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15 septembre 2008

Vue d’ensemble de l’offensive capitaliste contre le monde du travail.

 25 ans de liquidation d’acquis sociaux en France

sommaire

1 -Les prémices de la crise sociale.

2 L’évolution des conditions d’exploitation du travail

2-1-De la concurrence entre prolétaires, à la chute généralisée du coût du travail.

2-2-La course à la productivité : La loi Quinquennale sur l’emploi

2-3-La réforme des salaires et des prélèvements sociaux

2-4-La flexibilité totale : des lois Auroux aux lois Aubry

2-5-des conventions collectives de branche aux contrats individuels précaires

2-6-Réforme du code du travail (année 2006)

2-7-Employabilité et formation

2-8-la réforme des syndicats et l’intégration européenne

3 La question sociale : santé, logement, mortalité

3-1-la sécurité sociale, la prévoyance santé

3-2-La mortalité au travail un l’holocauste normal ?

3-3-La question du logement et la crise urbaine.

4-La retraite dans le monde « du passé faisons table rase »

4-1-La remise en cause de l’âge de la retraite

4-2-La spoliation des retraités : un moyen pour le capital financier de contrecarrer la baisse du taux de profit.

4-3-Comment, en France, les travailleurs et retraités résistent à la remise en cause de la retraite à 60 ans.

4-4- Sur le renouvellement de l’ AGFF

5-De la précarité généralisée

5-1-La précarité comme loi de la condition humaine

5-2-CPE, flexsécurité, Sécurité sociale professionnelle : des mesures d’accompagnement de la précarité.

5-3-Le Capitalisme n’a  comme perspective à offrir que la relance de la précarité.

5-4-Echec de la stratégie de Lisbonne

5-5- La flexsécurité à la française ratifiée le 11 janvier 2008 par les syndicats

Introduction : Le document que nous publions est une compilation de différents articles publiés dans la revue « ECHANGES ». Le document d’origine avait été fait à usage interne pour alimenter les échanges d’une réunion multinationale tenue en Hollande en 2006. Quand la référence à Echanges n° X n’est pas indiqué, il s’agit d’un complément d’information, ou d’un résumé d’ un texte trop long. Le but de ce document étant de donner une vision d’ensemble de la question sociale en France et en Europe.

  Aussi nous avons voulu reconstituer dans le temps le puzzle de la destruction /liquidation des acquis sociaux issus de la lutte de classe. Un bilan accusateur, qui annonce la fin des réformes positives et l’entrée dans un monde de précarisation généralisée, qui sera bientôt reconnu par les institutions juridiques. Ce renversement qui accompagne la restructuration du capital mondial sous le vocable de mondialisation est le signe annonciateur de combats de classes plus radicaux.

Le capitalisme, ayant déclenché une crise sociale sans précédent au niveau mondial, se prépare aussi à gérer, sous le couvert de lutte anti-terroriste le contrôle social et la répression des mouvements de classe qui naîtront de la situation économique et sociale engendrer par le maintien du capitalisme.

Plus que jamais ce n’est pas la lutte de libération de telle ou telle nationalité opprimée dont il s’agit. Ni  de se revendiquer d’un « républicanisme bourgeois suranné » ou de s’enthousiasmer pour une indépendance nationale d’une autre époque. Encore moins de se précipiter sur les urnes pour savoir quel camp bourgeois va nous exploiter.

Il ne s’agit pas non plus de se réfugier, dans un quelconque spiritualisme, pour mettre un terme à « l’Armaguedon » capitaliste.

Il s’ agit d’ émanciper le monde du capitalisme, de l’ exploitation de l’ homme par l’ homme et cette tâche revient au prolétariat du monde entier qui pour se faire n’ a nullement besoin de parti et de religion ( embryon d’ état ) mais de sa force massive irrésistible qui mettra en évidence l’ incapacité de ce monde à gérer la vie humaine, et en sera le fossoyeur.

 C’est de ce mouvement, que nous nous réclamons, mouvement qui sous nos yeux sera contraint d’abolir l’ordre des choses tout en prenant conscience de son action. Il ne s’agit pas d’interpréter le monde il s’agit de le transformer.

 1-Les prémices de la crise sociale.

 « Résumons-nous : le réformisme suppose que le capitalisme soit réformable. Tant que celui-ci conserve ce caractère, l'essence révolutionnaire de la classe ouvrière demeure à l'état latent. La classe ouvrière cessera d'avoir conscience de sa situation de classe, et elle identifiera ses aspirations à celles de la classe domi­nante. Un jour cependant, la survie du capitalisme finira par dépendre d'un « réformisme à rebours » ; le système sera contraint de recréer les conditions qui ont conduit au développement de la conscience de classe et à la perspective d'une révolution prolétarienne. Lorsque ce jour viendra, le nouveau capitalisme ressem­blera à l'ancien, et il se retrouvera de nouveau, dans des conditions changées, face à l'ancienne lutte de classe. »

( Paul.Mattick, Le nouveau capitalisme et l’ ancienne lutte de classes ( 1968) Edition Spartacus  sous le titre «  Le marxisme hier, aujourd’hui et demain).

La mondialisation capitaliste, c’est à dire le retour à la libre concurrence est la solution draconienne que les bourgeoisies multinationales  allaient mettre en action  pour lutter  contre la crise de rentabilité du capital qui commença à sévir dés 1975. Le système keynésien qui avait si bien fonctionné  durant les trente glorieuses était montré du doigt, et dans les couveuses de l’ université de Chicago et l’ institut britannique Adam Smith ainsi que Saint Andrew  une nouvelle génération d’économistes ne demandait qu’à  éclore pour bouleverser le dogme économique de Keynes.

Voilà donc que nos jeunes économistes, formatés sur les bases des travaux de Milton Friedman et de Gary Becker, vont se répandre comme la peste dans les conseils économiques de Ronald Reagan et de Margaret Thatcher, certains accéderont aux institutions de Bretton Woods , du FMI et de la Banque mondiale. Ils ne tarderont pas à convaincre, de nombreux gouvernements au fait qu’il faut maintenant sonner le tocsin de l’économie réglementé et de briser tous les carcans avant de finir comme le capitalisme d’état de l’ URSS.1 

La recette consistait  dans un premier temps, à  appliquer le système des « 3 D » (déréglementation, désintermédiation, décloisonnement)

Le glas de l’ économie administrée avait sonné et dans les milieux financier les ténors du monétarisme, montraient du doigt l’ affaire du crédit lyonnais revendiquant que la banque devienne mortelle. Le programme commun de la gauche (PC/PS) fut nié jusqu'à la moelle des os par la gauche elle même. Plus de 65 groupes (banques, compagnies d’assurances, entreprises industrielles), seront soumis à la  privatisation. Ce programme va toucher les nationalisations de 1982, voire de 1945.

C’est surtout à partir de 1986 que l’offensive de cette nouvelle donne du capital à l’ échelle mondiale commença ses attaques contre le monde du travail, en France  (libéralisation des prix, suppression du contrôle des changes, développement de la concurrence, lutte contre les rigidités concernant l’embauche et les dénationalisations). Dés 1987 date du début des dévalorisations financières en chaînes, la politique monétariste de l’ultra-libéralisme est remise en cause, le bilan est plus que négatif. De nouveau la question de l’Etat ; et de sa réhabilitation revient sur le tapis. En Grande-Bretagne Thatcher démissionne le 22 novembre 1990 ; c’est la fin des croisades contre le “ Welfare State ” (Etat-providence), Aux USA Bill Clinton est réélu sur un programme de relance de l’économie par des dépenses publiques, il veut “ réinventer l’Etat ” et parle d’une réforme en profondeur du système de protection sociale. Dans pratiquement tous les pays occidentaux des mouvements de réhabilitation du rôle de l’Etat auront lieu, mais la purge sociale aura été programmée par tous les Etats et la réhabilitation de l’Etat ne remettra pas en cause la poursuite de cette purge, elle va au contraire la diriger, la contrôler et l’accentuer.

En 1989, le gouvernement Rocard entend donner une nouvelle ambition à l’Etat, il parle de “ renouveau du service public ” dans la pratique il va constamment opposer les usagers au secteur public préparant ainsi le terrain des privatisations de 1993 du gouvernement Balladur ; 21 groupes visés : Renault, air France l’ Aérospaciale, en 1994 privatisation totale d’Elf-Aquitaine  et de l’UAP. . La guerre contre le monde du travail , contre ses acquis issus des luttes de classe est déclarée et les ténors du capitalisme le disent tout haut du « passé faisons table rase » . Tous les garanties sociales vont y passer et y passent encore : Retraite, santé, salaire, contrat de travail, temps de travail, convention collectives, et pour bientôt le code du travail, démontrant ainsi que le capitalisme n’a plus rien à offrir. Cette situation pousse chaque jour la bourgeoisie mondiale à resserrer son étreinte contre les classes dite dangereuses, contre un terrorisme qui ne lui arrivera jamais qu’à la cheville, elle affûte ses couteaux et essaye encore de vendre du «  sécuritaire » aux couches de la classe moyenne pendant qu’elle le peut encore. Seulement chaque jour sa marge de manœuvre se réduit, de même que se réduit tout espoir d’ un changement positif et humain dans le cadre du système capitaliste.

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notes

 1 « Historiquement, la concurrence signifie la dissolution des contraintes corporatives de la réglementation d’Etat, l’abolition des frontières à l’intérieur d’un pays ; sur le marché mondial, elle élimine le cloisonnement, la prohibition ou le protectionnisme. Bref historiquement elle apparaît comme négation des modes de production antérieurs à celui du capital et comme abolition des entraves et des législations qui leur sont propres. » (Grundrisse 3. Chapitre du Capital, édt 10/18 , page 257.)

 

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