte, etc. Le jeudi sui­vant, le 20 juin, ils sont près d’un mil­lion à se retrou­ver dans les rues et on assiste à des pilla­ges de maga­sins et à des ten­ta­ti­ves d’incen­dies de bâtiments publics. L’annu­la­tion de l’aug­men­ta­tion du prix des trans­ports et difér­entes pro­mes­ses de la pré­sid­ente n’ont rien calmé de l’ampleur des mani­fes­ta­tions, émeutes et pilla­ges. A Rio, une mani­fes­ta­tion dans une favella de 130 000 habi­tants a entr­raîné une bataille rangée avec les flics et au moins 10 tués à balles réelles. « Des balles en caou­tchouc pour les mani­fes­tants, de vraies balles contre les favel­las »

GRECE

Est-ce notre futur ? Tout ou pres­que de ce qui se passe aujourd’hui en Grèce « On pou­vait, dès le pre­mier moment de la déré­gu­lation finan­cière, annon­cer la pers­pec­tive d’une immense catas­tro­phe, et ce sans savoir ni où, ni quand, ni com­ment exac­te­ment elle allait se pro­duire. Elle a mis vingt ans pour sur­ve­nir et nous y sommes » (Frédéric Lordon, direc­teur au CNRS). « Les entre­pri­ses grec­ques redres­sent la tête » (Le Monde, 13 mai 2013). Mais à quel prix pour les tra­vailleurs et l’ensem­ble de la popu­la­tion, à l’excep­tion d’une infime mino­rité de possédants et de leurs lar­bins poli­ti­ques ? Le corps de cet arti­cle contre­dit quel­que peu cette asser­tion d’un redres­se­ment : « Les coûts sala­riaux ont baissé mais cela n’a pas eu d’inci­dence sur l’emploi… L’aug­men­ta­tion des impôts annule l’effet des réd­uctions de salai­res… 80 % du budget sert à payer les intérêts de la dette… » Un com­men­ta­teur, ana­ly­sant les rép­onses à la crise, des rép­onses qui, on le voit, sont des mesu­res prises un peu à l’aveu­glette, mais dont l’effet majeur est de res­trein­dre les condi­tions de vie de l’immense majo­rité de la popu­la­tion, cons­ta­tait que l’on se trou­vait dans une situa­tion de « guerre non déclarée ». Ce qui se passe en Grèce, c’est ce qui s’amorce dans toute l’Europe, pour ne pas parler du monde. Au cours des six der­nières années de réc­ession et de plans suc­ces­sifs d’austérité, le PIB a chuté de 20 %. D’innom­bra­bles journées de grèves, ponc­tuel­les ou géné­rales, limitées, de mani­fes­ta­tions accom­pa­gnées de vio­len­ces rete­nues, d’actions diver­ses d’occu­pa­tions ou de déso­béi­ssance civile, n’ont nul­le­ment amené un ralen­tis­se­ment quel­conque de ce cours inexo­ra­ble, dicté par l’inter­na­tio­nale du capi­tal. L’offen­sive – la guerre non déclarée – a d’abord touché l’ensem­ble des droits de tous les tra­vailleurs ou ex-tra­vailleurs (retraités, chômeurs, etc.). Les chif­fres donnés concer­nent le côté « légal » des esti­ma­tions d’une situa­tion qui, en fait, est bien en deçà (le tra­vail clan­des­tin, impor­tant en Grèce, partie du système d’exploi­ta­tion de la force de tra­vail, est aussi touché par la crise du capi­tal). Le salaire men­suel moyen est prés­en­tement de 480 euros et a baissé de 50 % en six ans, de même pour les retrai­tes. Le chômage est estimé à 27 %, et à près de 60 % pour les jeunes. Il n’y a plus aucune pro­tec­tion pour l’exploi­ta­tion de la force de tra­vail : pas de conven­tions col­lec­ti­ves, pas de salaire mini­mum, et bien des droits sociaux sont sup­primés. Avec les licen­cie­ments des fonc­tion­nai­res – sauf armée et flics – il y a de moins en moins d’effec­tifs pour appli­quer les contrôles aux déb­or­dements du capi­tal et/ou des indi­vi­dus.

Depuis long­temps, on a dépassé le stade de la vente de l’argen­te­rie (en France, on en est seu­le­ment à ce stade en ven­dant les par­ti­ci­pa­tions que l’Etat avait conservées lors des pri­va­ti­sa­tions des entre­pri­ses publi­ques). En Grèce , on a dépassé les pri­va­ti­sa­tions et l’éli­mi­nation de tous droits sociaux : on vend tout ce qui peut être vendu, au capi­tal étr­anger si pos­si­ble. La liste est édifi­ante :
-  vente des monu­ments his­to­ri­ques dont des Acropoles pour en faire des hôtels de luxe
-  vente des îles à des émirs arabes
-  vente de tout ce qui concerne la ges­tion de l’eau et des déchets avec d’incal­cu­la­bles effets éco­lo­giques pour les popu­la­tions, d’autant plus que du fait des licen­cie­ments mas­sifs, les contrôles sont de plus en plus res­treints
-  une spé­cu­lation inter­na­tio­nale sur toutes les sour­ces d’énergie, non seu­le­ment sur les rivières mais par­tout où l’on peut ins­tal­ler des cen­tra­les ou des pan­neaux solai­res (ce qui sté­ri­lise les sols), ou des éoli­ennes (une forêt d’éoli­ennes financée par EDF garnit ainsi le sommet d’une mon­ta­gne). Le soleil et le vent sont ainsi vendus aux pays indus­tria­lisés qui gagnent ainsi sur le marché du CO² le droit de conti­nuer à pol­luer à domi­cile. C’est ainsi qu’est lancé un « pro­gramme soleil », initié par l’Allemagne, pour expor­ter dans ce pays l’élect­ricité pro­duite par les énergies renou­ve­la­bles, et cou­vert par un emprunt auprès de la BCE (les pan­neaux solai­res sont four­nis par Siemens). Un autre aspect de la crise : le coût des car­bu­rants et du gaz est tel qu’une bonne partie des Grecs se reporte sur le bois pour tous les chauf­fa­ges domes­ti­ques ; le pillage sau­vage des forêts est d’autant plus impor­tant que tout contrôle fores­tier est pra­ti­que­ment aboli du fait de l’éli­mi­nation des fonc­tion­nai­res. Avec pour conséqu­ence un taux de pol­lu­tion inégalé des villes, et une aug­men­ta­tion des pro­blèmes res­pi­ra­toi­res au moment où les ser­vi­ces de santé sont dém­antelés. Face à cet appro­fon­dis­se­ment de la crise et des atta­ques tous azi­muts du capi­tal, la fic­tion d’un Etat « régu­lateur » s’efface pour mon­trer qu’il n’est plus qu’un simple agent des intérêts du capi­tal natio­nal et inter­na­tio­nal.

Assiste-t-on pour autant à un appro­fon­dis­se­ment des rés­ist­ances à cette « guerre qui ne dit pas son nom » ? Les repères tra­di­tion­nels des luttes ouvrières ont pra­ti­que­ment dis­paru :
-  com­ment lutter pour les salai­res face à des atta­ques géné­ralisées depuis des années, alors que toutes les actions clas­si­ques ont été impuis­san­tes ?
-  que peut signi­fier la lutte pour l’emploi alors que les licen­cie­ments se sont géné­ralisés, y com­pris dans des sec­teurs jusqu’alors protégés comme pour les fonc­tion­nai­res ?
-  y a-t-il une résig­nation géné­rale rés­ultant de cette impuis­sance d’influen­cer quoi que ce soit dans tous les domai­nes de l’exploi­ta­tion de la force de tra­vail, comme dans la dég­ra­dation ou la dis­pa­ri­tion des ser­vi­ces publics, et de cette inva­sion du capi­tal inter­na­tio­nal ?

Il y a bien eu et il existe tou­jours des luttes, mais aucune per­ma­nence ou une coor­di­na­tion vers une grève géné­rale ou toute autre action géné­ralisée. Il ne suffit pas de dire que les orga­ni­sa­tions diver­ses – partis d’oppo­si­tion, syn­di­cats ou toute autre forme plus ou moins clan­des­tine d’action – blo­quent quel­que peu toute poussée vers un mou­ve­ment sau­vage qui éch­ap­perait à leur contrôle. Toutes ces actions dis­persées dans tous les domai­nes, si elles ne se coor­don­nent pas, s’enchaînent pour­tant dans une conti­nuité, cer­tai­nes pou­vant s’affai­blir dans un sec­teur pour renaître dans un autre. Une bonne partie des actions de « survie », pour faire face à la pau­vreté, for­ment une sorte de chaîne de soli­da­rité. Elles sont dues aux cir­cons­tan­ces et l’on peut espérer qu’elles sub­sis­te­ront et se dével­op­peront avec une trans­for­ma­tion des men­ta­lités générées par le capi­ta­lisme. Ces actions s’expri­ment prin­ci­pa­le­ment dans deux sec­teurs de base : l’ali­men­taire et la santé :
-  tout un réseau coopé­ratif s’est développé, « du champ à l’assiette » autour de cui­si­nes col­lec­ti­ves ou des cen­tres de dis­tri­bu­tion directe, de la réapp­ropr­iation des sols et de la remise en culture de terres aban­données à cause de la PAC europé­enne, depuis la four­ni­ture de semen­ces à la dis­tri­bu­tion
-  tout un réseau de dis­pen­sai­res pro­pose les soins à ceux qui ne peu­vent plus abor­der la méde­cine payante et la fer­me­ture tant des dis­pen­sai­res que des hôpitaux ; animés par des béné­voles, ils dis­pen­sent soins et médi­caments gra­tui­te­ment.

Si ces actions per­met­tent la survie et sont tolérées, car, fina­le­ment, malgré les traits posi­tifs, elles per­met­tent la conti­nuité du système et atténuent les ten­sions socia­les, d’autres actions res­tent dans le col­li­ma­teur des diri­geants. La crainte de voir des luttes ouvrières dégénérer et être les ini­tia­tri­ces d’un mou­ve­ment plus vaste et non plus ponc­tuel est mani­feste. La preuve en est dans l’uti­li­sa­tion, pour rép­rimer les grèves réc­entes, d’une loi ancienne ins­ti­tuant l’État d’urgence sous contrôle mili­taire contre les catas­tro­phes natu­rel­les : la grève « catas­tro­phe natu­relle ». Ceux qui ne se plie­raient pas aux ordres du pou­voir pour­raient être arrêtés et condamnés jusqu’à cinq ans de prison.À deux repri­ses, cette loi a été uti­lisée en jan­vier der­nier pour briser une grève des conduc­teurs du métro d’Athènes, et en février contre une grève des marins. Ces der­niers blo­quaient les ports du Pirée, de Rufina . Lors de la grève du métro, en février,la police des émeutes enva­hit le dépôt de trams à Athènes occupé dpuis 9 jours contre une baisse de leurs salai­res et en défi­ance de l’injonc­tion judi­ciaire de repren­dre le tra­vail/ 90 blessés, 10 arres­ta­tion­sa­vrio pour le paie­ment de salai­res (jusqu’à sept mois de retard).Tout réc­emment, un pas a été fran­chi, cette loi a été uti­lisée pour pré­venir une grève qui n’avait pas encore éclaté : une réf­orme de l’ensei­gne­ment secondaire prévoyait le blo­cage des salai­res, l’allon­ge­ment du temps de tra­vail de deux heures par semaine sans aug­men­ta­tion de salaire, le licen­cie­ment de 10 000 ensei­gnants et la muta­tion forcée de 4 000 autres dans les zones reculées du pays. Devant la menace de grève des 88 000 ensei­gnants du secondaire prévue pour le ven­dredi 17 mai, début des exa­mens d’entrée aux uni­ver­sités, le gou­ver­ne­ment déc­lare l’Etat d’urgence. Le mardi 14 mai, les assem­blées rég­io­nales de syn­di­qués décident à 95 % de passer outre et de faire la grève malgré la réq­ui­sition. Mais le syn­di­cat et le gou­ver­ne­ment par­vien­nent à stop­per la grève avec des pro­mes­ses et l’ouver­ture de négoc­iations, les exa­mens sont tenus comme prévu.

Suède

Une nou­velle rév­olte des ban­lieue – 2/05/2013 – Stockholm, dans un fau­bourg de la ville, Husby (une des ban­lieues les plus ségréguées eth­ni­que­ment et socia­le­ment), les flics assas­si­nent un vieillard (un vieil émigré blanc) d’une balle dans la tête dans son appar­te­ment, et ten­tent de cou­vrir le meur­tre ; ils avaient été appelés pour régler un simple inci­dent de voi­si­nage. Le 15 mai, une mani­fes­ta­tion orga­nisée par une orga­ni­sa­tion com­mu­nau­taire, Megafonen, pour pro­tes­ter contre ce meur­tre et le haras­se­ment quo­ti­dien des flics, ne réunit que 80 par­ti­ci­pants qui mar­chent depuis un autre fau­bourg proche, Kista, jusqu’à Husby. Le 19 mai et les nuits qui sui­vent, des émeutes éclatent dans différents fau­bourgs de Stockholm dans une sorte de guér­illa urbaine, avec le cortège habi­tuel d’incen­dies et de vio­lence. Contrairement à ce que pro­pa­gent les médias inter­na­tio­naux, cela fait près de vingt ans que de telles réactions exis­tent, après l’intro­duc­tion dans les années 1990 d’une poli­ti­que d’austérité, pres­que aussi dras­ti­que que celle que subis­sent les tra­vailleurs grecs actuel­le­ment.

Italie

Grève dans les entre­pri­ses de logis­ti­que : l’art et la manière d’exploi­ter des tra­vailleurs a minima

22 mars 2013 – Une grève de vingt-quatre heures appelée par les syn­di­cats Cobas bloque l’ensem­ble des entrepôts par les­quels tran­si­tent pièces détachées et pro­duits manu­fac­turés pour leur redis­tri­bu­tion, élément essen­tiel dans une éco­nomie basée sur la pro­duc­tion et la dis­tri­bu­tion à flux tendu. La reven­di­ca­tion est sim­ple­ment l’établ­is­sement d’un contrat col­lec­tif qui s’appli­que­rait à l’ensem­ble des tra­vailleurs de ce sec­teur. En Italie, pra­ti­que­ment, la règle dans les entre­pri­ses de logis­ti­que est un système coopé­ratif détourné de ce que l’on pour­rait conce­voir dans une coopé­ra­tive : chan­ge­ments conti­nuels de contrats, pra­ti­ques illé­gales, exploi­ta­tion de tra­vailleurs migrants, les tra­vailleurs contraints de deve­nir "coopé­rateurs" ce qui en fait des "patrons" privés de toute garan­tie sala­riale. Une conven­tion col­lec­tive ins­ti­tue­rait un statut unique per­ma­nent, une garan­tie des salai­res et une pro­tec­tion contre les mau­vais trai­te­ments. Au cours de l’été 2012, les tra­vailleurs de TNT à Piacenza, la plu­part immi­grés, aussi liés par contrat à une coopé­ra­tive, avaient obtenu par leur lutte un véri­table contrat de tra­vail, ce qui leur per­met­tait d’avoir un permis de résid­ence. Jusqu’alors, leur situa­tion était en totale illé­galité, ce qui leur inter­di­sait toute dém­arche en ce sens. Courant 2012, une autre lutte a rompu avec le même système d’entrepôt coopé­ratif à Anzola. Cette coopé­ra­tive géante (Coop, liée au parti démoc­ra­tique ita­lien et au syn­di­cat Cgil) exploi­tait les tra­vailleurs dans une coopé­ra­tive sous-trai­tante. Un chan­ge­ment de contrat fit que tous les tra­vailleurs furent transférés dans une autre coopé­ra­tive, Astercoop : temps de tra­vail accru, salai­res réduits, effa­ce­ment de l’ancien­neté. La lutte qui s’ensui­vit fut sou­te­nue seu­le­ment par les Cobas, pas par les "grands syn­di­cats" liés à la Coop, et obtint fina­le­ment de séri­euses garan­ties. En novem­bre 2012, une grève de cinq jours, avec blo­cage des entrepôts, réprimée par inter­ven­tion poli­cière, ne réussit pas à modi­fier les pro­jets de la Coop mais en février 2013, lors­que ces pro­jets devin­rent une réalité, trois mili­tants syn­di­caux furent licen­ciés et la grève reprit : la Coop dut céder, les licen­ciés furent réintégrés, et le nou­veau contrat annulé. Avant la grève de vingt-quatre heures, pres­sions, mena­ces diver­ses et sabo­tage des véhi­cules des mili­tants tentèrent de réd­uire son impact. Malgré tout, des mil­liers de tra­vailleurs dans les prin­ci­pa­les villes de l’Italie du Nord. Les flics atta­quèrent le piquet devant l’entrepôt de la Coop à Anzola, fai­sant trois blessés. Ces jours et les jours sui­vants, l’acti­vité éco­no­mique fut séri­eu­sement per­turbée, notam­ment dans la dis­tri­bu­tion. Discussions en cours en vue d’un contrat col­lec­tif.

Turquie Une nou­velle occu­pa­tion de l’espace public – Juin 2013 – Les évé­nements présents en Turquie ne tom­bent pas sou­dai­ne­ment du ciel. Ils ne se réfèrent pas seu­le­ment à la crise mon­diale mais aussi à des années d’affron­te­ments avec le régime poli­ti­que. Le 1er mai 1977, à Istambul, 500 000 tra­vailleurs se ras­sem­blent place Taksin, six années après un coup d’Etat des mili­tai­res au cours duquel trois étudiants avaient été pendu ; le ras­sem­ble­ment est atta­qué par la police et l’armée qui lais­sent 34 tués sur le ter­rain. La place Taksin devient un sym­bole et chaque pre­mier mai voit un peu par­tout en Turquie des ras­sem­ble­ments illégaux impor­tants, accom­pa­gnés de dures répr­essions. Le plus impor­tant se tint en 2007, commé­mo­ration de trente ans sur la place Gezi, voi­sine de la place Taksin. Il en fut ainsi jusqu’en 2011 lors­que le gou­ver­ne­ment auto­risa fina­le­ment les mani­fes­ta­tions du 1er mai. La mani­fes­ta­tion du 1er mai 2013 a pris une signi­fi­ca­tion par­ti­cu­lière en raison de l’inten­tion pro­clamée par le gou­ver­ne­ment de détr­uire (non sans arrières pensées) les places Taksin et Gezi pour y implan­ter des ensem­bles immo­bi­liers, dont des cen­tres com­mer­ciaux « moder­nes ». 22 000 flics sont mobi­lisés pour empêcher la mani­fes­ta­tion sur la place Taksin mais elle se dép­lace dans le dis­trict cen­tral de Sidi. Des bar­ri­ca­des sont édifiées autour de la place Taksin et autour de la résid­ence du Premier minis­tre. De nom­breux blessés et 72 arres­ta­tions. Dans la der­nière semaine de mai, quel­ques dizai­nes d’oppo­sants paci­fi­ques cam­pent place Gezi pour s’oppo­ser au projet urbain impli­quant l’arra­chage de cen­tai­nes d’arbres. La police inter­vient bru­ta­le­ment pour les en expul­ser le 31 mai, ce qui décl­enche une véri­table rév­olte popu­laire. Le samedi matin 1er juin, des mil­liers de mani­fes­tants se ras­sem­blent place Taskin toute proche pour un sit in paci­fi­que ; de nom­breu­ses autres villes de Turquie, dont Ankara la capi­tale, connais­sent de sem­bla­bles occu­pa­tions (début juin, on compte 235 mani­fes­ta­tions dans 67 villes). Comme ces ras­sem­ble­ments se font par le canal des réseaux sociaux et d’Internet, ceux-ci sont blo­qués ou brouillés ; mais les mani­fes­ta­tions conti­nuent. À l’obs­ti­na­tion du Premier minis­tre, trai­tant mani­fes­ta­tions et reven­di­ca­tions par le mépris, répond la dét­er­mi­nation des mani­fes­tants : « Taksin est par­tout, la rés­ist­ance est par­tout. » Les mani­fes­tants sont d’une grande diver­sité : depuis des natio­na­lis­tes turcs aux Kurdes, des gens tota­le­ment apo­li­ti­ques, des fans de foot, etc. De nom­breux tém­oig­nages de soli­da­rité dans les trans­ports, les soins aux blessés, etc., ont montré que le mou­ve­ment était d’une bien plus grande ampleur que l’action d’une mino­rité. Début juin, on comp­tait près de 1 000 arres­ta­tions et près de 2 000 blessés. Une sorte de jeu de chat et de la souris s’est établi depuis, le Premier minis­tre pro­po­sant des dis­cus­sions avec des « représ­entants » des mani­fes­tants et en même temps ren­forçant la répr­ession, alors que les mani­fes­ta­tions se répètent quo­ti­dien­ne­ment

Le capital et les autres luttes de par le monde

Les diri­geants séqu­estrés, lyn­chés, exécutés

Chine—21/6/2013 –A Qianzi petite ville au nord de Peking,, une usine amé­ric­aine Speciality Medical Supplies fabri­quant des pro­duits phar­ma­ceu­ti­ques est en passe d’être délo­calisée en Inde. Craignant non seu­le­ment pour leur emploi mais aussi d’être mis sur le pavé sans indem­nités et avec des arriérés de salai­res comme cela se pro­duit fréqu­emment, les tra­vailleurs de l’usine ont fait pri­son­nier leur patron Chip Starnes et ont convo­qué les médias pour le faire voir der­rière les bar­reaux. Ils crai­gnent qu’il dis­pa­raisse dans la nature d’autant qu’il dis­pose d’un pas­se­port étr­anger.. Ils gar­dent aussi les machi­nes déjà empa­quetées pour le trans­fert ou leur vente

La grève et les blo­ca­ges

*Hong-Kong – 25/04/2013 – 450 dockers blo­quent le réseau rou­tier pen­dant plu­sieurs heures. Ils sont en grève depuis fin mars pour une aug­men­ta­tion des salai­res de 23 % alors qu’on ne leur offre que 5 à 7 %. La plu­part ne tra­vaillent pas direc­te­ment pour le port mais à tra­vers des sous-trai­tants pour­voyeurs d’escla­ves, notam­ment à la firme HK International Terminal devant le siège de laquelle ils ont établi un cam­pe­ment. Le 11 mai, après qua­rante jours de grève, les grév­istes rejet­tent à 98 % une offre patro­nale de 9,8 %. Mais le leader du syn­di­cat Union of Hong Kong Docworkers accepte l’offre en arguant que cet accord a été accepté à 66 %, non-grév­istes inclus. Tous repren­nent le tra­vail.

*Iran – 24/04/2013 – 300 tra­vailleurs d’une mine de cuivre, en grève avec occu­pa­tion pour salai­res et condi­tions de tra­vail, sont virés par l’inter­ven­tion des gar­diens de la révo­lution.

La grève et rien d’autre

*Ghana – 5/04/2013 – 3 000 mineurs d’or sont en grève illi­mitée dans les mines de Tarkuva et de Danang de la Goldfields Ghana pour de meilleu­res condi­tions de tra­vail et la fin de dis­cri­mi­na­tions racia­les. *Émirats arabes – Dubai – 27/05/2013 – Quatre jours de grève illé­gale de mil­liers de tra­vailleurs de l’Inde, du Pakistan et du Bangladesh, exploités par Arabtec, la plus grande entre­prise du bâtiment des Émirats pour des aug­men­ta­tions de salai­res. Ils ont refusé de quit­ter leurs « camps » où ils sont assi­gnés. Leur salaire de 200 euros men­suels est absorbé à 60 % par les envois à l’étr­anger, et une partie du reste sert au rem­bour­se­ment des dettes contractées pour leur embau­che auprès des agen­ces de recru­te­ment. 500 d’entre eux sont contraints de retour­ner dans leur pays d’ori­gine. 25 autres escla­ves menacés d’expul­sion décl­enchent avec leurs cama­ra­des de misère une pro­tes­ta­tion mais ils sont atta­qués par les flics et doi­vent se replier dans les dor­toirs. Au même moment, à Bahrein, 1 800 tra­vailleurs exploités par le trust grec GP Zachariades, troi­sième employeur du Golfe, obtien­nent après cinq jours de grève le paie­ment de deux mois de salai­res en retard. *Cambodge – Mai 2013 – Des mil­liers d’exploités des usines de confec­tion et de godas­ses sont en grève pour les salai­res et les condi­tions de tra­vail : 4 000 à Sabrina dans la ban­lieue de Phom Penh, 200 dans une usine de confec­tion dans la pro­vince de Takso, des mil­liers dans les usines de chaus­su­res d’une usine taï­wan­aise.

*Chili – 6/04/2013 – Les dockers du port d’Angano en sont à leur troi­sième de grève, laquelle s’est étendue à 8 autres ports chi­liens alors qu’ils repren­nent le tra­vail. Contre la sup­pres­sion de la demi-heure de pause déj­euner, elle a pra­ti­que­ment bloqué toutes les expor­ta­tions de cuivre et de fruits. La pause est main­te­nue et quel­ques avan­ta­ges sont gagnés.

*Brésil – 22/05/2013 – Les dockers des prin­ci­paux ports décl­enchent une grève sur­prise contre la pri­va­ti­sa­tion des ter­mi­naux cér­éaliers alors que 200 navi­res sont en cours de char­ge­ment.

*France – 17/05/2013 – Usine de PSA d’Aulnay-sous-Bois, dans la ban­lieue de Paris, qui doit être fermée en 2014. Sur les 2 800 ouvriers tra­vaillant sur le site, entre 5 et 600 ter­mi­nent une grève lar­ge­ment mino­ri­taire de quatre semai­nes, 130 d’entre eux ont occupé la fin de la chaîne de mon­tage. La grève a été menée par la sec­tion CGT contrôlée par des mili­tants de Lutte ouvrière, mais elle n’a jamais réussi à entraîner la tota­lité des tra­vailleurs, pas plus qu’elle n’a obtenu le sou­tien réel des autres usines du groupe. L’accord de fin de grève ne revient pas sur l’essen­tiel mais les indem­nités de départ sont un peu aug­mentées.Si ça peut conco­ler les tra­vailleurs virés de PSA Aulnay et d’ailleurs. Sur les cinq pre­meiers mois de l’année, le groupe PSA a vendu 232 960 voi­tu­res en Chine. Un rés­ultat en ligne avec sa capa­cité ins­tallée. Celle-ci est à ce jour de 450 000 unités par an sur deux usines et qui sera aug­mentée dès le mois de juillet avec l’inau­gu­ra­tion d’une nou­velle usine d’une capa­cité annuelle de 150 000 unitéset en 2015 d’une autre usine d’uen capa­cité de 150 000 unités.

*États-Unis – 21/01/2013 – Les 8 800 chauf­feurs de bus sco­lai­res new-yor­kais de 40 com­pa­gnies privées ont repris du ser­vice mer­credi après plus d’un mois de grève, la pre­mière depuis trente-trois ans. A l’appel de la sec­tion locale du syn­di­cat Amalgamated, en raison de l’ouver­ture de 1 100 itinér­aires à la concur­rence et por­tant atteinte, selon eux, à "leurs emplois et leurs ancien­netés". Des ten­ta­ti­ves de piquets de grève devant les dépôts ont été brisées par les flics. ?Quelque 152 000 enfants ont été affectés par ces mou­ve­ments. La ville avait embau­ché des jaunes, annoncé que le métro serait gra­tuit pour les élèves, et qu’elle rem­bour­se­rait éga­lement les frais de voi­ture ou de taxis. Au cœur du conflit, le maire de New York, Michael Bloomberg, enten­dait réd­uire les coûts de trans­port sco­laire estimés à 1,1 mil­liard de dol­lars par an, soit 6 900 dol­lars par enfant, le plus élevé de tous les États-Unis. "Nous avons les mains liées par le maire, qui met nos contrats aux enchères sans aucune garan­tie pour la sécurité des enfants", avait rét­orqué le syn­di­cat. Ces mises aux enchères ne com­por­tent aucune garan­tie de réemb­auche aux mêmes condi­tions. À l’issue de cette grève, les auto­rités affir­ment avoir éco­nomisé quel­que 80 mil­lions de dol­lars sur les journées chômées mais dépensé en contre­par­tie 20 mil­lions en trans­ports alter­na­tifs, ajoute NY1 ; une cen­taine de tra­vailleurs auraient perdu leur emploi, à l’issue de ce mou­ve­ment social.

*La Birmanie prend le relais des réactions ouvrières du Bangladesh. Dans la ban­lieue de Rangoon, où sont implantées la plu­part de ces usines, 1 000 tra­vailleurs d’une usine d’éthylène sont en grève et mani­fes­tent contre le licen­cie­ment de 49 d’entre eux, accusés d’avoir fomenté antéri­eu­rement une grève ; 40 d’une usine de chaus­su­res, 800 d’une entre­prise de confec­tion en grève depuis le 6 avril, 700 d’une usine de confec­tion où des actions se répètent depuis le 5 mai.

*Israël – 21/04/2013 – Suite à la rati­fi­ca­tion d’un accord de régu­lation du marché local avec l’Union europé­enne, les tra­vailleurs des com­pa­gnies israéli­ennes (El Al, Askia et Isram), lésés par cet accord, se met­tent en grève illi­mitée. 500 d’entre eux mani­fes­tent et se bagar­rent avec la police : 8 arres­ta­tions.

*Égypte – 20/04/2013 – Des vœux pieux sans action. Les tra­vailleurs licen­ciés des firmes Ideal Standard, Titan Cement, du tex­tile de Mahalla tien­nent une confér­ence de presse au cours de laquelle ils prés­entent leurs reven­di­ca­tions : pas de licen­cie­ment pour fait de grève, des inves­tis­se­ments ou des sub­ven­tions pour relan­cer la pro­duc­tion, la rena­tio­na­li­sa­tion des firmes bradées au privé et le paie­ment des salai­res dus. 23/02/2013 – 25/04/2013 – On assiste à une dég­ra­dation accélérée des condi­tions de vie. Les res­sour­ces de l’État déc­linent (recet­tes du canal, pét­role, envois d’expa­triés), le tou­risme est au point mort, les inves­tis­se­ments étr­angers ont dis­paru, les grèves se succèdent alors que les prix aug­men­tent (car­bu­rants, élect­ricité). 10/05/2013 – Les 350 ouvriers d’une cimen­te­rie d’Assouan sont en grève pour le paie­ment des salai­res dus et sont atta­qués par les forces de sécurité. Les diri­geants menacés tirent à balles réelles sur les tra­vailleurs. Quelques aperçus sur les condi­tions de tra­vail : 27 jours d’affilée les ouvriers doi­vent tra­vailler douze heures, par­fois davan­tage, et ont ensuite une semaine de "vacan­ces" pour repren­dre le rythme. 8/05/2013 – Record mon­dial des luttes en avril : 1 462 conflits sociaux contre 1 354 en mars et 864 en février. Ces conflits se dou­blent en quel­que sorte d’affron­te­ments poli­ti­ques réc­urrents avec leur cortège de vio­lence, de morts et de blessés. 350 tra­vailleurs de la firme Faragalla (un des plus grands grou­pes de condi­tion­ne­ment ali­men­taire) sus­pen­dent leur grève après une méd­iation qui ne fait que confier à une com­mis­sion ad hoc le soin d’exa­mi­ner leurs reven­di­ca­tions. 27 tra­vailleurs de l’usine sont pour­sui­vis, accusés d’avoir orga­nisé cette grève de trois jours : 16 sont arrêtés mais 11 ont réussi à se plan­quer.

*Corée du Sud – Mai 2013 – Hyundai – Depuis sept semai­nes, les tra­vailleurs refu­sent de tra­vailler le week-end pour appuyer une reven­di­ca­tion de salai­res, ce qui entraîne une réd­uction de la pro­duc­tion de 45 000 voi­tu­res. Le 27 mai, un accord conclu par le syn­di­cat est rejeté par les tra­vailleurs qui conti­nuent la lutte.

*Afrique du Sud – 5/04/2013 – 250 mineurs de la mine de char­bon Shanduka Coal à Mpumalanga sont licen­ciés pour par­ti­ci­pa­tion à une grève sau­vage de deux jours pour une prime de ren­de­ment. Le piquet de grève est dis­persé par les flics. 27/04/2013 – Grève des chauf­feurs de bus de Johannesbourg pour les salai­res. 10/05 – 3e semaine de grève des chauf­feurs de bus de Golden Arow dans la pro­vince Western Cape pour les salai­res. 10/5 – 200 mineurs de Glencore Xstrata (mine de Bushweld) se met­tent en grève, grève qui s’étend aux 1 500 exploités d’autres mines : Glencore veut licen­cier 1 000 mineurs. 3 000 mineurs d’Impala Platinum Holding à Rustenburg en grève sau­vage contre un licen­cie­ment. À Lonmin Marikana, le théâtre du mas­sa­cre de l’an passé, où s’affron­tent le syn­di­cat offi­ciel NUM (qui ne représ­ente plus que 20 % des mineurs) et le syn­di­cat dis­si­dent AMCH (qui en représ­en­terait 70 %), un leader du NUM est assas­siné et un autre blessé. 24/05/2013 – Les mineurs de la mine de chrome de Lanxess près de Rustenburg sont en grève pour le paie­ment d’une prime pro­mise en 2011. La grève déclarée illé­gale est atta­quée par les flics : 10 blessés. 1 500 ouvriers de Mercedes Benz sont en grève sau­vage contre la mise en sous-trai­tance de cer­tains dép­ar­tements ; une injonc­tion du tri­bu­nal ordonne la reprise.

*Jordanie – les élect­riciens de Jordanian Electric Power Co sus­pen­dent leur grève après qu’on leur ait accordé des aug­men­ta­tions de sala­ries, de primes et garanti une assu­rance santé.

*Espagne – 17/4/2013 - La fusion d’Iberia et de British Airways dans IAG entraîne le licen­cie­ment de 4 500 tra­vailleurs (22% de l’effec­tif), chif­fre réduit suite à des grèves à 3141 en éch­anges d’une réd­uction de salai­res de 18% pour les navi­gants et de 11% pour les ram­pants

*USA – 21/5/2013 –grève de 13 000 hos­pi­ta­liers de Californie Allemagne -10/5/2013 – La pénurie de maind’oeuvre ( due pour partie au vieillis­se­ment de la popu­la­tion) obère quel­que peu l’acti­vité éco­no­mique et permet aux syn­di­cats de lancer des grèves pour des aug­men­ta­tions de salai­res. C’est ainsi que des mou­ve­ments de grève limités et contrôlés par ces syn­di­cats ont touché Lufthansa, la mét­all­urgie et autress ervi­ces.

L’occupation et l’attaque d’usines et de lieux publics

*Égypte – 27/04 Tunisie – 19/04/2013 – À propos d’un conflit entre équipes de foot, des émeutes éclatent à Bizerte. Des ban­ques et un centre de sécurité sont incen­diés et les rues de la ville blo­quées. *Grèce – 12 jeunes des Black Blocs sont arrêtés après l’atta­que le jour pré­cédent du palais pré­sid­entiel à Héliopolis, qui a laissé 20 blessés. *Chili – 8/05/2013 – Manifestations répétées des étudiants et des élèves du secondaire. Déjà, celles des 11 et 25 avril ont dégénéré dans des affron­te­ments avec la police. 80 000 mani­fes­tants de nou­veau à Santiago et dans d’autres villes autour du slogan "L’édu­cation chi­lienne n’est pas à vendre", reven­di­quant une édu­cation gra­tuite et publi­que. Le 7 mai, des enca­pu­cha­dos ont édifié des bar­ri­ca­des. Le 8, la mani­fes­ta­tion s’enflamme avec des pilla­ges, des incen­dies. 7 arres­ta­tions. Une nou­velle mani­fes­ta­tion le 13 juin, la 5e de l’année, regroupe 80 000 étudiants avec les mêmes affron­te­ments avec les flics.

*Slovénie – 16/03/2013 – Des mil­liers de mani­fes­tants dans les rues de Ljubliana pour deman­der la dém­ission des diri­geants cor­rom­pus et la tenue de nou­vel­les élections, bien que cer­tains affir­ment "Nous ne vou­lons pas un chan­ge­ment de gou­ver­ne­ment mais plutôt un chan­ge­ment révo­luti­onn­aire".

*Bolivie – 16 /05/2013 – La cen­trale syn­di­cale boli­vienne COB lance une grève pour les retrai­tes, déclarée illé­gale, qui touche les mines, l’ensei­gne­ment, le sec­teur hos­pi­ta­lier et l’indus­trie. 35 bar­ra­ges rou­tiers sont le prét­exte aux affron­te­ments notam­ment avec 5 000 mineurs qui dyna­mi­tent un pont :10 blessés, 100 arres­ta­tions.

*Bosnie – 11/06/2013 – Des mil­liers de mani­fes­tants occu­pent la place cen­trale de Sarajevo face au siège du Parlement pour pro­tes­ter contre les mesu­res d’austérité.

*Chine – 23/05/2013 – Shenzhen. À coup de gre­na­des lacry­mogènes et de matra­ques, des cen­tai­nes de flics contrai­gnent les tra­vailleurs de Ruide Electronics à ren­trer dans l’usine alors qu’en grève, ils mani­fes­taient dans les rues pro­ches pour obte­nir des com­pen­sa­tions dans le trans­fert de l’usine à l’intérieur de la Chine.

*Nouvelle Calédonie – Le 15 mai, une grève géné­rale est lancée par le syn­di­cat Caledonian Union pour les salai­res et contre le coût de la vie. 10 000 mani­fes­tants à Nouméa, la capi­tale de l’île. Un peu par­tout s’érigent des bar­ra­ges rou­tiers. La grève prend fin avec des conces­sions.

*Iran – 24/04/2013 – 300 tra­vailleurs d’une mine de cuivre Khatoon Abad Copper (partie d’un com­plexe indus­triel exploi­tant 2 400 tra­vailleurs) sont en grève et occu­pent l’usine. Ils sont atta­qués par les gar­diens de la révo­lution qui ne réuss­issent pas à les en déloger. En 2006, 4 tra­vailleurs y avaient été assas­sinés par ces « gar­diens » lors d’une grève.

Des émeutes de toutes sortes sur fond de misère

*Nigeria – 26/04/2013 – Dans l’État de Bomo, à l’extrême nord-est du pays, les habi­tants de la ville de Baga sont coincés entre les exac­tions du groupe armé dis­si­dent Boko Haram et la répr­ession des mili­tai­res. Fin avril, une vague de vio­lence des trou­pes gou­ver­ne­men­ta­les a déferlé sur la région et sur la ville de Baga. D’après Human Rights Watch, cette répr­ession décl­enchée après le meur­tre de 9 flics aurait fait plus de 4 000 vic­ti­mes, détruit plus de 4 000 habi­ta­tions, entraîné 1 000 arres­ta­tions et des mil­liers de dép­la­cements. *Irak – 23/04/2013 – Dans la pro­vince de Kirkouk, les trou­bles, générés par la crise poli­ti­que attisée par les affron­te­ments reli­gieux, ont fait plus de 49 morts. Dans un assaut de l’armée contre une loca­lité de la pro­vince où un soldat a été assas­siné, 25 de confes­sion sun­nite sont tués et 70 sont blessés.

*Birmanie – Pendant trois jours, à partir du 20 mars, dans la ville de Meiktila dans le centre du pays, des émeutes anti-musul­ma­nes qui se rép­andent autour de Rangoon entraînent l’inter­ven­tion de l’armée. 20 000 per­son­nes déplacées, 3 morts et des cen­tai­nes de mai­sons incen­diées.

*Koweit – 18/04/2013 – 10 000 mani­fes­tants à Koweit City, pro­tes­tant contre l’arres­ta­tion d’un diri­geant de l’oppo­si­tion condamné à cinq ans de prison pour "dif­fa­ma­tion contre l’émir", sont atta­qués par la police. *Israël – 11/05/2013 – 15 000 mani­fes­tants contre le budget d’austérité. *Algérie – 10/04/2013 – Ouargla, émeute lors de l’attri­bu­tion pri­vilégiée de loge­ments sociaux. Les bagar­res avec les flics se pro­lon­gent jusqu’au 12. L’agence locale des télép­hones est incen­diée de même que d’autres bâtiments publics, des flics sont tabassés. Le mou­ve­ment cesse avec le retrait de la liste contestée.

Les crimes du capital

*Monde – 25/04/2013 – Le plus grand tueur du monde capi­ta­liste, qui ne s’en soucie guère : la mala­ria fait chaque année 660 000 vic­ti­mes et en touche 219 mil­lions, cela malgré moult déc­la­rations et mises en place de pro­gram­mes lar­ge­ment insuf­fi­sants. Il est vrai que l’essen­tiel des vic­ti­mes est en Afrique et que pour les mul­ti­na­tio­na­les de la santé, ce n’est pas un sec­teur pro­fi­ta­ble.

Quelques chif­fres et faits sur la déme­sure du capi­ta­lisme

*France – 25/04/2013 – En 2010, seuls les 5 % les plus riches ont échappé à la sta­gna­tion de leurs reve­nus. La moitié de la popu­la­tion, 30 mil­lions, gagne moins de 1 600 euros par mois et 8,6 mil­lions doi­vent vivre avec moins de 60 % du mini­mum évalué à 964 euros men­suels. 23/04/2013 – Ikea, la mul­ti­na­tio­nale de l’équi­pement ménager, avait mis en place depuis une quin­zaine d’années un système de véri­fi­cation d’anté­cédents judi­ciai­res concer­nant les sala­riés (au delà de l’extrait de casier judi­ciaire) avec la com­pli­cité de poli­ciers. Des pour­sui­tes révèlent l’ampleur de ces inves­ti­ga­tions qui pou­vaient même tou­cher les clients deman­dant un crédit. *Italie 7/05/2013 – Dans la nuit du 7 mai, un porte-conte­neurs heurte à l’entrée du port de Gènes la tour de contrôle qui s’écr­oule, fai­sant 10 morts et 4 blessés. Les auto­rités ordon­nent un jour de deuil et les dockers du port se met­tent en grève. Le navire Jolly Nero (240 m de long, 40 000 tonnes, 37 ans d’âge), ini­tia­le­ment un des fleu­rons de la mul­ti­na­tio­nale danoise Maerx, était passé entre les mains de différents arma­teurs pour finir dans celle d’une com­pa­gnie sul­fu­reuse liée à la mafia – Ignazio Messina & Co – soupçonnée de nau­fra­ges sus­pects de ses navi­res chargés de déchets toxi­ques, qui détient un record d’acci­dents por­tuai­res meur­triers et qui cher­che par des chan­ta­ges à obte­nir des passe-droits pour réd­uire ses coûts d’exploi­ta­tion. Les auto­rités du port de Gênes ont déclaré que l’acci­dent était "dif­fi­cile à expli­quer car le bateau n’aurait pas dû être là où il était", bien que tiré par 2 remor­queurs et ayant un pilote à bord. Défaut d’entre­tien ou/et comme sou­vent, marins inexpé­rimentés recrutés dans des pays émergents ? Qui peut avoir intérêt à cher­cher plus loin ? *Grande-Bretagne – 11/06/ 2013 – La police encer­cle le bâtiment où se réun­issent les mili­tants du mou­ve­ment « Stop G8 » pour orga­ni­ser le 18e car­na­val contre le capi­ta­lisme et la réunion du G8, prévue pour la semaine. 100 cibles vise­raient les sièges de ban­ques, trusts, etc.

Espagne 2/04/2013 – 22 % des clas­ses considérées comme pau­vres vivent avec moins de 60 % du revenu moyen fixé à 600 euros. Parmi ceux-ci, 6,4 % vivent dans une pau­vreté extrême. Depuis 2012, les salai­res ont baissé de 8,5 %. 25/04/2013 – Entre 1 000 et 2 000 mani­fes­tants rép­ondant au mot d’ordre "Assiège le Congrès" sont atta­qués par la police anti-émeutes et se livrent ensuite à une guér­illa de rues. 1 900 000 Espagnols ont émigré à l’étr­anger. Cette même année a vu 1 300 grèves, six fois plus qu’en 2011.

*Inde – 27/05/2013 – De larges par­ties du centre de l’Inde souf­frent de vio­len­ces liées à l’acti­vité de grou­pes maoïstes (Naxalistes) dans une zone qui recou­vre plu­sieurs États, appelée « cor­ri­dor rouge ». Une région rurale pauvre, restée au stade tribal mais très riche en minéraux, qui subit la pres­sion en vue de son exploi­ta­tion, ce qui exa­cerbe la vio­lence dont pro­fi­tent les grou­pes de guér­illa. Une réc­ente atta­que d’un convoi mili­taire laisse 28 morts. 31/5/2013 – En 2012, la richesse privée s’est accrue de 7 ,8% La nom­bred es famil­les mil­lion­nai­res (( en dol­lars) atteint 13,8 Millions et parmi eux, les super riches possèdent chacun plus de 100 mil­lions. La plu­part de ces riches se trou­vent en Asie. Il est estimé que leur nombre pour­rait s’accroî­ttre encore

*Monde – 28/5/2013 – le revers de la médaille- L’orga­ni­sa­tion capi­ta­liste est telle que, dans le monde, la mal­nu­tri­tion des enfants due à l’extrême pau­vreté des parents a des conséqu­ences glo­ba­les mon­dia­les insoupçonnées. Des recher­ches ont mon­trré que la mal­nu­tri­tion pen­dant les 1000 pre­miers jorus de la vie entraîne des défici­ences men­ta­les qui entrave leur dével­op­pement quel­leqs que soient les mesu­res prises ultéri­eu­rement dans le domaine de la santé et de l’édu­cation.

*Brésil -16/6/2013- Le pro­blème des pay­sans sans terre, la plu­part indiens dépossédés par les mul­ti­na­tio­na­les connaît tou­jours la même vio­lence avec les occu­pa­tions « illé­gales » de terres reven­di­quées ances­tra­le­metn par les indiens et la répr­ession meur­trière dede la police ou des hommes de mains des pro­priét­aires. Les soi disant dis­tri­bu­tions de terres ne relèvent que des effets d’annonce. Dans l’Etat deMato Grosso do Sul, sur 8 mil­lions d’hec­ta­res confis­qués seuls 300 000ha ont été octroyés à ce titre. Depuis 2003 , plus de 500 « réu­pérateurs » indiens ont été assas­sinés et cela conti­nue ? D’autres pro­jets gran­dio­ses comme celui d’un bar­rage gigan­tes­que à belo Monte entraîne aussi éviction de terres indien­nes et rés­ist­ances.

Illusions et réalités

6/6/2013 -Un peu par­tout traînent des déc­la­rations sur le redres­se­ment éco­no­mique des USA . La réalité est loin de cette fic­tion. En 2008 et 2009 près de 8 mil­lions d’emplois ont été détruits mais de 2010 à 2013, il n’en a été créé que 5,6 mil­lions alors qu’il sub­siste 12 mil­lions de chômeurs aux­quels on doit ajou­ter 8 mil­lions de tra­vailleurs à mi temps, sans comp­ter­nom­bre d’emplois nou­veaux préc­aires, mal payés et sans pro­tec­tion sociale. Pour rép­ondre à l’évo­lution démog­rap­hique, il fau­drait créer chaque année plus de 110 000 nou­veaux emplois. Un arti­cle du jour­nal finan­cier , Financial Times, du 6 juin sou­li­gne que l’emploi dans les ser­vi­ces masque la réalité du marché de l’amploi aux USA, que le ralen­tis­se­ment est évident dans toutes le sec­teur indus­triel et que les indus­triels . Par différents mécan­ismes finan­ciers, c’est la vieille plan­che à billets qui main­tient l’éco­nomie hors de l’eau : chaque année 64 mil­liards d’euros sont injectés pour sou­te­nir la consom­ma­tion. *France – 7/6/2013­Les tra­vailleurs de Seafrance, la com­pan­gie de fer­ries trans­man­che avaient cru se sauver de la faillite dans une com­bi­nai­son com­par­tant l’achat des 3 navi­res de la firme par Eurotunnel et leur loca­tion pour exploi­ta­tion à une coopé­ra­tive « My ferry link » qui les regrou­pe­rait.Le pool ainsi formé sur le trafic trans­man­che entre Eurotunnel et Myferrylink déti­endrait 48% du trafic mar­chan­dise et 50% du trafic voya­geurs. La com­mis­sion bri­tan­ni­que de la concur­rence à ordonné, à la requête des concur­rents sur le tra­fic­trans­man­che de vendre les navi­res en ques­tion et menace de leur inter­dire l’accès du port de Douvres.Attente d’un appel contre une décision qui serait l’arrêt de mort de la coopé­ra­tive. Preuve qu’une coopé­ra­tive qui pour cer­tains est le modèle auto­ges­tion­naire ne peut s’affran­chir de la loi de la jungle capi­ta­liste

Les moyens de répression

Etats-Unis – Pour 300 $ on peut trou­ver sur le marché des drones civils minia­tu­res qui ne sont pas seu­le­ment des gad­gets mais peu­vent servir à toutes formes d’espion­nage et de nui­sance dans le voi­si­nage ; Un com­men­taire : « Avec un de mes plus petits appa­reils qui tien­nent dans la paume de la main j’ai pu pho­to­gra­phier une maison d’un vil­lage voisin » Il y a même des lunet­tes spéc­iales qui per­met­tent de voir au sol ce que le drone voit en l’air

Immigration

France -22/5/2013 – double peine pour les sans papiers qui tra­vaillent : ils sont exploités dans les « petits bou­lots » les plus dan­ge­reux et exposés aux ris­ques pro­fes­sion­nels sans aucune pro­tec­tion sociale. Pour ceux qui ont des acci­dents du tra­vail ou sont vic­ti­mes de pol­lu­tions chi­mi­ques, la mala­die ou l’acci­dent les met aux prises avec des dif­fi­cultés accrues. États-Unis -26/04/2013 – Les USA ont tou­jours été et sont encore un pays d’immi­grants. Mais ceux d’aujourd’hui n’ont pas les mêmes chan­ces que ceux d’autre­fois. Une réf­orme réc­ente envi­sage de donner un statut pro­vi­soire aux immi­grants illégaux déjà sur le sol amé­ricain. Moyennant une contri­bu­tion finan­cière, ils seront ins­crits comme "Registered Provisional Immigrants", ce qui leur garan­tit la prés­ence légale et le droit au tra­vail. Parallèlement, 5 mil­liards de dol­lars sont affectés au contrôle de la fron­tière mexi­caine par des drones, au ren­for­ce­ment de la clôture au sol "high tech" et à des patrouilles mili­tai­res. En 2010, 13 % de la popu­la­tion totale était formée d’immi­grés et 23 % des nais­san­ces l’étaient de mères "étrangères".

Égypte Depuis diman­che 16 juin et la nomi­na­tion par Morsi de 7 nou­veaux gou­ver­neurs des Frères Musulmans et un du groupe ter­ro­riste Jamma Al Islamiya (res­pon­sa­ble de l’atten­tat ter­ro­riste qui avait tué 58 tou­ris­tes en 1997 à Louxor) dans la région de Louxor, les affron­te­ments ne ces­sent pas devant ou dans les sièges des gou­ver­no­rats de plu­sieurs villes. Ainsi à Menoufya, les routes d’accès au gou­ver­no­rat sont coupées depuis trois jours par des mani­fes­tants tous comme les câbles télép­ho­niques du siège du gou­ver­no­rat. Le bâtiment du gou­ver­no­rat de Fayoum a été sac­cagé. À Gharbeya, des com­bats ont lieu pen­dant que le siège des Frères Musulmans a été incen­dié, tout comme le siège du FJP (parti des Frères Musulmans ) à Tanta et que le bâtiment du gou­ver­no­rat a été par­tiel­le­ment détruit et des armes de la police dérobées. À Damiette, le gou­ver­neur n’a pas pu ren­trer dans le siège du gou­ver­no­rat, bloqué par les mani­fes­tants. À Kafr el Sheikh le gou­ver­neur a eu sa voi­ture brûlée pour la deuxième fois (déjà en février 2013) et sa maison atta­quée au cock­tail molo­tov. À Mahalla, les affron­te­ments ont eu lieu dans les rues de la ville tandis que les sièges des gou­ver­no­rat d’Ismaïlia, Daqahliya et Beni Souef, étaient blo­qués par des sit-in tout comme celui de Louxor où les sala­riés du tou­risme por­tant des pan­car­tes “Nous ne vou­lons pas des ter­ro­ris­tes”, ont appelé à main­te­nir le sit-in jusqu’au départ du gou­ver­neur. Enfin le bureau du député Sayed Askar, ancien res­pon­sa­ble des affai­res reli­gieu­ses au Parlement, a été sac­cagé. En même temps la ten­sion sociale gran­dit avec une infla­tion annuelle offi­cielle de 8,2% (en mai) c’est-à-dire une aug­men­ta­tion des prix cou­rants de par­fois 40%. Le bureau des sta­tis­ti­ques cons­ta­tait ainsi une baisse des achats de 70%, les gens n’ache­tant plus que les pro­duits de pre­mière néc­essité. Les cou­pu­res d’élect­ricité et la pénurie de car­bu­rants ont pro­vo­qué ces der­niers jours une recru­des­cence des ten­sions à proxi­mité des sta­tions ser­vice avec des bagar­res voire des tirs d’armes à feu et de nom­breux bar­ra­ges rou­tiers comme sur la route Le Caire-Alexandrie ou de voies de che­mins de fer par une popu­la­tion exaspérée pro­vo­quant des blessés parmi les mani­fes­tants ou la police. Dans ce contexte de dif­fi­cultés éco­no­miques gran­dis­san­tes on voit de plus en plus de gens réduits à piller les sites archéo­lo­giques comme à Beni Souef pour vendre des objets aux tou­ris­tes, beau­coup d’enfants qui tra­vaillent dès l’âge de 5 ans (on estime 1,6 mil­lions d’enfants de 5 à 17 ans tra­vaillent sur­tout dans l’agri­culture ou comme domes­ti­ques) et des grèves qui éclatent pour les salai­res (record mon­dial de mani­fes­ta­tions depuis le début de l’année 2013) comme der­niè­rement les employés de l’uni­ver­sité d’Alexandrie qui ont occa­sionné sa fer­me­ture. La cam­pa­gne de signa­tu­res dite “Rebelle” de l’ensem­ble de l’oppo­si­tion vient d’annon­cer qu’elle avait récolté plus de 15 mil­lions de signa­tu­res déc­larant l’illé­gi­timité du pré­sident Morsi et appelle à une mani­fes­ta­tion mas­sive le 30 juin pour le départ immédiat du pré­sident par l’occu­pa­tion illi­mitée de la rue et des places ou pour des élections pré­sid­enti­elles anti­cipées comme le réc­lament les libéraux, socia­lis­tes nassériens et démoc­rates. En atten­dant le pou­voir mul­ti­plie les arres­ta­tions et condam­na­tions d’oppo­sants pen­dant que des grou­pes sala­fis­tes appel­lent à mani­fes­ter de manière per­ma­nente du 21 au 30 juin et à former des comités popu­lai­res pour protéger le palais pré­sid­entiel qui sera la cible de la mani­fes­ta­tion au Caire.

Fin

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