Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
SPARTACUS
Archives
Derniers commentaires
10 février 2017

INFOBREF N°477-camps de migrants,nationalisme, Mélenchon et union sacrée,mali

INFOBREF N°477

Elections françaises: Tous pour l'union sacrée

L’impasse antilibérale de Mélenchon. L’avenir hypothéqué d’une France soumise au système capitaliste ( 1 février 2017)


Mali : projet de lithium évalué à 83,4 millions USD, l’enjeu du conflit éloigné du discours officiel

Elisabeth Studer

Si le Mali est un pays connu du grand public principalement pour le conflit qui le secoue depuis quelques années, conflit dans lequel la France est largement impliquée, son potentiel minier et énergétique attire moins les medias, et pourtant …

Alors que déjà, en janvier 2013 , nous indiquions que le Mali est un pays riche en pétrole, en gaz et en mines d’or...  richesses qui pourraient d’ailleurs être à l’origine des tensions actuelles, le pays se révèle également riche en lithium.

Ainsi, selon les résultats d’une étude exploratoire réalisée par le propriétaire, Birimian, le coût du projet de lithium dénommé Bougouni  a été évalué à 83,4 millions de dollars. Il couvre une superficie de 250 km2, dans une région située dans le Sud du Mali, pays ou l’entreprise minière australienne détient également deux projets aurifères, Massigui et Dankassa. .

Le développement du projet de Bougoumi sera réalisé en deux étapes, sur une durée globale de 13 ans. 47,2 millions dollars seront affectés à la réalisation de la première phase, une exploitation à ciel ouvert d’une capacité de production annuelle d’un million de tonnes. La deuxième phase sera dédiée quant à elle au traitement du minerai par une usine de séparation en milieu dense.

«Les résultats de l’étude exploratoire confirment le potentiel remarquable de notre projet de lithium Bougouni. Il s’agit de l’un des plus grands projets à haute teneur en lithium au monde et nous continuons à nous concentrer sur l’accélération de son développement», a commenté à cette occasion Kevin Joyce, DG de Birimian.

La compagnie finalise parallèlement un programme de forage en vue d’améliorer et accroître les ressources du gisement Goulamina, un des plus grands gisements du projet.

À la suite de ces résultats positifs d’étude exploratoire, l’étude de pré-faisabilité du projet a été entamée. Elle devrait prendre fin en juin 2017.

En novembre 2016, la compagnie minière Kodal Minerals a quant à elle conclu un accord avec la société Minefinders, en vue d’acquérir une participation de 90% dans le projet de lithium Diendio, situé dans le Sud du Mali. Le projet couvre une superficie de 109 km2 et comprend trois concessions, Diendio Sud, Diossyan Sud et Manankoro Nord. La transaction évaluée à 65 000 $ sera payée en deux tranches, la clôture étant prévue pour novembre 2017.

«Cette acquisition est le résultat du travail mené par notre équipe locale pour identifier de potentielles cibles et notre connaissance du terrain a permis une finalisation rapide de l’accord. Le faible montant de la transaction nous permettra de nous concentrer sur les dépenses maximales prévues sur le site et notre équipe d’exploration commencera immédiatement l’échantillonnage initial et la cartographie.», avait alors déclaré le PDG de Kodal, Bernard Aylward.

Décidément très intéressant le Mali pour les sociétés minières … D’autant plus que la demande en lithium a le vent en poupe, matière première actuellement très recherchée en vue de produire des batteries ion-lithium pour voitures électriques ou téléphones portables.

Le 14 janvier dernier, François Hollande, en visite officielle au Mali, avait prévenu quant à lui que la présence militaire française au côté de forces maliennes pour leur formation et la lutte contre les groupes djihadistes présents dans le pays serait longue.

« Nous resterons ici, au Mali, dans le cadre de l’opération Barkhane tant que les pays africains -et il n’y a pas que le Mali- en décideront », avait alors déclaré le chef de l’Etat français lors de la conférence de presse de clôture du 27e sommet Afrique-France.  »Notre objectif est de former les armées africaines » pour qu’elles assurent leur mission, à savoir « mettre en sécurité la zone sahélo-saharienne », avait-t-il poursuivi.

« Mais ce sera long parce que nous avons en face de nous des groupes terroristes particulièrement armés et déterminés à déstabiliser l’ensemble de la région », avait-t-il averti.

Le président malien a jugé pour sa part que l’opération Barkhane « en son temps et encore aujourd’hui répond à un besoin, non seulement du Mali, du Sahel mais aussi de l’Europe et du monde ».  »Il y a donc aujourd’hui des situations qui justifient cette coopération entre la France et nos armées », avait-t-il souligné, ajoutant que « bien sûr » les troupes « resteront le temps qu’il faudra pour notre bien commun ».

Sources : agence ecofin, Birimian, AFP

Elisabeth Studer – 02 février 2017 – www.leblogfinance.com 

A lire également :

Mali : convention pétrolière avec Corvus Resources Management … enregistré aux Iles Cayman

Mali : un pays riche en pétrole, en gaz et en mines d’or

Total : nouveaux permis d’exploration dans un Sahel prometteur … agité par Aqmi et touaregs

 



 

http://www.monguidefinance.com/bce-les-achats-dactifs-atteignent-un-niveau-record

 

 

L’Italie et l’UE s’accordent avec la Libye pour financer les camps de migrants et revenir exploiter son pétrole ?

Elisabeth Studer

Alors que l’Union européenne ne mâchait pas ses mots encore récemment pour condamner Kadhafi, l’ancien dirigeant libyen …. il n’en demeure pas moins qu’elle semble désormais vouloir à nouveau se servir de la Libye  pour gérer sa politique migratoire … et s’approvisionner en pétrole. Même motifs, même punition oserais-je dire, emboîtant ainsi le pas à la réaction de MSF face à de telles pratiques.

En vertu d’un accord conclu avec Tripoli, dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, l’Italie et l’Union européenne vont ainsi contribuer au financement des camps situés en Libye où sont retenus les « candidats » à la traversée de la Méditerranée. Le texte a été signé jeudi par le président du Conseil italien Paolo Gentiloni et le Premier ministre libyen Fayez Seraj.

« Si la situation reste en l’état, nous serons dans quelques semaines face à une crise humanitaire et on commencera à montrer l’Europe du doigt en affirmant qu’elle ne fait rien », a souligné vendredi le Premier ministre maltais Joseph Muscat, dont le pays assure ce semestre la présidence de l’UE. « Par cet accord, il y a une première tentative décente pour apporter une gestion correction des flux migratoires via le centre de la Méditerranée », a-t-il ajouté.

Pour on peu croirait que le seul but de l’UE est humanitaire alors que – comme au « bon vieux temps » de Mohammed Khadafi -  la Libye renoue ainsi avec ses « qualités » de goulet d’étranglement pour l’immense population issue de la région qui tente de trouver une vie meilleure sur le vieux continent.

Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un accord intéressant à double titre pour l’Italie … directement impactée par le flux migratoire en provenance de la Libye …. et fortement implantée dans le secteur pétrolier du pays via le groupe énergétique Eni  … ne rêvons pas. Ainsi, en 2016, 181.000 migrants ont effectuée la traversée vers le territoire italien  au départ de la Libye, ce qui constitue un record. Il s’agit désormais de la première voie migratoire vers l’UE.

« Alors que des centaines de personnes ont déjà perdu la vie en 2017 et que le printemps approche, nous sommes déterminés à prendre des mesures supplémentaires pour réduire considérablement les flux de migrants le long de la route de la Méditerranée centrale et pour casser le modèle économique des passeurs (…) », écrivent parallèlement les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne, réunis vendredi à Malte pour une réunion informelle consacrée en partie à la crise migratoire. Ils se sont par ailleurs dits prêts à soutenir l’accord, faisant fi du désaccord de l’Agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR), laquelle s’est d’ores et déjà dit hostile au maintien de ces camps où les conditions de vie sont, selon elle, inhumaines.

Les migrants y seront hébergés « jusqu’à leur expulsion ou leur retour volontaire dans leur pays d’origine » et leur gestion relèvera du ministère libyen de l’Intérieur, mais le personnel sera formé par les autorités italiennes, qui fourniront par ailleurs des médicaments et du matériel médical, indiquent les dirigeants européens, tentant ainsi d’apaiser les critiques. alors qu’une telle organisation pourrait – soit dit en passant –  être une « formidable opportunité » pour les firmes pharmaceutiques.

Rome y promet par ailleurs de soutenir fermement le gouvernement d’union nationale dirigé par Fayez al-Sarraj, ainsi que les « institutions militaires et de sécurité » qui en dépendent. Les dirigeants européens ont pris un engagement similaire. Il est vrai que les majors pétrolières de l’UE piétinent d’impatience pour reprendre l’exploitation des ressources énergétiques libyennes, opération mise à mal par le chaos actuel.

- ONU et  MSF hostiles à l’accord 

Pour un peu, les dirigeants européens nous feraient oublier un rapport de l’Onu publié en décembre 2016 indiquant que les camps libyens sont le théâtre de toute sortes d’exactions, telles que la détention arbitraire, le travail forcé, les viols et la torture.

« Conserver des camps en Libye, c’est maintenir les migrants dans des conditions inhumaines et les mettre encore plus en danger« , a déploré pour sa part à Reuters Carlotta Sami, porte-parole du HCR. « L’Union européenne et ses Etats membres doivent se rendre à l’évidence : la Libye n’est pas un pays sûr. On ne peut en aucun cas considérer cela comme une approche humaine du phénomène migratoire« , a renchéri Arjan Hehenkamp, de Médecins sans Frontières (MSF).

Dans un communiqué diffusé après le sommet, MSF, présente dans plusieurs camps en Libye, a estimé que la réunion de Malte démontrait que les dirigeants européens « se fourvoient » quant à la situation en Libye. « Aujourd’hui, il ne s’agissait pas de sauver des vies; il est évident que l’UE est prête à sacrifier des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants vulnérables afin de les empêcher d’atteindre les rivages européens », ajoute l’Association humanitaire  …. qui a visiblement tout compris.

-  Contrôle du pétrole et flux migratoire également sujet d’un accord avec l’Espagne

Pétrole et flux migratoire ont été toujours été intimement liés en Libye …

En avril 2016, le groupe pétrolier espagnol Repsol avait ainsi indiqué via le chef de la diplomatie espagnole être disposé à reprendre ses activités en Libye. Conditionnant toutefois ce retour à une situation sécuritaire le permettant et l’aboutissement de négociations sur le paiement d’arriérés …
Le ministre espagnol, José Manuel García-Margallo, effectuait une visite ayant pour but officiel de soutenir le gouvernement d’union nationale. Gouvernement dans lequel la communauté internationale place tous ses espoirs pour mettre fin au chaos régnant dans ce pays riche en pétrole, où l’Etat islamique (EI / Daesh) semble dicter sa loi.

Suite à sa rencontre avec le Premier ministre désigné du gouvernement d’union, Fayez al-Sarraj, le chef de la diplomatie espagnole avait tenu à préciser que Repsol était disposée à reprendre la production dès qu’un accord serait conclu sur des arriérés dus par les Libyens.

Le ministre espagnol avait par ailleurs rappelé qu’installé en Libye depuis 1975, Repsol produisait 340 000 barils par jour – soit environ 22% de la production pétrolière libyenne – jusqu’à l’été 2014, date à laquelle l’entreprise pétrolière avait cessé l’exploitation en raison de la détérioration de la situation sécuritaire en Libye. Si l’on en croit José Manuel García-Margallo, Repsol aurait les capacités pour produire 100 000 b/j à al-Charara, son principal champ pétrolier dans le sud du pays.

Le gouvernement d’union et l’Espagne avaient par ailleurs évoqué «  l’intensification (…) de la coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine et contre le terrorisme »  ….« Double « opportunité » pour l’Espagne pour obtenir une part du gâteau libyen et tenter de restreindre les flux migratoires » avais-je écrit alors …. Depuis, rien n’a changé dans ce bas monde  …. au grand dam des populations.

-  Déjà un accord entre Italie et Libye en 2012 … après le traité d’amitié signé en 2008

Déjà, en janvier 2012, à l’occasion de la première visite du chef du gouvernement italien Mario Monti à Tripoli, Italie et Libye avaient signé un nouveau pacte, lequel devait servir de cadre politique à leurs relations après la chute de Mouammar Kadhafi. « La déclaration de Tripoli vise à ouvrir de nouveaux horizons pour la coopération entre les deux pays, à renforcer leur amitié et leur coopération dans le cadre d’une nouvelle vision des relations bilatérales » et « dans le respect de la souveraineté nationale » précisait le texte de l’accord.

Mario Monti était  arrivé en Libye à la tête d’une importante délégation, comprenant ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense … ainsi que le dirigeant du géant pétrolier italien ENI, Paolo Scaroni. Ce dernier avait alors « profité de l ’occasion » pour indiquer que la compagnie était presque revenue à son niveau de production d’avant-guerre sur le territoire libyen, avec 270.000 barils par jour contre 280.000 avant la révolution.

M. Monti avait également affirmé que son pays était prêt à assister la Libye dans sa reconstruction et sa stabilisation démocratique, tout en se disant prêt à réactiver la coopération entre les deux pays dans la lutte contre l’immigration illégale. Rappelant ainsi à demi-mots le traité d’amitié signé en 2008 entre le colonel Kadhafi et le chef du gouvernement italien d’alors, Silvio Berlusconi. Lequel prévoyait notamment des investissements italiens en Libye à hauteur de 5 milliards de dollars dont la construction, pour environ 3 milliards de dollars, d’une autoroute littorale de 1.700 km. En contrepartie, le régime de Tripoli s’était engagé à limiter l’immigration clandestine. Le traité avait conduit à une chute de 94% de l’immigration illégale vers le sud de l’Italie ….

Désormais, le gouvernement d’union – soutenu par la compagnie nationale pétrolière libyenne – entend relancer  l’exploitation pétrolière, secteur clé de l’économie du pays, après de fortes baisses de production, histoire notamment de reconstruire sa manne pétrolière lui permettant d’asseoir son pouvoir.

- Le pétrole, le poumon noir de la Libye 

A l’heure actuelle, la Libye produit autour de 600.000 barils par jour et compte bien doubler sa production en 2017.   Rappelons qu’avant la chute du régime de Kadhafi en 2011, le pays produisait 1,6 million de barils par jour. Mais depuis, le pays a sombré dans le chaos tant politique que sécuritaire. Dans un tel contexte, il éprouve d’immenses difficultés à exploiter ses ressources pétrolières et à pouvoir en profiter pleinement, une situation qui a conduit son économie au bord de l’effondrement.

Démontrant s’il en était besoin le lien intime entre politique, économie, pétrole et tensions internes en Libye, le directeur de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) libyenne, Mustafa Sanalla, avait tenu à souligner  en novembre dernier que le pétrole libyen pouvait « être un vecteur d’unité si on lui permet de couler librement ». Quand le contrôle du flux migratoire permet de contrôler le flux pétrolier.

Sources : AFP, Reuters

Elisabeth Studer – 5 février 2017 – www.leblogfinance.com

 

Publicité
Publicité
Commentaires
SPARTACUS
  • Information sur le mouvement des conseils ouvriers de la gauche germano-Hollandaise, ainsi que sur la lutte de classe dans le monde. voir en complément le site MONDIALISME. Pour correspondre:
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
SPARTACUS
Visiteurs
Hier 0
Depuis la création 321 419
Publicité