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28 décembre 2013

DANS LE MONDE UNE CLASSE EN LUTTE DÉCEMBRE 2013

 Révoltes et pseudo révolutions sans drapeaux

 De toutes les couleurs – orange, jaune, rouge

 De toutes les fleurs: œillets, tulipes, rose

 Les dates ci-contre se rapportent aux luttes diverses et disparates qui se sont déroulées  depuis près de dix années, et qui se répètent presque chaque jour dans le monde. La liste  est incomplète : il faut y ajouter d’une part la lutte quotidienne dont on ne parle guère et que nous essayons de recenser quelque peu dans ces pages, d’autre part la situation chaotique de certains pays qui se prolonge et s’étend. Les pays livrés à la guerre, une guerre abandonnée ou toujours en cours avec son cortège de ruines et de barbarie : Afghanistan, Irak, Libye, Syrie, Yémen, Somalie, Mali, Centre Afrique, font aussi partie de cette impuissance du capital à faire face à une dérive aux aspects multiples. Entre autres dérives, celles concernant les conséquences désastreuses sur la vie terrestre d’une expansion continue, à peine ralentie par une crise majeure, l’ensemble contribuant au chaos, aux révoltes et aux guerres que nous venons d’évoquer.

 Il faut toujours se garder de classer les événements et de les juger en fonction des critères traditionnels politiques (droite, gauche, etc.) ou de critères de classe. C’est encore plus vrai depuis bientôt six années d’une crise dont on ne voit pas la fin, et qui provoque tant par son incidence directe (krach financier, licenciements, chômage…) que par les tentatives mondiales de faire porter le poids d’un hypothétique redressement à la grande masse de la population (restrictions de toutes sortes classées sous le chapitre global de mesures d’austérité, mais dont le commun dénominateur est de faire baisser le coût unitaire de la force de travail).

 Alors que les partis de gouvernement, quels qu’ils soient, n’ont d’autre recours que de se plier aux impératifs du capital, ceux qui subissent le poids de cette crise et des mesures supposées permettre de la surmonter ne trouvent plus, dans les chemins habituels canalisant les frustrations et leur lutte et formulant leurs revendications, des opportunités d’action pour combattre la dégradation de leurs conditions de travail et de vie. Cela est valable pour toutes les composantes sociales et les différentes couches distinctes de ces composantes, à l’exception d’une infime minorité. Il en résulte une désaffection à l’égard des tous les organismes censés intervenir sur le plan économique et social et de la « politique » en général, au sens où la politique pouvait assumer une tâche d’orientation des décisions économiques et/ou sociales dans l’intérêt de catégories ou de la totalité des citoyens. Au contraire, se répand de plus en plus la conviction que la « politique » et tous ces organismes représentatifs

 sont totalement soumis à des forces économiques, en gros le capital mondial (non plus identifié sur des individus mais comme une sorte d’hydre impersonnelle). Tout l’éventail des organisations politiques, syndicales, et mouvements de toutes sortes est contraint à des reniements constants à l’encontre des couches ou classes dont il était supposé défendre les intérêts.

 Lorsqu’une catégorie sociale, une classe ou certains éléments différenciés se sentent menacés ou n’ont plus confiance en un recours à une médiation traditionnelle, d’autres formes de défense, de lutte, peuvent apparaître. Des mouvements ont surgi depuis 2008, mouvements qui sont inclassables selon les critères traditionnels de la lutte de classe. Ils sont inclassables parce qu’ils regroupent des éléments disparates en termes d’appartenance sociale et dont les intérêts sont et restent antagonistes, du moins dans un fonctionnement « normal » du système capitaliste.

 Ils sont aussi indéfinissables quant à leurs objectifs. Apparemment, il y a presque toujours un objectif immédiat politique sous la forme d’une sorte d’ultimatum : la démission d’un dirigeant, l’annulation d’une mesure gouvernementale récente. En fait, sauf peut-être en termes très vagues, l’accouchement d’une autre société n’est pas évoqué. En ce sens, le mouvement Occupy aux USA s’est différencié de l’ensemble des autres mouvements nationaux du même genre car il n’est pas parti d’une revendication politique ponctuelle (de même pour le mouvement espagnol).

Le mouvement breton n’échappe pas à ce caractère quasi général car l’écotaxe n’est qu’un prétexte, pas propre à la Bretagne mais plus accusé par l’accumulation de particularités régionales.

 Même quand ces mouvements restent pacifiques (ils peuvent devenir violents dans leur répression), ils sont une contestation directe des symboles de l’autorité de l’Etat : occupation permanente sans autorisation d’un lieu public, destruction d’un portique de l’écotaxe ou de radars ; on peut rapprocher ces symboles (dénoncés non en tant que tels mais comme des gestes absurdes contre des éléments utiles à tous) des destructions ou du vandalisme des symboles de l’autorité dans les émeutes de banlieues. Cette lutte regroupe des éléments hétérogènes qui n’ont pas les mêmes raisons de s’opposer à l’autorité de l’Etat, un Etat de qui, en revanche, est souvent attendu une autre intervention.

 On peut s’étonner, en ce qui concerne le mouvement breton, de voir ainsi associés dans un large mouvement de protestation travailleurs et patrons, pour des objectifs qui peuvent servir uniquement aux patrons et/ou parfois aux deux classes antagonistes. Cela n’a rien de nouveau : souvent a-t-on vu dans le passé les deux éléments capital-travail se retrouver pour « sauver » l’entreprise et, partant, le travail des exploités (c’est la fonction de l’ANI qui a déjà fait l’objet d’accords de sauvetage acceptés par les travailleurs). Que faire dans de tels cas ? On peut bien sûr formuler des jugements, des condamnations. C’est aux travailleurs concernés de décider. C’est la solution pratique qui leur évite le pire et nullement une position de principe dans laquelle ils abdiqueraient leurs droits et trahiraient leur condition de prolétaires. Au lieu de parler de « collaboration de classe » et d’abandon de la lutte, on devrait plutôt considérer que dans de telles circonstances, le « rapport de forces » s’est, pour un temps, modifié dans l’entreprise « sauvée » : il ne s’agit pas d’une « reconnaissance » mais du simple fait que celui qui contribue, d’une manière ou d’une autre, à ce sauvetage, a pris une certaine forme de pouvoir de gestion et peut chercher à le faire valoir non en paroles mais en actes.

 Un autre point doit être souligné eu égard à ce que certains jugent comme « collaboration de classe ». Cela se produit de faire route ensemble entre groupes sociaux ayant des intérêts opposés dans le système : même si les intéressés ne sont pas trop conscients des ambiguïtés de leur situation, celle-ci n’en est pas moins toute provisoire et à tout moment, les divergences d’intérêts font de nouveau diverger le chemin commun. Il y a toujours une énorme distance entre la réalité sociale (souvent pleine de contradictions) et la théorie que l’on pense appliquer à de telles situations.

 Il est bien possible que l’écotaxe soit une manipulation pour faire basculer des intérêts capitalistes dans un sens ou dans un autre, mais, une fois que l’on a expliqué cela avec force détails, quel rôle, en dehors des affrontements politiques, cela a-t-il joué dans le mouvement breton ? Même si l’on peut considérer que pour certains acteurs du mouvement, c’était plus qu’un symbole contre l’autorité de l’Etat, cela l’était pour d’autres qui se fichaient éperdument de cette taxe qui ne les concernait pas directement : elle polarisait la frustration de la situation économique de la Bretagne avec ses spécificités (par exemple le marasme de l’agrobusiness). Le camarade breton souligne bien le rôle que les luttes existantes, pas seulement celle de Marine Harvest, ont pu jouer pour donner une dimension toute autre à la fronde des patrons contre l’écotaxe (dimension illustrée par le fait que cette fronde s’est quelque peu dégonflée par les concessions faites chez Marine Harvest, intentionnellement, pour que le mouvement proprement ouvrier ne s’étende pas).

 Cette dernière constatation rapproche le mouvement breton de ce qui s’est passé en Tunisie ou en Egypte lors du printemps arabe, où l’objectif de départ du dirigeant n’a été acquis qu’après l’entrée en lutte des prolétaires, d’un côté les mineurs de Gafsa, de l’autre les ouvriers du textile de Mahalla. Mais contrairement à ce que ce camarade cite pour la Bretagne, les travailleurs tunisiens ou égyptiens n’ont rien obtenu et se sont rapidement dissociés du mouvement, tout en maintenant leurs revendications.

 Il y a pourtant de grandes différences, malgré ce que nous venons de souligner, entre le mouvement breton et les autres mouvements mondiaux :

 Il s’agit de manifestations classiques limitées dans l’espace et le temps, en aucune façon d’une occupation permanente d’un lieu public ; Dès le départ, ces manifestations n’en sont pas moins « organisées » par des institutions professionnelles et/ou politiques, et ne sont pas l’explosion spontanée, lors d’un événement ponctuel relativement mineur, qui s’autocontrôle en quelque sorte. Il s’agit d’une participation certes puissante, passant en partie par les réseaux sociaux, mais plus ou moins organisée et encadrée hors du mouvement lui-même.

  Ce sont ces caractères mêlés et quelque peu contradictoires qui expliquent les ambiguïtés de tout ce mouvement et qui paradoxalement en font la force temporaire. C’est ce qui explique aussi les prises de positions contradictoires des différentes organisations politiques ou syndicales ou des individus, chacun s’attachant à un aspect spécifique du mouvement qu’il considère comme essentiel (on doit aussi tenir compte dans ces prises de positions de la tendance congénitale  des organisations diverses de se placer dans  tout événement en vue d’un recrutement ou d’une image éventuelle pour « son » organisation).

 Quel avenir pour ce mouvement ? Le dilemme est simple : où il s’étend, se généralise, change de caractère, de forme d’action et de revendication, et il peut permettre alors une participation, ou il finit par décliner (différentes raisons depuis la répression et/des concessions pourront l’expliquer) et mourir, laissant le champ à des éléments plus radicaux dont l’action d’arrière-garde ne changera rien au processus de déclin.

                          Les différentes formes d’irruption de la violence de classe dans le monde

 La récupération

  Argentine * 6/12/2013 – Quand le chat n’est pas là, les souris dansent. La police se met en grève, en partie pour être mieux payée, en partie parce que la suppression des bordels l’a privée de compléments de ressources. Comme cela a été annoncé quelques jours auparavant, les « clients » des supermarchés ont eu le temps de s’organiser et, le jour dit, de littéralement vider jusqu’à l’os les commerces de tous ordres, pour compenser l’inflation récente de 20 %. A défaut de flics, les sbires privés ont quand même résisté, faisant 2 morts et 100 blessés. Les flics ayant repris le travail, les retardataires ont subi tout le poids de la répression : 50 arrestations et 100 blessés. De même pour des tentatives similaires par imitation dans d’autres villes dont Rio, mais les flics n’étaient pas en grève. Le gouverneur de la province de Buenos Aires  a décidé, comme contre mesure, de payer d’avance la prime de Noêl aux 550 000 employés de l’Etat et  d’une hausse des salaires. Mais cela n’a pas eu les résultat escompté car à La Plata et à Mar del Plata, d’autres  entreprises de récupération se sont déroulées malgré un renforcement de la flicaille aux abords des magasins

 La grève et rien d’autre

 Egypte- *13/10/2013 – Mahalla. 12 000 travailleurs sur les 22 000 de l’usine textile occupent le bâtiment nuit et jour pour le paiement d’une prime équivalente à quarante-cinq jours de salaires, qui aurait dû être versée à la fin du ramadan. Le 10/10, ils envahissent les bureaux de la direction. Reprise après trois jours de grève avec promesse de paiement, de même que les trois jours de grève.

 *21/11/2013 – Cristallerie d’Asfour au Caire. De 28 000 travailleurs il y a quelques années, les effectifs sont tombés à 18 000, lesquels sont en grève depuis onze jours pour le paiement d’indemnités de licenciement dans une nouvelle restructuration, le passage de 11 000 CDD en CDI et le doublement des salaires.

  *6/12/2013 – Depuis le 26 novembre, grèves et manifestations de 5 000 travailleurs (sur 12 600) dans le complexe sidérurgique Helware Iron and Steel Company, principalement contre la direction dont la gestion désastreuse a mis l’entreprise en faillite. 

  Sri Lanka *30/11/2013 – 1 000 travailleurs de Ansell Lanka sont en grève depuis le 11/10 contre le licenciement de 11 d’entre eux après des protestations contre la modification de la charge de travail : les ouvrières sont contraintes de produire 60 paires de gants chirurgicaux à la minute pendant les  cinq heures que dure chaque équipe.

Thaïlande – *18/9/2013 – Une usine textile Thaï Rayon connaît sa première grève depuis trente-neuf ans ; Elle appartient à un groupe australien qui exploite 230 000 travailleurs dans 26 pays. 850 travailleurs sont en grève pour les salaires, ils se situent entre 80 et 1 000 euros mensuels. Lockout le 30/10.

 Birmanie *4/11/2013 – Deuxième semaine de grève de 200 travailleurs à Yangon contre le licenciement d’un militant et l’installation de caméras vidéo dans les toilettes des femmes. Le salaire minimum est de 0,50 euro par jour, 52 euros par mois avec les heures sup. Grèves fréquentes pour les salaires et les garanties maladie.

 France*9/11/2013 – Grève illimitée des sages-femmes contraintes pourtant de travailler avec juste un badge signalant qu’elles participent à la grève. 5 000 manifestent devant le ministère de la Santé pour la reconnaissance de leur professionnalisme et leur reclassement.

 *Fonderie de Bretagne: Sous la pression des salariés, la direction contrainte de reculerSuite à un arrêt de travail massif à l’appel du syndicat CGT protestant contre le travail obligatoire du samedi imposé par la direction, les salariés ont obtenu la révision de la notion d’obligatoire en volontariat. 

 Pour ne pas être obligé d’aller plus loin dans la satisfaction des revendications salariales, la direction s’est attaquée au délégué syndical Cgt. Créant les conditions de tension avec sa hiérarchie directe, elle s’est servie de ce prétexte pour sanctionner le délégué syndical avec 3 jours de mise à pied. Mais cette manipulation n’a pas trouvé écho parmi le personnel. Toutes les équipes de production se sont donc mises en grève, demandant le retrait de cette sanction injustifiée. Après deux jours et demi de mobilisation, la direction est revenue sur la sanction en la ramenant à un jour de mise à pied. Le travail a repris, . Cet exemple illustre l’état du dialogue social en Bretagne loin des caméras.

  Vietnam *Les grèves sont fréquentes, notamment dans l’industrie de la confection qui exploite dans 2 000 usines du pays, 5 000 au Bangladesh. Les salaires y sont sensiblement plus élevés qu’ailleurs dans le sud-est asiatique (64 euros par mois contre 32 au Bangladesh), mais le pays tire avantage de meilleures infrastructures et d’avantages sociaux.

 Chine -*21/11/2013 – Shenzhen – 5 000 travailleurs d’ASM reprennent le travail après vingt-deux jours de grève contre le transfert de l’usine vers l’intérieur du pays. Le salaire de ceux qui suivent le transfert sera augmenté de 20 %, associé à une prime de logement. Ceux qui ne pourront pas suivre recevront une indemnisation de 150 euros et une prime de 25 euros. 7 « représentants » sont licenciés après la reprise.

 *30/11/2013 – Conséquences lointaines. Le rachat  de l’usine Nokia par Microsoft signifie pour les 1 500 travailleurs de l’usine de Dongguan (près de Canton) un nouveau contrat restrictif. Ceux-ci sont en grève pour exiger des compensations.

 Afrique du Sud *15/11/2013 – Les ouvriers agricoles sont en grève dans 4 fermes du Roux Group à Boland (province du Cap de l’Ouest). Contraints d’augmenter les salaires minimum, fixés par le gouvernement, de 5,50 euros à 8 euros par jour, les patrons ont compensé en augmentant les prélèvements sur la paie pour le transport, le loyer, l’électricité. La grève est déclarée illégale par un tribunal.

Bangladesh*14/12/2013– 300 mineurs de graphite à Parbotipur dans le nord su pays sont en grève depuis le 25 Novembre pour une augmentation de prime, la fin de la sous-traitance et la réintégration de 8 d’entre eux licenciés antérieurement.

 Venezuela –5/12/2013– La grève des ouvriers de l’aciérie  Siderurgica de Orinoco cesse après 20 jours  de conflit sur une critique du management.

 Occupation de l’espace public, blocages divers (routes, usines, bâtiments)

Etats-Unis *24/10/2013 – Oakland (port de San Francisco). Dans les ports américains, les affrontements sont fréquents entre les compagnies de transport et les routiers contraints, alors qu’ils sont des salariés précaires, d’avoir le statut d’indépendants, devant posséder et entretenir leur camion. 30 routiers « indépendants » sur 150 bloquent un des terminaux du port pendant près de cinq heures

mais le syndicat des dockers ILWU  appelle la police pour assurer la protection de ses membres et leur permettre de traverser les piquets de grève. Les  « salaires » de ces routiers sont bloqués depuis dix ans et ils doivent parfois attendre jusqu’à cinq heures pour se voir confier un chargement. Même bras de fer de trente-six heures le 18/11, dans les ports de Long Beach et de Los Angeles.

Italie – *15/11/2013 – Grèves et manifestations d’étudiants contre la réduction des crédits affectés à l’enseignement. Affrontements avec les flics à Bologne, Turin et Palerme. Protestations similaires au niveau européen, notamment en Suède, Grèce, Bulgarie, Espagne.

Turquie *27/10/2013 – 94 travailleurs d’une usine textile occupent l’usine Kazova à Istanbul fermée depuis début 2013 (salaires impayés), et tentent de reprendre le travail en autogestion après avoir vendu les stocks de vêtements à leur profit et acheté du matériel. Mais la situation est complexe car les bâtiments ont été vendus et personne ne sait trop à qui sont les machines bloquées sur place.

Bangladesh *19/11/2013 – Grèves et manifestations récurrentes. Des dizaines de milliers de travailleurs des usines de confection manifestent à Ashulia et à Gazipur dans la banlieue de Dhaka après le meurtre de 2 travailleurs et 30 blessés, lors de la répression d’une grève les jours précédents. Les salaires actuels sont de 40 euros mensuels et, face à une revendication de 80 euros, la proposition d’un salaire minimum (souvent pas respecté) de 60 euros ne permet guère de répondre au coût de la vie qui, pour une famille, se situe à 50 euros (depuis 2010, l’inflation a atteint 28 %). Le chômage atteint 30 % et entre 6O et 75 % de la population n’a aucun accès aux soins médicaux de base. 

De nouveau, le 16/11, les travailleurs de l’usine Multifales Ltd à Gazipur sont en grève et bloquent les routes, rejoints par les travailleurs de 4 usines voisines. Depuis octobre, les conflits sociaux ont fait 19 morts et des centaines de blessés.

Espagne *20/11/2013 – Après treize jours de grève, les 6 500 éboueurs et jardiniers de Madrid protestant contre le licenciement de 1 100 d’entre eux (28 % du total) et des baisses de salaires (jusqu’à 43 %) reprennent le travail. Tout a été mis en œuvre par les autorités pour briser le mouvement et dégager les monceaux d’ordure accumulés : menaces de sanctions pénales  notamment contre 150 participants aux piquets de grève, arrestation de 19 d’entre eux pour « désordre public », recrutement de 200 jaunes escortés par 600 flics pour tenter le déblaiement. L’accord de fin de grève signé par les syndicats implique le renoncement aux licenciements (sauf pour 350 contractuels laissés sur le carreau), gel des salaires actuels (salaire moyen compris entre 1 000 et 1 300 euros mensuels, abaissés à 900 euros pour les entrants), congés forcés de six semaines non payés et non remplacement des partants.

*Fagor, filiale électro-ménager de la coopérative Mondragon, véritable conglomérat multinational, est en faillite. 1 300 travailleurs de l’usine du Pays basque manifestent alors que ceux de l’usine Elesa occupent les locaux.

Cambodge * Au cours des sept premiers mois de 2013, on a compté 83 grèves contre 81 en 2012 et  18 en 2011 (mêmes périodes). Le gouvernement fait tout pour éviter une augmentation des salaires qui réduirait l’intérêt du pays pour les investisseurs étrangers.

*21/9/2013 – Trois jours de grève de 200 000 personnes à Phnom Penh entraînent la promesse d’une repolarisation du salaire de base à 70 euros mensuels.

*27/9/2013 – 4 000 travailleurs de CCApparel veulent gagner la résidence du Premier ministre et sont stoppés par 1 000 flics : affrontements,  voitures incendiées.

*1/10/2013 – Débrayages dans 2 usines, Sue Ham International et Chin Chin. 150 travailleurs bloquent la route nationale devant l’usine après que les patrons ont annoncé qu’ils ne paieraient que la moitié de la prime prévue avant les vacances.

*6/11/2013 – SL Garment Processing (voir précédents bulletins). Le 5/9, 4 000 travailleurs protestent contre  720 licenciements et plus de 5 000 suspensions suite à une grève de deux semaines. Depuis près de trois mois, une minorité des 6 000 travailleurs est en grève. Des incidents et bagarres entre grévistes et gardes de l’usine ont lieu alors que 500 travailleurs bloquent l’entrée : 10 blessés. Le 13 novembre, la firme réintègre les 720 licenciés et annule les suspensions.

Le 12 novembre, de nouveau 4 000 travailleurs marchent sur la résidence du Premier ministre. La police tire à balles réelles : une femme tuée, 8 blessés, 37 arrestations.

*19/11/2013 – 100 grévistes d’Alim Cambodge à Phnom Penh marchent sur la mairie pour obtenir le licenciement de 4 directeurs de l’usine où 400 travailleurs sont en grève depuis deux semaines concernant les salaires et la qualité des repas, malgré une ordonnance du tribunal déclarant la grève illégale et ordonnant la reprise.

Bulgarie *15/10/2013 – Blacksea mine – 50 mineurs restent dix-sept heures à 300 mètres sous terre pour des salaires impayés depuis deux mois, alors que 200 autres bloquent les entrées de la mine. Intervention du syndicat KNSB pour faire cesser l’occupation.

Grèce* Fin septembre 2013 – Dans le centre culturel d’Amindeo sont réunis un panel de VIP : notables régionaux, gouverneur et autre beau linge qui discutent douillettement de l’économie grecque. 400 mineurs en grève à 90 % depuis début septembre troublent la fête en envahissant la salle. Ils sont 700 à s’échiner par tous les temps dans une mine de lignite à ciel ouvert et dans les fouilles archéologiques préparatoires à une autre exploitation minière, pour un salaire compris entre 19 et 24 euros par jour. Ils sont repartis sans rien.

Mexique*2/10/2013 – Le 2 octobre 1968, quelques jours avant l’inauguration des Jeux Olympiques, l’armée réprime violemment une révolte étudiante : 300 morts, 700 blessés, 6 000 arrestations. Pour commémorer ce massacre, le 2 octobre 2013 des milliers de manifestants affluent dans le centre de Mexico où des murs métalliques de 2,50 mètres ont été édifiés, et des centaines de flics mobilisés. Arrestations préventives de militants encore emprisonnés. 50 blessés dans les bagarres avec les flics.

*29/11/2013 – Une semaine de grève sur le tas des 1 100 employés municipaux de Ensenada (Basse Californie) pour le paiement d’une prime de 120 euros.

Argentine* 6/11/2013 – Fin d’une grève de deux mois et demi des enseignants de la province de Chubut avec blocages routiers et affrontements. Ils obtiennent une augmentation de salaires de 250 euros mensuels.

Indonésie * 9/11/2013 – Le prix des carburants a été augmenté de 22 % à 44 %. Après deux jours de grève générale, le 31 octobre, de près de 3 millions de travailleurs dans 40 zones industrielles et de manifestations (150 000 flics mobilisés), le gouvernement décide d’augmenter les salaires de 11 %. La revendication était de 50 % pour un salaire mensuel de 160 euros.

Brésil * 7/11/2013 – « Pourquoi me tuez-vous ? » Ce furent les dernières paroles d’un jeune de 17 ans assassiné par un flic lors d’une manifestation à Rio contre le meurtre d’un autre jeune de 16 ans, le 29/10. Manifestations, affrontements avec les flics.

Egypte *23/11/2013 – Pour de meilleures conditions de travail et le paiement de salaires, les travailleurs de Samamoud Felt Frbric Co à Gharbyia bloquent les voies du chemin de fer et caillassent les flics : 6 blessés, 3 arrestations. Des centaines de travailleurs sont en grève depuis trois semaines dans d’autres usines du groupe.

Afrique du Sud * 15/11/2013 – 2 000 mineurs d’Anglo America Platinum Dishaba à Limpopo occupent la mine au fond tout un week-end contre la suspension d’un délégué syndical du syndicat dissident Amcu ; déclarée illégale, l’occupation est désavouée par le syndicat.

 Tunisie*22/11/2013 – Grèves et manifestations se multiplient, elles sont en augmentation de 71 % par rapport à septembre 2013. A Gafza et Siliani, les grévistes attaquent le siège du parti des Frères musulmans et s’affrontent avec les flics.

Mexique*4/12/2013des centaines de mineurs et de métallos de la mine et de l’usine de transformation de’Ojocaliente bloquent les routes et l’entrée de la minne. Ils sont attaqués par la police de l’usine 4 blessés.

Manifestations et  émeutes

Le monde est comme en délire : les réactions contre les problèmes matériels aigus engendrés par la crise prennent des formes si diverses, notamment selon les critères de leur affirmation sociale, qu’il est difficile de les caractériser autrement que par leur détermination et leur affrontement avec le pouvoir en place, quel qu’isoit. On peut ainsi classer ces réactions ou de droite, voire d’extrême droite, ou de gauche, ou d’extrême gauche : souvent, elles deviennent inclassables du fait de tendances multiformes d’après ces critères traditionnels.

Bangladesh *3/12/2013 – Entre le parti au pouvoir (ligue Awami, bouddhiste pour  le moment) et celui de l’opposition (le BNP et acolytes musulmans), il y a toujours un bras de fer qui se joue dans la rue hors des débats académiques du Parlement. Les journées de grève nationale – Hartals – sont toujours ponctuées de violences, qui semblent prendre le relais des affrontements ouvriers mais qui n’ont guère à voir avec ces derniers. Le dernier « hartal », à l’image des tensions sociales, a fait plus de 20 morts.

20/11/2013 – Gazipur, dans la banlieue de Dhaka. La simple rumeur du meurtre d’un travailleur par les flics déclenche une attaque contre les bâtiments de l’usine, un immeuble de 10 étages qui est incendié.

Ukraine *Novembre et décembre 2013 – L’apparente opposition qui se joue présentement dans la rue, avec des caractères que l’on retrouve partout ailleurs, semble se concentrer sur le choix entre l’obédience russe ou l’européenne : l’entrée dans l’Union européenne est vue comme une amélioration du quotidien alors que la Russie domine économiquement le pays. L’impasse ne fait qu’exacerber une situation sociale très dégradée. Bien difficile de classer politiquement ce conflit, présenté comme celui de conservateurs contre « une gauche ».

Chili*2/10/2013 – Les manifestations massives et répétées d’étudiants trouvent un relais dans les protestations environnementales. La situation économique du pays ne semblerait pas les justifier : la pauvreté a chuté de 40 % en 2000 à 14 % aujourd’hui, les salaires réels ont augmenté et le chômage est au plus bas ; pour le moment, il n’y a guère de signe d’un impact marqué de la crise mondiale. Pourtant, le Chili détient un record d’inégalité sociale pour l’Amérique latine. La réalité est que le pays reste contrôlé par une infime fraction d’une clique de riches et de politiciens qui fixent les règles du jeu politique et social. C’est particulièrement flagrant dans le domaine de l’éducation où les inégalités sont les plus criantes. Sur plus d’un million d’étudiants (200 000 en 2000), 15 % ont accès au secteur public des universités, les autres vont dans le privé où le seul coût des études oscille entre 3 000 euros annuels (pour les plus minables) et 8 000 euros (pour les meilleures), alors que le salaire annuel moyen est de 7 000 euros. Cette situation touche particulièrement les classes moyennes, on la retrouve également en Colombie, au Pérou, au Mexique et au Brésil.

 Afrique du Sud * 30/10/2013 – Le Cap, des centaines de manifestants affrontent la police dans le centre de la ville, pillant les magasins, vandalisant les voitures, pour protester contre le manque de logements. Manifestation organisée par un exclu de l’ANC qui en a organisé une autre consistant à jeter de la merde dans les lieux publics pour protester contre le manque de toilettes et de sanitaires, notamment dans les townships.

République dominicaine *27/10/2013 – Manifestations et émeutes dans tout le pays appuyant une grève de 48 heures pour l’ouverture du marché du travail. 3 tués et 8 blessés.

Italie*15/10/2013 – De nouvelles manifestations contre l’austérité. 70 000 manifestants affrontent les 4 000 flics mobilisés pour « l’ordre » pendant tout un weekend : barricades, flics lapidés, etc. 16 arrestations.

Bulgarie *27/11/2013 – « La démocratie n’est pas vraiment la démocratie », «  Le gouvernement n’est pas vraiment le gouvernement ». Ce sont sous ces slogans que depuis cent-soixante jours se poursuivent des manifestations quasi quotidiennes qui restent sans effet sur la poursuite de la politique d’austérité. Ce « printemps bulgare » touche surtout les classes moyennes des milieux urbains et reste faible en province.

Thaïlande* 26/11/2013 – Des dizaines de milliers de manifestants à Bangkok exigent le départ du gouvernement mais s’opposent à ce que soient tenues de nouvelles élections. Le 24 novembre, ils étaient ainsi plus de 100 000 alors que 50 000 progouvernementaux s’assemblaient dans un stade proche de la ville. Les opposants sont des conservateurs pro-monarchistes et bureaucrates d’Etat, et ceux au pouvoir sont des pro-Thaksin, un politicien populiste corrompu réfugié à l’étranger. Le confit concerne en fait une bataille institutionnelle autour du pouvoir.

Les manifestations se poursuivent pour tenter d’imposer un « conseil du peuple » non élu , une sorte de junte militaire composé de militaires, de royalistes et de conservateurs.

Singapour * 9/12/2013 – Un émigré asiatique est renversé par un bus dans un quartier peuplé d’immigrés de sa même origine. Cela déclenche une soudaine autant que brève émeute, avec le cortège habituel d’incendies de voitures de flics, de bus et autres véhicules.

Roumanie *Un projet d’ouverture de mine d’or par une société canadienne dans un petit village des Carpates ne mobilise qu’une dizaine d’écolos pour une manifestation à Bucarest. Mais ces protestations se répétant, d’autres problèmes des opposants à l’austérité viennent s’y greffer et le 1/9, ils sont plusieurs milliers dans la capitale, rejoints également par des opposants aux concessions pour l’exploitation du gaz de schiste. 

*6/11/2013 – 9 000 travailleurs du secteur éducation manifestent à Bucarest contre l’austérité et les restructurations dans tout le secteur éducatif. Un nettoyeur reçoit 120 euros mensuels et un ouvrier d’entretien 150, salaires inchangés depuis 2010.

Depuis, cette effervescence ne s’est guère calmée, bien qu’on ne sache pas trop à quoi pourraient aboutir ces protestations parcellaires.Italie*9/12/2103– La police attaque à Rome une manifestation d’agriculteurs, de chômeurs et de camionneurs qui protestent contre la rigueur des banques et des services fiscaux. Ils font partie d’un mouvement les « forconi » (les fourches) qui, né en Sicile se propage dans d’autres lieux d’Italie et associe d’autres couches sociales. Ils bloquent les trains dans la gare de Turin

Activités syndicales

Afrique du Sud  *27/11/2013  – La crise et ses effets sur les conditions de travail et de vie des travailleurs met encore plus en relief la collaboration étroite entre la confédération syndicale  officielle Cosatu (voir précédents bulletins) et entraîne des divisions syndicales, non seulement dans le secteur minier, mais aussi dans la métallurgie où la fédération NUMsa est menacée de scission.

 Allemagne * 26/11/2013  – Le congrès du grand syndicat IGMetall se tiendra avec la participation de la chancelière Angela Merkel et du sieur Gabriel, leader du parti social-démocrate.

 Tunisie*Septembre 2013 – Les travailleurs de l’usine Latelec à Fonchana (filiale du groupe aéronautique français Latécoère) ont cru devoir créer une section syndicale d’entreprise sous l’égide du puissant syndicat tunisien UGTT ; résultat : 11 licenciements dont 3 délégués, et projet de relocalisation en France. Un appel à la solidarité des travailleurs du groupe en France ou au moins des syndicats de l’entreprise déclenche une grande confusion, voire de l’hostilité, notamment de la CGT.

 France * 28/11/2013 – En 2009, 8 « grands » syndicats ont formé un G8 dont le point d’orgue fut en 2010 le mouvement contre la réforme des retraites. Depuis, les débats sur la représentativité les ont remis en concurrence. Le chacun pour soi a repris le dessus avec des alliances au coup par coup, des incohérences, et la CFDT a les oreilles du pouvoir. Absentes des dernières manifestations, les centrales discutent du financement du paritarisme et de la représentativité nationale, autrement dit de leur place et du financement officiel conséquent.

 Etats-Unis *15/11/2013 – Boeing – Le nouveau contrat signé par le syndicat IAM (International Association of Machinists) est rejeté à 2 contre 1 par les 31 000 métallos. L’ambiance est si hostile que les leaders syndicaux venus défendre leur accord doivent fuir sous les huées et se réfugier dans leurs bureaux. Le nouveau contrat était assorti d’un chantage à la délocalisation dans le sud des USA et comportait une réforme du système de retraite, l’augmentation de la contribution des salariés pour la maladie, le blocage des salaires, et un salaire réduit pour les entrants qui ne pourraient bénéficier du salaire plein qu’après seize années de présence dans la boîte.

 Italie –* 30/11/2013 – Ilva, aciérie de Tarente (voir précédents bulletins). Les élections syndicales voient la percée de l’USB (Union syndicale de base), aux dépens des syndicats traditionnels sanctionnés pour leur position dans la crise de la pollution et pour leur collaboration avec la direction de l’usine.

Contrôle et répression

Chine *5/11/2013 – Les caméras de surveillance se sont tellement multipliées que les observés permanents leur ont trouvé des noms, sur des supports soit verticaux (dénommés « treilles de raisins »), soit horizontaux (dénommés alors « nids d’hirondelles », 60 au même endroit sur l’un de ces supports)

Allemagne*2/12/2013 – Multiplication du travail temporaire : plus d’un million dont 350 000 dans l’automobile sur 730 000 travailleurs, 10 000 dans les chantiers navals sur 17 000, 19 000 dans les aciéries sur 61 000, 20 000 dans les aéroports sur 74 000, le reste à l’avenant.

Bangladesh – *6/11/2013 – La mutinerie de l’armée est ce qui est le plus craint par les dirigeants. Et le plus réprimé quand les mutins ont perdu. En février 2009, une mutinerie débuta parmi les troupes postées aux frontières pour des revendications matérielles (paie, promotions, favoritisme et corruption) ; elle s’étendit rapidement dans tout le pays, y compris dans le poste de commandement de la capitale. Elle prit un caractère d’une violence inouïe, témoignant de la violence de la haine contre les gradés dont 74 furent exécutés, parfois tués à la baïonnette, les cadavres jetés dans les égouts ou incinérés. La répression menée par les éléments restés fidèles au pouvoir donna lieu à une véritable bataille rangée, mais les mutins encerclés finirent par se rendre avec la promesse d’une amnistie. Mais 6 000 mutins furent arrêtés, une bonne partie traînée devant les tribunaux militaires et condamnée à de lourdes peines de prison. 847 furent traduits devant un tribunal spécial (47 moururent sous la torture). La sentence finale est tombée : 171 sont acquittés après quatre ans d’emprisonnement, 152 sont condamnés à mort. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Egypte *27/11/2013 – La junte militaire au pouvoir vient de promulguer une loi anti protestation qui légalise la répression de tout mouvement, y compris les grèves, les occupations, sous peine d’amende et/ou de prison. C’est pratiquement le régime qui existait sous Moubarak. La police aura le droit de disperser tout rassemblement de plus de 10 personnes non autorisé dans un rayon de 100 à 3 000 mètres autour de tout bâtiment public. Les pénalités vont jusqu’à dix ans de prison, et les amendes jusqu’à 60 000 euros.. La plice attaque une manifestation commémorant l’assassinat de Gaber il y a une année , des arrestation. Une autre manifestation sur le thème « Pas de procès militaire contre les civils » est aussi attaquée par la police qui procède à d’autres arrestations.

Australie *22/11/2013 – Début 2013 – Un organisme gouvernemental, Australian Building and Construction Commission, ABCC, a imposé à 117 travailleurs du bâtiment des amendes d’un montant global de 800 000 euros pour une grève illégale de huit jours, en octobre 2008. Le rôle d’ABCC, qui avait été par la suite mis en veilleuse pas un gouvernement travailliste, a été rétabli dans tous ses pouvoirs par les conservateurs avec des pénalisations accrues, des peines de prison, et une amende portée de 8 000 à 16 000 euros par contrevenant. Et ce n’est qu’une partie de l’arsenal répressif des mouvements sociaux mis en place.

Russie * Les inégalités sociales sont telles qu’il est nécessaire de maintenir un régime plus que répressif. En octobre 2013, la Russie détient le record mondial de l’inégalité sociale : 35 % de la richesse nationale est entre les mains de 110 milliardaires russes sur 143 millions d’habitants. 1 % de la population contrôle 71 % de toutes les richesses du pays. Poutine posséderait entre 30 et 40 milliards d’euros entre ses collections, ses palais, son yacht, ses avions, etc. Le déclin de tous les services sociaux, la dégradation de toutes les infrastructures font que la population a diminué de 5 millions d’individus depuis 1991 et serait réduite à 121 millions en 2025.On  compte I million de suicides chaque année, soit 22 sur 100 000 contre 7 en moyenne dans le reste du monde.

Immigration

Arabie Saoudite * 8/12/2013 – Il a fallu que le sport déplace ses célébrations achetées par les  pétrodollars pour que les médias découvrent les conditions d’exploitation des esclaves immigrés de tous les pays d’Afrique noire, et du sud-est asiatique. L’Arabie Saoudite a été prise d’une soudaine frénésie de faire le ménage parmi les immigrés éthiopiens, somaliens, indiens, pakistanais ou bangladais. Sur 30 millions d’habitants, ces immigrés sont 10 millions, légaux et illégaux (les frontières, des lignes dans le désert, sont poreuses). Après l’expiration d’une amnistie dont les  clandestins se sont méfiés, la chasse a été ouverte avec d’incessantes rafles suivies d’expulsions massives et d’emprisonnements dans des camps de rétention (entre 150 000 à 200 000 personnes y seraient emprisonnées). Le projet implique l’expulsion de 2 millions d’illégaux. Indirectement, des mesures touchent l’économie des pays d’origine des immigrés : les transferts de 28 milliards d’euros en 2012 seraient réduits à 7 milliards, obérant les conditions de vie d’une population parmi les plus pauvres. Le 10/11, des milliers d'immigrés illégaux se rendent à la police saoudienne après des émeutes nocturnes meurtrières dans un quartier pauvre de Ryad, liées à la campagne de répression contre l'immigration clandestine. Samedi soir, 2 personnes dont un Saoudien ont été tuées et 68 blessées lors d'affrontements dans le quartier de Manfouha, où se concentrent des immigrés originaires notamment de la corne de l'Afrique, surtout des Ethiopiens. Boutiques et voitures incendiées et vandalisées. 560 arrestations. Ces violences étaient les premières depuis que les autorités ont commencé à expulser les clandestins après l'expiration, le 4 novembre, du délai de sept mois fixé pour qu'ils régularisent leur situation ou qu’ils quittent le riche royaume pétrolier. En fin de journée, le rythme de redditions s'est accéléré: hommes, femmes et enfants africains, emportant à la hâte des effets personnels, montaient par milliers dans des bus mis à leur disposition par la police à Manfouha. D'autres s'entassaient dans des taxis pour être conduits, comme les passagers des bus, dans des centres d'accueil aménagés par les autorités pour expédier les formalités de leur expulsion.

Chine *28/11/2103 – Les laissés-pour-compte des migrations intérieures, ce sont le 61 millions d’enfants laissés aux mains des grands-parents ou autres relations familiales en raison du statut de migrant qui leur interdit de rejoindre leur famille sur leur lieu de travail ; Exploités souvent à plus de 1 000 kilomètres de leur village d’origine, les familles ne se retrouvent que brièvement, une fois par an, lors du Nouvel An chinois, ne conversant avec leurs enfants que de temps à autre par portable.

Inde

On parle beaucoup de toutes les luttes qui se déroulent en Chine mais bien peu de celles de l’Inde ; si par sa population, l’Inde a la dimension de la Chine, elle reste économiquement loin en arrière et son industrialisation déclenche les mêmes conflits de classe tout autant dispersés. C’est un pays à dominante agricole –c’est-à-dire un réservoir de main d’œuvre dans lequel le capital peut puiser (avec le même phénomène des migrants). Mais c’est une agriculture dominée par les multinationales comme Monsanto qui, par exemple, a réussi à prendre le contrôle de la production du coton. Les paysans dépendent à 90 % des semences et des pesticides, ce qui les conduit à un endettement catastrophique : les uns quittent la terre, d’autres se suicident (depuis 1985, 300 000 cultivateurs se sont ainsi suicidés).

Pour tenter d’endiguer la récurrence de conflits ponctuels parfois très violents (voir précédents bulletins, notamment sur le conflit Suzuki), les syndicats, comme ailleurs, ont annoncé une campagne de grève pour le 25/9/2013 mais, en fait, cette campagne n’a pas eu l’ampleur annoncée car dans nombre de branches, elle fut : annulée dans les banques, reportée dans les mines et dans la plupart des industries. Et les grèves ponctuelles ont continué de se dérouler dans les secteurs les plus divers ; il n’est possible d’en citer que quelques unes, rien que pour les mois d’octobre et de novembre 2013.

*Le 8/10, pour des raisons électorales, le gouvernement central veut diviser l’État d’Andhra Pradesh  en deux entités administratives, le nouvel État Telangana s’octroyant la partie la plus riche avec la capitale Hyderabad. D’où une révolte de centaines de milliers d’employés de l’État qui coupent l’électricité, le réseau de portables, et bloquent le réseau routier avec des barricades.

*Le 18/10 à Chennai, dans une usine de conditionnement de bouteilles de gaz domestique, les livreurs en sont à leur quatrième jour de grève, après cinq jours ils reprennent le travail avec une réduction de leur charge de travail.

* Le 21/10, plus de 5 000 ouvriers agricoles font le siège des bureaux de l’administration de l’État de Kerala, interdisant l’entrée aux employés, pour protester contre une hausse des prix et pour avoir le paiement d’arriérés de pension.

*Le 22/10, les travailleurs au sol des aéroports mènent cinq jours de grève contre la privatisation des aéroports.

Les ouvriers construisant un tunnel autoroutier entre les États de Jamuna et de Kashmiri occupent les lieux depuis le 25 octobre pour la libération de 150 d’entre eux, arrêtés lors d’une grève précédente  pour la sécurité et le paiement de salaires arriérés, et pour la réintégration de 10 licenciés. Ils sont expulsés par les flics : 90 blessés et 250 arrestations.

*Le 6/11 – Uttarakland, 12e jour de grève des employés de l’État pour les salaires et leur reclassement.

*Le 6/11 – Chandigarh offre 72 postes de contrôleur dans les bus à des femmes : 5 000 candidates. Ce qui déclenche une grève des chauffeurs

*Le 13/11.22/11/2003—Uttar Pradesh– Le gouvernement de l’état prend un jugement contraignant ls 250 employés en grève pour leurs salaires  à reprendre le travail

*26/11/2013 –Karnataka –3 000 travailleurs des cimenteries  en grève pour leurs salaires.

*14/12/2013—Bihar—800 employés municipaux reprennent le travail après 4 jours de grève après accord sur des questions de sécurité et le paiement de salaires arriérés

Les crimes du capital 

Italie *1/12/2013 – C’est la contagion chinoise. 7 morts et des blessés dans l’incendie d’une usine de confection. Les victimes, des Chinois immigrés, étaient logés dans des dortoirs sous les toits de l’usine.

Bangladesh *Le 8/10/2013, un incendie dans une usine textile à 40 kilomètres de Dhaka fait 9 morts et 50 blessés. Cela fait parler à nouveau de la catastrophe ouvrière du Rama Plazza qui avait causé la mort de 1 300 personnes, mais qui a vraisemblablement fait près de 4 000 victimes : pratiquement, aucune indemnisation n’a été versée. Une conférence s’est tenue à Genève entre les donneurs d’ordre pour discuter d’une indemnisation évaluée a minima à 50 millions d’euros. Sur 29 enseignes convoquées, 17 étaient présentes. Les plus grandes : Auchan, Carrefour, C&A, etc., brillaient par leur absence. Le 13 septembre, les négociations ont été suspendues sine die : les victimes attendront.

France*12/12/2013—Il y a deux ans un électricien de 45 ans meurt électrocuté alors qu’il réparait une ligne à moyenne tension. ERDF ne s’en tient pas responsable et est relaxé de toutes poursuites par le tribunal correctionnel de Perpignan

Précarité et niveau de vie : haro sur le travailleur ou réduction du coût de la force de travail

Etats-Unis * 21/11/2013 – La famille typique américaine gagne moins aujourd’hui qu’en 1989, moins 8 % à ce qu’était son pouvoir d’achat en 2007. Les 1 % les plus riches ont vu leurs revenus croître de 31 % alors que pour 99 %, ces revenus ne se sont accrus que de 0,4 %.

En 2005, le coût moyen d’un ouvrier chinois était de 22 % moindre que celui d’un ouvrier américain ; en 2010 de 31 %, en 2015  de 40 %. Le coût de la force de travail varie suivant les Etats des USA, de 29 $ au Michigan à 14 $ en Alabama (pour 135 000 travailleurs). La différence de 40 % avec les travailleurs chinois peut être compensée par l’élimination d’un ensemble d’autres frais de production dont le transport, et aussi en considérant que le coût de la force de travail varie de 7 % pour une caméra vidéo, de 25 % pour une pièce détachée auto. Ces différences expliquent que les relocalisations aux USA jouent davantage sur la mise en œuvre de technologies que sur la main d’œuvre, d’où la constatation que la « reprise » (minime, en fait) n’entraîne pas une baisse du chômage.

Grande-Bretagne * 11/11/2013 – En 2011 et 2012, le revenu réel est de 5 % inférieur à ceux de 2008 et de 2009, et chacun souligne les sombres perspectives d’un déclin dans les deux années à venir . D’après le quotidien The Independent du 9/12/2013 ,, on assiste à la plus grande chute du standard de vie depuis la reine Victoria. Plus de 5 millions de personnes sont classées comme n’ayant pas un revenu leur permettant de joindre les deux bouts, y compris les travailleurs des secteurs public qui en

emploie plus d’un million avec des bas salaires

Slovénie 

On parle beaucoup de la Grèce ou de l’Espagne aux prises avec la crise et les mesures d’austérité imposées par l’Union européenne, mais bien peu de la Slovénie, un « petit » Etat, la moitié d’un département français, et une population de 2 millions d’habitants (l’aire de Marseille). C’est l’Etat le plus industrialisé de l’ex-Yougoslavie, entré dans l’UE en 2004 et dans l’euro en 2007. Cette situation fait qu’il est particulièrement frappé par la crise (chômage à 13 %) et qu’il profite des plans d’austérité des autorités européennes. Fin 2008, la durée moyenne du travail était de 36 heures hebdomadaires et les salaires moyens de 400 euros net.

En réaction contre des restrictions de tous ordres, depuis 2009, des vagues de grève ont touché tous les secteurs privés et publics. Mais, comme ailleurs malgré leur répétition, elles s’enlisent. Pour tenter d’endiguer la montée de conflits dispersés, les syndicats – comme partout ailleurs – organisent des journées de grève limitées en avril 2012 et en janvier 2013, tout aussi inefficaces qu’ailleurs.

Parallèlement surgissent des grèves sauvages. Dans le groupe électroménager Goraje, la grève éclate à l’usine de Velenje que 2 000 travailleurs occupent pour 15 % d’augmentation et une semaine de 40 heures. La grève s’étend aux autres usines du groupe et cesse sur des promesses. Elle reprend fin 2012 sur une question de primes de fin d’année : la direction cède au bout de quatre heures de grève.

Dans la ville de Maribor où se concentre l’industrie sidérurgique, le chômage atteint 20 % et c’est là que se trouve l’opposition la plus déterminée. Le 21 novembre 2012 se déroule une première journée de protestation. Après les élections municipales, qui ont vu arriver à la tête de la ville un politicien particulièrement corrompu, 1 000 manifestants font le siège de la mairie que l’élu doit quitter sous protection policière.

Le 26/11/2012, deuxième journée de protestation. Près de 10 000 manifestants se rassemblent à Liberty Square dans le centre de la ville, brûlent le maire en effigie mais se heurtent aux flics quand ils tentent d’envahir la mairie, repoussés avec des gaz, des chiens, la police montée et un hélico : 31 arrestations, 22 blessés dont la moitié sont des flics. D’autres manifestations dans d’autres villes du pays.

Le 3/12/2012, 3e journée de protestation. 20 000 manifestants se rassemblent sur la même place et tentent de nouveau d’envahir la mairie. Affrontements. 39 blessés dont 25 flics, 119 arrestations.

Le 23/01/2013, les syndicats organisent un contrefeu, une journée nationale de grève générale et une manifestation contrôlée de 20 000 participants dans la capitale Ljubljana. Le 8/02/2013, la manifestation syndicale réunit 25 000 participants à Ljubljana. Cet encadrement et diverses opérations politiques

(remplacement du Premier ministre corrompu), l’impact de la crise sur les fermetures d’entreprises, un programme de privatisations, font que le mouvement tant local que général s’essouffle et que, bien que l’ensemble des mesures d’austérité ait été maintenu, aucune opposition d’envergure ne s’est manifestée depuis le début de l’année.

Connaissez-vous le Volkswagen Innovation Système ?

Si Volkswagen était un pays, il aurait une population de 600 000 salariés comme le Cap Vert, un PIB de 192 milliards d’euros comme la Roumanie et une capacité d’investissement en recherche et développement de plus de 20 milliards d’euros par an, presque comme… la France et son grand emprunt. Oui, si l’on en croit les ambitions annoncées par Volkswagen, le groupe automobile allemand va investir plus de 102 milliards d’euros entre 2014 et 2018 pour mettre à niveau ses produits, ses usines et ses technologies. Cette masse financière a fait du premier constructeur européen l’un des groupes les plus innovants de la planète. L’Allemand rivalise ainsi avec Samsung, Apple ou Toyota dans les classements mondiaux des champions de la R&D.

Cette position n’est pas qu’une histoire d’argent. Il ne suffit pas de mettre des milliards sur la table pour l’atteindre et la tenir. Dans le cas de Volkswagen, elle est la conséquence directe de sa volonté de devenir le leader mondial de l’automobile en 2016. Pour arriver à ses fins, le groupe de Wolfsburg a développé et appliqué méthodiquement une stratégie originale : il s’ingénie à mutualiser un maximum de composants et de services entre ses marques tout en préservant à chacune sa personnalité. Technologiquement, cela se traduit par le développement de 4 plateformes modulaires. Elles permettent de partager le "back-office" pour l’ensemble de ses neuf marques tout en préservant leur style via les finitions.60% du coût d'une voiture partagée entre plusieurs modèlesEn termes de gains, cette stratégie a au moins quatre avantages majeurs :

1. Elles permettent de développer plus vite les voitures. En simplifiant, les ingénieurs les créent en utilisant différents modules dont le comportement est connu et éprouvé.

2. Elles réduisent les coûts de revient en partageant 60 % de composants (en termes de valeur) entre des modèles très différents chez Audi, Skoda, Seat ou VW

3. Elles simplifient le casse-tête de la charge de travail des usines, puisque chaque ligne -adaptée pour une plate-forme- peut produire plusieurs modèles sur une même ligne issus de différentes marques.

4. Elles augmentent la puissance d’achats puisqu’il ne s’agit plus pour un fournisseur, lorsqu’il gagne un appel d’offres, de fournir un seul modèle mais une famille complète de véhicules.

Fort du succès de Volkswagen, ce système modulaire, tous les constructeurs tentent aujourd’hui de l’imiter. Mais il n’est pas sans risque. Notamment en termes de qualité. Lorsqu’un défaut est décelé, ce sont des millions de voitures qui sont touchées, qu’il faut rappeler et cela peut avoir un impact majeur en termes d’images. D’ailleurs, certains fournisseurs, conscient de cette faiblesse, commencent à se demander si le niveau de qualité standard de l’automobile (on compte en PPM, en partie par million) est encore adapté…

a demi-mot, ils reconnaissent que le PPB (partie par billion, milliard en anglais) serait peut-être moins… risqué !

Des fleurs pour Mandela

La laborieuse enquête sur les coulisses et non-dits du massacre de Marikana commence à révéler que les autorités avaient prémédité la tuerie pour faire un exemple pour l’ensemble du prolétariat sud-africain.

Dans un article documenté du Financial Times du 25 novembre 2013, « Grim picture emerges of miners’final minutes », on découvre qu’avant l’opération de police qui conduisit au massacre, les autorités policières avaient appelé au téléphone le département de la santé pour lui demander d’acheminer sur les lieux où les mineurs se rassemblaient des fourgons mortuaires capables de transporter chacun 8 cadavres. Dans un message concomitant, le chef des flics avait dit qu’il fallait « mater les mineurs » en commandant 4 000 cartouches pour les fusils d’assaut

Les policiers avaient vraisemblablement reçu l’ordre de tuer, comme en témoignent les propos d’un officier achevant un mineur blessé à terre en déclarant : « il mérite de mourir », et les mises en scène macabres sur les cadavres pour faire croire à une foule de mineurs armés et menaçants.

Bien sûr, il sera bien difficile de savoir quels ordres avait reçu le chef des flics. On révèle seulement qu’il était « sous pression politique pour s’embarquer dans une opération dont il connaissait les risques d’aboutir à un bain de sang ».

 Note-------------

Pays ayant connu des révolutions de couleurs

UKRAINE nov 2004

BIRMANIE août 2007

THAÏLANDE août 2008

ISLANDE oct 2008

IRAN juin 2009

TUNISIE        déc.2010

EGYPTE       janv  2011

YEMEN       janv  2011

BAHREIN       fév 2011

LIBYE             fév 2011

PORTUGAL mars 2011

SYRIE          mars 2011

ESPAGNE     mai 2011

GRECE         juin 2011

ISRAEL      juillet 2011

USA           sept  2011

KOWEIT      nov 2011

CANADA     fev 2012

CHILI          juin 1012

JAPON       juin 2012

JORDANIE nov 2012

SLOVENIE  nov 2012

TURQUIE   mai 2013

BRESIL       Juin 2013

BULGARIE juin 2013

MEXIQUE aoüt 2013

KENYA      sept 2013

POLOGNE sept 2013

ITALIE         nov 2013

FRANCE      nov 2013

UKRAINE   dec  2013

 









 

 

 

 

 

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