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1 août 2020

INFOBREF N°541- licenciements et failittes,Ni européisme ni souverainiste.USA 4000 grévistes sur un chantier naval militaire

a_541

Ni européisme ni souverainiste.

Sous le couvert de la décision de la Banque centrale européenne de monétiser la dette des États, c' est finalement un fonds de 750 milliards d' euros qui sera emprunté sur les marchés financiers. Le pactol « fictif » se décompose en 390 milliards de subventions pour les États les plus frappés par la pandémie qui sera lissé sur les 27 états ( les peuples) qui devront rembourser. En apparence c' est une victoire de l' européisme contre le souverainiste les dits « frugaux ou radins » (Pays-Bas, Autriche, Danemark, Suède Finlande.) Reste 360 milliards d' euros, à distribuer pour des prêts aux pays demandeurs.

Comme l' État français est un des États de l' UE des plus frappés par la « pandémie » il va se faire octroyer 40 milliards d' euros de subventions à la relance ciblée de l' économie. Ce n' est pas une grande victoire diplomatique du couple franco allemand ni des souverainistes qui s' entendront bien sur pour faire retomber leur crise sur les peuples. Les entreprises en faillite ne cessent de produire des chômeurs, pendant que les prix à la consommation augmentent.

VOIR Union européenne. «Sauver les meubles sans éteindre le feu»

Entreprises connues en faillite

Déjà parmi les entreprises connues sont en faillite :

Automobile

Renault- va supprimer 15.000 emplois dans le monde, dont 4.600 en France. Et ce, dans le cadre d’un plan d’économies de 2 milliards d’euros sur trois ans. Le constructeur automobile va réussir ce tour de force via des départs volontaires, des départs à la retraite non remplacés et des mesures de mobilité interne ou de reconversion.

l’usine Smart de Moselle va être mise en vente par Mercedes. Pour les 1.500 salariés qui travaillent sur le site de Hambach, la nouvelle est tombée comme une véritable trahison après des années de chantage à l’emploi de la part de la direction.

Aéronautique

Selon les Echos, "le plan de reconstruction d'Air France (...) devrait compter de 8000 à 10 000 suppressions d'emplois, soit 15% à 20% des effectifs". Le chiffre qui recouvrirait des suppressions de postes sur la base du volontariat, n'a pas été confirmé par la direction.

Ameublement

L'enseigne Alinéa (2000 salariés), basée à Aubagne (Bouches-du-Rhône) est en redressement judiciaire depuis le 13 mai. 2000 salariés sur le carreau (ameublement).

La chaîne de télé RMC sport news a stoppé son existence le 2 juin 2020 et la maison mère, ALTICE, s’apprête à licencier un tiers de ses effectifs dans le groupe, comprenant BFM-TV.
La marque de vêtement CELIO faute d’obtenir un accord avec les banques est en faillite… 4.000 salariés en moins.

Chaussures et vêtements

La marque de prêt-à-porter masculin Celio - 4000 salariés dans le monde - a demandé le 22 juin à être placée sous procédure de sauvegarde faute d'accord avec ses banques. La fermeture de ses 1585 magasins dans le monde a entraîné une perte de chiffre d'affaires de près de 100 millions d'euros entre mars et mai. 

L'enseigne de chaussures et vêtements La Halle (Vivarte, 5391 salariés en France), est placée en redressement judiciaire depuis le 2 juin. Le groupe Vivarte a reçu 25 offres de reprise partielle ce qui permettrait de sauver théoriquement jusqu'à 607 magasins sur 830. 

Alors qu’au mois de mai l’enseigne La Halle avait été placée en redressement judiciaire, les salarié-e-s s’était mis en grève le 20 juin pour lutter contre les licenciements et les baisses de salaires. Le 8 juillet, le tribunal de commerce s’est prononcé pour la reprise de 366 des 830 magasins de La Halle par Beaumanoir (propriétaire de Bonobo, Cache-Cache, Morgan…). A la suite de ces annonces on apprenait que 2 200 sur 5 500 postes allaient être supprimés.


Naf Naf (1.170 salariés), placé en redressement judiciaire le 15 mai, va être racheté par le groupe industriel SY qui s’est engagé à conserver 75% des emplois en France.
Camaïeu: l’entreprise de prêt-à-porter (3.900 salariés, 634 magasins) a été mise en redressement judiciaire le 26 mai avec une période d’observation de six mois. Le gouvernement dit chercher un repreneur.
Le fabricant jurassien de lunettes L’Amy (120 salariés) a été placé le 2 juin en redressement judiciaire.
L’enseigne de chaussures du groupe Spartoo André (600 salariés) a été mise en redressement judiciaire début avril après avoir dû fermer ses magasins et perdu près de 4 millions d’euros les deux dernières semaines de mars.
Phildar, à son tour, dépose le bilan.

Loisirs

La direction de TUI France, premier opérateur touristique du pays, a annoncé le 17 juin vouloir supprimer jusqu'à 583 postes, soit les deux tiers de ses effectifs. 

FAUCHON épicerie de luxe.

Le célèbre traiteur de la place de la Madeleine a déposé le bilan mardi au tribunal de commerce de Bobigny. Ce dernier devrait bientôt le placer en redressement judiciaire. Le siège de la société née en 1886, le laboratoire de production et les deux boutiques de la capitale (130 personnes au total) sont concernées par la procédure.

EDF prépare un vaste plan d’économies : nouvelle attaque contre les travailleurs ?

Le groupe devrait, selon une information du Monde, lancer un plan d’économies à la hauteur de 2 ou 3 milliards d’euros.Après l’aéronautique et Boeing, Daher, General Electric, Bombardier ou encore Airbus, l’automobile et Renault, Volkswagen, Ford ou encore Honda, c’est au tour du premier producteur d’électricité d’Europe de se préparer à une restructuration importante ( plan Mimosa).

Une dette en expansion et des suppressions d' empois à la clef

Avant la crise sanitaire, le groupe était déjà endetté de 41 milliards d’euros, il estime que d’ici 2022 la dette pourrait atteindre les 50 milliards d’euros , alors que depuis deux ans EDF perd 100 000 clients par mois.

États-Unis : 4000 grévistes sur un chantier naval militaire

Plus de 4 000 travailleurs de chantier naval sont en grève à l'usine sidérurgique de Bath, dans le Maine. Ces travailleurs, qui approvisionnent directement l'armée américaine, ont un poids stratégique bien plus important que leur nombre et méritent la solidarité active de toute la classe ouvrière.

Kate Frey

mardi 7 juillet

Article initialement paru dans Left Voice, journal "frère" de Révolution Permanente aux États-Unis. Traduit par Thaïs Cheynet.

Photo : AP / Robert F. Bukaty

Bath Iron Works (BIW), situé à Bath, sur la rivière Kennebec au milieu de la côte du Maine, est un important entrepreneur militaire américain et emploie environ 6000 personnes. En 1995, l’entreprise a été rachetée par General Dynamics, le cinquième plus grand entrepreneur militaire des États-Unis. Le principal client du chantier naval est la Marine américaine et BIW a construit et conçu des frégates, des croiseurs, des destroyers et des cuirassés, ce qui en fait le cinquième plus grand constructeur naval de la Marine. L’entreprise représente une part importante de l’économie du Maine et concentre environ la moitié des 12 500 emplois estimés dans ce secteur dans l’État. Ce sont des emplois bien rémunérés avec un salaire annuel moyen de 64 340 $, ce qui est bien supérieur à la moyenne de l’État pour l’ensemble des travailleurs salariés, qui est de 41 548 $. La dernière négociation collective de BIW a eu lieu fin 2015. Lors de ce processus, les employeurs et des représentants syndicaux négocient pour conclure des accords pour réglementer les salaires, les conditions de travail, les avantage, etc. A l’issue de négociations tendues, l’entreprise avait forcé les syndicats à faire des concessions après avoir menacé de licencier 1200 travailleurs - 35 % de leurs effectifs - si BIW perdait un contrat de 11 milliards de dollars pour la construction de neuf navires pour les garde-côtes américains. Afin de réduire les coûts, l’entreprise a proposé d’engager des sous-traitants extérieurs, et les syndicats ont accepté davantage d’heures supplémentaires pour éviter cela. Ils ont également accepté des primes en lieu et place d’augmentations annuelles. En 2016, BIW a perdu l’appel d’offres au profit d’une société basée en Floride, mais la société a pu par la suite obtenir des contrats supplémentaires pour la Marine.

Plus récemment, les négociations contractuelles entre BIW et la section locale appelée « Local S6 » de l’Association Internationale des Machinistes et des Travailleurs de l’Aérospatiale (IAM) ont échoué. BIW affirmait que le chantier naval avait pris six mois de retard dans la construction et la livraison de deux catégories de destructeurs de missiles guidés et qu’elle devait donc engager des travailleurs temporaires non syndiqués pour aider à rattraper le retard et à régler les problèmes qui se posaient. L’entreprise a offert une augmentation de 3% sur trois ans. Toutefois, cela ne compense pas l’augmentation de 11 % du coût de l’assurance maladie.

Le syndicat est confronté à des exigences de la part de l’entreprise sur plus d’une douzaine de « compromis ». En plus de l’embauche de sous-traitants, BIW a proposé des changements dans les horaires et les lieux d’affectation du travail. Selon Local S6, ces changements auraient des conséquences désastreuses sur le système actuel d’heures supplémentaires et d’ancienneté et sur les droits des travailleurs syndiqués. La position de l’entreprise est largement considérée comme une manœuvre antisyndicale. Selon USNI News, le comité de négociation du syndicat a publié une déclaration rejetant en bloc les propositions et a accusé le président de l’entreprise de mener des efforts "trompeurs, malhonnêtes, méprisables, non professionnels et acharnés" pour détruire le syndicat. Le président de Local S6, Chris Weirs, a publié une déclaration disant : "Nous sommes catégoriquement opposés aux demandes de BIW de réduire les protections des travailleurs et les standards de conditions de travail, d’augmenter massivement la sous-traitance et de porter atteinte aux termes de notre contrat qui font de ces emplois des emplois décents et sûrs".

Le 19 juin, 87 % des travailleurs syndiqués ont voté pour la grève. La grève a commencé à 0h01 le 22 juin, alors que des centaines de travailleurs ont quitté le travail. Au cours de la première semaine de juillet, les travailleurs en grève ont perdu la couverture médicale assurée par leur employeur. Ils doivent maintenant payer leurs frais médicaux de leur poche ou se débrouiller pour trouver un autre assureur santé. L’entreprise est fortement critiquée pour avoir embauché des contractuels non syndiqués afin d’aider dans ce qu’elle prétend être un retard de commandes. Les pourparlers sont au point mort et BIW et les syndicats doivent entamer une médiation fédérale la deuxième semaine de juillet.

Une usine maintenue ouverte malgré la pandémie

Le 15 mars, la gouverneure Janet Mills a déclaré l’état d’urgence civile dans le Maine en raison de la propagation rapide du coronavirus et a fait fermer toutes les entreprises non-essentielles. Les employés de BIW vivent dans des centaines de villes dans les seize comtés de l’État et la propagation de l’infection dans le chantier naval pourrait avoir des conséquences dévastatrices dans tout le territoire.

Quatre employés de BIW ont été testés positifs au coronavirus. Le 24 mars, après que la nouvelle du premier cas de coronavirus ait été rendue publique, plus de la moitié des employés du chantier naval se sont déclarés malades. Des représentants de l’État et des collectivités locales, dont la délégation du Congrès du Maine, ont insisté sur la nécessité d’une fermeture. Les deux plus grands syndicats ont exigé que BIW ferme le chantier naval pendant au moins deux semaines et renvoie ses 6000 travailleurs chez eux avec leur salaire complet. Cependant, le ministère de la Défense a déclaré que BIW et d’autres entrepreneurs militaires étaient des "entreprises essentielles" et le président Trump a déclaré que BIW devait rester ouvert. L’entreprise a déclaré que les travailleurs pouvaient utiliser leurs vacances et leur congés maladie pendant cette période et a accordé aux employés la possibilité de prendre des congés sans solde du 16 au 27 mars. Les sections locales de l’IAM, Local S6 et S7, ont déclaré que cela pénalisait injustement les travailleurs, en particulier ceux qui ont une famille, et que cela ne répondait pas de manière suffisante à la menace de la pandémie. Le 29 juin, après la confirmation des trois premières infections par le Covid 19, le Centre de contrôle des Maladies du Maine a annoncé qu’il lançait une enquête.

Local S6 a longtemps critiqué le fait que BIW a été fortement subventionné par l’État du Maine pendant de nombreuses années. General Dynamics a reçu au moins 203,4 millions de dollars de l’État entre 1997 et 2017. La société a reçu plus de subventions que toute autre entreprise du Maine depuis au moins 1995, battant Texas Instruments, deuxième au classement, de 76,6 millions de dollars, et cela n’inclut pas le crédit d’impôt de 45 millions de dollars pour la construction navale approuvé en 2018. General Dynamics a réalisé des bénéfices de 3,34 milliards de dollars en 2018.

Lisa Savage, une candidate du Maine Independent et du Parti Vert au Sénat, a soutenu le syndicat en déclarant : "Bath Iron Works dans le Maine est actuellement engagé dans des négociations contractuelles antisyndicales pour renforcer sa politique du moment qui vise à faire appel à des travailleurs contractuels non syndiqués. Cela fait suite à des années de contrats sans augmentation de salaire, et maintenant BIW exige que les travailleurs fassent des sacrifices pour que son propriétaire puisse payer son PDG des dizaines de millions de dollars par an et racheter ses propres actions. General Dynamics peut se permettre de payer les travailleurs équitablement, étant donné l’allégement fiscal de 45 millions de dollars que l’assemblée législative du Maine a accordé à l’énorme fabricant militaire, et les 900 millions de dollars en espèces dont la société a fait état dans sa dernière déclaration à la Securities and Exchange Commission [l’organisme américain qui règlemente et contrôle les marchés financiers]".

La nécessité de reconvertir les usines d’armement

BIW, le chantier naval Marinette Marine dans le Wisconsin ainsi que d’autres chantiers navals sont en concurrence pour un contrat de construction de dix frégates d’une valeur maximale de 5,5 milliards de dollars. La tendance à l’utilisation de frégates plus petites est liée à l’intensification de la concurrence militaire américaine des États-Unis contre la Chine, mais également à la préparation d’une potentielle guerre entre les deux nations. Un commandant du Corps des Marines, le général David Berger, a déclaré qu’il souhaitait que des navires "mobiles et rapides" soient utilisés pour maintenir les Marines américains sur des bases temporaires aussi près que possible de la Chine, car "plus vous vous éloignerez de la Chine, plus ils se rapprocheront de vous". Le budget militaire américain pour 2020 s’élève à environ 721 milliards de dollars, soit plus que celui des sept pays suivant sur le classement réunis.

Dans un article de Counterpunch, (un journal politique de gauche), l’auteure Kathy Kelly appelle à la conversion des installations de production militaire pour les utiliser dans le développement des transports publics, des ressources pour la création d’énergie renouvelable et des navires d’intervention en cas de catastrophe. Avec la menace croissante du changement climatique et la dépression économique qui s’annonce, dans le sillage de la pandémie, cette reconversion de la production se fait de plus en plus pressante et nécessaire.

En novembre 2011, le président Obama a annoncé son "pivot pour l’Asie", un redéploiement de la force militaire américaine dans la région Asie-Pacifique. Plus récemment, en 2018, plusieurs documents du ministère américain de la Défense ont annoncé un changement de politique militaire, qui s’éloigne de la "guerre contre le terrorisme" pour plutôt "endiguer" les pays considérés comme des menaces potentielles pour la domination et l’impérialisme américain. Comme l’indique le résumé de la stratégie de défense nationale des États-Unis (DOD 2018) : "Le principal défi pour la prospérité et la sécurité des États-Unis est la réémergence d’une concurrence stratégique à long terme par ce que la stratégie de sécurité nationale qualifie de puissances révisionnistes. Il est de plus en plus évident que la Chine et la Russie veulent façonner un monde conforme à leur modèle autoritaire - en obtenant un droit de veto sur les décisions économiques, diplomatiques et sécuritaires des autres nations". Cette dernière phrase semble ironique, étant donné qu’elle décrit avec précision la politique étrangère des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.

Kelly cite des recherches indiquant que la construction de systèmes d’énergie « propre » générerait jusqu’à 50 % d’emplois de plus que la fabrication de systèmes d’armement. Cela semble bien plus souhaitable que l’actuelle augmentation massive des dépenses militaires américaines, qui renforce le système très inéquitable de domination mondiale de l’impérialisme américain qui existe depuis 60 ans. Dans une société marquée par l’inégalité et l’oppression raciale, les travailleurs des industries de manufacture ont le pouvoir de lutter contre le militarisme et de convertir les industries qui servent actuellement l’armée pour qu’elles servent à la société.

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