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17 avril 2017

ETATS-UNIS- Comment Trump tient ses promesses de stopper les délocalisations ?

12,6 % des adultes entre 20 et 50 ans vivent dans la pauvreté et 4 sur 10 y ont vécu pendant une année au moins une fois dans leur vie. Plus de 8 millions de travailleurs cumulent plusieurs emplois et le travail à temps partiel ne cesse de croître (plus de 500 000 ces derniers mois).
Comment Trump tient ses promesses de stopper les délocalisations ?


Carrier, hauts fourneaux à Indianapolis, avait annoncé en février dernier le transfert total de ses activités à Monterey (Mexique) entraînant la fermeture de deux usines, celle d’Indianapolis et celle de Huntington avec le licenciement sec de 2 000 travailleurs. Trump a concocté un accord de sauvetage qui maintient le licenciement de 1 300 sidérurgistes, le transfert au Mexique étant en grande partie maintenu. En prime, pour les 700 « sauvés », les salaires seront réduits et les nouveaux embauchés subiront le « 2/3 system » qui ne leur accorde qu’un salaire réduit. Carrier est une filiale du groupe UTC qui gagnera 65 millions de dollars par an avec ce transfert (les salaires mexicains sont de 6 $ de l’heure pour un minimum de 12 $ aux Etats-Unis). Pour obtenir ce « plan de sauvetage », Trump a aussi promis au trust UTC des commandes de matériel militaire pour un milliard de dollars.
La lutte de ceux qui ont un emploi couvert par une représentativité syndicale, souvent lors d’un renouvellement du contrat collectif d’entreprise.
Le 5 août, le casino d’Atlanta (Georgie) doit fermer après une grève de 34 jours et le licenciement de 3 000 travailleurs. C’était un des fleurons de l’empire Trump, qui l’avait inauguré il y a vingt-six ans en déclarant que c’était la « huitième merveille du monde ».
Le 12 août, on apprend que le Massachusetts a dépensé 24 millions de dollars pour briser le 27 juin dernier une grève de 3 000 infirmières, 8 millions pour l’embauche de jaunes, 16 millions pour le transfert des malades dans d’autres hôpitaux.
Le 30 août, un projet de deux jours de grève de 100 infirmières à l’hôpital de Gloserville (New York), où les discussions pour le renouvellement du contrat durent depuis deux ans, déclenche un lockout de 5 jours mais finalement un nouveau contrat est signé.
Le 5 septembre, les 4 000 infirmières de cinq hôpitaux du trust hospitalier Allina de la région de Minneapolis sont en grève illimitée depuis 29 jours après huit mois de négociations et une semaine de grève en juin 2016. Elles rejettent le 4 octobre de nouvelles propositions qui réduisent les garanties maladie et refusent toute nouvelle embauche. La grève prend fin le 16 octobre avec l’acceptation d’un nouveau contrat qui maintient les garanties maladie et prévoit de nouvelles embauches.
Le 8 septembre, les immigrants mexicains de Laminated Industries dans le New Jersey sont en grève, la direction refusant d’entamer les procédures pour un contrat collectif.
Le 9 septembre, 400 professeurs de Long Island University à Brooklyn (New York) sont en lutte contre les propositions pour le renouvellement du contrat qui veulent imposer une réduction des salaires jusqu’à 35 % et la suppression de la garantie maladie. Suite au rejet de ces propositions, ils sont lockoutés depuis le 1/9. Le 15 septembre, le lockout est levé après une manifestation massive regroupant enseignants et étudiants avec la nomination d’un médiateur et la prolongation du contrat expiré pendant une année. Conflits similaires en septembre et octobre dans les universités de Pennsylvanie, à Cleveland et Chicago.
Le 11 septembre, 700 enseignants de Yalu City en Californie en grève depuis huit jours (bloquant 18 écoles) reprennent le travail avec une augmentation de salaires.
Le 30 septembre, 100 travailleurs sociaux de Contra Costa sont en grève pour les salaires.
Le 5 octobre, 400 travailleurs de l’usine du trust de la sucrerie Just Born de Bethlehem en Pennsylvanie reprennent le travail après 23 jours de grève et un accord qui proroge l’ancien contrat. Mais les « travailleurs de remplacement » sont intégrés dans l’usine alors que 56 grévistes sont licenciés de fait.
Le 6 octobre, 750 employés des cuisines de l’université de Harvard (Cambridge, Massachusetts) se mettent en grève avec des piquets devant les restaurants et le soutien des étudiants. Ils reprennent le travail le 23/11/2016 après un accord qui prévoit une augmentation de salaires sur quatre ans, et le maintien des avantages sociaux.
Le 18 octobre, 750 travailleurs de Libby Glass Factory à Toledo (Ohio) sont toujours en grève depuis le 12 octobre.
Le 7 novembre, 5 000 travailleurs des transports publics de Philadelphie en grève depuis le 1er novembre reprennent le travail après un accord concernant la santé, la retraite et la sécurité.
Le 26 novembre 2016, les 300 travailleurs de Honeywell Aerospace sont lockoutés depuis plus de six mois dans deux usines de l’Indiana et de Green Island (New York) ayant refusé les propositions d’un nouveau contrat qui réduisait les garanties maladie pour actifs et retraités, le montant des retraites, et transférait certaines activités à la sous-traitance. Une nouvelle proposition acceptée par le syndicat tentait de jouer sur la fin des allocations chômage et l’isolement du conflit, mais a été rejetée par la quasi-unanimité des grévistes.
Le 1er décembre après 55 jours de grève, les musiciens Pittsburg Symphony Orchestra reprennent le travail. C’est une défaite car ils doivent accepter une réduction des salaires de 7,5 %, une réduction des garanties maladie et des pensions, et des licenciements.
Le 3 décembre 2016, après trois jours de grève, les 3 000 infirmières du trust hospitalier Sharp Healthcare reprennent le travail, après la menace patronale d’embaucher 1 000 « travailleurs de remplacement » et un accord qui laisse les grévistes totalement insatisfaits.
La grève des prisons
Près de 900 000 prisonniers sur 2,4 millions sont contraints de travailler dans des tâches fort diverses qui vont de la récolte du coton à des sites de réservation pour les transports aériens, en passant par le conditionnement alimentaire. Ils perçoivent de 23 cents à 1,15 dollars de l’heure (salaire moyen minimal hors prison : 12 dollars l’heure). La grève a mis des mois à se préparer ; elle débute le 9 septembre et prend des formes diverses (grève du zèle, grève perlée, grève de la faim). Elle touche 40 prisons dans 28 Etats, rencontre une répression sévère sous toutes les formes possibles, de sorte qu’il est difficile d’en connaître la dimension exacte. Dans la prison d’Atmore en Alabama, les matons se mettent en grève par solidarité, dénonçant les conditions de détention dont ils subissent le contrecoup.
Une offensive des victimes policières
Pour répliquer aux assassinats « légaux » (19 meurtres dans la dernière semaine de septembre, 30 meurtres par les flics en 10 jours d’octobre, 868 en 2016 : 41 % de Blancs, 26 % de Noirs, 16 % de Latinos qui appartiennent tous à la fraction la plus pauvre de la population, c’est la classe et non la race qui est en cause dans ces meurtres), une contre-offensive semble se développer sans qu’il soit possible de savoir s’il s’agit de bandes organisées ou d’actes isolés. Mais les meurtres délibérés de flics, hors de tout conflit, semblent s’être multipliés : le 9/7, 5 flics tués dans le dos à Dallas,(Texas), 3 à Bâton Rouge (Mississipi) quelques jours plus tard, 1 à San Diego (Californie), le 10 novembre un flic tué, un blessé dans une embuscade à Canonbury en Pennsylvanie, un autre tué le 21 novembre à San Antonio (Texas). Dans les dix premiers mois de 2016, 61 flics ont été tués, en hausse sensible sur les années précédentes. Peut être davantage ailleurs car le silence s’impose.
Effets secondaires du marasme économique
Les caisses de retraite sont pour les grandes entreprises organisées pour ses seuls salariés et alimentées, dans le cadre du contrat collectif, par des cotisations patronales et salariées et gérées paritairement ou par le seul syndicat reconnu dans l’entreprise. Autrement dit, le service des prestations dépend étroitement de l’activité de l’entreprise. Le trust américain du charbon Patriot Coal se trouve rattrapé par la crise dont il a fait un temps son beurre dans le rachat des mines en faillite. Sa mise en faillite et les réductions d’activité ont tari l’alimentation de la caisse de retraite, le Patriot Retirement Voluntary Employment Association géré par le syndicat UMWA : 120 000 retraités de ce fonds et leur famille sont menacés de se voir supprimer toute garantie maladie. 16 000 d’entre eux ont reçu une lettre les avisant de cette suppression au 31/12/2016.

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