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24 mars 2024

ACTIONS ET INFORMATIONS ANTI-GUERRE Mars 2024

Assemblées débat Paris 23 mars: Combattre ensemble l'impérialisme.

Débat national organisé à Paris le samedi 23 mars à 14h00 au Maltais Rouge 40 rue de Malte 75011 Paris (métro République).

Le Parti Révolutionnaire COMMUNISTES accorde une place importante à la question de l'impérialisme comme forme du capitalisme à l'échelle mondiale et cela au moins pour deux raisons majeures :

  • Les décisions des monopoles capitalistes le sont à l'échelle internationale et la division du travail entraîne la mise en mouvement des forces productives conjointement dans de nombreux pays. Les chaînes de production de la valeur sont complexes et largement internationalisées.

  • Les affrontements au sein de l'impérialisme se font plus aigus dans la logique de recherche des marchés et des taux de profits et d'accumulation les plus élevés pour le capital, ils ont pour objet la conquête des sources de matières premières, le contrôle des voies de communications matérielles et immatérielles et de la force de travail.

Penser que l'on peut s'abstraire de ces réalités est une pure fiction et n'aide en rien à comprendre les enjeux des décisions prises par les multinationales dans leurs stratégies de mise en mouvement du capital.

De l'analyse que nous faisons de l'étape actuelle de développement du capitalisme et de celle de ses contradictions et affrontements, résulte la stratégie politique que nous développons comme force politique révolutionnaire qui entend contribuer à détruire le système d'exploitation capitaliste et construire une société socialiste. Elle détermine la nature des relations que nous développons au plan international avec le mouvement communiste et ouvrier.

Au regard des enjeux ainsi exprimés, il est donc tout à fait nécessaire de mener un débat approfondi sur la question de la nature du système impérialiste aujourd'hui, des affrontements qui se développent en son sein et du combat de classe national et international qu'il convient de mener.

C'est à ce débat que nous convions tous ceux qui veulent combattre le capitalisme  dans sa forme impérialiste telle qu'elle est aujourd'hui.

Texte préparatoire aux initiatives sur la question de l'impérialisme ici

Vous y êtes cordialement invités.

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Ensemble contre les guerres capitalistes et la paix capitaliste.

SEMAINE D’ACTION / PRAGUE / 20 – 26 MAI 2024 /

Source : https://actionweek.noblogs.org/post/2023/12/29/semaine-daction-prague-20-26-mai-2024/

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https://youtu.be/NENamZFI68w

Selon un rapport de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) publié ce lundi 11 mars. La France est devenue le deuxième plus grand exportateur d'armes au monde, derrière les États-Unis et devant la Russie. Entre 2014 et 2023, les exportations d'armement français ont augmenté de 47%.

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RP- Aide à l’Ukraine-comment les budgets militaires s’envolent en Europe

Lors de la conférence internationale sur l’Ukraine, réunie ce lundi à l’Élysée, Macron a annoncé que l’Europe doit « aller encore plus fort sur une économie de guerre ». Un appel à approfondir la militarisation massive que connait l’Europe.

Antoine Chantin 27 février 2024

En affirmant ce lundi lors d’une conférence internationale que « rien ne doit être exclu » concernant l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, Emmanuel Macron à créer un véritable remous diplomatique au sein des membre de l’Alliance de traité de l’Atlantique Nord, l’Otan. Alors que la conférence a acté un nouvel envoie d’armes, ce saut dans le discours militariste approfondit ue dynamique européenne de course aux armements entamé depuis le début de la guerre en Ukraine.

Les dirigeants européens minimise l’annonce de Macron mais acte un nouvel envoie d’armes

Une mobilisation telle que la décrit Emmanuel Macron marquerait en effet un tournant majeur dans l’intensification du confits armée sur le continent européen. Aussi les vingt-cinq chefs d’États réunis à Paris ce lundi 26 février pour discuter d’un accroissement de l’aide militaire accordée à l’Ukraine, dans un contexte marqué par l’échec de la contre-offensive ukrainienne et par la défaite militaire et politique à Avdiivka, ont réagi avec plus de retenue que le Président français.

Le chancelier allemand a ainsi rappelé ce mardi, en conférence de presse, « qu’il n’y aura aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les États européens ni par les États de l’Otan sur le sol ukrainien », de même que le Premier ministre polonais, qui a affirmé que « la Pologne n’a pas l’intention d’envoyer ses troupes sur le territoire de l’Ukraine ». En effet, si les propos du chef de l’Etat français ne vont pas entrainer un changement immédiat sur le terrain avec l’envoi de troupes au sol, ils marquent toutefois un saut indéniable du discours militariste d’Emmanuel Macron et des dirigeants européens, qui n’ont pas exclus cette perspective à moyen et long terme.

Signe de cette dynamique, la conférence réunie ce lundi a actée une nouvelle salve de production et de livraison d’armes à l’Ukraine. En ce sens, la proposition de la République Tchèque devant permettre à l’Union européenne d’acheter des munitions produites hors d’Europe a « jouit d’un grand soutien de la part de plusieurs pays », parmi lesquels la France, d’après le premier ministre de cet État d’Europe centrale. Une nouvelle batterie d’aides militaires des États de l’Union européenne qui vient s’ajouter aux 28 milliards d’euros de matériel militaire déjà livré à l’Ukraine, depuis février 2022, par ces derniers.

Dès lors, les déclaration d’Emmanuel Macron annoncent un renforcement de ce dynamique, alors que ce dernier a également affirmé ce lundi que les États européens doivent « aller encore plus fort sur une économie de guerre ». Un appel clair à accélérer la course à l’armement alors que depuis février 2022 les budgets militaires occupent une place sans cesse plus importante, en France comme dans le reste de l’Europe.

413 milliards d’euros dépensé pour les armées françaises d’ici à 2030

Les déclarations belliqueuses de Macron résonnent en effet avec les récentes annonces du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Ce dernier avait déclaré, lors d’un déplacement au sein du siège de l’OTAN, le 15 février dernier, que la France allait atteindre le seuil des 2% de son produit intérieur brut (PIB) consacré aux dépenses militaires en 2024, alors que cet objectif des 2% avait initialement été annoncé pour 2025.

Cette accélération militaire s’inscrit elle-même dans un plan plus ambitieux encore, qui vise à doubler le budget militaire français d’ici à 2030, par rapport à celui 2019. Soit un objectif de 413 milliards d’euros dépensé pour les armées françaises jusqu’en 2030, qui contrastent cruellement avec les 10 milliards de coupes budgétaires, principalement dans le domaine de l’éducation, annoncées par Bruno Lemaire.

Or, comme l’a affirmé le ministre des armées, cet objectif ne vise pas simplement, pour la France, à respecter les objectifs de dépenses militaires prévues par l’OTAN pour ses États membres. Ce pallier des 2% doit, en effet, permettre à la France de faire face et de se préparer à des conflits de haute intensité. « La vraie question maintenant ce n’est pas tant d’obtenir ces 2%, même si c’est un sujet qui a l’air de passionner beaucoup de gens, c’est de faire en sorte évidemment que ces 2% du PIB soient véritablement utiles sur le terrain militaire », déclarait ainsi Sébastien Lecornu, le 15 février dernier. Des déclarations très bientôt mises en œuvre avec la livraison à l’Ukraine de 78 canon césars, ces « fleurons » de l’industrie de l’armement français, qui valent entre trois et quatre millions d’euros à l’unité selon le même ministre.

Cette même industrie de l’armement français jouit elle aussi en plein de ce réarmement généralisé. Une industrie centrale pour les ambitions que porte Macron dans le domaine militaire. En ce sens, comme le soulignait un rapport au Parlement de 2023 du Ministère des Armées, « pour disposer dans la durée d’un outil de défense performant, qui puisse nous permettre de faire face à l’éventualité du retour d’un conflit de haute intensité auquel nous serions partie prenante, nous avons besoin d’une Base industrielle et technologique de défense (BITD) résiliente, compétitive et innovante, et qui a besoin des marchés à l’exportation pour asseoir son modèle économique ». Une industrie également très lucrative , dont le gouvernement cherche à multiplier les exportations à l’étranger, alors qu’on trouve déjà des armes de fabrication française dans les violents conflits actifs ces derniers années, comme au Yemen par exemple. À l’heure ou l’impérialisme français multiplie les camouflets, notamment dans son ancien pré-carré colonial, le terrain ukrainien devient donc également un terrain de premier ordre pour la promotion de ce marché de la mort.

Le réarmement de l’Allemagne, au coeur de l’offensive militariste européenne

Sans production militaire conséquente depuis la Seconde guerre mondiale, l’Allemagne participe également à plein à cette campagne militariste. En effet, l’État dirigé par le chancelier social-démocrate a lui aussi annoncé, début février, sa volonté d’accélérer considérablement sa production militaire qui permet là-aussi, aux industriels militaires de s’enrichir et de proliférer grâce à cette résurgence des conflits armés. En ce sens, comme nous le notions dans ces mêmes colonnes, « en mars 2023, Rheinmetall, premier producteur allemand de munitions et producteur des chars Leopard, dont une centaine ont été envoyés en Ukraine, a officiellement rejoint le DAX, l’indice de référence de la Bourse de Francfort, après avoir vu sa cote en bourse bondir de plus de 120%. » Un fleurissement industriel auquel le gouvernement allemand est le principal contributeur, en portant, comme la France, son budget consacré aux dépenses militaires, de 1,53% du PIB, à 2% du PIB dès 2024. En effet, 100 milliards d’euros de budget extraordinaire avaient été accordé l’armée des 2022, conduisant à une multiplication des commandes. En ce sens, le chiffre d’affaire de Rheinmetall devrait doubler entre 2022 et 2026, passant de de 6,4 milliards d’euros à 13 ou 14 milliards d’euros selon Les Échos.

Un réarmement généralisé en Europe

Or, cette militarisation s’observe également à l’échelle du continent tout entier. Ainsi, dès 2022, les dépenses des États membres de l’Union européennes ont bondis de 6% par rapport à l’année 2021, atteignant la somme record de 240 milliards d’euros de dépenses militaires, selon un rapport de l’Agence européenne de défense délivré fin 2023. Une conjoncture loin d’être anodine, comme l’illustre un rapport de la Fondation pour la recherche stratégique, qui note que « le niveau [de dépense militaire en Europe] de 2022 (2182 milliards de dollars) est plus élevé de 33%, par rapport à 1988 (1602 milliards de dollars), pic de la guerre froide.

Une hausse des budgets militaires d’autant plus importante chez les États frontaliers ou géographiquement proches de la Russie, qui figurent parmi les États de l’UE réservant la plus grande part de leur budget aux dépenses militaires : la Pologne (3,9 %), l’Estonie (2,7 %) ou encore la Finlande et la Lituanie (2,5 %), la Hongrie et la Roumanie (2,4 %) et la Lettonie (2,3 %). En ce sens, la Pologne illustre parfaitement cette dynamique en se posant comme un pilier du schéma militaire européen. En effet, l’État de l’Est européen ambitionne de devenir « la plus grande puissance militaire » du continent, comptant à terme 300.000 soldats dans ses rangs et consacrant plus de 5% de son PIB aux dépenses militaires.

Une dynamique de creuse aux armements dans les Etats européens que le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelenski, participe activement à renforcer. Ainsi ce lundi il a exhorté les dirigeants européens a accroitre d’avantage leur aide à l’Ukraine, déplorant que « sur un million d’obus que l’Union européenne nous a promis, ce n’est pas 50 % mais malheureusement 30 % qui ont été livrés ». A cet égard, les difficultés militaires de l’Ukraine risquent de renforcer cette montée en tension des puissances européennes. De même, l’escalade activée par les déclarations de Macron est aussi à comprendre comme une réponse aux dernières sorties de l’ancien président américain, Donald Trump, qui a lancé aux dirigeants européens, lors d’un meeting, que « Non, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai à vous faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos dettes ». Une déclaration qui a ouvert une véritable crise au sein de l’OTAN, poussant les ministres de la défense des États membre de l’Alliance à réaffirmer leur soutien à l’Ukraine et d’augmenter leurs budgets militaires.

Cette réorientation des dépenses publiques qui s’inscrit dans une escalade militariste est très inquiétante pour notre classe car elle laisse présager des guerres, des coupes dans les budgets des services publics, et facilitera aussi la répression même au niveau national. Comme le notait en ce sens Damien Bernard, dans notre journal, « ce qui semble certain c’est qu’il n’y aura pas de retour en arrière et que le continent européen est entré dans une spirale de militarisation. Quelle que soit l’issue de la guerre en Ukraine, l’Europe redeviendra une région hautement militarisée et dangereuse où des conflits de haute intensité pourraient éclater. Une escalade militariste qui sonne un nouvel avertissement pour la classe ouvrière et tous les secteurs opprimés du continent ».

Antoine Chantin 27 février 2024

/ Italiano / English / French /

Source en italien : https://lanemesi.noblogs.org/post/2024/03/04/non-saremo-complici-saremo-disertori-spoleto-marzo-2024/

Répondant à une question parlementaire, le ministre de la guerre Guido Crosetto a confirmé que l’Établissement de munitions militaires terrestres (SMMT) de Baiano di Spoleto pourrait bientôt produire les nouveaux missiles et munitions qui seront envoyés en Ukraine pour soutenir la guerre en cours. L’Agence des industries de défense (AID) a en effet désigné trois de ses sites de production – Spoleto, Capua et Fontana Liri – pour l’appel d’offres de l’Union européenne, qui prévoit une aide de 500 millions d’euros pour produire de nouveaux armements destinés à Kiev.

Bien qu’il ne s’agisse encore que d’une candidature, le contrat est donné comme très probable par les journaux locaux, notamment en raison du fait que l’usine de Spoleto serait sous-utilisée par rapport à ses capacités « productives » (mais peut-être devrions-nous dire destructrices).

Le ministre, qui est déjà un représentant du lobby de l’armement en tant que président de la Fédération des entreprises italiennes pour l’aérospatiale, la défense et la sécurité (AIAD), c’est-à-dire une annexe de la Confindustria qui rassemble des entrepreneurs de guerre, continue de promettre des bénéfices de plusieurs milliards à ses acolytes et croit peut-être qu’en vue des élections régionales il peut amadouer, avec quelques promesses d’emplois, les habitants de Spoleto, en colère contre la réduction des effectifs de l’hôpital.

Si les États et les blocs de puissances capitalistes se disputent le contrôle de l’hégémonie mondiale, nous les exploités, nous n’avons rien à voir avec leurs guerres. Les bombes produites à Spoleto vont massacrer les soldats enrôlés de force, prolongeant également le massacre de la population civile ukrainienne. Mais la guerre nous concerne tous.

Alors que les seigneurs de guerre font des affaires en or (on apprenait il y a quelques semaines que Leonardo avait vu sa capitalisation boursière augmenter de 82% en 2023), nous en payons tous les conséquences avec la hausse du coût de la vie, à commencer par les produits énergétiques, l’intensification de l’exploitation au nom de la productivité, dont l’expression directe est clairement visible dans l’augmentation continue du nombre de morts et de blessés au travail. Enfin, nous en voyons les effets avec l’escalade répressive en cours : les matraques contre les étudiants ou les piquets de grève, les enquêtes contre la presse anarchiste et l’intolérance croissante à l’égard des opinions dissidentes, jusqu’au transfert d’Alfredo Cospito au 41 bis, sont la représentation même des politiques de guerre que nos dirigeants ont mises en place pour la lutte sur le front intérieur.

Il est possible de s’opposer à tout cela : les dockers de nombreuses villes qui ont refusé de livrer du matériel militaire et les actions directes qui ont pu mettre concrètement des bâtons dans les roues de l’appareil de guerre et de ses complices en sont la preuve.

Aucune complicité avec les industriels de la mort !
Ni à Spoleto, ni ailleurs : boycottons, entravons, sabotons l’industrie de guerre !
L’ennemi n’est pas l’exploité de l’autre côté du front, mais l’homme politique, l’industriel, le banquier qui s’enrichit de notre sang !

Des anarchistes à Spoleto
t.me/circoloanarchicolafaglia

Traduction française : Les Amis de la Guerre de Classe / Gli Amici della Guerra di Classe

Course aux armements Révolution Permanente
Objecteurs. Guerre en Ukraine : plus de 86 000 Russes ont demandé un visa en Bulgarie

https://www.courrierinternational.com/article/objecteurs-de-conscience-guerre-en-ukraine-plus-de-86-000-russes-ont-demande-un-visa-en-bulgarie

Un reportage du New York Times démolit le discours de la «guerre non provoquée» en Ukraine

Des volontaires de l'Assemblée sociale-nationale prêtent serment d'allégeance à l'Ukraine avant d'être envoyés dans la partie orientale de l'Ukraine pour rejoindre les rangs du bataillon spécial «Azov» à Kiev, en Ukraine, le mardi 3 juin 2014.

Au cours des deux dernières années, presque toutes les références des médias américains à l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 ont été obligatoirement précédées des mots : «non provoquée».

On a dit au public qu'il s'agissait d'une guerre sans cause, que l'Ukraine était irréprochable et que l'invasion devait s'expliquer entièrement par les intentions et la psychologie d'un seul homme, le président russe Vladimir Poutine.

Cependant, le week-end du deuxième anniversaire de la guerre, le New York Times a publié un long article révélant que l'invasion russe de l'Ukraine, le 24 février 2022, avait été déclenchée par une campagne systématique et généralisée d'agression militaire et d’espionnage de la part des États-Unis.

L'article détaille les opérations de longue date de la Central Intelligence Agency (CIA) en Ukraine, au cours desquelles l'agence a financé et développé l'agence de renseignement militaire ukrainienne HUR, l'utilisant comme une arme d'espionnage, d'assassinat et de provocation dirigée contre la Russie pendant plus d'une décennie.

Le Times écrit :

Vers la fin de l'année 2021, selon un haut fonctionnaire européen, M. Poutine considérait le lancement son invasion à grande échelle lorsqu'il a rencontré le chef de l'un des principaux services d'espionnage russes, qui lui a dit que la CIA et le MI6 britannique contrôlaient l'Ukraine et la transformaient en tête de pont pour des opérations contre Moscou.

Le reportage du Times démontre que cette évaluation des services de renseignement russes était tout à fait exacte. Pendant plus d'une décennie, depuis 2014, la CIA a constitué, formé et armé les services de renseignement et les forces paramilitaires ukrainiens qui se livraient à des assassinats et à d'autres provocations contre les forces pro-russes dans l'est de l'Ukraine, contre les forces russes en Crimée et de l'autre côté de la frontière, en Russie même.

Dans un passage crucial, le Times écrit :

Alors que le partenariat se renforçait après 2016, les Ukrainiens se sont impatientés face à ce qu'ils considéraient comme une prudence excessive de la part de Washington, et ont commencé à organiser des assassinats et d'autres opérations meurtrières, en violation des conditions que la Maison-Blanche pensait que les Ukrainiens avaient acceptées. Furieux, les responsables de Washington ont menacé de mettre fin à leur soutien, mais ils ne l'ont jamais fait.

En d'autres termes, les forces paramilitaires ukrainiennes armées, financées et dirigées par les États-Unis et l'OTAN assassinaient systématiquement les forces favorables à un rapprochement avec la Russie.

Le compte-rendu du journal commence par le coup d'État de Maïdan de février 2014, lorsque des forces de droite et néonazies soutenues par les États-Unis et l'Union européenne ont renversé le président pro-russe élu et mis en place un régime pro-impérialiste dirigé par le milliardaire Petro Porochenko.

Ce coup d'État était le point culminant de deux décennies d’avancées impérialistes dans l'ancien bloc soviétique, y compris l'expansion de l'OTAN pour inclure pratiquement toute l'Europe de l'Est, en violation des promesses faites aux dirigeants de l'ancienne Union soviétique. Le Times ne dit rien de cette histoire antérieure, ni du rôle de la CIA dans les événements de Maïdan.

Maïdan a ouvert la voie à une escalade massive de l'intervention de la CIA, comme l'explique en détail le reportage du Times. L'agence de renseignement a joué un rôle central dans l'alimentation du conflit entre l'Ukraine et la Russie, d'abord sous la forme d'une guerre de bas niveau contre les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine, puis d'une guerre à grande échelle après l'invasion russe en février 2022. Trois administrations américaines ont été impliquées : d'abord Obama, puis Trump et maintenant Biden.

Selon le reportage du Times, les opérations de la CIA comprenaient non seulement l'espionnage à grande échelle, mais aussi l'aide à des provocations directes telles que l'assassinat d'hommes politiques pro-russes dans l'est de l'Ukraine et des attaques paramilitaires contre les forces russes en Crimée.

Le Times rapporte qu'une unité ukrainienne, Fifth Directorate, a été chargée de mener des assassinats, dont un en 2016. Le Times écrit :

Une mystérieuse explosion dans la ville de Donetsk, occupée par la Russie, dans l'est de l'Ukraine, a éventré un ascenseur dans lequel se trouvait un haut commandant séparatiste russe, Arsen Pavlov, connu sous son nom de guerre, Motorola.
La C.I.A. a rapidement appris que les assassins étaient des membres du Fifth Directorate, le groupe d'espionnage qui recevait la formation de la C.I.A. L'agence ukrainienne de renseignement intérieur avait même distribué des écussons commémoratifs aux personnes impliquées, chaque écusson étant surpiqué du mot «Lift», terme britannique désignant un ascenseur.

Le reportage décrit une autre opération de ce type :

Une équipe d'agents ukrainiens a installé un lance-roquettes, dans un bâtiment des territoires occupés. Il se trouvait juste en face du bureau d'un commandant rebelle nommé Mikhail Tolstykh, plus connu sous le nom de Givi. À l'aide d'un déclencheur à distance, ils ont tiré le lance-roquettes dès que Givi est entré dans son bureau, le tuant, selon des responsables américains et ukrainiens.

Depuis le début de la guerre, le HUR ukrainien a étendu ces opérations d'assassinat à l'ensemble du territoire de la Russie, y compris l'assassinat de Daria Douguina, polémiste pro-Poutine de premier plan dans les médias russes, et de représentants du gouvernement et de l'armée russes.

La CIA a trouvé ses alliés ukrainiens très utiles pour collecter de grandes quantités de données sur les activités militaires et de renseignement russes, à tel point que le HUR lui-même ne pouvait pas les traiter et devait transmettre les données brutes au siège de la CIA à Langley, en Virginie, pour analyse. Un reportage antérieur moins détaillé sur cette collaboration en matière de renseignement, publié dans le Washington Post, citait l'estimation d'un responsable ukrainien du renseignement selon laquelle «250.000 à 300.000» messages militaires/de renseignement russes étaient collectés chaque jour. Ces données ne concernaient pas seulement l'Ukraine, mais l'activité des services de renseignement russes dans le monde entier.

Bien avant l'invasion russe, la CIA cherchait à élargir son attaque contre Moscou. C'est ce que rapporte le Times :

La relation [avec le HUR ukrainien] a été si fructueuse que la C.I.A. a voulu la reproduire avec d'autres services de renseignement européens qui partageaient le même objectif de lutte contre la Russie.
Le chef de Russia House, le département de la CIA chargé de superviser les opérations contre la Russie, a organisé une réunion secrète à La Haye. Des représentants de la C.I.A., du MI6 britannique, du HUR, du service néerlandais (un allié essentiel en matière de renseignement) et d'autres agences ont convenu de commencer à mettre en commun un plus grand nombre de leurs renseignements sur la Russie.
Une coalition secrète contre la Russie avait été établie, et les Ukrainiens en étaient des membres essentiels.

Toutes ces activités ont eu lieu bien avant l'invasion russe de février 2022. Le déclenchement d'une guerre à grande échelle a conduit à un engagement encore plus direct de la CIA en Ukraine. Les agents de la CIA étaient les seuls Américains à ne pas faire partie de l'évacuation initiale du personnel du gouvernement américain de l'Ukraine, et à n'être transférés que dans l'ouest de l'Ukraine. Ils ont continuellement informé les Ukrainiens des plans militaires russes, y compris des détails précis des opérations au fur et à mesure qu'elles se déroulaient.

Selon le Times :

En l'espace de quelques semaines, la C.I.A. est revenue à Kiev et l'agence a envoyé de nombreux nouveaux agents pour aider les Ukrainiens. Un haut fonctionnaire américain a déclaré à propos de la présence importante de la C.I.A. : «Est-ce qu'ils appuient sur les gâchettes ? Non. Contribuent-ils au ciblage ? Absolument.»
Certains officiers de la C.I.A. ont été déployés dans des bases ukrainiennes. Ils examinaient les listes de cibles russes potentielles que les Ukrainiens s'apprêtaient à frapper, comparant les informations dont disposaient les Ukrainiens avec les renseignements américains afin de s'assurer de leur exactitude.

En d'autres termes, la CIA a aidé à diriger la guerre, faisant du gouvernement américain un participant à part entière, un cobelligérant dans une guerre avec la Russie dotée de l'arme nucléaire, bien que Biden ait affirmé que les États-Unis n'aidaient l'Ukraine que de loin. Et tout cela sans que le peuple américain ait le moindre mot à dire.

Le compte-rendu du Times constitue involontairement un réquisitoire contre les médias américains. Le journal écrit :

Les détails de ce partenariat en matière de renseignement, dont beaucoup sont révélés par le New York Times pour la première fois, ont été étroitement gardés secrets pendant une décennie.

Cet aveu signifie que ces secrets étaient «étroitement gardés» par le Times lui-même. Comme l'a fait remarquer l'ancien rédacteur en chef Bill Keller, la liberté de la presse signifie la liberté de ne pas publier, et «c'est une liberté que nous exerçons avec une certaine régularité». En particulier, pourrions-nous ajouter, lorsqu'il s'agit des crimes de l'impérialisme américain.

L'article du Times n'est pas tant une révélation qu'une diffusion contrôlée d'informations. Le «journal de référence» américain rapporte que les deux auteurs de l'article, Adam Entous et Michael Schwirtz, ont mené «plus de 200 entretiens» avec «des fonctionnaires actuels et anciens en Ukraine, ailleurs en Europe et aux États-Unis». Cette activité aurait difficilement pu avoir lieu sans la connaissance, l'autorisation, voire l'encouragement de la CIA, ainsi que du régime Zelensky et des services de renseignement ukrainiens.

Pendant ce temps, un vrai journaliste, Julian Assange, attend la décision sur son dernier recours contre l'extradition vers les États-Unis, où il risque 175 ans de prison, voire la peine de mort. Le crime d'Assange et de WikiLeaks, qu'il a fondé, est de ne pas avoir obéi aux règles du journalisme bourgeois et de ne pas avoir demandé l'autorisation des autorités du renseignement militaire avant de publier des révélations sur les crimes de guerre américains en Irak et en Afghanistan, sur les efforts du département d'État américain pour subvertir et manipuler les gouvernements, et sur les activités d'espionnage de la CIA et de la National Security Agency.

La révélation d'une décennie d'opérations de la CIA en Ukraine – clairement à la demande de l'agence elle-même – semble être liée au conflit actuel au sein de l'élite dirigeante américaine sur la politique à adopter dans cette guerre, à la suite de la débâcle subie par le régime Zelensky lors de l'offensive de l'année dernière, qui n'a pas remporté grand-chose et qui a subi des pertes colossales. Les républicains du Congrès bloquent toute nouvelle aide militaire et financière à l'Ukraine, déclarant en fait que les États-Unis devaient réduire leurs pertes dans ce pays et se concentrer sur leur principal ennemi, la Chine.

En rapportant que l'appareil de renseignement militaire américain a essentiellement le contrôle du régime ukrainien, le Times cherche à faire pression sur les républicains pour qu'ils soutiennent le financement de la guerre. Il affirme que cet argent ne va pas à un gouvernement étranger, dans une guerre étrangère, à des milliers de kilomètres des frontières américaines, mais à un sous-traitant de l'impérialisme américain, menant une guerre américaine dans laquelle du personnel américain est intensément et directement engagé.

Ce faisant, le Times a révélé que sa propre couverture de la guerre en Ukraine au cours des deux dernières années n'était rien d'autre que de la propagande de guerre, visant à utiliser un récit frauduleux pour inciter le public américain à soutenir une guerre d'agression impérialiste prédatrice dont le but est de soumettre et démanteler la Russie.

(Article paru en anglais le 26 février 2024) S’inscrire à la Newsletter du WSWS

 

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