La covid 19 point d' appui de la quatrième révolution industrielle.
La covid 19 point d' appui de la quatrième révolution industrielle.
La covid 19 aura curieusement favorisé tous les secteurs liés de prés ou de loin à la numérisation de l' économie mondiale par dessus les frontières terrestres et de l'espace. Quand la réorganisation meurtrière de la covid 19 prendra fin, les expériences de distanciation serviront de socle à la nouvelle organisation mondiale du capitalisme. Le règne du citoyen isolé et contrôlé jusque dans ses moindre gestes et pensées dépassera le totalitarisme faisant place à la machine à gouverner, comme l' a si bien formulé Edward Snowden.
Et comme va le souligner « piéce et main d'oeuvre » PMO.
« Historiquement, la société de contrôle, nous l’avons dépassée ; la société de surveillance, nous y sommes ; et nous entrons désormais dans la société de contrainte. L’épidémie de Covid-19, comparable à la grippe de Hong-Kong (30.000 morts en France entre décembre 1968 et janvier 1969), est construite comme un événement exceptionnel (au sens médiatico-politique) de manière à justifier les mesures d’exception ensuite pérennisées. Elle est l’occasion d’accélérer les processus de rationalisation, au nom du primat de l’efficacité. Rien de plus rationnel ni de plus voué à l’efficacité que la technologie.
"L’état d’urgence sanitaire" a mobilisé les drones, la géolocalisation et le contrôle vidéo des
contaminés (à Singapour), l’analyse des données numériques et des conversations par
l’intelligence artificielle pour tracer contacts, déplacements et activités des porteurs de virus potentiels (en Israël). En France, Orange a épié les flux de population à partir de données de géolocalisation des téléphones, pour le contrôle de l’assignation à résidence.
Enedis a pu confirmer que des maisons secondaires étaient occupées, grâce à Linky, son compteur espion. Avec les applications de traque numérique, les smartphones échangent leurs données à notre insu, puis nous notifient la conduite à tenir. En Chine, vous êtes contraints d’y obéir. »
Il n' est plus nécessaire aujourd'hui de démontrer que les technologies de l' information et de la communication TIC, se sont infiltrées jusque sous notre peau, l' individu connecté se promène avec son smartphone, comme avec son chien en laisse, sauf que c'est lui qui est maintenant en laisse, complètement dépendant de la boite de pandore qu'il a dans sa main. Elle est censée le sécuriser grâce à de multiples applications comme celle que la covid a révélé sous le nom de « contact tracing» , une information indiquant que vous venez de croiser un individu testé Covid. Tout cela devant mener à terme à la reconnaissance faciale, reconnaissance qui vous est proposé sur le net, afin de vous « libérer » de la multitudes de codes pour accéder à des services les plus divers ( notamment les services publics).
le chômage partiel et le télétravail
La Covid suivi du confinement a engendré le chômage partiel et le télétravail, c' est à dire le retour au travail à domicile,mais en version moderne celle de la loi travail et de l' auto-entrepreneur de soi. Le monde d' après sonnerait le glas du travail salarié enfin libéré du joug de l' employeur le salarié pourra mieux satisfaire son goût de l' indépendance. Quant au patronat il sera libéré lui aussi de sa responsabilité lié au lien de subordination ; ne devra subsister que l' accord contractuel entre personnes juridiquement équivalentes, voir sur le sujet1.
Le télétravail n' est pas choisi mais imposé avec la covid, il est un test grandeur nature pour les promoteurs de l'utilisation de la vidéo « conférence » maintenant autorisée pour les consultations médicales. Là encore il est créé de toute pièce « un manque de médecins » et le « désert médical » pour nous pousser à la consultation virtuelle remboursée par la sécurité sociale. C'est une tactique bien connue que de créer volontairement des goulots d' étranglement, pour nous pousser vers la solution en ligne (cas des lettres recommandées de la poste) très bien dénoncé dans le livre « (Le Travail du consommateur, de McDo à eBay: comment nous coproduisons ce que nous achetons, de Marie-Anne Dujarier, La Découverte, 2008.)
voir L'ÉCONOMIE COLLABORATIVE, SA FONCTION AU SEIN DU CAPITALISME
Ce sont les technologies de l'information et de la communication (TIC) qui vont permettre d'envisager l'intégration de l'activité du consommateur dans les stratégies financières des entreprises et du management. Désormais l'acte de consommation est aussi acte de travail, au sens où il se trouve en concurrence avec du travail salarié.
Tous confinés, tous dirigés vers l' économie collaborative.
C'est inévitablement le but recherché, car l' extorsion du travail gratuit sans charges sociales est l' idéal de chaque capitaliste, le confinement et le reconfinement nous oblige à passer sous les fourches caudines des commandes en ligne, d' ou le surgissement spectaculaire de l' « e-commerce » encore vanté ce matin 2 novembre 2020 sur les chaînes de télévision. Selon la Fédération e-commerce et vente à distance FEVAD
« Comme annoncé par la Fevad il y a un an, le cap des 100 milliards a bien été franchi cette année. Au total, les Français ont dépensé 103,4 milliards d’euros sur internet l’an dernier. On rappellera que ce montant comprend à la fois les ventes de services (voyage, transport, streaming, téléphonie…) et celles de produits, ces dernières comptant pour 45% du total. Malgré le fléchissement de la croissance observé au dernier trimestre, la hausse du chiffre d’affaires atteint donc +11,6%. » (source FEVAD)
Le e-commerce est une principale composante de l' économie du tout numérique de la macronie qui peut déjà se féliciter d' être le 2éme marché en Europe et le 5 éme au niveau mondial.
SiecleDigital titrait le 3 novembre 2020 Un troisième trimestre magistral « porté par la pandémie »
Tous les géants du web semblent être dans cette même position. Amazon, Snapchat qui atteint des sommets, ou encore Pinterest qui profitent clairement de l’épidémie pour faire décoller l’engagement et les revenus de sa plateforme. Google a connu une très forte croissance sur ce troisième trimestre 2020. Le chiffre d’affaires de la maison mère de Google, Alphabet, s’élève au cours de ce trimestre à 39,66 milliards d’euros. Cela représente une croissance de 14,01% par rapport à l’année dernière. C’est beaucoup plus que les prévisions des analystes. Sans grande surprise, c’est la publicité qui a permis de tirer les revenus d’Alphabet vers le haut.
Parmi les services qui prennent de plus en plus de place chez Alphabet, nous trouvons YouTube. Si la publicité digitale réalisée sur Google reste évidemment la source de revenus principale chez Alphabet (80%), le réseau social de la vidéo tire son épingle du jeu. Les YouTube Ans (publicités diffusées sur la plateforme, constituent une source importante de la croissance des revenus publicitaires de l’entreprise. Ces revenus représentent 4,31 milliards d’euros rien qu’au troisième trimestre contre 3,25 milliards d’euros au troisième trimestre de l’année précédente. Selon les mots de Sundar Pichai, CEO de Google : « les résultats de ce trimestre sont cohérents avec le climat actuel l’environnement en ligne ».
Nous le voyons bien, il y a une relation intime entre la covid 19 et le développement mondial des GAFA et BATX chinois, une relation intime entre le Big Pharma et la bourse. A propos du Big Pharma voir le film Hold Up dejà censuré.
Retrouvez le film documentaire de Pierre Barnérias et Christophe Cossé sur
gratuit-https://qactus.fr/2020/11/13/q-videos-hold-up-version-complete-et-gratuite-non-censuree/
Et la vive critique d'info libertaire-https://www.infolibertaire.net/hold-up-une-analyse-politique-du-complotisme/
Le rapport de classe atomisé
Même si chaque jour la force de travail est évincée par la machinerie moderne (Robotique et numérisation) que la part de force de travail incluse dans la production d' objets et de services s' amenuise. La classe capitaliste se trouve contrainte de ce fait à exploiter encore plus ceux qui restent au travail, l' exemple d' Amazon est à ce niveau édifiant. Et pour les auto-entrepreneurs celui de Delivreoo. C 'est à dire la logistique valorisant le e-commerce. Amazon vient d' entrer dans le capital de Delivreoo à la faveur de la pandémie.
La encore les start up sont à pied d’œuvre, dans l' exploitation/médiatisation des individus avec un capital fixe insignifiant. Uber par exemple n'emploie aucun chauffeur, mais utilise 250 000 chauffeurs contractants dans le monde en s'appuyant sur 2 000 informaticiens. Uber n'est que le haut de l'iceberg, nous retrouvons ce type d'emploi dans de nombreux secteurs de la société.
Le paiement sans contact
Lui aussi n' est pas en reste, il s'est développé comme moyen de lutter contre la covid. Amazon à développé son « chariot express » le Dash Dart qui permet de sortir du magasin sans faire la queue, il n'y a plus de caissière dans les Amazon Go2 et il est question en Amérique de développer le système dans les grandes surfaces3
Tous confinés, tous dirigés vers l' économie collaborative
En résumé Dans ce texte j'essaye de montrer comment les NTIC permettent d'élargir le champ de l'exploitation et de l'accumulation du travail gratuit par l'utilisation d'un nouveau venu dans la danse macabre de la concurrence capitaliste. Ce concurrent c'est le consommateur qui, nous l'avons démontré, devient un redoutable concurrent du système du salariat puisqu'il travaille entièrement gratuitement. La pandémie tombe du ciel pour promouvoir le développement de ce redoutable type de consommation auquel il faut ajouter l'entrepreneur de soi un contractant en lisière du travail au noir. Le tout sera finalement cadré par la loi travail El Khomri, le rapport Badinter, les ordonnances Macron et la loi sur le télétravail et comme le fait si bien remarquer PMO
Mais, à nouveau, la crise permet d’accélérer les tendances principales. Des habitudes ont été prises durant le confinement : télétravail, cyber-enseignement, achats en ligne,téléconsultations, etc. Les géants du numérique n’ont qu’à se féliciter du Covid-19. A l’inverse, les "inutiles", comme dit l’économiste Daniel Cohen – intérimaires, fonctions support, secteurs et emplois détruits par la digitalisation – disparaissent, remplacés par des machines (robots, logiciels, etc). Le virus élimine les plus faibles, humains fragiles et entreprises de la vieille économie – le vieux monde. Les prévisionnistes de Wall Street l’ont compris : ils misent sur la Silicon Valley et les oligopoles de la grande distribution qui se "virtualisent" (Walmart). L’invention de l’Etat social remonte à Bismarck. Il n’a jamais servi qu’à pacifier les masses rétives en attendant leur élimination au moyen de nouveaux instruments de production – hier le machinisme, aujourd’hui le numérique.
G.Bad le 10 novembre 2020
Notes
2Amazon Go est une chaîne de magasins de proximité aux États-Unis, exploitée par le détaillant en ligne Amazon. Les magasins sont partiellement automatisés, les clients pouvant acheter des produits sans être vérifiés par un caissier ou en utilisant une borne de paiement en libre-service
3Le Monde du 20 juillet 2020 « Le monde sans caissières d' Amazon »