RETOUR HISTORIQUE SUR LA LUTTE CONTRE LA REFORME DES RETRAITES
Les projets européens de réforme des retraites (1) (voir Echanges n° 102 et notre dernier bulletin Dans le monde une classe en lutte) ont de nouveau déclenché des grèves et manifestations importantes : en Autriche, en Italie et en France, où la mobilisation devient quasi permanente. Résumons brièvement ces contre-offensives des salariés au misérable plan qui vise à paupériser une importante partie de futurs retraités et à les faire travailler plus longtemps.
En février, c’est la très forte mobilisation des cheminots qui déferle sur la France : environ 665 000 manifestants dans tout le pays. Le 3 avril, la tension monte d’un cran : 725 000 manifestants et grévistes dans les rues des principales villes de France ; pourtant le gouvernement avait cherché à isoler les cheminots en prétendant ne pas toucher aux régimes spéciaux, qui avaient été au centre du conflit de 1995. Les cheminots ne seront pas dupes de la manœuvre du gouvernement Raffarin et se lanceront dans la grève au côté des enseignants.
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Retraites : l’Etat organise la misère sociale, et le capital, la paupérisation
Le sommet de Lisbonne, réuni en 2000, s’est fixé comme objectif le « plein emploi » pour 2010 sur la base de la précarisation et de la flexibilité totale de l’emploi et d’une croissance du PIB de 3 %. Le Conseil veut porter le taux d’emploi de 61 % actuellement à 70 % en 2010. Un an plus tard, réuni à Stockholm, il réaffirme cet objectif, en mettant l’accent sur le taux d’emploi des personnes de 55 à 64 ans, qui devrait être porté à 50 % en moyenne dans l’UE d’ici 2010. Ce qui ne peut être réalisé sans une remise en cause des systèmes de préretraite. Les Conseils européens de Göteborg (juin 2001), de Laeken (décembre 2001), de Barcelone (mars 2002) n’ont fait que confirmer le programme de spoliation des salariés et retraités d’Europe.
Pour parvenir à ses fins, le Conseil européen va faire fonctionner à plein rendement la CSE (Confédération des syndicats européens) pour réduire les dernières poches de résistance hostiles aux fonds de pension. Les syndicats de la CSE seront donc chargés de rabattre pour le capital financier. L’« automne chaud » des syndicats allemands se soldera en septembre 2000 par un accord syndicats-patronat sur l’introduction de la retraite par capitalisation. L’année suivante, c’est sous le vocable « d’épargne salariale » que la CGT, la CFDT, la CFTC adhèrent au projet Fabius.
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Il faut dire une première vérité qui est le plus souvent escamotée : pour la grande majorité des trois à quatre milliards de travailleurs de par le monde, le capital estime ne rien devoir, ou si peu, pour leurs vieux jours. Une bonne partie d’entre eux n’ont d’ailleurs guère à s’en soucier car leurs conditions d’exploitation et de vie sont telles qu’ils n’atteignent jamais ce que l’on appelle dans les pays industrialisés « l’âge de la retraite ». C’est pour le capital mondial une bonne part de la garantie de bas coûts de production, de compétitivité et de maintien du taux de profit.
Par contre, pour une minorité relativement importante de travailleurs, notamment dans les vieux pays industrialisés, tout un ensemble de circonstances mêlant les propres nécessités du capital dans ces pays et les luttes de classe qui s’y sont déroulées ou qui s’y déroulent encore, faisait jusqu’à présent penser que leurs vieux jours seraient plus ou moins bien assurés. C’était une situation relativement récente, datant pour la plupart de ces pays depuis moins d’un siècle. On peut penser que cette question s’est posée à partir du moment où l’accroissement de la population et l’amélioration lente mais certaine des conditions de vie et d’accès aux soins médicaux, en progrès, ont fait que bon nombre de travailleurs n’étaient pas morts à un âge considéré comme « l’âge normal de la retraite ». Cet âge était finalement évalué au moment où l’exploitation d’une force de travail, diminuée par l’usage qui en avait été fait, n’était plus rentable pour le capital, problème qui ne se posait pas quand le travailleur mourait « jeune », étant usé « avant l’âge ».
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Capital et crise : haro sur les retraites
Pour une compréhension critique du mouvement du printemps 2003
La réforme des retraites. Chronologie des luttes de 2002 et 2003
2003. Le mouvement des enseignants (2 : chronologie)
2003. Le mouvement des enseignants (1)
2003. Les organismes de lutte
2003. Les enjeux : décentralisations, privatisations, retraites...
2003. L’extension de la grève des enseignants et son intégration dans la lutte pour la défense des retraites
2003. De la grève des enseignants aux manifestations contre la réforme des retraites. Conclusion
2003. Le cadre économique et politique