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17 octobre 2016

Dans le monde une classe en lutte septembre 2016

DLM_noir_

SEPTEMBRE 2016

SIX MOIS DE LUTTE : POUR QUI ET POURQUOI ?

Outre l’inquiétude quotidienne que des actions « terroristes » imprévisibles et incontrôlables peuvent susciter, peu de changement à ce que nous avons vécu au cours du premier semestre 2016 ; exepté peut-être le constat que les médiatisations de tout événement de quelque importance mondiale (le pseudo coup d’État en Turquie, l’intronisation de Trump aux USA, l’état d’urgence, etc.) relègue aux oubliettes temporaires ce qui faisait la une des médias la veille encore (qui parle aujourd’hui des migrants ou de Nuit debout ?)

Excepté l’énorme déploiement des forces de répression (ente 2 et 3 000 flics pour les dernières manifs) et les perturbations causées dans le trafic routier, la vie à Paris et ailleurs en France n’a guère été troublée par des actions de résistance. Il n’y a eu aucun manque de ravitaillement, si l’on excepte une grève dans le ferroviaire pour des questions spécifiques aux cheminots aujourd’hui terminée, les transports ont en général fonctionné, les terrasses des cafés étaient abondamment remplies chaque soir, les écoles et les universités ont été ouvertes et les examens se sont déroulés normalement, les matchs de l’Euro n’ont été troublés que par les débordements nationalistes des hooligans. Si des commandos ont pu faire des raids nocturnes notamment sur les sièges de la CFDT ou de la CGT, cela reste très marginal et ne trouble en rien la vie de la ville.

Pendant les cinq moins écoulés, mis à part quelques points forts temporaires, cette situation a été à peu près ce que je viens de décrire, bien que je pense qu’il se soit passé des événements qui valent la peine d’être notés, notamment quant à l’évolution des différentes composantes du mouvement d’opposition à la « loi el Khomri ». Ce qui est commun à tous ceux qui ont « agi », c’est un mécontentement général. Ce mécontentement s’est développé par un rejet des structures politiques, des politiciens ; motivé par leur impuissance face aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux causés par l’activité capitaliste mondiale. Ce rejet a été pour la France renforcé par la désillusion de ceux qui avaient encore pu croire aux promesses du présent président social-démocrate. On pourrait penser qu’un mécontentement aussi généralisé donnerait naissance à un puissant mouvement unifié mais on est contraint d’admettre que ce n’est pas du tout ce qui est arrivé ces derniers mois. Les conséquences de ce mécontentement sont très diversement appréciées et avec de grandes variations selon les positions dans les structures de classe.

Parmi la masse imposante des salariés, on peut distinguer trois catégories : ceux avec de hauts revenus, ceux avec des revenus moyens et ceux avec de bas revenus ; chaque catégorie montre des réactions très différentes devant ce qui semble être un mécontentement général.

La catégorie la plus basse doit d’abord lutter pour son niveau de vie, ce qui pourrait engendrer une plus grande implication dans les luttes : pourtant, elle ne fut que très rarement impliquée dans les actions de ces cinq derniers mois, certainement pas d’une manière massive. La raison en est que toutes les dispositions (allocations diverses) destinées aux difficultés matérielles des bas revenus sont toujours en place, avec une certaine efficacité sociale. D’autre part, ceux qui sont victimes d’un emploi précaire, quelles qu’en soient les conditions, ne font rien qui puisse les faire tomber dans la case encore plus précaire du chômage.

La catégorie moyenne et celle des hauts revenus, dans une certaine mesure, sont moins concernées par l’insécurité de l’emploi et les questions de salaires mais peuvent quand même sentir une certaine insécurité, subissant dans le même temps une pression avec une dégradation des relations de travail alors que dans la vie quotidienne sévit une dégradation parallèle des conditions de vie par la modification de l’environnement. Ces « classes moyennes » et certaines formes de militantisme se retrouvent dans une revendication touchant la « qualité de la vie », ce qui inclut aussi la possibilité de changer leur futur et celui de leurs enfants ; ces enfants, dans leur adolescence et plus tard affrontent le même type de problèmes, cette fois renforcés par l’appréhension de ne pas trouver le job adéquat à leurs espoirs et à leur qualification. D’où l’implication particulière de ces jeunes dans le présent mouvement. Toutes ces considérations définissent le caractère de ces luttes et leurs limites ; en particulier, elles expliquent la raison pour laquelle toutes les manifestations et/ou les grèves n’ont jamais attiré des foules aussi importantes que les mouvements des vingt années écoulées, et expliquent également la présence récurrente d’une « minorité agissante ».

La loi el Khomri (loi du travail)

Comme cette loi est maintenant promulguée et dépend en partie de décrets d’application, nous en donnerons une analyse dans un prochain bulletin. Beaucoup d’inexactitudes sont lancées à ce sujet et elle a pu avoir l’effet de « rassembleur » plutôt que d’une véritable lutte contre la loi.

Qu’a fait la CGT

En fait, les syndicats – les travailleurs qui les soutenaient éventuellement – constituaient l’épine dorsale du mouvement d’opposition depuis son début jusqu’à sa fin. Et la CGT était le lien le plus fort dans cette épine dorsale.

La CGT était engagée dans un double jeu (de concert avec deux autres centrales syndicales, Force ouvrière et Sud). D’une part, elle était le théâtre d’affrontements de tendances au sein de sa bureaucratie interne (les unes plus radicales, les autres en faveur d’un accord) et d’autre part, elle tentait de faire pression sur le gouvernement dans l’espoir de maintenir ses positions légales. Au cours de cette lutte, des mouvements plus indépendants des syndicats prirent de l’importance et ne pouvaient être ignorés, car ils donnaient le ton aux manifestations et aux grèves d’une manière quelque peu erratique. Il n’y eut en fait, dans ce mouvement de cinq mois, aucune réelle unité, aucune cohérence dans cette alternance entre manifestations et grèves.

Quand le projet de loi fut révélé à la mi-février, la CGT, de concert avec tous les autres syndicats, essaya de le modifier par des discussions directes avec le gouvernement mais cette tentative rencontra une forte opposition de ces membres.

Séparément et indépendamment de l’appareil syndical CGT, certains lancèrent une pétition sur Facebook qui réunit en peu de jours plus d’un million de signatures. Fort de ce succès, ce groupe informel lança un appel à manifester pour le 9 mars, appel suivi par les travailleurs mais surtout par les étudiants et les lycéens. Ce mouvement indépendant prit de l’ampleur en mars (voir ci-dessous sur le mouvement étudiant) et contraignit la CGT à se retirer du processus de discussion (une position maintenue par la CFDT) et à organiser une manifestation commune pour le 31 mars, manifestation qui fut certainement une des plus imposantes de tout le mouvement. Mais après ce sommet, les manifestations n’arrêtèrent pas de décliner, sans aucune autre explication pour lycéens et étudiants que les vacances scolaires.

Il est difficile d’expliquer pourquoi la CGT lança à la fin du mois de mai une série de grèves illimitées (peut-être pour appuyer des négociations secrètes, et peut-être pour reprendre un contrôle sur le mouvement qui lui avait échappé en mars). Ces grèves furent lancées soit dans des secteurs pour des problèmes spécifiques n’ayant rien à voir avec le loi el Khomri, comme à la SNCF où la lutte concernait la réforme du statut de cheminot, soit dans des secteurs où la CGT avait une forte influence : dockers, raffineries, employés de voirie, routiers.

Si ces grèves causèrent quelques troubles, elle ne conduisirent jamais à une grève générale et souvent même les déclarations de grève illimitée n’étaient guère suivies, comme dans les transports publics de la région parisienne ; Et ces grèves limitées et peu efficaces (bien que parfois soutenues par l’apport d’activistes du mouvement) se désagrégèrent peu à peu.

Si la CGT pensait que ces grèves donneraient un second souffle au mouvement et notamment aux manifestations qui se poursuivaient et prirent en quelque sorte le relais, elle manqua son but parce que la participation à ces manifestations répétées était de plus en plus faible, même si parfois elles prirent un tour plus violent. Pendant ces mois de lutte, la CGT et les autres syndicats d’opposition à la loi semblaient vouloir créer une image de syndicats combattifs, pourtant, d’une certaine façon, agissant comme une minorité agissante espérant amorcer par les diverses interventions le début d’un mouvement plus vaste. Cette position avant-gardiste était partagée par l’ensemble des acteurs que le mouvement associait sous la bannière du retrait de la loi.

Le mouvement étudiant et lycéen

Le fait que dans les premiers jours du mouvement d’opposition à la loi, ce furent les lycéens et les étudiants qui formèrent le noyau actif de cette opposition, de février à mars, démontre clairement que ces jeunes se sentaient concernés par cette réforme, bien que plus motivés par la perspective d’avoir des problèmes de trouver un emploi à la fin de leur carrière universitaire tout autant que par le mécontentement général endémique les concernant eux-mêmes et leur milieu social. Il était évident que les jeunes des banlieues ne participèrent pas au mouvement étudiant et qu’ils furent à peine présents dans les actions autour de « Nuit debout » (la région parisienne compte 3 millions de collégiens et lycéens et 700 000 étudiants, il n’y eut à aucun moment une participation massive de ceux-ci). Bien que le mouvement étudiant ait été organisé par les syndicats d’étudiants et de lycéens, il a pris rapidement un caractère autonome à la fois quant à des initiatives locales indépendantes, et en termes de radicalisme.

Mais on doit considérer que cette autonomie et ce radicalisme ne réussirent pas du tout à briser les perspectives de carrière des uns et des autres : la participation étudiante et lycéenne stoppa pratiquement après les vacances de Pâques, et le troisième trimestre scolaire se déroula sans anicroche : étudiants et lycéens devaient passer leurs examens et ne souhaitaient pas briser leurs perspectives de carrière.

Nuit debout

À la suite de la projection du film Merci Patron, les initiateurs et spectateurs auraient convenu le 23 février d’une convergence des luttes, notamment autour du rejet d’un projet de réforme des relations de travail connu sous le nom de loi el Khomri ou « loi du travail ». D’où un appel relativement suivi dans le milieu jeunes, étudiants et lycéens à des occupations et des manifestations relativement importantes mais cependant cantonnées (par exemple, une trentaine de lycées furent bloqués sur les 188 de la capitale).

Dans la même période, les syndicats organisaient une riposte contre la même loi, mais à leur façon, c’est-à-dire de manière à garder le contrôle des grèves et des manifestations.

Si le congrès de la CGT qui se tenait au même moment lança un appel à tenir, dans les entreprises, des assemblées générales pour décider de la grève, cet appel répondait manifestement à une pression de la base et au désir d’être présent dans tout mouvement pouvant surgir sur cette opposition à la « loi travail ». Il ne fallait pas pourtant se méprendre sur les intentions réelles de la CGT et des autres syndicats qui pouvaient s’y associer. Il y eut quand même une convergence et une participation communes, bien que non mélangées, à la manifestation du 31 mars, qui ne réunit pas les grandes foules.

Ce succès tout relatif donna l’opportunité recherchée par les initiateurs du mouvement étudiant-lycéens à lancer l’occupation nocturne de la place de la République à Paris, une place centrale assez grande pour contenir des foules, et symbolique car départ historique de nombre de manifestations ouvrières. C’est ainsi que naquit le mouvement Nuit debout qui a duré plus de 40 jours, et a fini par s’éteindre.

Sur cette place de la première assemblée, ce rassemblement nocturne quotidien a pris une dimension variable dans le temps sous l’effet de la répression mais aussi du temps qu’il fait, des tentatives d’appropriation par les plus radicaux et de la lassitude d’une stagnation évidente.

Mais depuis le début s’y retrouvent à la fois ceux qui ont – vaguement mais fortement –un ras le bol de leur vie dans cette société, et ceux qui dans un domaine spécifique luttent contre les conséquences malfaisantes du système (les « anti », ceux qui conspuent le nucléaire ou la cruauté envers les animaux et soutiennent le droit au logement ou la révolution verte). Tout cela donne une vie particulière à Nuit debout, mais ce patchwork ne semble pas se coaguler en une unité quelconque, au-delà de la volonté évidente de « continuer ».

Pour le moment, on ne peut pas dire que quoi que ce soit soit sorti de ces débats généraux ou spécifiques, quant à l’organisation matérielle pour satisfaire les besoins les plus élémentaires des participants qui, parfois, ont été plusieurs milliers.

En cela, Nuit debout s’apparente à tout un ensemble de mouvements d’un type nouveau –à savoir l’occupation permanente d’un espace public – qu’on retrouve internationalement sous des appellations diverses : Révolutions de couleur, Printemps arabe, Occupy… et aujourd’hui Nuit debout.

Outre cette récurrence historique, on y trouve d’une part une certaine confusion dans l’expression des motivations, d’autre part le fait que n’associant pas directement les travailleurs ou leurs organisations, ce mouvement diffère des processus traditionnels de la lutte de classe, ce qui entraîne chez leurs détracteurs une caractérisation d’action des classes moyennes.

On ne peut faire un procès aux protagonistes ou aux acteurs de Nuit debout d’avoir échoué mais avant tout les féliciter d’avoir tenté et posé ainsi un jalon dans un type d’action qui sans nul doute se renouvellera.

Chacune des constatations ci-après pose un pourquoi dont on peut discuter, car cela peut décrire une situation globale :

les présents chaque soir sont en grande majorité des « Blancs » ;

Il n’y a pratiquement pas d’émigrés, quels qu’ils soient,
les présents appartiennent pour la plupart à la génération des 25-45 ans ;

le mouvement n’a pas entraîné de perturbations notoires dans les processus économiques et n’a pratiquement pas associé les travailleurs alors même que le but – l’abandon de la loi – les concernait particulièrement.

Si un dépassement ne s’est pas produit, par exemple par une mise en cause globale du système capitaliste, c’est que la plupart des participants ne pensaient qu’à une régulation du système dans une démarche « citoyenne » (similaire à ce qui se passe dans d’autres pays d’Europe), avec une sorte de contradiction entre le moyen utilisé (l’occupation illégale) et la finalité (une réforme légale du système).

Si des tentatives ont été faites pour étendre le mouvement à toute la France, dues à des initiatives locales (et non heureusement à l’envoi d’agitateurs), mis à part dans quelques villes elles n’ont pas non plus mobilisé les foules, et ont présenté les mêmes caractères limités que ceux du mouvement parisien.

Mais, même à travers ses limites et ses faiblesses, l’existence même de ce mouvement Nuit debout est un témoin et certainement une étape vers une prise de conscience collective de cette faillite d’un système. L’avenir dira sous quelle forme et de quelle dimension.

Les marginalités

Ce mot doit être mis au pluriel parce que cette sorte d’action – distincte des plus importantes actions – a pris différentes formes et était organisée (ou pas) par différents groupes œuvrant séparément ou ensemble, de différentes manières, en fonction des situations.

Considérons seulement ce qui est arrivé au cours de ces mois de protestations sous toutes ses formes, et pas seulement celles qui rattachaient aux actions violentes – les plus souvent relatées, répondant souvent à la violence des flics (mais pas toujours), pas seulement concernant l’importance des dégradations matérielles mais aussi dans toutes sortes de perturbations, soit distinctes, soit en marge des plus importantes actions, disons les manifestations en général. Elles procèdent toute du même concept d’avant-garde.

D’un côté, les marginalisés pensent que leur action va entraîner un grand nombre des manifestants, quelque chose de plus important, une émeute par exemple (effectivement, dans quelques manifestations, on a pu voir s’amorcer une telle participation de manifestants « pacifiques », syndicalistes ou pas, mais ce fut toujours très limité). D’un autre côté, ils peuvent penser – par des actions directes distinctes – donner un exemple de ce qui pourrait être fait pour sortir de l’inefficacité des manifestations récurrentes.

On doit noter que ces actions violentes peuvent être organisées par des minorités sans faire l’objet d’une répression de la part des autres participants (sauf par les services d’ordre syndicaux), parce qu’elles trouvent une sorte d’approbation pour l’action politique de ces tentatives de dépassement.

BRÉSIL

Les J.O. masquent mal la situation économique, politique et sociale catastrophique sur un fonds de coups-bas politiques, de corruption généralisée, de violence et de pollution.
Mais la lutte de classe continue de se manifester dans une multitude de conflits dans de nombreux secteurs de l’économie. Une liste non exhaustive peut en être tracée. En ne remontant le temps que dans les années précédentes.

*Le premier grand conflit concerne l’augmentation du prix des transports urbains. Le 17 juin 2013, près de 200 000 personnes ont manifesté à Sao Paulo et à Rio, là où la population est la plus concentrée. À Brasilia, le Congrès a été occupé, ainsi que l’hôtel de ville de Sao Paulo.

Toute la journée du 19 juin, des manifestations de masse ont eu lieu. Autoroutes bloquées et fermées notamment. Des signes montraient que la lutte se radicalisait et commençait à exploser dans les endroits pauvres autour de Sao Paulo, incluant les travailleurs, ce qui augmenta la pression sur le gouvernement.

Suite au tsunami de luttes de masse de ces derniers jours, le gouvernement d’Etat de Sao Paulo, les préfets de Sao Paulo et de Rio de Janeiro (les deux plus grandes villes brésiliennes) et des dizaines de capitales d’Etat et des villes de tout le pays ont décidé de réduire le prix des transports.La réduction des prix, de 20 centavos à Sao Paulo, représente la victoire la plus considérable pour la lutte. Les gouvernements d’Etat ont été forcés de faire marche arrière après deux semaines de mobilisation intense, qui ont balayé tout le pays.

*En février 2015, une grève des routiers de près d’un mois dans 14 Etats contraint le gouvernement à différer une hausse du prix des carburant.

*La canne à sucre joue un rôle essentiel dans l’économie brésilienne qui est le premier producteur et exportateur mondial de sucre et le second producteur d’éthanol (80 % des véhicules brésiliens roulent à l’éthanol). Les conditions de travail des coupeurs de canne sont épouvantables, les grèves sont fréquentes. En 2010, sur 800 000 travailleurs de la filière canne à sucre, 400 000 sont des coupeurs de cannes dont 40 % sont migrants. De 2007 à 2013 se sont déroulées 14 grèves, la dernière le 14 juillet 2015.

*L’Etat de Sao Paulo regroupe la plupart des usines d’automobile. Les ventes d’automobiles ont baissé de 30 % en 2014 et les compagnies tentent de s’adapter en licenciant. Le 24 août, après deux semaines de grève à l’usine General Motors, la direction doit, pour mettre fin au conflit, suspendre l’annonce de 800 licenciements. Dans cet Etat, l’industrie emploie plus de 100 000 migrants dans 75 000 ateliers indépendants, sous-traitants des grandes firmes, paie jusqu’à la moitié du salaire moyen et exploite souvent plus de 44 heures la semaine.

*Le 14 septembre 2015, 55 000 postiers sur 110 000 exploités dans cette entreprise d’Etat sont en grève, principalement pour les salaires – qui sont parmi les plus bas du secteur étatique –, pour des embauches et une assurance santé ; Après plus d’un mois de grève, le travail reprend avec 10 % d’augmentation et 50 millions de lettres à trier.

*Depuis fin 2015, enseignants et étudiants manifestent pour le paiement des salaires et contre les réductions de 30 % des crédits de fonctionnement.
Le 31 juillet 2016, des milliers d’enseignants manifestent à Rio, à Sao Paulo et dans d’autres capitales des Etats ; à Paraná (Curitiba), plus de 100 blessés dans une attaque policière particulièrement vio-lente. A Goiás, l’occupation des écoles dont 30 % doivent être privatisées cesse après une évacuation particulièrement brutale pour les flics.

*Le 2 novembre 2015, les travailleurs de l’entreprise nationale Petrobras (exploitation et raffineries) se mettent en grève contre une amorce de privatisation et pour les salaires. La production est réduite de 13 % pour le pétrole. Après trois semaines, le travail reprend avec 9,5 % d’augmentation des salaires. Le 10 juillet 2016, nouvelle grève d’avertissement de 24 heures.

*Le 6 novembre 2015, après une grève limitée, les employés des banques obtiennent 11 % d’augmentation des salaires. Le 3 février 2016, une grève de 2 heures des pilotes de la compagnie Latam pour les salaires dans tous les aéroports du Brésil sème un chaos total.

*Le 24 février 2016, dans la mine de fer de Timbopeba (Minas Gerais), grève pour le paiement d’un bonus.


*22 mars 2016, grève des 4 000 dockers du port de Santos (Etat de Sao Paulo, premier port d’Amérique latine et 6e du monde).

*Du 14 au 19 mai 2016, grève des marins du port de Santos, déclarée illégale par la justice.


*Le 4 juillet 2016 les douaniers mènent une grève nationale illimitée pour les salaires. Ils sont suivis par d’autres salariés des services publics dont les pompiers, et même les flics.

*Le 11 juillet à Rio et dans tout le Brésil, manifestations de travailleurs contre l’inflation et pour de meilleures conditions de travail.


*Fin juillet 2016, la balade de la flamme olympique est perturbée dans tout le pays par des manifestations locales qui parfois contraignent les porteurs et les autorités locales à fuir la vindicte populaire et à de durs affrontements avec les flics. Ces actions vont d’un seau d’eau jeté pour éteindre la flamme à son kidnapping, et à l’attaque violente des porteurs et des autorités qui accompagnent le flambeau.

ÉTATS-UNIS

Comment toutes les catégories d’une classe sociale (ceux qui doivent vendre leur force de travail pour survivre) peuvent-elles maintenir leur positon économique et sociale et lutter contre les empiètements constants du capital pour réduire la part de la plus-value concédée aux exploités, ou au soutien social de ceux dont la détresse est sans fond ? (Un film de 2015, The other side, du réalisateur italien Roberto Minervini, tourné dans le Deep South, en Louisiane, donne une image saisissante de cette décomposition sociale. Les taux officiels du chômage ne correspondent nullement à la réalité. Plusieurs économistes soulignent que ce taux de chômage serait, en incluant tous ceux « privés d’emploi » de 23 % de la population active (John Williams sur shadowstat.com).

En avril 2016, seul 63 % des Américains en âge de travailler occupent un emploi ou en recherchent un. Pour tous ceux-ci, la réponse est claire : leur situation et leur dispersion font qu’ils n’ont aucun levier pour promouvoir une quelconque révolte sociale. C’est cette impuissance insurmontable qui les entraîne vers la dégradation sociale la plus noire pour près de 25 % d’entre eux.

En revanche, les travailleurs précaires de toutes sortes tententau moins d’obtenir une amélioration financière.

LE COMBAT POUR 15 DOLLARS DE L’HEURE

Comme le souligne un commentateur, ce combat est un « symbole de tout ce qui va mal dans l’économie ». Commencé il y a quelques années avec des luttes dispersées contre les chaînes de restaurant fast food, dont la principale était McDonald, il a culminé le 14 avril dernier lorsque dans plus de 320 villes américaines les McDo ont subi des piquets de grève impliquant plusieurs dizaines de milliers d’exploités (la recommandation de McDo à ses franchisés est un salaire de 10 dollars de l’heure fin 2016). Cette lutte s’est peu à peu étendue à tous les précarisés, dans toutes les branches d’activité où la paie est souvent largement au-dessous des 15 dollars revendiqués. Le 19 juillet, des centaines de travailleurs exploités dans les petits boulots à l’aéroport de Philadelphie participent à un sit in qui bloque pendant des heures les entrées de l’aéroport.

Les 12 et 13 août s’est tenu à Richmond (Virginie) un congrès de milliers de travailleurs « bas salaires » qui vont tenter d’unifier le mouvement autour de deux revendications : les 15 dollars de l’heure et la constitution de syndicats. Mais les animateurs de ce mouvement (plus ou moins liés au syndicat SEIU) comptent aussi regrouper les laissés-pour-compte de la société américaine qui sont aussi souvent ces exploités à moins de 1  dollars de l’heure, dans la précarité la plus totale : les migrants de toutes sortes, protestant contre les violences policières, les Afro-Américains, les Latinos (plus de la moitié des Afro-Américains et les 3⁄4 des Latinos gagnent moins de 15 $ de l’heure). « Les emplois précaires sont le reliquat de l’esclavage et ceux qui les occupent n’ont jamais fait partie de la classe moyenne. »

Si la revendication d’un minimum de salaire est relativement simple, dépendant du pouvoir fédéral et/ou de celui des Etats, il n’en est pas de même quant à celle d’une représentation syndicale. Dans le contexte actuel, une telle représentation est pratiquement impossible.

Aux Etats-Unis, il n’existe pas de code du travail, pas plus que de conventions collectives de branche. Il n’existe, pour un syndicat reconnu comme tel lors d’une procédure complexe, qu’un seul niveau de représentativité, celui de l’entreprise et encore, cette représentativité n’est acquise, pour un seul syndicat, qu’après un vote majoritaire des salariés de l’entreprise. De fait, une telle représentativité ne peut pratiquement être acquise dans de très petites unités, comme le sont les entreprises franchisées et encore moins au niveau de la firme délivrant la franchise puisqu’il n’y a aucun lien juridique impliquant les salariés franchisés. Pour que tous ces précaires puissent gagner une telle représentativité collective, il faudrait remanier le droit du travail aux USA. Une telle situation fait que, présentement, le seul recours est la collectivisation de la grève pour contraindre les pouvoirs fédéral ou local à légiférer en imposant légalement le minimum de salaire.

La lutte de ceux qui ont un emploi couvert par une représentativité syndicale

Pour tous ces exploités « protégés », les luttes se situent pour l’essentiel lors du renouvellement du contrat collectif de l’entreprise. Nous avons ci-dessus évoqué cette question : lorsque, à l’issue d’une procédure légale, un seul syndicat est reconnu représentatif dans une unité de travail, il doit ensuite signer avec l’employeur un contrat qui s’applique à tous les travailleurs de cette unité. Mais ce contrat est toujours limité dans le temps, souvent entre trois et cinq ans, et il doit, à son terme, être renouvelé. Une telle disposition est favorable à l’entreprise qui peut tenter de modifier les termes du contrat expiré pour l’adapter aux nécessités financières et économiques qui ont pu évoluer. Cette adaptation, dans cette période de crise, fait que l’entreprise propose la plupart du temps de réduire les avantages concédés dans le contrat expiré avec un chantage du genre : acceptez ou je ferme, ou délocalise ou sous-traite tout ou partie de l’activité.

Il y a ainsi une multiplicité de conflits plus ou moins longs avec des grèves limitées ou de plus grande ampleur. Ils sont si fréquents et si nombreux qu’il est impossible de les citer tous mais ils forment la trame de la lutte de classe aujourd’hui aux Etats-Unis. En 2016, 8 788 contrats arrivent à expiration, impliquant plus de 2 millions de travailleurs et une bonne partie d’entre eux seront générateurs de conflits.

Deux seuls exemples pour mesurer leur importance, celui des aciéries américaines en 2015-2016 et celui de la multinationale des communications Verizon en 2016 :


Pour les aciéries, ce fut une lutte dispersée dans les différentes aciéries du pays, le syndicat USW ne tentant même pas d’amorcer un mouvement général face des renouvellements et à des conflits qui se présentaient firme par firme.

La dernière en date et la plus combative concerne le 2 200 travailleurs de l’entreprise sidérurgique Allegheny Technologie Inc. (ATI), répartis dans six implantations différentes, et qui sont victimes d’un lock out depuis six mois. Ils ont refusé un nouveau contrat présenté par le syndicat USW impliquant des concessions telles qu’un des travailleurs sidérurgistes a pu déclarer : « Les concessions nous ramènent à la situation de 1930. Le syndicat a imposé la signature d’un nouveau contrat moins favorable dans différentes aciéries, notamment avec la multinationale Arcelor, divisant la lutte unitaire. Seuls restent en lice les travailleurs lockoutés d’ATI et ceux de Sherwin Aluminum dont les 450 ouvriers sont lockoutés depuis plus d’un an. Le but d’ATI est de sous-traiter plus de 40 % de sa force de travail à des employeurs de travailleurs non syndiqués. Les usines tournent au ralenti avec l’embauche ‘légale’ de ‘travailleurs de remplacement’. Les grévistes peuvent toucher une allocation de 100 $ (91 euros) par quinzaine, qui a été divisée par 2 fin 2015 ; elle cesserait d’être payée le 21 février mais un projet de loi de l’Etat pourrait la rétablir sans limitation. Le fonds de grève du syndicat USW alloue aux sections locales 100 $ par mois, distribués à la discrétion des responsables de la section. Le 23 février, un accord a été conclu entre ATI et l’USW, mais le contenu n’en a pas été révélé ; il ne peut entrer en vigueur avec la fin du lock out et de la grève que s’il est approuvé par la majorité des grévistes. »

La dernière grève importante autour du renouvellement du contrat concerne effectivement la multinationale des communications Verizon (téléphone, télécommunications, centres d’appel) qui, sur le territoire américain, exploite 40 000 travailleurs. Le contrat signé par deux syndicats (CWA et IBEW) (19) est parvenu à son terme en août 2015 et c’est seulement en avril 2016 que les syndicats ont finalement donné l’ordre de grève, le 13 avril, plus de huit mois après la fin du contrat. Les propositions de Verizon comportaient – en face d’une augmentation des salaires de 7,50 % sur plusieurs années –, outre les habituelles restrictions concernant les assurances maladies et la retraite mais surtout, la fermeture de 11 centres d’appel, le passage de certaines activités à la sous-traitance, et une flexibilité totale de 60 jours par an pendant lesquels tout travailleur pourrait être déplacé dans un autre centre sur le territoire américain.

Le rejet par les travailleurs était évident et la grève s’imposait. Pourtant, le délai imposé par les syndicats permit à Verizon de bien se préparer à la grève : la firme embaucha 1 300 travailleurs non syndiqués, ouvrit des centres de formation pour les cadres et des jaunes, loua des hôtels pour loger ces derniers, etc. Pour Verizon, le nouveau contrat doit permettre de résoudre le problème posé par les changements de technologies entre le téléphone fixe et le mobile, qui se sont développées séparément avec des conditions de travail et de salaires différentes.

La grève fut très active, même radicale : des piquets de grève furent établis un peu partout dans les centres, y compris à l’hôtel de New York devant héberger les jaunes (mais Verizon obtint un jugement qui ordonna la levée de ce piquet). Verizon signala pas moins de 57 sabotages sans en préciser la nature.

Des tentatives furent faites d’une extension auprès des implantations de l’étranger. En mai, 1 700 travailleurs de l’entreprise concurrente AT&T de Californie entamèrent une grève de solidarité. C’est peut-être cet ensemble qui amena l’intervention de la Maison blanche avec la désignation d’un médiateur, ce qui conduisit à la signature par les syndicats d’un nouvel accord, sept semaines après le début de la grève.
Cet accord, en regard d’une augmentation de salaire de 11 % sur trois ans, et l’annonce qu’il n’y aurait ni licenciement ni poursuites pour faits de grève, annule le projet de flexibilité, prévoit l’embauche de 1 300 travailleurs et le maintien de tous les centres mais garde la réforme du financement des garantie maladie et retraite au détriment des travailleurs, et une adaptation aux changements technologiques qui faciliteront les restructurations.

Habituellement, une fois le nouvel accord signé, la reprise du travail est conditionnée à son acceptation par un vote préalable de la majorité des travailleurs. Mais avant même ce vote, les deux syndicats concernés ordonnèrent la reprise du travail en arguant d’une victoire (de plus, cette précipitation par crainte d’un rejet prend effet au moment où les grévistes pouvaient faire valoir leur droit à des indemnités de chômage, ce qui leur aurait permis de prolonger la grève).

Au cours des six premiers mois de 2016, cette toile de fond des grèves ne s’est pas démentie : chez Boeing 2 semaines de grève de 400 travailleurs, grève de 500 employés des magasins Macy, 200 travailleurs en grève chez un sous-traitant de DHL, à Détroit 1 500 enseignants font la grève « maladie », etc.

Inexpliquée, cette grève sauvage dans le port :
le 3 mai, après l’annone que les mois d’été ne seront pas payés, 1 500 enseignants de Detroit font une grève particulière en se décla- rant malades tous en même temps, ce qui fait fermer 94 écoles sur 97 de New York en janvier 2016. Les ports de New York et de New Jersey qui transfèrent chaque semaine 60 000 conteneurs sont bloqués le vendredi 29 janvier à 10 heures par une grève surprise sauvage des 100 dockers (sur 3 500 alors en activité). Le blocage des ports est total, ainsi que plus de 200 camions (ceux qui amènent et évacuent les conteneurs). La régie portuaire déclare publiquement : « Nous ne savons pas pourquoi ils sont en grève. » De son côté, le syndicat des dockers, l’International Longshoremen’s Association, ordonne la reprise du travail en déclarant que les « différences » seront réglées. Il est en total porte-à-faux car ce sont ses membres qui font grève alors que les accords en cours l’interdisent. Sous la pression (une enquête est diligentée pour déterminer et sanctionner les « meneurs ») et à l’annonce de pourparlers, le travail reprend à 19 heures mais tout le trafic portuaire restera perturbé jusqu’au lundi, ce qui laisse penser que des résistances ont continué.

Les « différences » concernent en fait l’embauche des dockers, leur nombre et les conditions de recrutement à la fois. Cette embauche est soumise depuis des années à une commission spécifique officielle pour combattre l’infiltration de la maffia dans le syndicat : ce serait cette commission qui répugnerait à de nouvelles embauches, qui ne se font qu’au compte-gouttes, et aux contrôles poussés sur la vie des postulants. Au-delà, la grève viserait aussi la sous-traitance, plus ou moins acceptée par le syndicat.

La montée de mouvements de résistance divers mais interdépendants


Le 20 septembre 2015, pour le quatrième anniversaire d’Occupy Wall Street (OWS), les ex du mouvement de 2011 et d’autres nouveaux se sont rassemblés à Zuccotti Park à New York, pas tant pour enterrer les morts que pour tenter de voir quelle pouvait avoir été l’incidence de leur mouvement qui s’était étendu à l’échelle des Etats-Unis, et ce qu’ils pouvaient revendiquer dans la situation présente.

Une bonne partie des commentateurs soulignent une sorte de convergence d’un tas de mouvements d’opposition qui ont émergé depuis, ou qui ont trouvé un sang nouveau dans un activisme renouvelé. On peut relier, dans une telle perspective, aussi bien la forme légale dans la montée politique de Bernie Sanders que le radicalisme d’action directe dans l’assassinat de trois policiers à Bâton Rouge, en représailles aux meurtres impunis de jeunes Noirs par des flics.


Ces commentaires vont jusqu’à attribuer ce qu’ils considèrent comme une reprise des luttes ouvrières à ce que le mouvement OWS aurait diffusé à travers le pays. C’est inverser l’ordre historique des événements.
La crise et l’ensemble des attaques du capital pour protéger et accroître sa rentabilité touchent l’ensemble des classes exploitées mais d’une manière différente. Le mouvement OWS n’est pas l’initiateur des résistances des autres catégories d’exploités : il n’en est qu’une des formes d’expression et d’action d’une partie de ces exploités, ceux que l’on qualifie de « classe moyenne » en raison de ses revenus et de la stabilité d’emploi. Mais la réalité sociale des années écoulées montre que la frontière entre ces classes moyennes et ceux que l’on qualifie de précaires est très ténue, et que l’on descend aisément dans la catégorie « inférieure ». Tous ces mouvements sont interdépendants car ils découlent d’une même situation dans le grand processus de l’exploitation de la force de travail.

Le mouvement OWS a pu prendre cette dimension parce qu’il se situait dans un ensemble, même s’il était l’expression d’une partie de cet ensemble. Le « sang nouveau » qui effectivement se déverse aujourd’hui dans des secteurs aussi différents ne doit à ce mouvement temporaire que d’avoir exprimé ouvertement ce qui était latent à tous les niveaux de la domination capitaliste. Il n’appartient à aucune de ces fractions d’être l’initiatrice d’un mouvement plus global et plus radical, qui peut surgir d’un événement touchant une fraction quelconque des exploités.

L’avenir dira quel sera alors l’élément unificateur.

Une autre guerre de tous les jours : le plus grand crime du capital

Il est une guerre qui fait, d’après les statistiques officielles de l’Organisation internationale du travail, filiale de l’ONU, une victime mortelle par accident ou maladie professionnelle dans l’exploitation de la force de travail toutes les 15 secondes, dans le monde entier. Quelques multiplications conduisent à une hécatombe annuelle de plus de 2,5 millions de victimes des conditions de cette exploitation (chiffre bien supérieur à celui des victimes des guerres et guérillas présentes). Si l’on cumule pour seulement les cinq dernières années, les morts du capital se chiffrent à plus de 12,5 millions.

Ces victimes de la guerre de classe – celle du capital contre les travailleurs –, qui en parle excepté les médias qui tartinent occasionnellement lorsque les victimes se comptent à deux chiffres, et ne sont pas trop loin de l’hexagone ? Qui a jamais parlé des 200 morts enterrés – on les y a laissés – dans une mine de coltan l’an passé en Afrique équatoriale ? Dans les pays industrialisés, on essaie de limiter ces crimes avec des contrôles divers de « sécurité » imposés par la loi ou les accords d’entreprise. Il y aurait beaucoup à dire là-dessus et plus on est dans le sous-développement, plus la dangerosité du travail s'accroît, et moins on fait quoi que ce soit pour la réduire.

Quelques exemples :


*En Inde, 80 % des 10 millions mis à la tâche après leur 5 ans travaillent dans des entreprises familiales (au sens le plus large possible). Une loi vient de « régulariser » ces formes extrêmes de l’exploitation d’une force de travail faible en autorisant cette exploitation pour les enfants de moins de 14 ans pendant les vacances scolaires, et en dehors des heures de cours ; ils sont exploités dans la restauration, la taille des diamants, les travaux agricoles, le nettoyage urbain, la domesticité, le textile (70 % de fillettes). Ouvertement, il a été déclaré que le vote de cette loi permettrait d’abaisser le coût horaire des salaires.


*En Zambie, la ceinture du cuivre, l’or rouge, est aussi la ceinture de la misère et de la maladie. Les 3/4 de la population de la Copper Belt vivent avec moins de 2 $ (1,80 euro) par jour. La pollution accable aussi bien ceux qui travaillent dans les mines que les habitants qui ont pu déclarer : « On meurt toujours à petit feu. » Les eaux sont polluées tout comme les récoltes. En 2008, 800 habitants d’un village ont été intoxiqués par la dilution d’acide sulfurique qui coulait du robinet.


*Cambodge – 31/05/2016 – Depuis plus d’une année, dans différentes entreprises notamment du textile et de la chaussure, les exploités – des femmes pour la plupart – s’évanouissent en masse sur leur lieu du travail. Dernier accident en date, 100 ouvrières à Kampong Speu dans l’usine textile Orient International Enterprise doivent être hospitalisées. Les dirigeants cherchent à échapper à leur responsabilité en accusant les femmes elles-mêmes, allant jusqu’à parler d’hystérie et autres troubles physiologiques sans parler des intoxications alimentaires, et les épandages d’engrais ou de pesticides dans les champs alentour. Il est à peu près certain que ces intoxications collectives sont dues à la présence de teintures agressives ou de pesticides dans les tissus ou cuirs ou plastiques que les ouvrières manipulent constamment.

Belgique

Fin mai dernier, la situation sociale, avec des grèves récurrentes, laissait les politiques autant que les syndicats complètement débordés. Les mouvements sont principalement dirigés contre une loi Peeters qui prétend modifier profondément les conditions de travail (45 heures hebdomadaires, contrats 0 heure, extension de l’intérim, annualisation des heures supplémentaires jusqu'à 100 heures). Les leaders syndicaux étaient complètement débordés par leur base : grèves dans les chemins de fer, dans les services publics ; même les remparts du système s'y mettent, les matons sont en grève depuis 32 jours, les flics parlent de s’y mettre de même que les magistrats. Manifestations après manifestations ne changent pas grand-chose.

Le 12 avril, aux aciéries ESB, à Serang près de Liège, c’est carrément la révolte. En chômage technique deuis18 mois, les salaires n’ont pas été payés depuis fin mars, les travailleurs envahissent les bureaux, séquestrent trois actionnaires, avec les tractopelles de l’usine détruisent toutes les annexes de l’aciérie électrique, ne laissant intact que le cœur essentiel. Les attentats de Bruxelles tombent à point nommé pour être instrumentalisés et faire passer au second plan ce conflit majeur;  le « citoyennisme » doit faire tout subir sans objection.

LA CONDITION OUVRIÈRE

*Chine – 1/08/2016 – 61 millions d’enfants des quelque 200 millions de migrants sont abandonnés aux grands-parents ou aux autres parents restés à la campagne ; les villages ne sont souvent plus peuplés que de vieux et d’enfants, les parents ne venant les voir qu’une fois par an lors du jour de l’an chinois ; cette situation ne manque pas d’inquiéter les autorités, notamment quant à l’éducation de ceux-ci.

28/05/2016 – Foxcon va licencier 60 000 des esclaves actuels de son usine de Kunshan près de Shanghai pour les remplacer par des robots, en vue de réduire les coûts de production devant la compétition des autres pays asiatiques, et à cause des hausses de salaires dues au manque de main d’œuvre, causé par le vieillissement de la population.

*Monde – Maladie de la misère, la tuberculose tue encore chaque année 1,5 million de prolétaires, en concurrence avec le Sida. Une partie de plus en plus importante des contaminés écopent de bacilles résistants pouvant être guéris avec un traitement lourd auquel seul 2 % des patients concernés ont accès.

*Grande Bretagne – Mai 2016 – Depuis sept ans, les travailleurs britanniques n’ont reçu aucune augmentation sensible de salaire. Les récents accords de salaire n’en ont accordé qu’entre 1,7 % et 2 %. Le patron de la multinationale de l’intérim, Manpower (35 000 temporaires) a déclaré : « On ne peut continuer à se référer au passé où le plein emploi signifiait que les salaires pouvaient augmenter facilement. Je pense que dans le nouveau monde où nous sommes, avec le chômage, la baisse de productivité et peu d’inflation, il n’y a pas besoin d’augmenter les salaires. » Le taux de chômage officiel est aussi bas qu’en 2006 mais les 14 % de travailleurs à temps partiel disent tous qu’ils ne peuvent avoir accès à une autre forme d’exploitation.

*Monde 25/04/2016 – Bien que la contamination par la malaria ait baissé de 37 % entre 2000 et 2015, et la mortalité de 60 %, sauvant 6 millions de vies humaines, elle tue encore 400 000 personnes annuellement, plus particulièrement les enfants africains.

*France – Mai 2016 – Cahors (Lot) : Deux mois de prison pour un SDF de 18 ans qui avait récupéré des pâtes, du riz et une boîte de sardines parce qu’il avait faim.

*Espagne – Juin 2016 – En Espagne, la moitié des offres d'emploi publiées aujourd'hui proposent un salaire de 1.000 euros ou moins. Conséquence, le nombre des 'mileuristas' explose: ils sont 17,7 millions. Sur 18,6 millions de nouveaux contrats de travail en 2015, 35 % sont à temps partiel.

LA GRÈVE ET RIEN D’AUTRE

*France – 1/08/2016 – Air France KLM face à des restructurations touchant toutes les catégories de travailleurs, les conflits se multiplient avec des atermoiements de grèves effectives limitées, d’annonces de grèves annulées, notamment chez le personnel navigant. Un document de plus de 200 pages fixe pour ceux-ci les conditions de travail et de rémunération. C’est la tentative, à travers ce statut, de réduire les coûts (par la suppression également d’un certain nombre de centres) qui provoque tous ces mouvements dispersés, dispersion en partie due à la position temporisatrice de syndicats (voir précédents bulletins). Le 3 août, stewards et hôtesses mettent fin à 7 jours de grève. Les discussions vont reprendre et la modification du présent statut est reportée à février 2017.

*Pakistan – 10/05/2106 – Fin de trois semaines de grève de 20 000 enseignants du public pour une augmentation de salaire et des questions de classification.


*Mauritanie – A Nouakchott, grève et sit in des dockers du port autonome depuis le 4/04 sur les conditions de travail, la réorganisation des équipes et le déchargement des conteneurs hors du port. La police intervient. Le 24/05, grève illimitée dans une mine d’or (la 3e du monde) pour les salaires.

*Corée du Sud – 8/07/2016 – Série de grèves chez Samsung Heavy Industries (chantiers navals) contre une restructuration du groupe imposée par la chute du trafic maritime et des commandes de navires, qui prévoit le licenciement d’ici 2018 de 40 % des 14 000 travailleurs.

*Chine – 8/07/2016 – Série de grèves sauvages dans les magasins Walmart. Commencée à Nanchang, elle s’étend à tout le pays autour d’une organisation d’employés Walmart Chinese Workers Association, laquelle regroupe 20 000 travailleurs, soit 1/5 des effectifs de la firme en Chine. Tout un ensemble de revendications touchant les conditions de travail. Le syndicat officiel Acftu s’oppose à ce que des discussions soient menées avec cette association.

*Irlande –15/06/2016 – Une grève de deux jours dans transports publics de Dublin fait céder Luas, filiale de Transdev, sur les salaires.


*Grande Bretagne – 27/04/2016 – Deux jours de grève des services hospitaliers du NHS contre la suppression ou la réduction des primes pour le travail de nuit et du weekend.

26/07/2016 – Plateformes pétrolières de Shell dans la mer du Nord : les 400 travailleurs pétroliers, après une grève de 24 heures en juillet, se mettent de nouveau en grève pour 48 heures. Contre une réduction des rémunérations qui globalement se monte à 30 % du salaire actuel.

ACTIVITÉ SYNDICALE

*France 21/05/2016 – Le direction des maroquineries Laval accusée de corruption de délégués syndicaux, ayant financé leur démission jusqu’à hauteur de 25 000 euros pour « acheter leur vote, avant leur départ du comité d’entreprise ».

*Cambodge – 30/05/2016 – Une nouvelle loi syndicale prévoit de sanctionner tout syndicaliste de base ayant apporté son soutien à une grève sauvage considérée comme une protestation politique. Les trois syndicats officiels se sont déclarés d’accord avec cette disposition dont ils ont demandé l’application immédiate. Cette menace n’empêche pas la récurrence de conflits locaux. Le 19/04/2016, 400 travailleurs d’une usine de confection manifestent au Canadian Industrial Park à Phnom Penh pour des salaires impayés depuis mars.

*Afrique du Sud – 29/07/2016 – Les éboueurs de Pikitup, sous-traitant du nettoyage de Johannesburg, manifestent devant le siège du syndicat des employés municipaux qui a mis fin sans consultation à leur grève d’un mois ; les gardes de l’immeuble leur tirent dessus : 2 morts.

MANIFESTATIONS ET ÉMEUTES

*Mayotte – Mai 2016 – Situation inextricable de ce département formé de 6 îles, elles-mêmes comprises dans l’archipel des Comores dont les autres îles (Grandes Comores, Anjouan et Mohéli) sont regroupées sous l’organisation politique indépendante de l’Union des Comores. Bien que Mayotte fasse partie de la France, et comme pour les autres départements d’outremer, la législation métropolitaine notamment sociale ne s’y applique pas, malgré un niveau de vie très bas et un niveau de prix élevé. Cela n’empêche pas que Mayotte soit un pôle d’attraction pour les plus pauvres des autres îles des Comores qui y déversent un flot constant d’émigrés, lesquels vivent dans des conditions misérables dans des bidonvilles (18 000 d’entre eux ont été expulsés en 2015). La tension est constante entre les communautés des Mahorais et des Comoriens. Les bidonvilles sont constamment détruits et les familles comoriennes expulsées par des « comités de village », sorte de milices locales. Les flics sont débordés. En avril dernier, deux semaines de grève des autochtones pour « l’égalité réelle » accompagnées de barrages routiers et d’affrontements entre bandes de jeunes. Le 15 avril, l’intersyndicale de Mayotte conclut un accord avec le gouvernement (accord qui sera approuvé par une assemblée générale dans l’île) qui s’engage à appliquer les dispositions du code du travail et des conventions collectives métropolitaines, parmi d’autres dispositions tendant à une harmonisation des statuts avec la métropole.

*Arabie Saoudite – Mai 2016 – La chute des cours du pétrole a tari le pactole qui finançait des projets pharaoniques dans les émirats arabes. La répercussion s’en est fait particulièrement ressentir dans le secteur du BTP qui drainait une bonne partie de ce pactole, exploitant des centaines de milliers d’esclaves venus de tout le sud-est asiatique. C’est ainsi qu’une de plus grosses entreprises du secteur, Bin Laden SBG, a licencié d’un coup 77 000 travailleurs étrangers sur les 200 000 qu’elle exploite ; dans la foulée, de 12 à 17 000 Saoudiens. Comme les salaires n’ont pas été payés depuis plusieurs mois, une manifestation se transforme en émeute : 9 bus de transport jusqu’au lieu de travail sont incendiés. Protestations similaires dans différentes villes du pays. Les licenciés se retrouvent sans argent, sans logement et dans l’impossibilité de regagner leur pays d’origine ; des Etats comme l’Inde, dont sont originaires nombre de ces migrants, tentent de leur porter secours, voire de les rapatrier.

*Egypte – 23/05/2016 – 2e jour de grève de centaines de travailleurs de l’entreprise Nile Cotton Gitting Co (entreprise d’Etat à Mahallia) contre son démantèlement après privatisation. Ils manifestent avec les exploités des chantiers navals Alexandra Shipyards : sit in devant le Parlement, devant le ministère du Travail et dans le port d’Alexandrie. En 2015, l’Egypte a connu 1 117 grèves dans tous les secteurs.

*Argentine – Après le vote sans débat d’une loi d’urgence, une manifestation de protestation à La Plata tourne à l’affrontement avec les flics.


*Philippines – 6/05/2016 – Depuis six mois, dans la zone économique spéciale de Manille, les ouvriers de l’usine électronique Seung Yeun Technology Industry Corporation (Sytic) occupent l’usine qui doit être fermée avec le licenciement de tous les ouvriers, et ensuite rouvrir avec réembauche de travailleurs non syndiqués et moins payés. Des piquets de grève s’opposent au transfert du matériel.


*Pérou – 5/06/2016 – Le pays regorgeant de ressources est la proie des multinationales qui, à coups de corruption, mettent dans leur poche les dirigeants pour avoir carte blanche pour exploiter ces ressources dans les pire conditions. « La mine n’apporte que la pauvreté » déclare une femme qui se bat à la tête d’une Association de protestation des Hauts Plateaux Huancabamba, dans un mouvement de révolte contre un projet minier lancé par un groupe chinois. La lutte dure depuis une décennie et a réussi jusqu’à aujourd’hui à bloquer ce projet. Plus de 70 conflits miniers souvent violents sont ainsi menés par les paysans, laissant morts et blessés dans les affrontements des milieux communautaires avec la police et l’armée.

*Inde – Mai 2016 – A Bangalore, chaque lundi, 10 000 travailleurs de la confection, principalement des femmes, manifestent, bloquent les routes, envahissent les bâtiments publics, incendient voitures et bus.

*Tunisie – Mai 2016 – Kerkenah, sit in de chômeurs devant le siège de la firme pétrolière Petrofac : affrontements.

*Espagne – 12/05/2016 – Enclave africaine de Melilla : 80 000 habitants, 12 000 chômeurs : émeute de jeunes chômeurs.

IMMIGRATION

*Monde – 21/06/2016. En 2015, le nombre de réfugiés politiques (migrants économiques exclus) a atteint 66 millions d’êtres humains, l’équivalent de la population française.


*Hongrie – 13/05/2016 – Les barbelés destinés à retenir les migrants de l’autre côté de la frontière avec la Serbie sont fabriqués dans une usine annexée à la prison de Maranostra, avec les prisonniers payés un tiers du salaire légal en bossant les 3 x 8.

AFRIQUE DU SUD

(voir précédent bulletin de mars 2016 )

Les récentes élections municipales n’ont guère modifié la carte politique de contrôle des villes par l’ANP, pas plus qu’elles n’ont changé l'agitation causée par la profondeur de la crise économique, aggravée par les catastrophes climatiques.

*Le 10 avril 2016, 300 pompiers envoyés au Canada combattre l’incendie qui ravage l’Alberta se mettent en grève pour les salaires.


*Le 10 mai, des milliers d’habitants autour de Grabouw (province du Cap) protestent contre la destruction du township et revendiquent l’attribution de logements en dur ou l’équipement de leur cité. Ils incendient des voitures et le bureau local des transports.

*Le 18 mai dans la province du Cap à Fort Harare, des étudiants incendient un bâtiment du campus universitaire et les dispositifs d’accueil de Mugabe, président quasi-dictatorial du Zimbabwee, invité de l’université.

*24 mai, 2 tués à Pretoria lors d’une manifestation.


*6 juin à Durban, émeute contre la désignation arbitraire des candidats de l’ANC. Barricades, affrontements avec les flics, plus de 30 voitures brûlées.


*9 juin à Pretoria : 300 employés municipaux dont les éboueurs sont en grève sauvage pour les salaires.


*6 juillet, suite à une grève des postes en mai dernier pour les salaires, 200 employés sont licenciés sous l’accusation de vandalisme pour avoir établi des piquets de grève et barricadé les entrées des bureaux de poste.


*14 juillet, affrontements entre gardiens et grévistes à l’hôpital King Edward Will à Durham : 2 morts.


*29 juillet – 15 000 travailleurs de raffineries et 8 000 de l’industrie pharmaceutique en grève illimitée pour les salaires.

*9 août – 15 000 travailleurs du trust de l’électricité Eskom en grève pour les salaires et contre les restrictions apportées à l’exercice de la grève.

*10 août – Vuwani (Limpopo). 4 nouvelles salles de classe incendiées après une douzaine d’autres pour des revendications locales. Les émeutes locales, pour d’innombrables raisons tenant aux conditions de vie et qui ne se réclament de personne, sont considérées comme le fait de « zombies » qui « brûlent tout jusqu'à obtenir satisfaction ».

LITUANIE

La situation en Lituanie n’est pas une exception. Pendant que les budgets alloués à la sécurité nationale et au secteur militaire augmentent (ils ont doublé dans le dernier budget national), les conditions sociales se dégradent. Le code du travail est libéralisé à un point encore jamais atteint. Les réactions varient, depuis des formes de désespoir telles que : une migration massive – l’année passée, 40 000 jeunes (18-25 ans) ont quitté le pays pour travailler et étudier à l’étranger –, un taux de suicide dans les quartiers populaires parmi les plus élevés du monde ; jusqu’à des résistances actives : organisation autogérée de réseaux d’étudiants et de travailleurs, grèves nationales des professeurs, quantité de distributions de tracts et manifestations contre le nouveau code du travail, les conditions de logement, etc.

INDE

Le gouvernement Narendra Modi a inventé un terme spécial : « réformes du travail ». Selon les modifications proposées dans un projet de loi, le gouvernement a l'intention de créer un cadre qui permettrait aux entreprises de traiter leurs employés selon leurs caprices et fantaisies. Les propriétaires d'usine n’auraient pas besoin de l'approbation du gouvernement pour supprimer moins de 300 employés à la fois. Les syndicats ne seraient pas autorisés à s'y opposer, à moins qu'ils aient le soutien de 30 % des employés (il était alors de 15 %). Le droit du travail proposé vise également à augmenter la limite des heures supplémentaires, passant de 50 heures par trimestre à 100 heures. Les entreprises ont la possibilité de faire travailler leurs employés en heures supplémentaires jusqu'à 50 heures dans une période (3 mois), à condition qu'ils soient payés une fois et demie de ce qu'ils sont payés pour les heures régulières. Toutefois, cette limite de temps supplémentaire devrait maintenant être portée à 100.

Les « réformes » apportées à la loi sur l'apprentissage (datant de1961) sont encore plus alarmantes. Selon les modifications proposées, le nombre d'heures de travail de l'apprenti à effectuer serait uniquement décidé par l'entreprise. Les salaires et le genre de travail à entreprendre seraient également décidés uniquement par la direction. Le type de formation dispensée à l'apprenti serait décidé arbitrairement par la société. Mises à part les soi-disant réformes ci-dessus, le ministère du Travail a également émis l'opinion d'invalider des lois du travail telles que celles sur le salaire minimum (1948), sur les salaires (1965), loi Bonus de paiement (1965) et la loi sur les salaires Equal (1976).

 

Pour satisfaire aux obligations légales, le responsable de publication: H. Simon

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