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18 octobre 2011

Maruti Suzuki: puissante grève contre la collaboration de classe.

Il y a en Inde une vaste champ industriel autour de Gurgaon ou sont exploités deux millions de prolétaires dont 50% dans l' industrie automobile . Plus de 90% de ces travailleurs sont sous contrat précaire et sont explotés 10 à 12H par jour pour l' équivalent de 63 à75euros par mois. Les conditions de travail sont désastreuses, les cadences extrêmement élevées le tout cadré par des agents de sécurité qui utilisent la violence physique. Les syndicats sont absents ou collabos, c'est sur ce terrain que va éclater le conflit chez le constructeur automobile indien Maruti Suzuki.

maruti1C'est l'usine de Masenar (2500 travailleurs) qui se trouve complétement bloquée depuis le mois de juin 2011 et avec elle la production de 1200 véhicules par jour. Pendant tout le mois de septembre la grève s' est imposée, le prolétariat protestait contre l' obligation faite à tous les travailleurs de signer un « pacte de bonne conduite » et l'interdiction faite au non signataires de retourner à leur poste de travail.

Cette mesure d'intimidation et anti-grève, n' a pas été du goût des ouvriers, qui la perçoive comme une vengeance consécutive à la grève de juin 2011 qui durera tout l' été. Devant le refus du prolétariat de se plier individuellement à signer le pacte de collaboration, la direction passe aux actes, c' est à dire à la prise d' otages en procédant à 15 licenciements et à la mise en fin de contrat de travailleurs intérimaires ( ils sont 1550 sur 2500 ). Plus des intimidations musclées

« Le 2 septembre au matin, certains entrepreneurs dirigé par quelques personnes du Département des Ressources Humaines de MSIL ont rassemblé quelques 150 travailleurs logés dans le village d'Aliyar près de l'usine Maruti à Manesar. Les travailleurs ont été menacés et certains même tabassés par des nervis locaux recrutés par la direction. Ils les ont forcés à s'asseoir dans 7 camions près de l'hôtel Royal. » ( sources )

Le 30 septembre, la direction face à la résistance ouvrière, va réintégrer les travailleurs sous contrat type CDI, tout en refusant le retour des intérimaires. Mais la encore cette décision de l' employeur, sera prise pour un acte de vengeance.

Bien que certains aient repris le travail le 3 octobre après la signature d' un accord avec le syndicat Maruti Udyog Kamgar Union (MUKU),une nouvelle grève se déclenche le 7 octobre. Les ouvriers sous contrat vont faire bloc avec les intérimaires et mieux encore le mouvement va s' étendre aux fournisseurs qui gravitent autour de l' usine.Visiblement l' accord signé a produit après réflexion l' effet contraire, car il se présentait toujours comme un pacte anti-grève médiatisé par la justice bourgeoise. Résumé de l' accord:

  1. 15 ouvriers qui avaient été licenciés seront réintégrés et resteront suspendus jusqu'au résultat d'une enquête impartiale qui statuera sur leur cas.

  2. 18 stagiaires dont le contrat avait été abrogé seront réintégrés.

  3. 29 ouvriers qui avaient été suspendus resteront suspendus et font face à une enquête impartiale.

  4. Suivant le principe "pas de travail, pas de salaire", aucun ouvrier ne touchera de salaire du 29 août au jour où reprendra le travail. En outre, ils feront l'objet d'une amende qui se traduira par la "défalcation d'une journée de salaire".

  5. Tous les ouvriers doivent signer le pacte révisé de bonne conduite et reprendre leur service à la date du 3 octobre.

  6. La direction a accepté de ne pas céder à tout acte à caractère vindicatif à l'égard des ouvriers.

  7. Tout conflit qui surgirait dans l'avenir sera réglé par des négociations.

  8. Les deux parties ont accepté de respecter les droits fondamentaux de l'une et de l'autre des parties.

Non seulement les ouvriers vont rejeter le « pacte », mais vont prendre une mesure de solidarité de classe en décidant d' affecter chaque mois une partie de leur salaire pour combler la perte salariale '' des leurs suspendus . La direction ne tient plus, face à ce bloc solidaire et le 11 octobre elle décide de jeter les forces de l' ordre dans la bataille afin de procéder à l' expulsion des 1500 grévistes.

Le gouvernement va envoyer 2500 policiers afin de déloger les grévistes, il déclare la grève illégale et entame les démarches afin d’annuler l’enregistrement des deux syndicats à l’origine du mouvement. Face aux forces de l’ordre, les ouvriers ont été forcé de quitter les locaux, mais ont déclaré poursuivre leur action de grève.

GB

Dernières nouvelles

Victoire : Suzuki a accepté de réintégrer 64 employés "permanents" et 1200 travailleurs "occasionnels" dans son usine de Manesar, dans l'État de Haryana en Inde. La grève a été arrêtée le 21 octobre 2011.

Des grèves se déroulaient dans l'usine depuis le mois de Juin, avec une grève de 13 jours pour exiger la reconnaissance d'un nouveau syndicat,Une nouvelle grève avait duré 33 jours en Septembre.Cette grève en octobre aura duré 14 jours, bloqué la production et enduré une violente répression patronale.Toutefois, Suzuki suspend encore 30 travailleurs pour fait de grève les mois passés et demeure flou sur l'exigence des travailleurs à pouvoir constituer un syndicat indépendant du syndicat officiel « maison »

 

 

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